Dans la famille Jalakas, chacun emprunte un passage secret pour rejoindre son rêve en douce. Le petit Siim se glisse sous la table et atterrit au pays des merveilles. Sa grande soeur, Sirli, prend l'ascenseur et grimpe jusqu'au pays des nuages. La mère passe par une porte cachée qui mène à son château royal. Le père, quant à lui, sort par la porte arrière de sa voiture et déboule sur un stade gigantesque. En dehors de leur cachette, les membres de cette joyeuse famille mènent une vie tranquille. Mais il arrive que certains rêves prennent le pas sur la réalité, et alors plus rien ne tourne rond...
« Je suis arrivé par la douleur à la Joie », écrit le poète José Hierro. De chambres d'hôtel en aéroports, assailli par une profusion de souvenirs, Manuel Vilas poursuit la mise à nu de son narrateur. Il orchestre la symphonie de la mémoire et enrichit son tableau de nouveaux motifs comme celui de l'allégresse. Toujours entouré de ses musiciens, ombres de son passé, en dialogue incessant avec les doubles de ses fantômes, auxquels il ajoute Arnold (pour Schönberg), sa part sombre, son ange de la dépression. Le passé coule partout, vague sans cesse rabattue, il est dans les machines à presser les oranges, dans les chemises jamais assez blanches, dans les cours d'eau, comme sous le sol que l'on foule.
En mal d'inspiration, un scénariste a loué pour sa famille une confortable maison de vacances isolée dans les montagnes allemandes. Prendre un grand bol d'air pur, aplanir ses difficultés conjugales, avancer sur son nouveau scénario : il espère bien que cette retraite hivernale portera ses fruits. Mais l'euphorie des vacanciers tourne vite court. La maison semble baignée d'une atmosphère étrange, et bientôt, dans le carnet de travail du scénariste, les bribes d'un scénario mal engagé côtoient le récit de plus en plus angoissé de ses journées. Les pièces ne sont plus où il s'en souvenait et la construction de la maison semble défier les lois de la physique. Jusqu'au jour où d'autres mots que les siens barrent les pages de son carnet : « Va-t'en. »
Tenu entre le 18 octobre 1944 et le 5 août 1945, ce journal, qui a pour toile de fond la fin de la guerre à Trieste, l'occupation yougoslave et les bombardements, explore le rapport de la femme de lettres à la sensualité et aux corps et expose ses sentiments amoureux tourmentés.
Un bref instant de splendeur se présente sous la forme d'une lettre qu'un fils adresse à sa mère qui ne la lira jamais. Fille d'un soldat américain et d'une paysanne vietnamienne, elle est analphabète, parle à peine anglais et travaille dans un salon de manucure aux États-Unis. Elle est le pur produit d'une guerre oubliée. Son fils, dont la peau est trop claire pour un Vietnamien mais pas assez pour un Américain, entreprend de retracer leur histoire familiale : la schizophrénie de sa grand-mère traumatisée par les bombes ennemies au Vietnam, les poings durs de sa mère contre son corps d'enfant, son premier amour marqué d'un sceau funeste, sa découverte du désir, de son homosexualité et du pouvoir rédempteur de l'écriture.
Alors que sa présidence s'achève sans éclat, George W. Bush, un matin, se trouve possédé par... Jésus ! Le fils de Dieu, irrité que le nom de son père soit prononcé en vain pour justifier tout et n'importe quoi, a décidé de descendre sur terre. Le président des États-Unis devient ainsi la marionnette du Christ afin d'établir un monde plus juste et équitable. Mais c'était sans compter sur l'administration républicaine qui a porté bush au pouvoir et voit d'un très mauvais oeil ces étranges idées de partage, de générosité, de paix. Dans cette satire faussement innocente, l'auteur de l'homme-dé montre ce qui sépare l'idéal du réel, l'impuissance du cynisme, la naïveté de l'hypocrisie. (présentation de l'éditeur)
Janvier 1944. Bombardiers anglais et américains sillonnent sans fin le ciel de l'Eifel, à la frontière de l'Allemagne et de la Belgique. Dans son jardin, Egidius Arimond, un professeur de latin et d'histoire révoqué par les nazis en raison de son épilepsie, observe un autre ballet, plus discret mais non moins têtu : celui de ses abeilles d'hiver. Quand il n'en prend pas un soin amoureux, l'apiculteur trompe dangereusement l'ennui avec des femmes du village dont les maris sont au front. D'autres nuits, il brave tous les risques et, dans des ruches spécialement aménagées, fait passer des Juifs de l'autre côté de la frontière. La rumeur de la guerre se rapproche et les orages qui se déchaînent dans son crâne redoublent à mesure que les médicaments s'épuisent. Un matin, la Gestapo vient le chercher...
Après une scolarité marquée par le harcèlement et une enfance de solitude, Aaro quitte son village pour l'université de Jyväskylä avec l'espoir fervent de se réinventer. Mais peut-on s'affranchir des souffrances passées en changeant simplement de décor ? Aaro va vite se rendre compte qu'on s'emmène partout avec soi, et que l'adolescence est un fantôme tenace.
Sans toucher terre est la chronique d'une tentative d'envol, l'itinéraire d'un alien ordinaire raconté de l'intérieur, à travers la brûlure du regard des autres comme dans le miroir implacable qu'il se tend à lui-même.
À Mercy, petite ville d'Oklahoma, une tornade de catégorie 5 a dévasté le quartier et la vie de la famille McCloud, laissant les quatre enfants orphelins, sans toit, sous la responsabilité de Darlene, l'aînée, avenir sacrifié au seuil de son envol. Très vite, les médias font des trois jeunes soeurs, contre rétribution, l'image vivante, idéalement photogénique, de la tragédie. Heurté dans ses principes, Tucker, le frère rebelle, se fâche. Et disparaît.
Au troisième anniversaire de l'événement, Cora, la benjamine, a neuf ans. La tornade est son premier souvenir. Tucker lui manque terriblement. Le quotidien entre filles dans un mobile home a perdu de son charme. Quand une bombe explose dans l'usine de cosmétiques locale, libérant tous les animaux du laboratoire, les soeurs McCloud ne font pas tout de suite le lien. Mais c'est l'étincelle d'un tout autre cataclysme.
Danny Conroy grandit dans une somptueuse demeure en banlieue de Philadelphie. Malgré un père distant et une mère partie sans laisser d'adresse, il peut compter sur l'affection de sa soeur adorée, Maeve, l'intelligence et la drôlerie incarnées. Unis par un amour indéfectible, ils vivent sous l'oeil attentif des « Hollandais », les premiers propriétaires de la maison, figés dans les cadres de leurs portraits à l'huile.
Jusqu'au jour où leur père leur présente Andrea, une femme plus intéressée par le faste de la bâtisse que par l'homme qui la possède. Ils ne le savent pas encore, mais pour Maeve et Danny c'est le début de la fin. Et une fois adultes, ils n'auront de cesse de revenir devant la Maison des Hollandais se heurter aux vitres d'un passé douloureux.