Tropismes vous invite à rencontrer Florence Jou, Séverine Daucourt et Gabrielle Schaff à l'occasion de la création de la collection Poésie commune des éditions MF.
L’idée de « poésie commune » est née dans un restaurant taïwanais de la rue de Lancry, à Paris, au mois de décembre 2023. Nous étions, Laure Gauthier et moi, de part et d’autre d’une petite table en bois, buvions du thé vert brûlant au goût d’herbes fraîches et mangions des légumes frits plongés dans une sauce au curry. Je lui parlais des manuscrits que nous recevions au bureau, de plus en plus de poésie, des textes différents de ce qui nous parvenait il y a encore quelques mois. J’ajoutais que les plus intéressants étaient écrits par des femmes. Laure me disait qu’elle partageait cette impression d’un changement insensible du paysage poétique et que, quand elle y pensait, des noms de femmes lui venaient à l’esprit. Je lui citais des exemples, elle m’en citait d’autres, il y avait quelques noms d’hommes. Nous avons commandé des desserts. Quelqu’un a dit : « faisons une collection ». L’autre a répondu : « évidemment, c’est ce qu’il faut faire ».
Tropismes vous invite à rencontrer Myriam Watthee-Delmotte à l'occasion de la parution de Indemne. Où va Moby-Dick?
Un livre circule de 1851 à nos jours, de New York à la Belgique via la France et Saint-Pétersbourg, entre autres. Comme Aladin dans sa lampe merveilleuse, le narrateur du roman suit les pérégrinations de son ouvrage qui passe de mains en mains, est vendu, offert, perdu, trouvé, volé, caché, prêté, enseigné, traduit, illustré, oublié ou mis au rebut ; parfois aussi, il sert de talisman ou de reliquaire. Il traverse les époques et les vicissitudes du monde en observateur et côtoie d’autres livres sur les rayonnages avec lesquels il entre en dialogue.
Celui qui parle, c’est Ishmaël, le seul rescapé du naufrage que relate le roman. Il sait qu’il n’est pas innocent, ni intact, mais indemne : il a échappé à la damnation. Témoin de la cruauté du destin, de la gangrène de la violence, de l’étouffement des consciences par la peur, il entrevoit ce qui permet de les surmonter, et qui l’a sauvé. (présentation de l'éditeur)
Tropismes vous invite à rencontrer l'écrivain belge Giuseppe Santoliquido à l'occasion de la parution de son roman Le don du père aux éditions Gallimard.
Alors que son père vit ses derniers jours, l’auteur interroge le destin de cet homme qu’il percevait comme faible et auquel, dans l’arrogance de sa jeunesse, il ne voulait surtout pas ressembler. L’histoire de ce père, c’est celle d’un Italien arrivé très jeune en Belgique et devenu mécanicien à contrecœur, alors qu’il rêvait d’être avocat. Marqué du sceau de la fatalité, son parcours fut fait d’une série de déroutes succédant à de brèves périodes de lumière. Et pourtant, à l’heure des choix, il mit son garage en péril pour que son fils suive sa propre voie, celle des lettres, témoignant d’une abnégation dont celui-ci ne mesura la portée que bien plus tard.
En retraçant les trajectoires croisées d’un père et d’un fils que l’incompréhension a longtemps séparés, Giuseppe Santoliquido signe un récit filial d’une grande force poétique, explorant avec grâce les questions de l’exil, de la culpabilité et du pardon.
Tropismes vous invite à rencontrer Adrien Bosc à l'occasion de la parution de L'invention de Tristan aux éditions Stock.
« Un conte moderne : il était une fois un écrivain américain sans le sou, trimballant un manuscrit refusé par tout ce que la côte Est compte d’éditeurs, qui trouve attache à Paris. Il rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux. Elle est la fille d’un écrivain français dont il ne connaît ni les livres ni l’importance. Un jour, le père tombe sur le manuscrit du jeune homme, le transmet à son propre éditeur, et contre toute attente l’évidence littéraire écarte les doutes. Le livre est traduit. Ironie du sort, ceux-là mêmes qui l’avaient refusé dans son pays se l’arrachent. »
Voici la légende que Zachary, Américain en vadrouille à Paris, ignore jusqu’au jour où il tombe par hasard sur un exemplaire du "Seigneur des porcheries" de Tristan Egolf.
Comment écrire le portrait d’un écrivain filant comme un météore ? De Paris à Lancaster, Pennsylvanie, des couloirs labyrinthiques d’une maison d’édition aux blocs venteux d’Alphabet City, d’une souffrance d’être né à une souffrance de vivre, Zachary s’improvise détective littéraire et reconstitue un destin où tout est vrai mais tout est roman.
