Quelques dessins à la sensualité équivoque, des textes d'une densité presque baroque, un Juif polonais au destin tragique puisqu'assassiné par un nazi... Bruno Schulz est dans les mémoires une image prégnante et fugace, un trésor enfoui de la culture polonaise du début du XXème siècle que quelques explorateurs hardis s'entêtent à déterrer. Devant cette énigme, François Coadou refuse de se poser en spécialiste, en schulzien, et plonge dans la « matière Bruno Schulz », comme en apnée, pour en ressortir habité et « amoureux », passeur éclairé de cette oeuvre à la richesse insoupçonnée. Du sulfureux Livre idolâtre au labyrinthe des Boutiques de cannelles, du dessinateur à l'écrivain, de la Pologne à la culture yiddish, François Coadou tisse une toile tendue d'indices et d'incertitudes, qui refuse toute vérité absolue et dresse fièrement un dialogue vivant entre auteur, sujet et lecteur. Approche philosophique autant qu'historique, il s'agit ici de poser un regard neuf sur certaines questions essentielles.
Présentation de l'éditeur
Quand on sonde le fond de son coeur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.
Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu.
Une image manque dans l'âme.
On appelle cette image qui manque « l'origine ».
Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit.
Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quand ils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.
Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose : la nuit.
Il y a trois nuits.
Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine.
Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons.
Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale.
Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent. Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement.
Pascal Quignard
Présentation de l'éditeur%%
Ce livre n'est ni un guide touristique ni un inventaire de patrimoine : il ne vise pas plus à l'exhaustivité qu'à la description détaillée. Par un cheminement au travers de trente jardins choisis selon des critères historiques, esthétiques et d'accessibilité au public, le Coup d'oeil sur les jardins de Wallonie s'interroge sur la personnalité du propriétaire et tente de cerner au plus près les motivations, entre autres sociales et politiques, qui l'ont conduit à se faire aménager un jardin ; il cherche à découvrir le sens du jardin, notamment par le biais des allusions mythologiques, historiques et littéraires qui s'y trouvent ; il s'intéresse au créateur, dans certains cas le propriétaire lui-même, dans d'autres un architecte paysagiste de formation ; il essaye de définir le style du jardin, par référence aux grands courants qui ont marqué l'histoire de l'art des jardins européens ; enfin, il porte une attention spéciale aux sciences auxiliaires de l'architecture du paysage, la botanique et l'hydraulique. Sans prétendre rivaliser avec le Coup d'oeil sur Beloeil et sur une grande partie des jardins de l'Europe, ce livre, à l'image du célèbre écrit du prince Charles-Joseph de Ligne, touche autant à l'esprit du jardin qu'à sa réalité matérielle : il est à lire avant et après plutôt que pendant la promenade. Les photographies ambitionnent comme le texte de fournir une clé de lecture pour saisir la signification profonde et l'organisation interne du jardin.
Présentation de l'éditeur
Ce livre n'est pas un reportage mais un poème en images dont le thème est l'homme dans la nature. Le désir de s'embellir, de changer la réalité en un jeu de séduction est au coeur de ces photographies. Ici un visage blanchi ou un sein parsemé d'étoiles, là un torse peint ou une tête coiffée d'herbe. Au foisonnement des couleurs, à la diversité des motifs, répond l'abondance de la nature : branchages, écorces, fruits, fleurs ou graines, tout est matière à habiller, à décorer et à magnifier les corps. Très loin de notre monde moderne, dans le pays des Mursi et des Surma en Éthiopie, les parures, saisies dans toute leur fraîcheur et leur originalité par le talent d'Hans Silvester, sont un élément important de la vie.
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D'après le film de Laurent Charbonnier
Des animaux peuvent-ils être amoureux ? Le simple fait de poser la question heurte la longue tradition de la pensée occidentale qui ne voit dans les animaux que des machines mues par des instincts. Si des animaux s'unissent, c'est avant tout pour copuler, pour assurer la fécondation, le plus souvent excités par les effluves des phéromones. Les animaux s'accouplent mais ne forment pas de couples. Pas d'affect, que des fonctions?
