L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie

L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie
Kempf Hervé
Ed. Seuil

Sommes-nous en dictature ? Non. Sommes-nous en démocratie ? Non plus. Les puissances d'argent ont acquis une influence démesurée, les grands médias sont contrôlés par les intérêts capitalistes, les lobbies décident des lois en coulisses, les libertés sont jour après jour entamées. Dans tous les pays occidentaux, la démocratie est attaquée par une caste. En réalité, nous sommes entrés dans un régime oligarchique, cette forme politique conçue par les Grecs anciens et qu'ont oubliée les politologues : la domination d'une petite classe de puissants qui discutent entre pairs et imposent ensuite leurs décisions à l'ensemble des citoyens.

Si nous voulons répondre aux défis du XXIe siècle, il faut revenir en démocratie : cela suppose de reconnaître l'oligarchie pour ce qu'elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques.

Car la crise écologique et la mondialisation rebattent les cartes de notre culture politique : l'Occident doit apprendre à partager le monde avec les autres habitants de la planète. Il n'y parviendra qu'en sortant du régime oligarchique pour réinventer une démocratie vivante. Si nous échouons à aller vers la Cité mondiale, guidés par le souci de l'équilibre écologique, les oligarques nous entraîneront dans la violence et l'autoritarisme.

Au terme de ce récit précisément documenté mais toujours vivant, le lecteur ne verra plus la politique de la même façon.

Du bon usage des catastrophes

Du bon usage des catastrophes
Debray Régis
Ed. Gallimard

Comment vivre et penser dans nos sociétés du risque ? Comment conjurer le tragique de l'existence ? Comment, au milieu des décombres, surmonter tristesse, fatalisme et désespoir ? Questions immémoriales, plus que jamais d'actualité.

Le Japon a une réponse, inspirée du bouddhisme. L'Occident en a une autre, ancrée dans sa tradition judéo-chrétienne, et en plein renouveau : la catastrophe comme message symbolique et initiation à l'Apocalypse.

Encore faut-il, pour décoder le message, réapprendre un vieux métier d'avenir : le prophétisme.

D'où ce petit manuel d'apprentissage.

R. D.

M. le Président. Scènes de la vie politique, 2005-2011

M. le Président. Scènes de la vie politique, 2005-2011
Giesbert Franz-Olivier
Ed. Flammarion

Avec ce livre, je n'ai pas l'intention d'ajouter une pierre à toutes celles qui font déjà tas autour de Nicolas Sarkozy, comme sur un terrain de lapidation.

Cet homme étrange, qui file devant le vent, a, de toute évidence, des talents et même des qualités. J'ai essayé de raconter « N. le maudit » tel que je l'ai vu, avec ses grandeurs, ses petitesses et ses ridicules.

Me suis-je trompé ? N'ai-je pas forcé le trait ? Mon portrait n'est-il pas honteusement caricatural ? Chaque fois que je termine un livre politique, je me pose les mêmes questions.

À vous de répondre.

L'étincelle. Révoltes dans les pays arabes

L'étincelle. Révoltes dans les pays arabes
Ben Jelloun Tahar
Ed. Gallimard

Une révolte sans précédent secoue le monde arabe depuis novembre 2010. Mais qui en sont les vrais acteurs ? Comment des régimes dictatoriaux ont-ils pu s'effondrer en quelques mois ? Quelles sont les chances de réussite de ces révolutions ? Telles sont les questions auxquelles répond Tahar Ben Jelloun dans cet essai écrit à chaud sur un sujet qu'il connaît bien et qu'il lui tient à coeur de faire comprendre en profondeur.

Le monstre doux. L'Occident vire-t-il à droite ?

Le monstre doux. L'Occident vire-t-il à droite ?
Simone Raffaele
Ed. Gallimard

Quelles peuvent bien être les causes de la crise profonde qui frappe la gauche européenne ? se demande Raffaele Simone. En partant de l'exemple italien et des ressorts du phénomène Berlusconi pour élargir l'analyse au continent dans son ensemble, il attribue le recul et la décomposition des idéaux de gauche principalement à l'essor rapide d'une « droite nouvelle », lié aux transformations actuelles de la société et à sa culture de masse.