Tropismes vous invite à rencontrer Soline de Laveleye à l'occasion de la parution aux éditions Gallimard de son recueil de poèmes Par les baleines.
De lieux réels en lieux rêvés, la voix de ces poèmes est saisie par la transe du monde, pour se faire chant, cri ou murmure. L’aventure est ce désir d’aller toujours où douceur et souffrance ont leur part. Fille, adolescente, femme — le corps s’ébroue, cherchant d’un cycle à l’autre ses contours. À la fin, le flux du vivant l’emporte et la voix retourne à la mer comme les oiseaux au vol ample de saison en saison.
En prose et en vers, un geste se déploie dans ce mouvement : par la langue, rassembler les morceaux épars, rapiécer une peau qu’on puisse habiter, animale et plurielle. (présentation de l'éditeur)
Tropismes vous invite à rencontrer Stefan Hertmans à l'occasion de la parution de son essai Quel présent vivons-nous? aux éditions Actes Sud, traduit du néerlandais par Olivier Vanwersch-Cot.
“Nous ne savons rien du présent parce que nous y sommes”, disait Victor Klemperer. Ce constat, Stefan Hertmans s’en empare pour mieux y résister. Face à des phénomènes planétaires dont nous sommes à la fois l’acteur et l’objet – dérèglement climatique, pandémie, mouvements migratoires, domination des réseaux sociaux, radicalisation politique, idéologie masculiniste –, face au monde autistique que façonne le néolibéralisme, Hertmans part à la recherche d’instruments d’analyse.
Grâce au mot-clé “déplacement”, il embrasse non seulement l’évolution des biotopes, les déplacements de populations animales et humaines, mais aussi les glissements de sens ou les inversions de valeurs, comme celles de liberté et d’identité qui ont “joué à saute-mouton” entre la droite et la gauche au cours des dernières décennies. Ces réalités mouvantes, Hertmans les déchiffre en romancier et en philosophe, cheminant avec des auteurs classiques et des penseurs du XXe siècle, de Arendt à Derrida, de Heidegger à Adorno, ou de grands inspirateurs actuels dont Bruno Latour.
Si Hertmans ne prétend pas prédire, il ne se borne pas à constater. Il parvient à déceler l’obscurité derrière les lumières et les apparences trompeuses de l’époque. Il nous envoie un message de résistance intellectuelle, humaniste, solidaire. Il partage nos indignations, nos incertitudes et nos espoirs. Et ses réflexions, formulées pour la plupart entre la fin de la pandémie et les premiers mois de la guerre en Ukraine, nous apparaissent aujourd’hui plus éclairantes encore
Tropismes vous invite à rencontrer David Hury à l'occasion de la parution de Beyrouth Forever aux éditions Liana Levi.
Septembre 2023. L’été s’achève, Beyrouth suffoque et attend les premières pluies. Marwan Khalil, lui, attend la retraite, après trente ans de service et de magouilles à la brigade criminelle d’Adlieh. Mais lorsqu’une vieille femme est retrouvée morte et que sa hiérarchie le presse de classer l’affaire, l’inspecteur sent que quelque chose ne tourne pas rond. D’autant que la victime, une universitaire de renom, travaillait sur un ambitieux manuel scolaire de l’Histoire du Liban. Manuel qui semblait déranger le puissant Hezbollah et dont le seul exemplaire disparaît des pièces à conviction. Pour sa dernière enquête, Marwan refuse de jouer le jeu de la dissimulation qui mine son pays et auquel il n’a que trop participé. L’ancien milicien chrétien et sa jeune adjointe chiite, Ibtissam, devront batailler pour faire éclater la vérité dans ce pays à bout de souffle qui refuse de faire face à son Histoire.
David Hury dresse un portrait sans concession du Liban d’aujourd’hui et d’hier où les blessures de l’Histoire côtoient les drames les plus intimes.
Tropismes vous invite à rencontrer Christian Laval à l'occasion de la parution de Marx en Amérique aux éditions Champ Vallon et Instituer les mondes aux éditions de la Découverte.
Karl Marx n’est pas mort le 14 mars 1883. Il a quitté Londres pour partager la vie des Iroquois sénécas. Il avait découvert leur démocratie exemplaire par la lecture de travaux ethnologiques, qui lui avaient donné l’envie de faire enfin l’expérience d’une autre vie. Ce désir longtemps mûri et cette fuite restée secrète grâce à la complicité de ses proches vont le transformer physiquement, affectivement, intellectuellement. Se faisant passer pour un ethnologue, il est adopté par un groupe sénéca, il se remarie avec une indienne, change de vie. Devenu chef guerrier, il n’hésite sur aucun moyen pour servir la résistance du peuple Sénéca. Ce nouveau Marx reste lié à son ami Engels et à sa fille Eleanor. Les retrouvailles tournent à la confrontation des mondes, au bord des chutes du Niagara, lieu plus tard d’une mort philosophique.C’est un homme de notre temps qui s’adresse à nous. Un Marx inattendu, et qu’on attendait.
