La filiale

La filiale
Sergueï Dovlatov
Ed. La Baconnière
Date de publication : 10/05/2019
traduit du russe par Christine Zeytounian

« Tassia et moi, on passait nos soirées à nous distraire. Dans la journée, elle préparait ses examens. Mais de mon côté, je ne faisais rien, ce qui me prenait énormément de temps. Je restais des heures étendu sur mon lit. À analyser toutes les nuances du comportement de Tassia. Par exemple, je me demandais ce qu’elle voulait dire quand elle remarquait : "C’est comme si tu n’avais pas du tout de peau..." »

«L’émigration était quelque chose comme “la filiale de la Russie future”», ce constat ironique, le narrateur le fait lors du congrès de dissidents sur l’avenir de la Russie qui se tient en Californie. La Russie est alors encore soviétique et beaucoup d’émigrés pensent non seulement représenter l’avenir du pays mais nourrissent également le secret espoir d’être l’avenir du monde occidental. Envoyé par la radio Troisième vague, qui émet en russe depuis New York, le narrateur dissèque avec un humour décapant la réalité absurde de ce symposium.

La Filiale met en scène Dalmatov, l’alter ego de Dovlatov, journaliste qui doit rendre compte de l’événement et va se confronter au désespoir tragicomique de cette diaspora russe; ainsi qu’à une apparition: son premier grand amour, la fatale Tassia. La Filiale est d’abord un grand roman sur l’amour, où le narrateur se laisse porter par ses souvenirs. Ceux de l’humiliation et du doute, des transports et des joies.

Dans les récits de Dovlatov, l’autobiographie se conjugue à l’autodérision, à travers anecdotes et réflexions. La Filiale, à ce titre, demeure le récit le plus intime de l’auteur en mettant en scène sa première femme, Anastasia Meleshko.

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