Mais il suffit de les observer un peu pour découvrir que l'art délicat de la séduction n'est pas l'apanage de l'être humain. Les mâles et les femelles du monde animal nous offrent un superbe éventail de modes de séduction et de sélection : chants, parades nuptiales, offrandes? et font souvent preuve d'une ingéniosité, d'une audace et d'une détermination parfois inattendues.
À travers plus de 300 photos uniques et magnifiques, prises aux quatre coins du monde (Australie, Canada, Afrique, Guyane?) à l'occasion du tournage d'un long métrage (sortie prévue au cinéma en décembre 2007), accompagnées d'une réflexion sur l'homme et l'animal, ce livre nous invite à découvrir sous des angles insolites, des moments rares, inédits, cocasses qui nous renvoient à des attitudes souvent familières... Tour à tour drôles, émouvants, tendres ou cruels les animaux se révèlent être de véritables miroirs pour l'homme.
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Les serres sont des lieux magiques : elles abritent toujours des plantes incroyables et recréent des ambiances exotiques très dépaysantes, hors du temps. Beaucoup de ces cathédrales de verre et d'acier datent du XIXe siècle ; elles symbolisent à la fois l'ouverture de l'Europe à des contrées inconnues, les progrès de l'industrie et les avancées scientifiques.
De Bruxelles à Lisbonne, de Berlin à Paris, de Londres à Vienne, c'est à un beau voyage à travers le temps et l'espace que convie cet ouvrage, à la découverte de quatorze des plus belles serres d'Europe. Les superbes photographies de Christine Fleurent viennent illustrer le propos de Frédéric Pautz, spécialiste du sujet, qui guide le lecteur dans chacune des serres, retraçant son histoire, pointant du doigt telle ou telle plante exceptionnelle... Un beau livre à regarder encore et encore. Et un guide pour visiter les plus belles serres d'Europe.
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Ce roman écrit en 1008 par une dame d'honneur de l'impératrice du Japon relate la vie du prince Genji le Radieux, dans l'atmosphère raffinée de la cour de Heian. L'intégralité des fragments de rouleaux subsistant du XIIe siècle est reproduite dans cette édition. L'ouvrage est également accompagné de 500 commentaires iconographiques éclairant l'aspect pictural et narratif de l'oeuvre.
Cette édition de luxe, illustrée par la peinture traditionnelle japonaise du XIIe au XVIIe siècle, est proposée par Tropismes au prix de 430 ? au lieu de 480 ?.
«En affinant ses perceptions, en captant en elle les moindres frémissements, Fabienne Verdier est parvenue à avoir une connaissance aiguë de son activité intérieure. À la faveur de maintes métamorphoses, elle a éliminé des tensions, des raideurs, des inhibitions, leur a substitué de la souplesse, de la fluidité, donnant ainsi à la main du peintre la possibilité d'agir en toute liberté, d'obéir à la moindre sollicitation...
Instants de félicité, de jubilation, d'extase, durant lesquels l'être se trouve arraché au temps et à la mort. Instants de surabondance où ruisselle l'énergie, où s'épanouit un amour apte à tout embrasser et tout comprendre.» Charles Juliet
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« Pour Ford, le cinéma était une façon de créer un monde privilégié qui fonctionnait selon ses propres règles. Un monde où il était le ?Patron? incontesté, le ?Chef?, le?Vieux?, le ?Pappy? d'une famille d'acteurs et de techniciens.Les Indiens Navajo l'appelaient ?Natani Nez?, généralement traduit par ?Grand Soldat?. De film en film, Ford utilisait lesmembres de sa troupe. Ses acteurs sont devenus de vieuxamis pour le spectateur et son oeuvre possède la résonance envoûtante d'une mémoire tribale. ?Un plateau de Ford, a écrit le critique Andrew Sarris, c'est une communauté propre représentant à l'écran une communauté plus vaste et plus lyrique encore.? Mari absent et parfois infidèle, Ford fut un père médiocre en raison de sa personnalité dominatrice et de son égocentrisme.
