Nuage rouge

Nuage rouge
Gailly Christian
Ed. Double/Minuit
Date de publication : 01/01/2007

Un homme roule sur une route de campagne. Il rentre chez lui. Il est presque rendu. C'eût été trop simple: une voiture arrive en face, c'est celle de son ami Lucien mais, quand il la croise, Lucien n'est pas à l'intérieur, c'est une femme qui conduit, une inconnue au visage flou, dominé par le rouge. Qui est-elle? Et Lucien, où est-il? Et ce rouge, qu'est-ce que c'est? Du rouge à lèvres? De la confiture? Du sang? On dirait des peintures de guerre.

Des larmes et du sang, voilà bien ce que promet le beau titre du nouveau roman de Christian Gailly. Nuage rouge, c'est l'annonce de ciels peints, chargés d'un orage que la prose ne cessera de remettre, éludante et dilatoire, sournoisement enjouée. C'est aussi l'invention, peut-être, d'une forme originale de fiction: le polar bègue. Bègue, le narrateur l'était avant que ne commence son histoire, que ne se délie sa langue de témoin - héros, il ne le sera de rien, pas même du fait divers assez sordide qui sert d'intrigue à ce livre saisissant.
Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles

Les personnages de Christian Gailly sont, plus que jamais, de son propre aveu, des égarés. À l'image de Rebecca Lodge, l'héroïne danoise de Nuage rouge, qui, 'sans perdre de vue le soleil et l'amour', finit par s'égarer, un après-midi d'été, sur une petite route de la campagne vendéenne. Multiples variations sur un même geste, oscillations infinies, art, merveilleusement affiné, de la suspension. Christian Gailly emporte définitivement le c?ur.
Jean-Noël Pancrazi, Le Monde
Présentation de l'éditeur

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