Mafia export. Comment les mafias italiennes ont colonisé le monde

Mafia export. Comment les mafias italiennes ont colonisé le monde
Forgione Francesco
Ed. Actes Sud

Les nouveaux managers de Cosa Nostra, de la camorra et de la 'ndrangheta sont entrés de plain-pied dans l'ère de la mondialisation, s'imposant peu à peu parmi les acteurs les plus dynamiques de la finance et de l'économie globale.

Des solutions existent ; elles passent avant tout par une prise de conscience collective. Il est temps d'élaborer une politique européenne commune en la matière. La contamination mafieuse relève désormais de la responsabilité de tous.

Analyse captivante et salutaire d'un univers encore méconnu, cet essai offre aussi un ensemble de cartes visualisant la diffusion de la mafia italienne dans le monde et les chemins de la drogue.

Déjà salué par la critique italienne, Mafia Export est un acte de courage et d'intelligence qui fera date.

Histoires du peuple juif

Histoires du peuple juif
Halter Marek
Ed. Arthaud

Sait-on toujours distinguer Juif, Israélite, Israélien ?
Qu'est-ce qu'un Juif ? Qu'est-ce que le judaïsme ?
Un peuple, réparti sur la terre entière ? Une religion ?
Mais certains Juifs n'ont pas de religion...
C'est que le judaïsme se définit d'abord par son histoire.

Formidable conteur, Marek Halter retrace dans cet ouvrage son histoire du peuple juif - ou plutôt ses histoires, sans chercher à emporter toujours l'adhésion des orthodoxes ni des historiens.

Un parcours de quatre mille ans, l'aventure du seul peuple du monde antique à avoir atteint le monde moderne sans perdre sa Loi et son identité. Traversant des millénaires de périls et de fidélité, il a retrouvé son pays, Israël, mais garde une présence féconde, de l'Amérique à la Russie, de l'Europe à l'Asie...

Voici donc les histoires de ce peuple unique et cependant universel, ce que démontre avec éclat une illustration où chaque image est une découverte.

« Il y a trente ans, j'ai préfacé La Mémoire d'Abraham de Marek Halter, étonnante saga d'une famille juive, la sienne, à travers deux mille ans d'histoire. Aujourd'hui, avec ces Histoires du peuple juif, l'odyssée de cette famille est devenue celle de tout un peuple. Une histoire quatre fois millénaire qui, sous la plume de Marek Halter, se lit comme un roman. » Shimon Peres, président de l'État d'Israël, prix Nobel de la paix

« Dans son évocation  condensée de l'histoire quatre fois millénaire du peuple juif, Marek Halter combine imagination littéraire et événements à la fois connus et secrets.

Les patriarches et les rois, les prophètes et les Sages, leurs épreuves et leurs défis, leurs moments de triomphe et leurs heures de détresse, de l'Égypte des Pharaons à l'Inquisition aboutissant à la réalité d'aujourd'hui, faite de mémoires blessées et d'aspirations rédemptrices : tout y est, ou à peu près, rapporté au lecteur par un conteur profondément engagé dans l'effort de tout témoin de dire, en souriant, même l'indicible. » Elie Wiesel, prix Nobel de la paix

« L'incompréhension du présent naît fatalement de l'ignorance du passé. Mais il n'est peut-être pas moins vain de s'épuiser à comprendre le passé si l'on ne sait rien du présent. » Marc Bloch, Historien, fondateur des Annales, résistant fusillé par les nazis.

 

Le vol de l'histoire. Comment l'Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde

Le vol de l'histoire. Comment l'Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde
Goody Jack
Ed. Gallimard/NRF Essais

Une fois encore, comme hier à propos de la famille en Europe ou de la place de l'écriture dans notre civilisation, Jack Goody vient perturber la ronde des historiens emportés par leurs certitudes. À la question soulevée par l'anthropologue britannique, on devine déjà ce qu'argueront les esprits chagrinés par cette interpellation d'exigence : comparaison n'est pas raison. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit.

La question ? C'est le « vol de l'histoire », c'est-à-dire la mainmise de l'Occident sur l'histoire du reste du monde. À partir d'événements qui se sont produits à son échelle provinciale, l'Europe a conceptualisé et fabriqué une présentation du passé toute à sa gloire et qu'elle a ensuite imposée au cours des autres civilisations.

Le continent européen revendique l'invention de la démocratie, du féodalisme, du capitalisme de marché, de la liberté, de l'individualisme, voire de l'amour, courtois notamment, qui serait le fruit de sa modernisation urbaine. Plusieurs années passées en Afrique, particulièrement au Ghana, conduisent Jack Goody à mettre aujourd'hui en doute nombre d'« inventions » auxquelles les Européens prétendent, sous les plumes de Fernand Braudel, Joseph Needham ou Norbert Elias notamment, alors que ces mêmes éléments se retrouvent dans bien d'autres sociétés, du moins à l'état embryonnaire.

