Romain Gary. De Wilno à la rue du Bac

Romain Gary. De Wilno à la rue du Bac
Catonné Jean-Marie
Ed. Solin
Date de publication : 01/01/2010

Cinq identités, deux prix Goncourt et mille tragédies. Menteur magnifique, Romain Gary fut le romancier virtuose et désespéré de sa propre vie, déroutant tous ceux qui ont tenté de reconstruire son identité, comme si « Gary » pouvait être identique à lui-même. Comment établir la vérité d'un homme qui s'est efforcé, sa vie durant, à nier la réalité et vécut un destin d'exception dont il s'est ingénié à brouiller les pistes ? Immigré juif, aviateur, compagnon de la Libération, écrivain polyglotte, diplomate, époux de Jean Seberg, autant de personnages dont il réécrit les rôles jusqu'à donner vie à un double qui le menaça d'élimination.

Les écrivains par définition ont une existence essentiellement littéraire, vouée à l'écriture. La vie réelle est dans leur oeuvre, et celle de Gary fut d'abord l'oeuvre d'un romancier à l'imagination extravagante, né de ses fictions, à l'origine de son propre mythe. On m'avait fait une « gueule », se plaindra-t-il dans Vie et mort d'Emile Ajar, oubliant qu'il avait beaucoup contribué à la façonner.

Jean-Marie Catonné s'interroge sur la signification de ces nombreuses affabulations. Pourquoi s'est-il choisi une ascendance tartare, laissant courir le bruit qu'il était le fils d'Ivan Mosjoukine ? Pourquoi Gary a-t-il toujours affirmé n'être qu'à moitié juif, prétendu n'avoir jamais connu son père, ou prêté à sa mère une chimérique carrière théâtrale ? Qui se cache derrière tous ces pseudonymes dont le premier, Gary, devint son nom officiel, puis Fosco Sinibaldi, Shatan Bogat, Tonton Macoute, jusqu'à inventer Emile Ajar, ultime avatar de Romain Kacew, qui détruisit sa légende ?

 

Newsletter