Des détritus, des débris, de l'abject. Une philosophie écologique

Des détritus, des débris, de l'abject. Une philosophie écologique
François Dagognet
Ed. Corti

Construire, selon la formule de François Dagognet, « une philosophie de la poubelle », c'est d'abord fouiller joyeusement les poubelles de la philosophie. Des pierres aux matières grasses, des déchets aux poussières, de la tache au déchiqueté, c'est se tourner vers des matières ou des êtres habituellement négligés voire méprisés. C'est poursuivre le geste d'une matériologie qui explore, dans leur diversité, toutes les matières et en révèle la beauté : le caillou démuni, le galet qui se laisse porter de plage en plage, le papier usé, le gras, la miette, le tas informe... C'est aussi lutter contre « le clivage du spirituel et du physique » et ainsi « contre une plus grave injustice, l'inacceptable domination de ceux qui se jugent supérieurs. » C'est sortir enfin de réflexes moraux qui hiérarchisent a priori.

Eropolitique

Eropolitique
Myriam Bahaffou
Ed. Le Passager clandestin

Peut-on faire de l'érotisme une force politique écologique ? C'est le pari de ce livre dans lequel Myriam Bahaffou critique la réduction du plaisir à un objet de consommation et de conquête, auquel elle oppose une éropolitique collective, décoloniale, antispéciste et queer.

Loin de l'injonction à l'épanouissement individuel et des fantasmes de l'amour libre, l'éropolitique s'affirme comme une ouverture vertigineuse sur le monde. À travers la critique du consentement, l'exploration de pratiques dissidentes (l'écosexualité, le BDSM) ou plus populaires (le jeûne, la danse), l'autrice réhabilite les corps minorisés, défend une hyperféminité féministe et plaide pour un désir frondeur et avant tout déviant.

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Perspectives terrestres

Perspectives terrestres
Alessandro Pignocchi
Ed. Seuil

Ce manifeste, mi-essai mi-BD, avance un scénario optimiste pour les décennies à venir. Entre crise écologique et fascisation du monde, l'exercice n'est pas simple.

L'une des clés consiste à réveiller la puissance, enfouie par la modernité, de nos relations aux vivants non humains-plantes, animaux et milieux de vie. Cette piste invite à mêler réformisme et renversement révolutionnaire dans une perspective nouvelle : construire progressivement une cohabitation mouvante entre des États et des fédérations de territoires autonomes.

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Les héroïnes de la modernité

Les héroïnes de la modernité
Laurie Laufer
Ed. La Découverte

La médecine, la psychiatrie et la psychanalyse ont, depuis le XIXe siècle, produit nombre de discours savants sur les paroles, les corps, les sexualités et les comportements des femmes. Diagnostics, médicalisation, pathologisation ont servi à les assigner à des rôles genrés et à maintenir les hiérarchies et les normes sociales. Pour ces « experts », les lesbiennes sont malades, les prostituées sont folles, celles qui refusent d'être mères sont anormales, les femmes qui avortent sont amorales, les jeunes filles libres sont déséquilibrées. Elles sont toutes hystériques, mélancoliques, psychotiques, perverses.

 

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Beautés de l'éphélère

Beautés de l'éphélère
Pierre Zaoui
Ed. Seuil

Tous les enfants aiment les bulles de savon, ce jeu qui assume le caractère transitoire de tout ce qui est beau et précieux. Les adultes ne devraient pas qu’en sourire, mais aussi s’en réjouir : elles font réapprendre à aimer ce qui brille sans lendemain.

Pierre Zaoui propose un petit traité sur la vacuité de l’existence, nourri du regard des artistes qui se sont emparés du motif exprimant tantôt la nullité de toute chose ici bas, tantôt le sceau de l'éternelle souffrance. Loin de la Vanité à laquelle la tradition philosophique et théologique l’a souvent réduit, il voit dans cet objet parfait et éphémère, transparent et iridescent, la possibilité d’une très soutenable légèreté de l’être.

