Jan Karski. Mon témoignage devant le monde. Histoire d'un Etat clandestin

Jan Karski. Mon témoignage devant le monde. Histoire d'un Etat clandestin
Karski Jan
Ed. Laffont

Principal émissaire de la résistance polonaise et premier témoin oculaire de la Shoah en marche, Jan Karski (1914-2000) a porté en Occident, dès novembre 1942, l'appel à l'aide des Juifs de Pologne. Aux documents et rapports qu'il avait la mission officielle de transmettre à son gouvernement en exil et aux Alliés, il joignit le récit, notamment à Franklin D. Roosevelt, de ce qu'il avait vu dans le ghetto de Varsovie et au camp d'Izbica Lubelska.

Dans ce livre publié dès l'été 1944 aux Etats-Unis, Jan Karski raconte son itinéraire au service de l'Etat clandestin polonais. Parue pour la première fois en France en 1948, cette oeuvre capitale d'un des grands témoins du siècle, Juste parmi les nations, interdit définitivement les mots 'On ne savait pas'...

 

Khrouchtchev. La réforme impossible

Khrouchtchev. La réforme impossible
Marie Jean-Jacques
Ed. Payot

On se souvient si volontiers des pitreries de l'homme - capable d'asséner sa chaussure sur un pupitre de l'Onu pour faire taire un orateur - qu'on en oublierait presque que Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev (1894 - 1971) pratiqua docilement durant deux décennies les purges sanglantes ordonnées par Staline, liquida ses rivaux Beria et Malenkov pour parvenir au pouvoir et réprima férocement l'insurrection de Hongrie (1956).

Ce fils de serf né en Ukraine est l'exemple le plus achevé de ces simples soldats de l'appareil qui, promus par Staline, dirigeront l'URSS jusqu'à Gorbatchev. Confronté à une grave crise dans le pays, il engage des réformes économiques et sociales qui favoriseront la perestroïka des années 1980 tout en faisant le lit de la corruption et des inégalités, mais il reste prisonnier jusqu'à sa chute en 1964 du système du parti unique. En politique étrangère, Khrouchtchev, pour maintenir le statu quo des accords de Yalta et de Potsdam, multiplie les gestes de « détente » envers les États-Unis, mais doit reculer devant Kennedy lors de l'affaire des missiles de Cuba. S'il hisse l'URSS au premier rang de la conquête spatiale, il ne peut empêcher la rupture avec Mao et maintient les « pays frères » dans une étroite subordination à Moscou, déchaînant les revendications nationales.

Pour cette première biographie de Khrouchtchev écrite par un historien français, Jean-Jacques Marie s'est appuyé sur l'édition russe, non expurgée par le KGB, de ses Mémoires, qui jettent une lumière crue sur la société soviétique des années 1920 à 1960, et a exhumé des archives partiellement ouvertes nombre de lettres et de procès-verbaux jusque-là inédits.

Amelia. Le fascinant destin de la plus grande aviatrice du monde

Amelia. Le fascinant destin de la plus grande aviatrice du monde
Marck Bernard
Ed. Arthaud

«KHAQQ appelle Itasca. Nous devons être sur vous, mais nous ne vous voyons pas. Le carburant baisse, et nous ne pouvons pas vous joindre par la radio.»

Juillet 1937. Après avoir lancé cet ultime message à un navire des gardes-côtes, l'aviatrice Amelia Earhart disparaît dans des circonstances mystérieuses, alors qu'elle pensait survoler la petite île de Howland, au coeur du Pacifique, lors de l'ultime étape de son tour du monde.

Simple accident ? Mission d'espionnage qui aurait mal tourné ? La vérité pourrait être plus extraordinaire encore, et non seulement le gouvernement des États-Unis la connaissait, mais il s'efforçait, dans l'ombre, d'en empêcher la divulgation, au point d'en faire un secret d'État dont Bernard Marck nous livre ici la clé.

Mais cette histoire est avant tout celle d'une femme qui chercha toujours à repousser les limites pour éprouver le vertige de la liberté. Son parcours, brillamment relaté dans cette fresque biographique, insuffla aux unes le désir de conquérir le ciel, à d'autres l'énergie de briser les carcans. De ses amours avec l'éditeur George Putnam à ses exploits aériens, la légende de celle que l'on surnomma Lady Lindy parce qu'elle ressemblait tant à Charles Lindbergh est toujours vivante.