La société nouvelle, globalisée, est en effet dominée par ce que Tocqueville aurait pu appeler le « Monstre doux », le modèle tentaculaire et diffus d'une culture puissamment attirante, au visage à la fois souriant et sinistre, qui promet satisfaction et bien-être à tous en s'assurant de l'endormissement des consciences par la possession et la consommation tout en entretenant la confusion entre fiction et réalité.

Tout Clearstream

Tout Clearstream
Robert Denis
Ed. Arènes

Je suis heureux que le public ait enfin à nouveau accès à mes livres sur Clearstream, «la banque des banques». À son histoire vertigineuse, au coeur des paradis fiscaux et des embrouilles mafieuses.

L'héroïne de cette saga, c'est l'information. Celle à laquelle les citoyens ont droit. Comment on l'a pilonnée, voulu l'écraser, la détourner de son objectif. Comment on a cherché à la tuer. Comment elle s'en sort de justesse.

Pendant dix ans, j'ai affronté plus de soixante procédures judiciaires, accueilli des centaines d'huissiers. Passé les trois cents, j'ai arrêté de compter.

Les banques m'ont demandé de quoi ruiner ma famille et mes amis sur plusieurs générations. Elles n'ont pas réussi à détruire ces livres. Au bout du compte, la justice a tranché en ma faveur. La Cour de cassation a reconnu la qualité de cette enquête et sa légitimité.

Aujourd'hui l'information revit.

On peut la juger sur pièces. Pas trop tôt.

L'Egypte de Tahrir. Anatomie d'une révolution

L'Egypte de Tahrir. Anatomie d'une révolution
Claude Guibal & Tangi Salaün
Ed. Seuil

25 janvier 2011, l'Égypte explose. Dix-huit jours de mobilisation, d'espoir, de violence aussi, qui aboutissent au départ, le 11 février, d'Hosni Moubarak, au pouvoir depuis presque trente ans. La boîte de Pandore égyptienne s'est ouverte. Les mots se sont libérés. Mais les maux, eux, sont toujours là. Ceux d'un pays en surchauffe, dont les deux tiers de la population ont moins de 30 ans. Cette jeunesse qui a «fait» la révolution, en grande majorité sans emploi, saura-t-elle effacer des décennies d'humiliations, de corruption, de paix mal assumée avec Israël, de tensions croissantes entre la majorité musulmane et la minorité chrétienne copte ? Saura-t-elle guider son pays vers la démocratie et incarner le réveil égyptien ? La transition s'annonce compliquée : le régime de Moubarak laisse derrière lui un vide politique abyssal.

Sorte de radiographie vivante de l'Égypte au moment où celle-ci s'apprête à changer d'ère, ce livre à hauteur d'homme, fait de rencontres et de témoignages, propose un état des lieux de la société égyptienne pour en cerner les enjeux, les menaces et les promesses.

Mémoires, vol. 2. Le temps présidentiel

Mémoires, vol. 2. Le temps présidentiel
Chirac Jacques
Ed. NIL

Dans le second volume de ses Mémoires, Jacques Chirac aborde avec une grande liberté de ton les deux mandats de sa présidence, la plus longue de la Ve République après celle de François Mitterrand. Il dresse son bilan et explique ce qui a guidé ses grands choix, sans passer sous silence les aspects qui ont suscité des critiques et des commentaires ? la dissolution de 1997, le feuilleton des « affaires », l'échec du référendum sur la Constitution européenne ? , il rétablit aussi la vérité sur les réformes menées en faveur de la réduction de la « fracture sociale » et de la modernisation du pays. Il consacre une large part de ce récit aux questions de politique étrangère et à son inlassable engagement pour le respect des cultures et la paix, tant en ex-Yougoslavie qu'en Irak. Restituant ses échanges avec les grands chefs d'État du moment, de Bill Clinton et George W. Bush à Tony Blair, de Boris Eltsine et Vladimir Poutine à Helmut Kohl et aux dirigeants chinois, il révèle les dessous, jusqu'ici tenus secrets, d'une action internationale souvent déterminante. Jacques Chirac évoque également avec beaucoup de sincérité ses relations avec les principaux protagonistes de ses douze années de pouvoir : aussi bien Alain Juppé et Lionel Jospin, que Jean-Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Il raconte, enfin, l'autre grande aventure de cette période : la création du musée des Arts Premiers, aventure qui reflète, au-delà de sa dimension esthétique, la part la plus authentique d'un président profondément humaniste, épris d'universel. En conclusion, Jacques Chirac s'adresse à la jeunesse et aux créateurs, tous ceux qui seront les acteurs de la France de demain, et s'appuie sur son expérience hors du commun pour livrer dans un « testament politique » sa vision d'une « France qui ose ».

