Opacité de la peinture. Essais sur la représentation au Quattrocento

Opacité de la peinture. Essais sur la représentation au Quattrocento<br />
Marin Louis
Ed. Dupuis/Expresso
Date de publication : 01/09/2006

Qu'on ne s'y trompe pas. Le terme «opacité», qui brille d'un éclat noir au titre de l'ouvrage, ne renvoie ni à une ineffabilité supposée ou prétendue de la peinture, ni non plus à des énigmes que comporterait la mise en peinture ou en figure, mais à la pragmatique contemporaine, en un sens dont on trouvera l'élaboration dans La Logique de Port-Royal ou dans la sémiologie augustinienne.

Tout signe est à la fois une chose et une représentation : considéré comme chose, le signe focalise sur lui-même la «vue de l'esprit», il ne représente rien mais se présente lui-même. Comme représentation, il se dérobe à la considération et déplace la vue de l'esprit de lui-même à l'objet qu'il signifie. Le signe est alors comme la vitre transparente qui laisse voir autre chose qu'elle-même : lorsqu'elle s'opacifie, elle cesse de se dérober dans sa diaphanéité pour s'offrir à la vue et l'arrêter.

Ainsi la représentation de peinture qui, tout en représentant l'univers naturel, les hommes et les fracas de leur histoire, les créatures invisibles, le monde surnaturel, n'a de cesse de déployer les dispositifs complexes de présentation de ses représentations, de travailler et de faire travailler, dans ses «images» et ses «signes», leurs divers modes de présentation et jusqu'au sujet-peintre qui les met en oeuvre dans les «sujets» qu'il représente : opacités de la peinture.
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