Shanghai. Histoire, promenades, anthologie et dictionnaire

Shanghai. Histoire, promenades, anthologie et dictionnaire
Idier (dir.) Nicolas
Ed. Laffont/Bouquins

Le 'Paris de l'Orient' des années 1930, devenu l'une des grandes métropoles du monde, dépasse aujourd'hui toute comparaison. Ville chinoise autant que capitale cosmopolite, ville de tous les excès, Shanghai multiplie les âges d'or. Derrière la vitrine du triomphe économique et de la démesure architecturale se développe une culture inquiète, tout à la fois tournée vers le passé et aimantée par l'avenir. Les plus grandes personnalités de la Chine contemporaine partagent un point commun : Shanghai. Tout ce qui compte dans le pays a transité par cette ville. Véritable creuset de la modernité économique, politique et culturelle, Shanghai ne cesse de nous fasciner.
Cet ouvrage totalement inédit, tant dans son ambition que dans son contenu, est le fruit d'une collaboration entre les meilleurs spécialistes de la Chine, aussi bien français que chinois ou anglo-saxons, historiens, économistes, écrivains, acteurs de la vie trépidante d'une ville ancrée dans son temps. Comprendre Shanghai, c'est non seulement comprendre la Chine d'aujourd'hui, mais comprendre le monde où l'on vit.

Le Paradis perdu. 1922, la destruction de Smyrne la tolérante

Le Paradis perdu. 1922, la destruction de Smyrne la tolérante
Milton Giles
Ed. Noir sur Blanc

«Smyrne a été presque entièrement ravagée par un énorme incendie [...]. Imaginez la projection constante de gigantesques boules incandescentes dans un ciel chauffé au rouge, des nappes de pétrole en combustion sur la mer Égée, l'air empuanti par une odeur nauséabonde, pendant que des nuages étouffants, des cendres et des étincelles passent au-dessus de nous - et vous n'aurez encore qu'une petite idée de la grandiose et épouvantable scène de dévastation qui se déroule sous nos yeux.»

1922. La cavalerie turque entre dans Smyrne (aujourd'hui Izmir), sur la côte ouest de la Turquie, et la détruit entièrement. Dans Le Paradis perdu, Giles Milton nous raconte comment la ville la plus riche et la plus cosmopolite de l'Empire ottoman a pu connaître ce sort terrible.

Au cours des deux siècles précédents, Smyrne a prospéré ; les puissantes dynasties levantines ont contribué à en faire une ville majoritairement chrétienne, peuplée surtout de Grecs et d'Arméniens, mais aussi de Turcs et de Juifs, un cas unique dans le monde musulman.

Après la Première Guerre mondiale, la Grèce envahit la Turquie, dans le but de restaurer un Empire chrétien en Asie Mineure ; cette attaque est soutenue par les grandes puissances. Échauffourées, escarmouches, provocations, incursions de bandits se succèdent.

En 1922, les Grecs sont vaincus. Les armées turques se déchaînent contre la «ville infidèle» : les deux millions d'habitants de Smyrne sont jetés dans l'une des plus grandes catastrophes humaines du vingtième siècle.

Avec son grand talent de conteur, émaillant son récit de témoignages et de détails colorés, Giles Milton nous restitue dans Le Paradis perdu toute l'ampleur de cet épisode tragique des relations Orient-Occident.

Nice cosmopolite. 1860-2010

Nice cosmopolite. 1860-2010
Collectif
Ed. Autrement

L'histoire des sensibilités et des créations dans le monde au travers de villes ou de pays-symboles saisis à des moments charnières de bouillonnement ou de rupture.

Nice. Capitale du tourisme de luxe depuis la Belle Époque, quand l'aristocratie européenne en fît son lieu de villégiature privilégié, elle étonne par son cosmopolitisme, phénomène observable dans la composition de sa population, les formes de l'urbanisation et de l'architecture, les comportements sociaux et culturels, la gastronomie...

Si des têtes couronnées et des intellectuels inaugurèrent ce cosmopolitisme niçois, il fut bien vite nourri par l'arrivée de populations laborieuses : main-d'oeuvre italienne précaire, Russes blancs et Arméniens, exilés politiques proscrits par toutes les dictatures ; Juifs allemands fuyant l'Europe centrale et orientale... Puis, après la fin de la guerre d'Algérie, l'immigration maghrébine participa à son tour à ce brassage continu.

Cent cinquante ans après son rattachement à la France, la ville a su se donner un destin pluriel, riche de toutes les cultures et de toutes les époques qui ont bâti son image. L'expérience cosmopolite, marquée à Nice comme ailleurs par l'affirmation d'une diversité de formes de vie qui s'enrichissent mutuellement, s'insère dans un cosmopolitisme européen autant que méditerranéen.

Moscou et la naissance d'une nation

Moscou et la naissance d'une nation
Lorrain Pierre
Ed. Bartillat

Moscou ! Sa fondation et son essor sont étroitement liés à la formation de la nation russe. Et de la puissance de la Russie. Comment comprendre l’histoire de cet Empire aux visages multiples sans revenir aux origines de sa capitale et à son histoire mouvementée, tragique et passionnée ? Comment Moscou est-il devenu le centre politique d’un État si vaste, étendu des rives de la Baltique à celles du Pacifique ? Quels hommes ont conçu pareille cité, l’ont façonnée et développée ? Quel a été le rôle des invasions mongoles ? Comment est-elle devenue le centre de l’orthodoxie russe ? Qui était vraiment Ivan le Terrible ? Comment la ville a-t-elle perdu son statut de capitale au profit de Saint-Pétersbourg ? Si l’histoire de Moscou se confond largement avec l’histoire de la Russie puis de l’Union soviétique, suscitant haine, crainte ou fascination, la ville a aussi connu un destin propre et extraordinaire, avec ses drames et son rayonnement. Dans la Russie contemporaine de Poutine et de Medvedev, elle continue à jouer un rôle essentiel que Pierre Lorrain s’attache à mettre en valeur loin des préjugés et des idées reçues.

