Le nomade immobile

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Memmi Albert
Ed. Arléa Poches
Date de publication : 01/01/2003

A la croisée des chemins entre récit de vie, philosophie, voyage dans le monde, dans la tête, à Paris

au c?ur des révoltes intérieurs et de la passion pour l'humain tel est le paradoxe du nomade immobile.
Philosophe : ami de la simple sagesse dans le retrait d'une solitude toute relative, Albert Memmi est professeur et écrivain. Tunisien et juif, à la croisée du Moyen-Orient, fils d'artisan et homme de lettres, être de révolte touché par le nazisme et le colonialisme, tenté un moment par le marxisme, il chemine sur les thèmes du racisme, de la laïcité, de la dominance et de la dépendance. Pudique amant, mari et père, il y a chez lui une tendresse doucement farfelue et ironique pour dire la vie.

!!Du reste, une existence ne se prouve pas, elle se constate. Personne jusqu'ici n'a constaté cette existence malgré l'encombrement du ciel, on n'a pas encore relevé de collisions entre un ange et un avion. Il est possible qu'un jour la notion même de divinité appartiendra à l'histoire de la pensée. (...) Disons sagement que l'existence de Dieu n'est qu'une hypothèse, plutôt déraisonnable. (...)
En somme, ce qui me séparait - et me sépare toujours - des croyants et des militants, c'est leur subordination. Subordination à un appareil, à une hiérarchie, à des traditions, à des textes sacralisés (...) je ne fais pas de l'insoumission une vertu cardinale, je n'ai pas ce romantisme-là ; elle fut simplement une condition nécessaire à mon salut. Je reconnais également que ma position est peu confortable. Les hommes qui renoncent à leur autonomie, même virtuelle, m'étonnent comme s'ils étaient d'une autre race.

Je ne suis pas un homme à femmes, j'ai presque toujours préféré la sécurité à l'aventure ; je me méfie de la passion. Mais si je ne suis pas un homme à femmes, j'aime les femmes. (...)
Leur simple nudité déjà me fascine. (...) Qui aime les femmes aime la vie, et consent à ses aléas. Le plaisir est un don de la nature sans cesse renouvelé, toujours délicieux, s'il ne nous est pas gâché par la culpabilité, inoculée en nous, par l'éducation, par les prêtres, les moralistes et les politiques pour des raisons évidentes : l'homme qui jouit leur échappe. Il se détourne de leurs exigences. Il dépend de nous de défendre nos plaisirs. (...)

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