Un portrait d'Emile Zola à travers son domaine de Médan. Il construit et meuble cette maison acquise grâce au succès de L'assommoir en 1877. Il y écrit chaque jour, mais s'intéresse aussi à la botanique, au cyclisme ou à la photographie. Il y reçoit ses amis, Cézanne et Maupassant entre autres. A la publication de J'accuse !, la maison devient sa forteresse. Il l'habitera jusqu'à sa mort.
Recueil de cinq conférences prononcées entre 1838 et 1844, portant sur l'éducation, la place de l'intellectuel, l'exercice de la pensée dans une société capitaliste ou l'opposition entre le réformateur et le conservateur. Précédé d'un portrait du philosophe que H. James écrivit comme compte rendu critique d'une biographie qui lui était consacrée.
« Les livres indispensables nous accablent avec plus de force encore que la mort de l'aimé. Ce qu'ils ont en commun, ce qui rattache les rares exemples profanes au canonique, c'est bel et bien leur statut de textes sacrés, de convocation et d'assignation à l'humanité. Ils nous appellent et nous mobilisent. Le premier coup sur le crâne nous oblige à garder les yeux ouverts. »
L'Iliade et l'Odyssée, la Bible, Péguy, Kafka, Husserl, Kierkegaard... George Steiner nous donne à lire ici quelques-uns de ces textes indispensables où notre culture contemporaine croise la tradition. C'est notre patrimoine qu'il nous transmet par ces lectures. Peut-être pour faire de nous de véritables héritiers.
On a pu dire qu'en demandant à un homme - ou à une femme - s'il préfère Tolstoï ou Dostoïevski, on peut « connaître le secret de son cœur ». Avec son érudition et sa verve coutumière, George Steiner explore ici les différences qui opposent le monde d'Anna Karénine et celui des Frères Karamazov. Ce sont deux interprétations du destin de l'homme, de l'avenir de l'Histoire et du mystère de Dieu que nous pouvons ainsi mieux comprendre. Car grâce au constant jaillissement des idées de l'auteur de Langage et Silence, le lecteur se trouve comme forcé d'entrer dans un dialogue passionné avec des thèmes aussi éternels que fondamentaux.
Ouvrage collectif à dimension internationale, le Dictionnaire Yourcenar propose en 325 entrées une présentation analytique de l'oeuvre, de la figure intellectuelle, des prises de position publiques, des temps forts de l'existence de Marguerite Yourcenar (1903-1987). Femme de Lettres française née en Belgique et naturalisée américaine, elle s'illustre durant six décennies dans l'ensemble des genres littéraires tout en doublant son oeuvre par une intense activité épistolaire. En retrait d'une modernité incarnée par le surréalisme, l'existentialisme et le Nouveau Roman, la première femme élue à l'Académie Française déplace toutefois bien des usages et se trouve en phase avec un XXIe siècle dont elle annonce certaines évolutions culturelles : le jeu entre fiction et non fiction, le renouvellement de l'écriture de soi hors du modèle autobiographique, la revendication écologique dont elle compte parmi les pionnières, l'exigence d'une littérature du monde à laquelle cette éternelle voyageuse associe un idéal d'universalité.
Ces quatre essais, précédés d'une préface inédite de l'auteur, présentent un concentré de la réflexion de Stefan Hertmans sur le langage et son rapport au silence. S'emparant d'une question cruciale depuis le romantisme, le grand écrivain néerlandophone s'interroge : est-il vrai que l'écriture et la parole nous détournent de l'expérience véritable, de la vie ? Pourquoi Hofmannsthal, Hölderlin, Jakob Lenz et Paul Celan ont-ils décidé de se taire, et quel recours à ce silence pourrait-on trouver dans l'oeuvre de W. G. Sebald ?
Étude à la fois érudite et limpide, Poétique du silence révèle l'importance de ces plumes germanophones dans la formation philosophique et linguistique de l'écrivain. C'est une nouvelle facette de l'auteur d'Une ascension qui est ici révélée : le romancier à succès est également brillant théoricien littéraire, et son oeuvre s'éclaire ainsi d'une passionnante lumière réflexive sur sa propre pratique.
En l'absence du capitaine, troisième recueil de poèmes de Cécile Coulon, navigue entre deux rives : les lieux, si durs et si beaux à la fois, et les âmes qui les peuplent, présentes puis évapotées. Chaque poème appelle un souvenir et promet un avenir lumineux, où les traces du passé, toujours présentes, deviennent des compagnes de route.
Une réflexion sur le travail d'écrivain dans laquelle le romancier explore le processus matériel et imaginaire de la création littéraire, faite de jaillissements et de persévérance.
Recherche sur la place du judaïsme dans la sphère familiale et intime de Proust ainsi que sur ses représentations dans son oeuvre, notamment dans A la recherche du temps perdu. L'écrivain a tantôt été accusé d'antisémitisme, tantôt d'être un auteur kabbaliste. A. Compagnon montre que les figures du milieu sioniste des années 1920 s'appuient sur son oeuvre, la commentent et se l'approprient.
Fort de sa triple culture - africaine, française et américaine -, Souleymane Bachir Diagne s'interroge sur la traduction dans un texte engagé et humaniste, porteur d'une éthique.
Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d'échanges, de métissage, y compris dans des situations d'asymétrie, propres notamment à l'espace colonial, où l'interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel.