C'est à une promenade insolite dans les différents quartiers de Bruxelles que nous invite Georges De Kinder. Bruxellois par choix et photographe par passion, il pose un regard inattendu sur notre environnement urbain, le faisant sortir de la banalité pour en faire un objet d'interrogation, de rêverie, d'émotion...
Mais c'est aussi, et peut-être avant tout, à une mise en perspective sur fond de ciel nuageux et lumineux qu'il a travaillé, trait d'union entre toutes ces photographies : un ciel comme il en existe parfois et qu'on voudrait pouvoir retenir à jamais. Un ciel qui surplombe la ville, protecteur et inquiétant à la fois. On ne sort pas indemne de cette promenade ; impossible par la suite de contempler sa ville avec le même regard. Les textes originaux et inédits de trois écrivains - francophone (Jacqueline Harpman), néérlandophone (Koen Peeters) et anglophone (Cleveland Moffett) - apportent certes une dimension supplémentaire à l'ouvrage.
Présentation de l'éditeur
Catalogue de l'exposition du Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 2008
A priori s'il voulait parler de la Wallonie, Laurent Busine aurait dû tout naturellement l'aborder par les versants qu'il connaît le mieux : l'histoire sociale, qu'incarne l'ancien charbonnage du Grand-Hornu, ou l'Art contemporain de son musée qui s'y abrite. Mais c'était sans doute mal connaître cet homme qui aime avant tout à se laisser surprendre, à se défaire des automatismes réducteurs. Ce serait donc l'Art ancien. Des gisants, des transis, des encensoirs, des vies de saints, savamment organisés selon le tracé de plans de basilique. Et encore, rien de chronologique dans cette chasse opérée parfois dans des trésors d'église d'habitude obstinément clos. Pas même de thème fédérateur, sinon l'émotion de cet humanisme qui éclot, entre le XIIe et XVIe siècle, dans la sensuelle carnation des sculptures d'albâtre de Jacques Du Broeucq, dans la joie intime des miniatures divines de l'orfèvre Hugo d'Oignies. Et ce Beau Dieu de Huy de laisser choir délicatement sa souffrance vers un fidèle devenu individu, après des siècles de hiératisme. Le but est ailleurs encore ; dans l'agencement subtil des oeuvres qui n'a d'autre but que de leur faire raconter une histoire. L'histoire de Laurent Busine peut-être, la vôtre, curieux visiteur curieux, et les récits familiers et fabuleux des gens de cette Wallonie de fiction, qui s'appropriaient le monde pour vivre tout en lui rendant sa singularité. En le rebaptisant et en le coiffant d'une mitre, les habitants du pays de Liège ne faisaient rien d'autre que de s'approprier saint Sébastien. Et pourquoi sinon pour lui adresser leurs suppliques les plus existentielles. Une émotion intemporelle que Laurent Busine ne peut s'empêcher d'ouvrir à un contrepoint contemporain. Car hier comme aujourd'hui et demain, dans ce Curieux pays curieux comme ailleurs dans le vaste monde, l'être humain n'a de cesse de poser les mêmes questions. Et l'Art, d'avoir l'audace de vouloir y répondre.
Présentation de l'éditeur
Ceux qui croient connaître Brigitte Fontaine pour l'avoir vue dans le miroir déformant de son image la prennent sans doute pour une extraterrestre. Que cache donc le personnage médiatique, derrière le paravent de ses apparences fantasques ?
Une oeuvre unique, toujours vivante dans le mouvement perpétuel de la musique, de spectacles et de livres. Un parcours singulier, en dehors des sentiers battus des bienséances, du commerce et de la mode. Une vie d'artiste révoltée contre l'aliénation et toutes les formes de mort. Au final, un être humain beaucoup trop humain pour inspirer l'indifférence.
Cette monographie explore les multiples facettes de cette comédienne, chanteuse, dramaturge, poétesse et romancière - paradoxalement méconnue bien qu'elle soit célèbre...
Présentation de l'éditeur
La psychanalyse de Guy Debord par Freud est une série vidéographique entièrement dédiée à la révolte et à l'anthropophagie humaine. Les figures historiques de Guy Debord et Sigmund Freud y sont réduites à des pulsions destructives et grotesques par David Legrand et Philippe Zunino
Leurs personnages métaphorisent le monde contemporain dans tous ses excès. La capitalisation du mensonge, l'esthétisation du sens, les manipulations médiatiques, la mauvaise foi collective, l'industrialisation du bonheur et de la souffrance y sont ouvertement révélées par la puissance de la distanciation et de l'humour comme expression de la simultanéité du vrai et du faux.
Si la société de consommation actuelle tend à produire essentiellement des dépendances, et comme telle à engendrer souffrances et désordres psychiques et sociaux, La psychanalyse de Guy Debord par Freud examine et dissèque, la dimension intrinsèquement addictive du désir
lui-même, autrement dit, la dévoration des uns par les autres.
Ce film jubilatoire retrace en quatre séances de psychanalyse délirantes, l'image idéalisée d'un crime collectif parfait.
Une image symbolique, en quelque sorte unanimement partagée, puisque le mensonge est l'expression de la vérité dite sous une autre forme.
Présentation de l'éditeur
Quatre films signés Pierre Zucca qui, au détour de la fiction, atteignent le réel avec une sincère légèreté. Ludiques et singuliers, ils sont le manifeste d'un réalisateur passionné par les comportements humains les plus étranges et les rapports entre pères et fils. Vincent mit l'âne dans un pré (et s'en vint dans l'autre), Roberte, Rouge-Gorge et Alouette, je te plumerai, quatre véritables plaisirs cinématographiques réalisés par l'ancien photographe de plateau le plus imposant de la Nouvelle Vague.
