Le monde change perpétuellement à mesure que les générations se succèdent. Et pourtant, le poisson rouge, une créature qu'on était censé non pas consommer, mais apprécier exclusivement pour sa beauté, était parvenu en quelque sorte à atteindre un objectif : dans son domaine, il pouvait être considéré comme la perfection absolue, surmontant toutes les vicissitudes en vertu seulement du faible pouvoir rayonnant de sa splendeur. On eût dit que ce n'étaient pas les êtres humains qui créaient les poissons rouges, mais que ceux-ci avaient eux-mêmes poursuivi opiniâtrement leur objectif de perfection en séduisant et en exploitant à leur avantage le plus délicat des instincts humains, l'attraction pour la beauté. En définitive, ces créatures représentaient une force qu'il ne fallait pas sous-estimer. »
C'est cette beauté que poursuit Fukuichi à la recherche du poisson rouge idéal. Histoire d'amour contrariée et quête d'un absolu inaccessible, Un amour de poisson rouge révèle pour la première fois l'immense talent de Kanoko Okamoto que Lucien d'Azay présente dans la postface. (présentation de l'éditeur)
Dans cette puissante succession de poèmes en prose, Semezdin Mehmedinović relate son expérience du siège de Sarajevo et partage ainsi avec le lecteur une vision intime et sensible de la guerre. Arpentant les rues populaires désormais désertées et épiées par des snipers, l’auteur erre dans une ville congelée vive, dont les arbres ont été coupés pour produire du bois de chauffage. Il décrit le conflit à échelle humaine, qu’il s’agisse d’un membre de son équipe de football qui se transforme en nationaliste radical cagoulé et armé, ou d’un écrivain pour enfants devenu criminel de guerre. De la mort de son père à laquelle il n’a pu assister à celle de la perte de l’innocence de son fils, Semezdin Mehmedinović révèle l’effroyable condition universelle des êtres prisonniers de la guerre. (présentation de l'éditeur)
« Le Mexique est un énorme monstre qui dévore les femmes. Le Mexique est un désert fait de poudre d'os. Le Mexique est un cimetière de croix roses. Le Mexique est un pays qui déteste les femmes. »
Une jeune héritière d'un empire narco fait construire une tombe digne d'un palace à sa meilleure amie assassinée ; une migrante tuée revient à la vie, bien résolue à se venger de ses agresseurs ; une sorcière invoque le seigneur des Ténèbres pour se débarrasser de sa voisine et de ses chiens qui défèquent dans son jardin ; une femme devient tueuse à gages pour subvenir aux besoins de sa famille... Qu'elles soient femmes au foyer, influenceuses, trafiquantes, riches ou pauvres, les héroïnes de Chiennes de garde sont déterminées à résoudre leurs problèmes par elles-mêmes, car elles savent que, s'il y a bien une chose sur laquelle elles ne peuvent pas compter, c'est sur l'aide de Dieu.
Les souvenirs, les angoisses et les réflexions d'une journaliste de La Stampa dans les années 1980.
Une plongée dans la vie de l'auteure, écrivaine en devenir issue d'un milieu ouvrier pauvre, sous la forme d'une auto-sociobiographie. Dans ce volume, elle relate son combat pour s'affranchir de sa condition sociale.
Histoire d'une enfant de Vienne met en scène la descente aux enfers d'Élise Schebesta dans une Vienne en pleine transformation sociale et urbaine. Le narrateur, double de l'auteur, joue le rôle d'observateur et de témoin, jetant un regard critique sur les moeurs de son temps et sur les caractères qu'il rencontre. Autrefois, il a cherché à séduire la jeune Élise Schebesta, il a épié ses apparitions au balcon de sa maison, il l'a suivie dans les rues de Döbling, sans parvenir à ses fins. Tout en la fréquentant au gré de ses liaisons, il n'a jamais cessé de s'intéresser à celle qui l'a jadis éconduit, il profite de toutes les occasions pour s'informer de son sort et devient au fil du récit celui qui en sait le plus sur le passé d'Élise.
Après la dissolution de sa troupe de théâtre, la jeune Dagny (alter-ego de Hennings) se retrouve à Cologne, une ville qu'elle ne connait pas, seule, sans le sou, ni aucune perspective d'avenir. Elle y croise par hasard un ancien ami comédien, devenu souteneur, qui l'introduit dans un « café » de la ville. Pour Dagny, artiste idéaliste et pétrie de religiosité, commence une confrontation brutale avec un monde dominé par les hommes, où tout s'offre et se paie, à commencer par le corps des femmes.
En septembre 1912, lorsqu'il arrive au sanatorium de Görbers-dorf, dans les montagnes de Basse-Silésie, le jeune Wojnicz espère que le traitement et l'air pur le guériront de sa tuberculose. À la Pension pour Messieurs, il intègre la société exclusivement masculine d'une demi-douzaine de patients qui, jour après jour, discutent de la marche du monde et, surtout, de la « question de la femme ». Olga Tokarczuk s'empare ainsi du schéma de La Montagne magique de Thomas Mann, paru il y a tout juste cent ans... et le fait voler en éclats. Car en arrière-plan de ce symposium des misogynies, voici que s'élève la voix d'une entité féminine, omniprésente et omnisciente...
Par une belle journée du mois de juillet 1714, non loin de Lima, le pont du roi Saint-Louis, légère passerelle jetée au-dessus d'un abîme, s'écroule.
Un moine franciscain va consacrer sa vie à tâcher de comprendre pourquoi Dieu, dans son infinie sagesse, a choisi ce jour-là de faire périr les cinq victimes de l'accident. La signification de cette tragédie nous est-elle accessible ? La mort fut-elle pour ces cinq-là une étape logique, souhaitée peut-être ?
En mai 2017, Ted Conover se rend dans la vallée de San Luis (Colorado) afin d'étudier un mode de vie particulier qui consiste à vivre de peu, et à se tenir à l'écart des courants dominants. Les lotissements de l'énorme vallée rendent cela possible. Des terrains de cinq hectares dans la plaine peuvent être achetés pour cinq mille dollars, parfois moins.