Argentine, 1804 : le docteur Weiss, adepte de la nouvelle psychiatrie parisienne, fonde une maison de santé pour malades mentaux. Les « aliénés » y sont traités avec humanité et l'établissement acquiert une réputation aux quatre coins de la Vice-Royauté du Río de la Plata. Son disciple, Real, reçoit une mission déraisonnable : convoyer de Santa Fe à Buenos Aires une caravane de fous. Il y a un jeune homme mélancolique, une nonne nymphomane, un dandy maniaque et deux frères qui souffrent de délire linguistique. Mais la pampa est immense, désespérément vide, et la civilisation lointaine. Au cours de la traversée du désert, la frontière entre folie et normalité devient plus que trouble...
Pour pouvoir vivre, la narratrice de Permafrost n'a eu d'autre choix que de se protéger des femmes auprès desquelles elle a grandi, de leurs obsessions navrantes, du cortège de mensonges et de sourires destinés à sauver l'idée de l'épouse comblée et de la mère épanouie. Mais, derrière l'épaisse cuirasse quelle a dû se fabriquer, ne se retrouve-t-elle pas prise comme dans une terre gelée, enfermée avec ses pensées suicidaires ?
Heureusement il y a les chambres, celles où elle se réfugie dans la lecture passionnée d'autres vies, et celles où elle découvre le corps et les caresses d'amantes fabuleuses.
Parus en 1948 à Buenos Aires, les Mémoires de Ramón Gómez de la Serna sont considérés comme sa pièce maîtresse.
Porte-parole du baroquisme hispanique moderne, considéré par Valery Larbaud comme l'égal de Proust ou de Joyce, cet écrivain à l'humour teinté de surréalisme, proche de celui d'Alfred Jarry, a aussi quelque chose de Kafka et de Borges. Inventeur d'un sous-genre littéraire, la « greguería » - sorte d'aphorisme drolatique -, il a publié de nombreux romans et nouvelles, et nourri les pages de plusieurs revues littéraires espagnoles de son époque.
Un soldat alsacien de la Première Guerre mondiale découvre au firmament le Grand Garçon, une constellation si terrifiante qu'il ne peut en parler à personne. Un homme constate que les murs de l'appartement d'Anja, la jeune femme aveugle dont il vient de tomber amoureux, sont couverts d'insultes. Marcel, seize ans, laisse sur la porte des toilettes d'un club érotique son numéro de téléphone accompagné du prénom Suzy. La famille Scheuch reçoit la visite d'un certain M. Ulrichsdorfer, qui prétend avoir vécu dans leur maison et cache un taser sous la veste de son costume de location.
Récit de l'éveil à la sensualité d'Adriana, jeune fille de la bourgeoisie roumaine d'avant-guerre. A une époque où les femmes ne rêvent que d'un bon mariage, Adriana vit quelques semaines de passion et de plaisir avec un garçon de son âge avant de rentrer dans le rang et d'épouser un cousin plus âgé.
Par le lauréat du prestigieux prix Akutagawa, un roman impressionnant, dans la lignée de Battle Royale. Entre lyrisme et violence, une oeuvre glaçante et hypnotique sur la psyché adolescente, dans un Japon inattendu, loin des clichés.
Au début, Akira a cru à des jeux innocents. Des moqueries, des mises au défi, des vols de babioles dans les magasins. D'autant que, pour lui, l'étranger venu de la grande ville, c'était un bon moyen de s'intégrer parmi ses nouveaux camarades dans ce petit lycée de province.
Il y a d'abord un chat de gouttière au pelage d'un roux doré, qui aime dormir pelotonné en U devant le poêle. Il est vieux et ses jours sont comptés. Pour réconforter ce chat en fin de vie, se forme un étrange ménage à trois composé d'une jeune et prometteuse réalisatrice de cinéma, de son mari journaliste et de son ex-compagnon, scénariste désenchanté et trop porté sur la boisson. Une intimité imprévue se crée entre eux à la faveur de leur amour commun pour ce chat. Car sa présence crée une mystérieuse alchimie avec ces sentiments mêlés qui agitent le coeur des hommes et leur sont parfois si impénétrables. Peut-être leur donne-t-il l'occasion de comprendre enfin, et de faire face bravement : Il faut accepter d'aimer. Nous qui avons du mal à nous aimer nous-mêmes, nous devons au moins essayer d'aimer quelqu'un d'autre sans avoir peur.
C'est une Venise hivernale ou à peine printanière que nous révèle ici l'auteur. On y arrive en train, en avion, en voiture. On s'installe avec lui à l'hôtel puis dans des lieux culturels comme dans de modestes appartements à l'écart du centre. Ainsi, depuis son premier voyage en 1964, la vie vénitienne s'égrène au fil de ces cinquante dernières années.
Dès lors s'opère la magie de Nooteboom, ce vagabondage qui le caractérise, littéraire, historique et philosophique, au gré de sa mémoire, de sa culture, de son humeur. Comme toujours ses compagnons de déambulation sont des historiens mais aussi des peintres, Carpaccio, le Tintoret, Tiepolo, Guardi, Véronèse, Giorgione, Canaletto. Et toujours des écrivains, Casanova, Ruskin, Mann, Borges, Pound, Montale, Brodsky et tant d'autres.
Journal intime de l'écrivaine et chanteuse tenu en 2016, année de ses 70 ans. Il apparaît à la fois comme un récit de ses voyages aux Etats-Unis et au Portugal, un carnet de rêves et de dialogues imaginaires et un recueil de méditations sur le temps, le deuil, la compassion et des événements intimes (disparitions d'amis) ou historiques (élection de Donald Trump). Elle y exprime sa foi en l'art.
Un soir de juin 2009, un jeune musicien virtuose destiné à une brillante carrière commet un casse pour le moins incongru : après s'être produit à un concert de la Royal Academy of Music de Londres, il s'infiltre discrètement dans le musée d'Histoire naturelle de Tring pour voler des centaines d'oiseaux entreposés là depuis plusieurs décennies. Plus étonnant encore, il ne s'empare pas des fleurons de la collection recueillis par Darwin, mais plutôt des paradisiers et autres spécimens rares aux couleurs éclatantes rapportés en Europe par un naturaliste méconnu du XIXe siècle.