Comme les héros de ses films qui quittent continuellement leur foyer pour ?errer à jamais dans le vent?, Ford semblait fuir les responsabilités. Sa vraie famille était celle du cinéma. Le ?mystère John Ford? n'est pas seulement celui de ces films délicats et émouvants, réalisés par un type mal dégrossi. C'est le mystère de sa personnalité. Dans L'Homme tranquille, Ford révéla quelque chose d'intime ; pour le reste, à quiconque essayait de pénétrer les secrets de son art, il répondait par monosyllabes, des ?Je ne sais pas? hautains ou des remarques énigmatiques, avec une indifférence calculée ou une attitude sarcastique. Ce qu'il faisait, c'était simplement ?a job of work? : un boulot. » (Joseph McBride, extrait)
Après Conversations avec Billy Wilder et Howard Hawks, le renard argenté d'Hollywood, publiés dans cette même collection Institut Lumière / Actes Sud, voici un nouvel ouvrage consacré à l'un des grands cinéastes d'Hollywood.
L'auteur : Joseph McBride est enseignant, écrivain et historien du cinéma. Après une carrière au quotidien Variety, il a écrit des ouvrages sur les grands auteurs du cinéma hollywoodien, en particulier Frank Capra, Howard Hawks, Orson Welles et Steven Spielberg, qui ont tous rencontré un succès critique. Il a consacré trois décennies à effectuer les recherches lui permettant d'écrire ce définitif A la recherche de John Ford, rencontrant les principaux amis, collaborateurs et acteurs.
« Le livre de Joseph McBride détient le mouvement, la passion, la complexité et la grandeur tragique d'un grand film de John Ford? Pour ceux d'entre nous qui avons grandi avec ses films, ce livre est un trésor et une révélation. Pour les plus jeunes qui ne connaissent pas son travail, qui n'ont pas encore eu le temps d'apprécier la beauté intemporelle de ses plus beaux films, A la recherche de John Ford, devrait être une lecture obligatoire. »
Martin Scorsese
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Cet ouvrage élargit les horizons de la photographie par une époustouflante présentation de vues panoramiques de l'architecture de l'Inde du Nord, dans toute la variété de ses paysages. Ce recueil iconographique unique saisit chaque édifice dans son ensemble, mais aussi dans toute la délicatesse de ses détails, depuis la maçonnerie massive des forts jusqu'au travail minutieux des dentelles de pierre et des marqueteries de marbre.
Consacré autant à des sites familiers qu'à de plus secrets joyaux architecturaux, ce livre recouvre une grande et fascinante diversité de types de bâtiments : vastes complexes religieux hindous et jaïns, tombeaux musulmans et mosquées grandioses, paisibles monastères et stupas bouddhistes, forts majestueux, palais coloniaux. Le photographe a également saisi les somptueux décors intérieurs des demeures princières, regorgeant de lustres, tapis, meubles richement sculptés et lourdes tentures de brocart, témoins de la magnificence d'une époque révolue.
Amit Pasricha a apporté une incroyable expressivité à ses photos en mettant largement à contribution les éléments : le soleil, les nuages, la neige, la brume. Son objectif embrasse toute la majesté de la nature et toute la splendeur de ce que l'homme y a élevé : les panoramas présentés dans ce livre couvrent entre 150 degrés et 360 degrés ! Quant au texte d'Aman Nath, il fournit les informations essentielles, assorties de détails vivants et pertinents.
Grâce à de superbes dépliants, les vastes étendues et les chefs-d'?uvre architecturaux de l'Inde du Nord se déploient à la manière d'un reportage sur grand écran. Conçu pour la postérité, cet ouvrage magnifiquement réalisé séduira les amateurs de photographie et de voyages, ainsi que tous ceux qui sont attirés par l'Inde.
Présentation de l'éditeur
Attention : prix spécial Tropismes : 140 ? au lieu de 154.90 ?