Économiquement et intellectuellement parlant, seul un écart relativement récent et temporaire sépare l'Occident de l'Orient ou de l'Afrique. Des différences existent. Mais c'est d'une comparaison plus rapprochée que nous avons besoin, et non d'une opposition tranchée entre le monde et l'Occident, au seul profit de ce dernier.

A la recherche du paradis

A la recherche du paradis
Delumeau Jean
Ed. Fayard

Le pessimisme qui nous envahit aujourd'hui suscite plus que jamais une demande de paradis chez un public inquiet devant l'avenir. D'où cette synthèse en un seul volume, sans notes et la plus limpide possible d'une Histoire du paradis en trois volumes et traduite en plusieurs langues.

Jean Delumeau y conserve le même itinéraire du « jardin des délices » au « bonheur éternel », en passant par l'attente de « mille ans de paix sur terre ». Mais le ton est ici plus personnel et place est faite aux interrogations d'aujourd'hui sur le sens de la vie et de la mort.

Ce nouveau livre se présente donc comme une méditation, à base d'histoire, sur le thème de l'espérance, qu'avaient précédée ses travaux antérieurs sur la peur et le besoin de sécurité.

Toujours proche de ses lecteurs, Jean Delumeau leur parle dans une langue simple, amicale et pacifiante qui invite au dialogue.

Moines et guerriers. Les ordres religieux-militaires au Moyen Age

Moines et guerriers. Les ordres religieux-militaires au Moyen Age
Demurger Alain
Ed. Seuil

Comment christianiser la guerre ? Comment s'assurer un corps de soldats disposé à remplir fidèlement la défense de la chrétienté et sa lutte contre l'« Infidèle » ? Pour ces deux missions, le Moyen Âge a créé, non sans résistances, des institutions originales : les ordres religieux-militaires. Ces chevaliers du Christ, « revêtus de l'armure de fer et de l'armure de la foi », vivent comme des moines et agissent comme des chevaliers.

La Reconquista et les croisades ont favorisé leur expansion en Terre sainte, en Espagne et sur les rives de la Baltique. Avec la méfiance des monarques à l'égard de ces puissances militaires devenues parfois de véritables États, la substitution du thème de la mission à celui de la guerre, ces ordres religieux-militaires perdent de leur vitalité et sont acculés à la reconversion caritative.

Alors naissent les légendes auxquelles l'historien fait un sort en rendant justice à ces témoins éclatants de l'imagination institutionnelle des gens du Moyen Âge.

Ma géniale imposture. Patriarche du prêtre Jean

Ma géniale imposture. Patriarche du prêtre Jean
Bermudes Joao
Ed. Anacharsis

« Avant que quatre jours se soient écoulés vous autres serez tués, et votre roi sera châtré et gardera les femmes du roi de Zeila ; et quant au patriarche qui vous a amenés ici, nous lui mettrons un bâton ardent dans le derrière qui lui passera par le cou et ressortira par la tête ! »

João Bermudes apparaît en Éthiopie en 1520, dans le bagage d'une ambassade portugaise envoyée pour contracter une alliance avec l'Éthiopie chrétienne contre les Maures. Puis il disparaît des annales. Il ressurgit à Rome quinze ans plus tard, comme ambassadeur patenté du roi éthiopien, que l'Occident appelle le Prêtre Jean.

Auréolé du titre mirifique de « patriarche du Prêtre Jean », Bermudes fait admettre sa titulature au pape et obtient du Portugal une troupe armée pour porter secours à l'Éthiopie. Il en sera bien entendu le contrôleur des âmes, et le maître politique...

C'est au Portugal, dans ses vieux jours, qu'il écrira les mémoires de son ascension et de sa chute dans les hauts plateaux éthiopiens. L'histoire d'une géniale imposture, l'histoire d'un aventurier qui voulut être plus - ou mieux - qu'un roi.

A quoi sert l'histoire aujourd'hui ?

A quoi sert l'histoire aujourd'hui ?
Emmanuel Laurentin (dir.)
Ed. Bayard

Pour ses dix ans, l'émission de France Culture La fabrique de l'histoire a posé à une quarantaine d'historiennes et d'historiens une question apparemment simple : « À quoi sert l'histoire aujourd'hui ? ». Leurs réponses, surprenantes, intéressent tous les curieux du passé. Elles affirment l'importance de cette passion française et témoignent de la richesse d'une école historique en plein renouvellement.

Requiem allemand. Une histoire des juifs allemands 1743-1933

Requiem allemand. Une histoire des juifs allemands 1743-1933
Elon Amos
Ed. Denoël

En quelques générations à peine, aux XVIIIe  et XIXe siècles, l'une des communautés les plus marginalisées du monde germanique est devenue le fer de lance de la modernité. Colporteurs ou marchands de bétail, les Juifs allemands ont vu émerger parmi eux artistes, scientifiques, philosophes, journalistes et activistes talentueux. Dans ce livre magistral qui fait la part belle à l'aventure individuelle et au portrait, Amos Elon explore ce moment essentiel de l'histoire européenne.