1940. Et si la France avait continué la guerre

1940. Et si la France avait continué la guerre
Collectif
Ed. Tallandier

Depuis longtemps déjà, les historiens anglo-saxons aiment à pratiquer l'exercice du What If ? Et si la France avait continué la guerre en juin 1940 ? Et si le gouvernement français avait refusé la défaite politique et continué la lutte contre l'Allemagne hitlérienne depuis l'Afrique du Nord ?

Telles sont les questions posées par cet essai où l'histoire rencontre la fiction à travers une oeuvre romanesque haletante et poignante. S'il ne s'agit pas d'histoire académique stricto sensu, ce livre n'est certainement pas le résultat d'une réflexion fantaisiste. Il constitue en réalité un exercice historique particulièrement stimulant.

Ainsi prend forme une façon entièrement novatrice de relire et d'étudier l'histoire de l'année 1940, dans tous ses aspects : politique, économique, diplomatique et stratégique ; sur terre, dans les mers et dans les airs ; parmi les combattants comme dans les lieux de pouvoir.

Une alternative aux journées tragiques de juin à décembre 1940 se dessine alors, le contraste entre le possible et le réel n'ayant qu'un seul but : montrer que la décision de demander un armistice n'était en rien inéluctable. Nullement imposée par une quelconque rationalité militaire ou technique, celle-ci ne prend sens que dans le défaitisme qui a saisi une partie des élites françaises.

Voici le récit d'une histoire qui n'a pas été, mais qui aurait pu être.

Contre la barbarie. 1925-1948

Contre la barbarie. 1925-1948
Mann Klaus
Ed. Points

L'oeuvre littéraire de Klaus Mann a quelque peu éclipsé son incessante activité politique. Pourtant, le jeune homme aux allures de dandy fut en son temps l'un des plus farouches opposants à Hitler. De 1925 à 1948, en Allemagne puis en exil, il multiplia articles, essais, conférences et discours, tous écrits d'une plume aussi fervente qu'acérée. Celui qui très tôt eut le sentiment d'appartenir à une génération sacrifiée, née et élevée sur des ruines, fut l'un des premiers intellectuels à dénoncer le caractère totalitaire du nazisme ainsi que sa nature excessivement méthodique.

Pour la plupart inédits en France, ces soixante-sept textes se révèlent d'une vigueur et d'une clairvoyance remarquables. Ils résonnent aujourd'hui aussi fort qu'hier - le combat engagé contre la barbarie étant, hélas, loin d'être terminé.

Télégrammes diplomatiques. Voyage au coeur de la politique extérieure de l'Europe

Télégrammes diplomatiques. Voyage au coeur de la politique extérieure de l'Europe
Pierini Marc
Ed. Actes Sud

Alors même que l'Europe a adopté le traité de Lisbonne, l'existence d'une 'diplomatie européenne' est peu connue en dehors du cercle des spécialistes. Au mieux, le grand public voit l'Union européenne comme une machine à représenter les intérêts économiques collectifs des Européens ; au pire, comme une bureaucratie coûteuse qui ne les défend pas assez.

La défense des intérêts stratégiques de l'Europe (énergie, immigration, maintien de la paix, résolution pacifique des conflits, stabilité), la défense des droits de l'homme, la mise en oeuvre de programmes financiers, tout cela est largement méconnu. Pour autant, ces politiques font aussi partie de la mission des diplomates européens en fonction dans 136 postes hors UE.

Ce livre illustre cette réalité, non pas sous une forme théorique ou académique, mais par petites touches, celles que forment jour après jour les télégrammes diplomatiques des émissaires européens, et à travers l'expérience de l'un d'entre eux, Marc Pierini.

Il éclaire des événements connus - de la première guerre du Golfe à l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Turquie, en passant par le processus de paix au Proche-Orient ou la libération des otages bulgares condamnés à mort en Libye - par un récit personnel où l'analyse et l'anecdote permettent de mieux comprendre certaines des récentes évolutions de la diplomatie européenne.

On y croise des leaders d'hier, tels Yasser Arafat, le roi Hassan II et Hafez el-Assad, ou d'aujourd'hui, tels le colonel Kadhafi, José Manuel Barroso et Lady Ashton, et même Loïck Peyron, Barbara Hendricks et Jane Birkin. On y entraperçoit le juge Jean-Louis Bruguière et l'ombre d'al-Qaida.

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