e livre n'est pas un livre, c'est une carte. Et ce n'est pas une carte, c'est un atelier de cartographe, dans lequel, sous vos yeux, sont dessinées des ébauches de cartes. Et ce n'est pas un atelier, puisque nous sommes chaque fois sur le chemin : c'est le récit fait en direct des parcours d'exploration trébuchants d'un nouveau continent inexploré - qui n'est autre que la Terre vivante, mais qui a brusquement changé de nature sous nos pieds. »
Pour la première fois depuis l'avènement de la modernité, la nature des êtres non humains nous échappe. À notre époque d'extinction et de crise climatique, nos relations aux êtres vivants sont déstabilisées.
Nous sommes sortis de l'illusion moderne selon laquelle « la science » aurait stabilisé nos relations au monde. Nous ne savons plus ce que veut dire « nature » et ce que veut dire « politique ». Nous sommes entrés dans le temps de la métamorphose, dans le temps mythique : ce temps, en-deçà du temps, dans lequel se renégocient nos relations au monde.
Poursuivant son enquête commencée dans Le procès de la liberté, l'auteure analyse les dispositifs empêchant les individus d'exercer leur pouvoir d'agir tout au long du XXe siècle. Elle montre la manière dont le sujet est effacé par des visions totalisantes.
Pouvons-nous réellement (ré)habiter notre condition terrestre sans faire face à ce qui se joue au plus profond de nous-mêmes ? Si le capitalisme continue obstinément d'orchestrer une croissance économique mortifère et insoutenable, c'est qu'il se sert adroitement de nos fragilités existentielles. L'économie est en effet traversée d'enjeux tenaces et profondément enfouis, le plus souvent invisibles, comme le déni de la mortalité, la peur de la fragilité et de la souffrance, et l'angoisse du manque et de l'annihilation, qui peuvent court-circuiter notre capacité d'empathie et notre conscience environnementale pour faire de nous des êtres peu clairvoyants, impulsifs et parfois destructeurs.
La résistance bactérienne aux antibiotiques constitue l'un des défis majeurs de la santé publique au XXIe siècle. Mais comment la combattre ? La thérapie phagique apparaît comme une réponse possible, Cette pratique méconnue, pourtant centenaire, consiste à utiliser certaines propriétés des virus bactériophages, « mangeurs de bactéries », pour traiter les infections bactériennes. Charlotte Brives en expose brillamment l'histoire, les difficultés et les potentialités : des malades cherchant à soigner des infections chroniques aux collectifs tentant d'établir de nouveaux cadres réglementaires, des recherches en laboratoire à la constitution d'essais cliniques, c'est toute la complexité et la variété des relations entre humains, phages et bactéries qu'elle met au jour.
Une envie de transmettre, d'expliquer. De s'expliquer aussi. Sur la cohérence d'une pensée que l'apparente dispersion et variété des sujets qu'il a abordés avait, en partie, masquée. Bruno Latour s'est livré à cette série d'entretiens avec une simplicité, une jubilation et une puissance qui n'adviennent que dans les moments où l'on sait que la vie, et notamment celle de l'esprit, se condense. Un apaisement lié au sentiment d'urgence, une immanence indissociable de l'imminence et de la nécessité à tout concentrer, résumer, déployer. Un souci de clarté, un plaisir de la conversation, un art de la performance.
Comme si tout s'éclaircissait alors que la fin approchait. (présentation de l'éditeur)
La nature nous relie les uns aux autres et à l'ensemble du vivant. Mais quelles expériences en avons-nous aujourd'hui ? Celles-ci, ou leur absence, façonnent-elles nos façons de vivre et de penser, d'agir et de gouverner ? Existe-t-il une valeur ajoutée de l'expérience de nature pour l'éthique et la politique ?
Il est urgent de préserver un « souci de la nature » qui soit au cœur des institutions, des politiques publiques, de nos dynamiques de transmission et d'apprentissage.
Notre agriculture ? Une industrie qui fonctionne au pétrole, aux engrais et aux pesticides. La campagne ? Une usine qui produit des « matières premières » végétales ou animales. À l'instar des sociétés industrielles dont il émane, ce système contribue au chaos climatique par la dégradation des écosystèmes, avec le soutien des politiques publiques. Contre ces méfaits, il faut une révolution agro-écologique, qui passe par la transition énergétique, l'agriculture durable, la diminution de l'alimentation carnée et la réhabilitation de l'agroforesterie. Un tel projet, dont on voit les prémices dans certains territoires, est la seule utopie réaliste. Il commande directement le contenu de nos assiettes, en quantité comme en qualité. Ce livre novateur offre un socle de pensée et d'action pour que le XXIe siècle soit vivable, c'est-à-dire écologique. (présentation de l'éditeur)
Et si on cessait d'opposer fin du mois et fin du monde ? Pour en avoir le coeur net, Damien Deville s'est rendu dans l'un de ces territoires de la France périurbaine, précaire et délaissée, et a mené l'enquête.
Alès, capitale des Cévennes, fut longtemps le pays des hommes du charbon (les mineurs), des hommes du feu (la chaudronnerie) et des femmes du fil (le textile). Aujourd'hui, les industries ont fermé. Quoi pour les remplacer ?
Comment continuer d'habiter ce monde étrange, accéléré, qui préfère le jetable au durable, le virtuel au réel, la nouveauté à la pérennité ? L'architecture peut-elle encore faire sens, à l'heure où se multiplient les villes aseptisées, et où nous vivons toujours plus déconnectés des milieux qui nous accueillent ?
Dans ce texte engagé et incarné, l'architecte et philosophe Mathias Rollot invite à redéfinir l'architecture à partir des idées du mouvement biorégionaliste.
Nous manquons, aujourd'hui en Europe, d'un projet écologiste capable de résister aux politiques d'étouffement, dans un monde de plus en plus irrespirable.
D'un projet initié dans les quartiers populaires, qui y articulerait enfin l'ancrage dans la terre et la liberté de circuler.
D'un projet dont le regard serait tourné vers l'Afrique et qui viserait à établir un large front internationaliste contre le réchauffement climatique et la destruction du vivant. D'un projet qui ferait de la Méditerranée un espace autonome et un point de ralliement des mutineries du Nord comme du Sud.