Tropismes vous invite à rencontrer Catherine Coquio à l'occasion de deux parutions autour de la Syrie. 

A quoi bon encore le monde? La Syrie et nous aux éditions Sindbad/Actes Sud et Syrie, le pays brûlé, le livre noir des Assad, un collectif aux éditions du Seuil.

Ce qui se passe en Syrie depuis le soulèvement de 2011 est d'une telle démesure qu'assimiler cette réalité de cauchemar semble à présent impossible. La politique d'anéantissement de Bachar al-Assad touche à un illimité qui a atteint notre monde et devrait le réveiller dans ses ressorts vitaux. La question du monde qui hante les syriens sous forme à la fois d'une colère et d'une attente radicales, et ce que Catherine Coquio appelle "le mal de monde", elle le lit dans l'art et la littérature syriens, où se mêlent fiction et témoignages, à travers les oeuvres de Samira al-Khalil, Yassine al-Haj Saleh ( à qui elle accorde particulièrement une part importante de sa minutieuse et affine réflexion), Samar Yazbek, Faraj Bayrakdar, Moutafa Khalifé. Elle tente d'en dégager une poétique issue de plusieurs actes, acte de témoigner, d'écrire, de filmer, d'échanger, de penser; acte d'imaginer et de résister à cet anéantissement, afin de se libérer de cette "montagne de morts et de la charge monstrueuse du deuil."

Catherine Coquio est professeure de littérature comparée à l’université Paris Cité. Ses livres et travaux portent sur l’écriture de l’histoire et la violence politique, les témoignages littéraires, le nihilisme et l’utopie. 

Catherine Coquio s'entretiendra avec Sami El Hage, libraire.