Face au désastre climatique, aux ravages de la globalisation néolibérale, à la montée des nationalismes, des néofascismes et à l'embrasement du monde, il est vain de compter sur la " communauté internationale " pour surmonter les antagonismes des souverainetés étatiques. Relever les défis auxquels est confrontée l'humanité requiert une nouvelle cosmopolitique, qui ne soit pas un idéal philosophique ou une utopie sentimentale, mais une action collective au-delà des frontières. La voie en est aujourd'hui tracée, par le bas, au travers des expérimentations alternatives et des pratiques de transnationalisation et de transversalisation qui se développent au sein des luttes écologistes, féministes, antiracistes, autochtones, syndicales et paysannes.
Ces mouvements esquissent partout la texture des communs, ces institutions fondées sur l'autogouvernement des milieux de vie. Mais, si leurs promesses démocratiques et égalitaires dessinent déjà un autre horizon politique, il ne suffit pas d'attendre patiemment que ces petits îlots se multiplient et s'agrège
nt pour en révéler la puissance révolutionnaire planétaire. Il s'agit maintenant de se demander comment penser les échelles d'action et leur articulation sans céder à l'illusion d'un emboîtement vertical.
C'est cette question stratégique fondamentale qu'affrontent ici Pierre Dardot et Christian Laval. L'enjeu suppose de tirer le bilan des internationalismes du passé, de comprendre les limites que l'altermondialisme s'est lui-même imposées et d'établir l'inadéquation des variétés anciennes de cosmopolitisme aux exigences nouvelles. En œuvrant à composer un monde commun qui procéderait des multiples manières de faire monde, la cosmopolitique des communs permet désormais d'envisager lucidement la possibilité d'une nouvelle phase de mobilisation mondiale.
Tropismes vous invite à rencontrer Geoffroy de Lagasnerie à l'occasion de la parution de Par delà le principe de répression. Dix leçons sur l'abolitionnisme pénal aux éditions Flammarion.
« Tout interroger, tout bousculer, tout refonder, et produire, à partir de là, quelque chose comme une désorientation générale de nos sens, une transformation des affects que nous sommes souvent conduits à éprouver lorsque nous sommes victimes ou témoins d’une agression, d’une scène deviolence ou d’une injustice : tel serait le projet que j’aimerais accomplir ici.
Comme une entreprise de destruction de nos repères culturels et de construction d’une nouvelle morale, qui se situerait au-delà du principe de répression – qui serait débarrassée, enfin, de l’emprise que les notions de crime, de responsabilité, de plainte et de punition exercent sur notre appréhension des actions humaines et de leur régulation.
En un sens, je conçois ce livre comme une sorte d’expérimentation radicale, qui testerait la capacité de la réflexion d’être plus forte que les impulsions premières et les impensés sociaux. Sommes-nous capables d’être affectés par un raisonnement au point de remanier complètement nos manières de percevoir et donc aussi de nous comporter individuellement et politiquement ? Et si non, à quoi sert la philosophie ? » G.d.L`
Tropismes vous invite à une séance de dédicaces avec l'illustratrice Giulia Vetri à l'occasion de la parution de son album documentaire Une si longue vie aux éditions La Partie.
Le saviez-vous ? Un éléphant vit en moyenne 60 ans. Cela représente 100 vies d’un papillon. La poule, elle, vit en moyenne 12 ans, soit 3 vies de renard mais aussi 3 vies de lombric…
Dans des compositions colorées, Giulia Vetri compare les longévités des animaux, avec une présence humaine en repère. Elle part des plus brèves, avec le célèbre éphémère, jusqu’aux plus longues : cétacés bicentenaires, arbres, coraux millénaires et la méduse immortelle… Certaines planches regroupent des animaux qui partagent la même longévité, d’autres posent des équivalences ludiques qui créent parfois des surprises. Une partie documentaire captivante explique les facteurs qui influent sur la durée de vie d’un être vivant : s’agit-il d’un mâle, d’une femelle ? d’un animal sauvage, domestique, en captivité ? son milieu naturel connait-il des bouleversements ?
11, Galerie des Princes
Galerie Royale Saint-Hubert
B-1000 Bruxelles
T. +32 (0)2 512 88 52
Ouvert tous les jours
Lundi : 10.00 - 18.30
Mardi : 10.00 - 18.30
Mercredi : 10.00 - 18.30
Jeudi : 10.00 - 18.30
Vendredi : 10.00 - 18.30
Samedi 10.30 - 19.00
Dimanche : 13.30 - 18.30