À travers les destins de Heinrich Heine, Karl Marx, Henriette Herz, Rahel Varnhagen, Arnold Schoenberg, Albert Einstein, Stefan Zweig, Hannah Arendt et bien d'autres, il évoque avec une érudition très vivante le mariage des identités et la perte des anciens repères religieux en prenant comme point de départ l'entrée en 1743 du jeune Moses Mendelssohn dans Berlin par une porte réservée aux Juifs et aux animaux.

Vouloir être juif et allemand n'était pas incompatible. Beaucoup y parviendront en opérant une sorte de synthèse de ces deux patrimoines à tel point que la culture et la langue allemande ont pu passer pour la nouvelle patrie de ces apatrides héréditaires. Grâce à elles, une frange infime des Juifs allemands a forgé la plupart des notions clés du monde moderne : le communisme, la social-démocratie, le sionisme, les avant-gardes et la psychanalyse. Jusqu'à ce que les années 30, à l'issue de l'apogée qu'aura été la république de Weimar, donnent une couleur tragique à cette double identité.

Réfutant l'idée fataliste que la Shoah était écrite d'avance, Amos Elon raconte brillamment la métamorphose d'une petite minorité qui, à l'issue d'une émancipation de deux siècles, a fini par être perçue comme une menace mortelle pour l'intégrité nationale allemande.

Simon Wiesenthal. L'homme qui refusait d'oublier

Simon Wiesenthal. L'homme qui refusait d'oublier
Tom Segev
Ed. Liana Levi

Simon Wiesenthal. Alias Wizi, Théocrate, Monsieur l'ingénieur, Izmir, Ovid. Avec son éternelle veste en tweed et son air bonhomme, le célèbre chasseur de nazis a mené une traque sans merci aux tortionnaires, armé seulement de vieux journaux, de fiches poussiéreuses et d'annuaires jaunis du monde entier. Avec un grand sens des relations publiques, il a obligé tous ceux qui voulaient passer l'éponge à se pencher sur le devenir des Eichmann, Bormann, Murer et autres criminels de guerre. Plus il paraissait menaçant, plus on lui envoyait d'informations du monde entier sur tel ou tel bourreau. Et inlassable, il se remettait à la tâche. Si parfois les services secrets entraient en scène c'est parce que son acharnement les y forçait. Sa soif de justice permit des dizaines d'arrestations rocambolesques et de procès retentissants, mais fit aussi de lui un homme détesté et contesté. Toutes les questions éthiques épineuses du siècle étaient au centre de son aventure : responsabilité, châtiment, définition du génocide...

Tom Segev nous livre une biographie aussi captivante qu'un thriller qui met en perspective la seconde moitié du XXe siècle : guerre froide, espionnage, inavouables complicités, cynisme politique...

« Ce compte rendu brillant et palpitant d'une vie extraordinaire s'appuie sur des recherches approfondies pour offrir de nouvelles perspectives sur la personnalité complexe et les remarquables actions de Simon Wiesenthal. » Ian Kershaw

Elisée reclus. Géographe, anarchiste, écologiste

Elisée reclus. Géographe, anarchiste, écologiste
Vincent Jean-Didier
Ed. Laffont

Anarchiste et tolérant, savant rigoureux et fou de liberté, fils de pasteur et athée militant, le plus grand géographe français est pétri de contradictions qui le rendent aussi brillant qu'attachant.

Élisée Reclus, né en 1830 à Sainte-Foy-la-Grande, étudie en Allemagne, traverse la France à pied, travaille comme ouvrier agricole en Irlande, découvre l'esclavagisme en Louisiane et tâte de l'agriculture en Colombie tout en explorant le pays. En 1857, à Paris, il entre à la Société de géographie et devient, avec Bakounine et Kropotkine, un pilier du mouvement anarchiste. Il s'engage dans la Garde nationale pendant la Commune de Paris ; fait prisonnier, il est condamné à la déportation. Grâce à l'intervention de nombreux savants anglo-saxons, dont Darwin, sa peine est commuée en bannissement. «Ce doux entêté de vertu», selon son ami Nadar, avait une image sulfureuse. Il meurt à Bruxelles en 1905.

Ses livres, dont la Nouvelle Géographie Universelle, ses guides, ses articles font de lui, pour Yves Lacoste - le plus célèbre géographe contemporain-, le père de la réflexion géopolitique française. Le premier il sème les idées de ce qui va prendre le nom d'écologie. Reclus est végétarien, il prône l'union libre, il veut davantage d'indépendance pour les femmes, une éducation différente et plus souple pour les enfants. C'est un adversaire obstiné de l'État, et comme tel il s'oppose à Marx. Son idéologie repose sur l'entraide et la solidarité universelles. Koprotkine le décrit comme «le type du philosophe encyclopédiste français du XVIIIe siècle», cet homme rare est aussi étonnamment en avance sur son temps.

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