Steve Jobs

Steve Jobs
Isaacson Walter
Ed. Lattès

Suggéré par le créateur d’Apple, qui fait face à une maladie redoutable, Steve Jobs,  à partir de plus de quarante entretiens menés sur plus de deux ans et d’interviews d’une centaine de membres de sa famille, amis, rivaux, concurrents et collègues, le livre retrace l’incroyable vie et l’extraordinaire personnalité d’un génie, perfectionniste et hyperactif, qui a révolutionné les ordinateurs, les films d’animation, la musique, les téléphones, les tablettes tactiles et l’édition numérique. Steve Jobs est désormais l’icône absolue de l’inventivité. Il a compris qu’associer la créativité à la technologie était devenu essentiel. Steve Jobs a bien sûr collaboré au livre mais n’a demandé aucun droit de regard sur ce qui est écrit, ni même de le lire avant la publication. Il n’a imposé aucune limite, au contraire, il a encouragé son entourage à parler librement. « Il y a beaucoup de choses dont je ne suis pas fier, dit-il, notamment la façon dont, à vingt-trois ans, j’ai géré la situation lorsque ma petite amie est tombée enceinte. Mais je n’ai pas de cadavres dans le placard que j’essaie de cacher. » C’est avec une extrême franchise que Steve Jobs parle des personnes avec qui il a travaillé ou été en concurrence. Il peut profondément exaspérer les gens autour de lui. Ses amis, ennemis et collègues évoquent sans langue de bois ses passions, ses démons, ses désirs, son intransigeance, et son obsession du contrôle qui ont forgé sa vision des affaires et les innovations qui en ont découlé. La personnalité de Steve Jobs et les produits qu’il crée sont étroitement liés, comme les différentes parties d’un système intégré – tous les produits Apple et ses logiciels participent de cette logique. Le parcours de Jobs est exemplaire, un modèle en terme d’innovation, de caractère, de direction d’entreprise et de valeurs.

La République des mallettes. Enquête sur la principauté française de non-droit

La République des mallettes. Enquête sur la principauté française de non-droit
Péan Pierre
Ed. Fayard

La démocratie est-elle en train de tuer la démocratie, à bas bruit ?

L'actualité a égrené depuis quinze ans des scandales politico-financiers sans que nous ne puissions en comprendre la logique, s'il devait même y en avoir une. Après plus d'un an d'enquête, au cours de laquelle de très nombreux acteurs, jusqu'au sommet de l'État, ont accepté de lui parler, à condition que cela soit souvent en « off », Pierre Péan met au jour bien des aspects passés inaperçus sur les activités dans les zones grises de l'État. Dans toutes ces affaires, un seul enjeu : constituer un « trésor de guerre », en vue de la campagne présidentielle suivante. À chaque fois, il s'agit de tirer la manne des grands contrats civils ou militaires.

Le durcissement de la législation sur le financement des partis a accouché d'un monstre : désormais, la pratique des rétro-commissions est devenue la règle d'un certain commerce international d'État. Cette « République des mallettes » a pris le pas sur l'État démocratique. Son fonctionnement et les décisions les plus stratégiques du pays semblent aiguillonnés, plutôt que par l'intérêt national, par le souci de perpétuer ce système et de le rendre le plus fluide possible par la constitution d'une oligarchie restreinte occupant les postes « stratégiques » : à la tête des grandes entreprises à capital public, à l'Élysée et dans les ministères régaliens. Une oligarchie pour qui l'argent est devenu roi.

À travers l'incroyable itinéraire de l'un des « facilitateurs » de ce système, personnage au passé des plus troubles, Pierre Péan démonte une à une les pièces d'un mécanisme qui, si nous n'y prenons garde, finira par ronger le système démocratique français, comme c'est déjà le cas en Russie ou en Italie.

Newsletter