Présentation de l'éditeur
Comprend :
DVD 1 : Vincent mit l'âne dans un pré (et s'en vint dans l'autre)
DVD 2 : Roberte
DVD 3 : Rouge-gorge
DVD 4 : Alouette, je te plumerai
Compte-rendu polémique des rapports incestueux qu'entretiennent la culture et le capitalisme contemporains, cet ouvrage s'intéresse plus particulièrement aux évolutions récentes du statut culturel du design et de l'architecture, ainsi que de l'art et de la critique, en Occident. Avec l'avènement de l'économie post-fordiste, de ses produits ciblés et de ses marchés de niche, nous vivons dans un circuit sans fin de production et de consommation. Dans ce nouvel ordre des choses, l'étalage ou l'exposition (display) joue un rôle essentiel, ainsi que le design et l'architecture. Certaines des idées de la culture critique ont en revanche perdu de leur force et de leur substance. À tel point qu'on peut se demander si le «sujet construit» du postmodernisme n'est pas devenu le «sujet designé» du consumérisme. Et si le champ étendu de l'art de l'après-guerre ne s'est pas transformé en espace administré du design contemporain. S'attacher à montrer le lien entre les formes culturelles et discursives, d'une part, et les forces sociales et technologiques, de l'autre - et les périodiser afin de souligner les singularités d'ordre politique propres au monde d'aujourd'hui - est la principale ambition de ce livre. Mais au-delà des possibilités critiques du temps présent, c'est bien «une insatiable prédilection pour l'alternative» qu'il s'agit de promouvoir.
Depuis son invention en 1839, la photographie est au centre de nombreuses controverses et de procès retentissants. L'image se place en effet au coeur des enjeux éthiques ou strictement légaux qui ont été menés aux XIXe et XXe siècles. Symbole de liberté d'expression et de droits individuels, mais aussi de pouvoir et d'argent, la photographie est confrontée régulièrement aux autorités, à la censure ou à la manipulation. Elle a suscité dans le monde de l'art, de la politique, de la science, du journalisme, de la mode ou de la publicité des débats passionnés qui se sont souvent terminés devant les tribunaux. Une majorité de grands photographes ont été entraînés dans des procédures judiciaires ou des controverses qui eurent un impact important sur leur carrière. Le livre présente un large choix de photographies, célèbres ou méconnues, qui ont fait l'objet de procès ou de polémiques, des débuts de la photographie jusqu'à l'art contemporain. L'ensemble permet ainsi de mieux comprendre le regard que les sociétés et les cultures portent sur les images de leur temps et d'envisager les débats actuels d'un oeil critique.
Au cours des dix dernières années, Marianne Faithfull a, selon ses propres mots, « fait quelques disques, enchaîné par mal de tournées, tâché de retrouver le droit chemin, et… le reste est le sujet de ce livre ».
Observatrice ironique et distanciée de son époque, elle revient sur les années marquantes de sa vie, rappelant avec une certaine nostalgie l’ère bohème de ses débuts, sans occulter les années de doutes ni le nouvel essor pris par sa carrière musicale et cinématographique depuis les années 1990. Chemin faisant, l’on croise ses amis de la Beat Generation, les Rolling Stones et les Beatles, ou encore son père, fondateur de la Braziers Park School of integrative social research, et l’ombre de son grand-père, le baron de Sacher Masoch. Cette galerie de portraits unique constitue autant un hommage à ceux qui ont comptés pour elle qu’une autobiographie en creux.
« J’ai toujours été attirée par les personnages brillants et excentriques, » dit-elle « et, pour une raison obscure, il semble que j’ai toujours agi comme un aimant auprès de ce genre de personnes. »
C'est en 1946, dans un film d'Orson Welles, qu'apparaissent pour la première fois dans le cinéma commercial des images de la barbarie concentrationnaire nazie.
Il faudra attendre Shoah de Claude Lanzmann, en 1985, pour que se fasse jour une nouvelle façon d'user de la caméra comme de l'instrument même de la prise de parole.
À travers une suite d'essais comparatifs dont le champ va s'étendant aux autres arts, à commencer par la peinture, Hubert Damisch s'emploie à montrer comment le cinéma ne sera enfin devenu parlant qu'en passant par ce qui prend ici le nom de « montage du désastre ».
Mais comment parler de montage, comment parler d'« images », là où l'excès, le débord du réel sur toute visée représentative ou documentaire est à ce point abyssal ?
Quand Penny Lane de The Beatles sort en février 1967, les baby boomers occidentaux ne sont plus des teenagers. À la fin des années soixante apparaît une contre-culture avec ses valeurs, ses codes, ses aspirations au changement et, surtout, sa musique. Le rock, encore nommé rock'n'roll, arrive à maturité : les 45 tours sont remplacés peu à peu par des 33 tours. Le son de cette génération qui rêvait d'un monde meilleur évolue aussi face aux réalités d'un monde qui bouge. 1968 est l'année des révolutions. 1969 portera à l'apogée la génération du Flower Power à Woodstock, avant de sombrer au festival d'Altamont, organisé par The Rolling Stones.
Quatre-vingt-dix albums de l'époque sont étudiés dans cet ouvrage. Chefs-d'oeuvre reconnus ou pépites méconnues, ils sont les multiples facettes d'une révolution musicale, se confrontant ou s'écartant d'une révolution sociale dont les soubresauts nous accompagnent encore. Ces albums reflètent surtout un paysage en pleine mutation : l'album est devenu le vecteur principal des constructions et des explorations musicales. Le monde change, la musique aussi. Ce foisonnement artistique devient une véritable industrie. Les décennies à venir surferont sur cette immense vague qui s'est articulée ou cours de ces trois années. Voici le son d'une génération en marche.