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Walter Benjamin, substance

Walter Benjamin, substance
Massimo Palma
Ed. de la variation

Entre 1927 et 1934, Walter Benjamin a expérimenté diverses substances. Il s'est non seulement lancé dans les célèbres expériences avec le haschisch, mais il s'est aussi essayé à l'opium, à l'eucodal et à la mescaline. Loin d'être des expériences secondaires dans la vie du philosophe allemand, elles lui permettent au contraire de décrire l'ivresse comme une expérience dialectique.

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Qui a voulu effacer Alice Recoque?

Qui a voulu effacer Alice Recoque?
Marion Carré
Ed. Fayard

Pourquoi des contributeurs de l'encyclopédie en ligne Wikipédia ont-ils tenté de supprimer la page d'Alice Recoque ? Cruelle ironie que d'être effacée de l'histoire au moyen d'outils que cette pionnière a contribué à créer dès les années 1950 !

Cette querelle 2.0 incite Marion Carré, entrepreneuse et experte en intelligence artificielle, à se lancer sur les traces d'Alice Recoque, dont la brillante carrière incarne à elle seule l'histoire de l'informatique telle que nous l'utilisons aujourd'hui : ordinateurs portables, smartphones, Internet, mais aussi télécommunications et intelligence artificielle. La postérité ne serait-elle qu'une affaire d'hommes ?

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Sauver la nuit

Sauver la nuit
Simon Challéat
Ed. Premier Parallèle

Que voyons-nous lorsque, le soir venu, nous levons les yeux vers le ciel ? Pour la plupart d'entre nous, pas grand-chose. Les occasions de s'émerveiller devant une voûte céleste sont de plus en plus rares. Or, au-delà de l'appauvrissement de notre relation au ciel, sont désormais connus les effets négatifs de la lumière artificielle sur l'environnement et la santé. Érosion de la biodiversité, dérèglement de notre rythme biologique, perturbation de nos rythmes de sommeil, etc. Éteindre les lumières est un geste non seulement esthétique, mais aussi écologique et sanitaire.

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L'aube des mythes

L'aube des mythes
Julien d'Huy
Ed. La Découverte

On sait bien peu de choses sur la façon dont nos ancêtres préhistoriques concevaient la mort. Le faible nombre de sépultures paléolithiques attestées, la difficulté à interpréter les vestiges exhumés ou à attribuer l'enterrement et le traitement réservé aux corps à des rituels funéraires ne permettent guère d'en inférer des représentations.


Pourtant, les humains qui nous ont précédés devaient avoir des croyances à propos de l'Au-delà. Leur refuser de s'être interrogés sur cette perspective, au même titre que nous le faisons, reviendrait à oublier notre appartenance commune à une même espèce. Mais comment combler les lacunes de l'archéologie ? Après Cosmogonies, qui avait démontré la robustesse des méthodes phylomythologiques pour reconstituer les mythes du passé en retraçant la généalogie de ceux qui nous sont connus, Julien d'Huy s'attelle ici à répondre à des questions fondamentales : à quoi les premiers Homo sapiens attribuaient-ils leur finitude ? Dans leur esprit, l'humanité était-elle mortelle dès l'origine et, sinon, comment l'est-elle devenue ? Sous quelles formes se figuraient-ils leur dernière demeure et le chemin qui y menait ? Croyaient-ils en une vie après la mort et à la possibilité de revenir de l'autre monde ? Comment envisageaient-ils les relations entre les morts et les vivants ?

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Le mari de nuit

Le mari de nuit
Jennifer Kerner
Ed. Gallimard

Archéologue spécialisée dans les rites funéraires, l'auteure retrace son expérience professionnelle et ses voyages à travers le monde à la découverte de sites funéraires, questionne le rapport des vivants à la mort et à la disparition des êtres chers selon les civilisations, constate l'appauvrissement des rites occidentaux et évoque la figure de son premier amour, mort à 20 ans d'une overdose.

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