Tout commence ici avec la naissance du judaïsme après l'exil à Babylone, la formation du corpus biblique, ainsi que l'élaboration d'une Loi religieuse qui parvient à maturité avec le Talmud, alors même que les Juifs s'affranchissent des cadres historiques partagés avec les peuples voisins. Une histoire d'une longue durée singulière s'ouvre alors, dont ce livre retrace les principales étapes : l'Antiquité, le Moyen Âge, la première modernité (XVIe-XVIIIe siècles), l'âge des nations (1789-1945), pour aboutir au monde actuel, bouleversé de façon irréversible par la Shoah et la fondation de l'Etat d'Israël.
De la mise en place de réseaux pour racheter les captifs dans la Méditerranée médiévale à la participation d'un demi-million de soldats juifs de l'Armée rouge à la Grande Guerre patriotique (1941-1945), les Juifs sont présentés ici non comme des étrangers à une histoire qui ne cesserait de les emporter, mais comme les acteurs de leur devenir et de celui des sociétés dans lesquelles ils vivent.
Ce livre aborde aussi la géographie changeante des centres de peuplement juif, les relations avec le pouvoir politique et la société globale, les pratiques culturelles et les représentations mentales. Certaines questions apparaissent récurrentes : les Juifs forment-ils un peuple ou une communauté religieuse ? Quel est leur degré d'intégration dans les sociétés où ils vivent en minorité ? Comment les spiritualités juives évoluent-elles dans l'histoire ? Quels rapports les Juifs en Diaspora entretiennent-ils avec la Palestine, dans les siècles passés et depuis le sionisme ?
Dans cette synthèse collective sans équivalent, vingt-neuf auteurs contribuent à dessiner une image d'ensemble de l'histoire des Juifs, dont ils montrent les caractères originaux tout en l'inscrivant dans le cours et la dynamique de l'histoire générale de l'humanité. Dans le cadre d'une Historiographie en constant renouvellement, les questionnements et les acquis les plus récents de la recherche sont mobilisés pour éclairer la place des Juifs dans le passé et le présent. La collaboration de spécialistes d'histoire juive et d'historiens spécialisés dans d'autres domaines permet de contextualiser l'évolution des sociétés juives, considérée ici comme l'une des facettes de l'évolution des sociétés dans lesquelles les Juifs vivent, et à montrer, aussi, comment les Juifs participent à une histoire qui en retour ne cesse pas de les façonner.
Un matin d'avril 1943, au large de l'Andalousie, un pêcheur espagnol repère un cadavre flottant sur la mer. C'est la dépouille d'un soldat britannique. Tout laisse penser que sa mission a tourné court... Au contraire, elle ne fait que commencer !
Ainsi débute l'opération Mincemeat, la mystification militaire qui permit de berner les espions nazis, de détourner les troupes de la Wehrmacht vers la Grèce et la Sardaigne pour permettre aux Alliés de débarquer en Sicile, et de sauver des milliers de vies.
Une enquête minutieuse de journaliste d'historien servie par une mise en scène digne des meilleurs romans d'espionnage
Tout ceci grâce au major William Martin.
Mais le major Martin n'a jamais existé ! Le corps repêché est celui d'un Gallois indigent déguisé. Les documents qu'il transporte sont bidons, ils font partie du plan conçu par les services de renseignement britanniques pour distiller de fausses informations aux Allemands.
Les mensonges colportés par le major seront acheminés de Londres à Berlin en passant par Madrid, transitant par un loch glacé en Écosse jusqu'aux côtes de Sicile. De la salle 13 de l'Amirauté jusqu'au bureau de Hitler.
À l'aide de documents privés inédits et d'archives du MI5, Ben Macintyre retrace brillamment l'histoire vraie, et paradoxalement totalement fictive, de la plus grande supercherie de la Seconde Guerre mondiale.
C'est un fait : les légions romaines ont bel et bien diffusé les langues dites latines au sud de l'Europe. Mais faut-il admettre de la même façon que des tribus nomades surgies de la steppe avaient déjà diffusé l'«indo-européen commun» de l'Oural à l'Atlantique ? Oui, démontrent les linguistes, c'est bien la vieille langue-mère de nos idiomes courants. Son vocabulaire nous en apprend d'ailleurs beaucoup sur le quotidien des peuplades qui l'avaient jadis parlé. Elles nous ont aussi laissé des traces irréfutables de leurs migrations, confirment les archéologues. Elles nous ont même légué leurs mythes et leurs rites, ajoutait Dumézil. Pourtant, l'«idée indo-européenne» bute sur un ultime et grand mystère : comment des bandes éparses de pasteurs nomades ont-elles pu imposer leur lexique et leurs moeurs à des indigènes si éloignés, en outre bien plus nombreux et souvent plus évolués que les intrus venus les coloniser ?
C'est sur ce mystère que Georges Sokoloff, armé des plus récents travaux sur l'épopée indo-européenne, enquête ici. Ce regard jeté sur ces ancêtres nomades venus de loin peut aussi devenir, à notre époque d'intenses migrations, de replis identitaires et d'esquisse d'une civilisation-monde, un thème de réflexions rêveuses.
Racontée par un témoin survivant, l’explosion de la première bombe nucléaire prend effectivement toute son ampleur et tout son sens. Le docteur Hachiya écrit, au jour le jour, dans un style dépouillé et d’une poignante humanité, ce qui s’est passé dans la ville entre le matin tragique du 6 août 1945 et l’arrivée des troupes d’occupation américaines.
Document vécu d’une valeur inestimable puisque l’auteur, grièvement blessé par la bombe, nous apporte le double témoignage d’une victime, et d’un médecin, occupé malgré ses blessures à soigner ses compatriotes, et à lutter contre les maladies provoquées par les radiations atomiques.
« C’est une chose de jeter un regard au fond de l’enfer, et une autre d’entendre la voix d’un damné vous en faire la description jour après jour », a écrit à propos de cet ouvrage un journal américain.
On reste pétrifié d’horreur devant les scènes décrites au cours de ces pages. Mais ce journal n’est pas que cela. Par delà la description de l’explosion, de l’incendie, et du typhon qui les suivit, ce
livre sobre atteint aux cimes de l’héroïsme, et nous montre une humanité reprenant conscience d’elle-même, après le cataclysme. Il est riche d’observations psychologiques et d’enseignements
humains. Il réalise ce tour de force, après nous avoir conduits au coeur de l’épouvante, de nous avoir apaisé, consolé, réconcilié avec la vie. Il fallait un témoin d’une singulière qualité pour nous amener à des hauteurs où la foi et l’espérance retrouvent tous leurs droits.
La tragédie de Fukushima a ravivé le sujet du nucléaire dans les média et dans les consciences.
Ce quatrième et dernier volume de la série consacrée à la Nouvelle Histoire de Belgique vient clore cette importante série en présentant une vue d'ensemble (de 1885 à 1980) de l'impact du Congo sur la Belgique.
En 1885, deux destins se sont croisés : celui d'une petite nation européenne, la Belgique, et celui d'une vaste région de l'Afrique centrale. Cette rencontre a été d'une importance capitale pour cette dernière puisque de ce choc est né le Congo, une des principales nations africaines actuelles. Si beaucoup de choses restent à dire sur le destin, à maints égards tragique, de ce grand pays africain, notre attention s'est également portée sur l'autre protagoniste de cette histoire.
Aussi curieux que cela puisse paraître, on s'est rarement penché sur les effets que l'aventure africaine a eus sur la Belgique. Il faut bien avouer que, hormis pour quelques spécialistes, la connaissance de la dimension africaine de l'histoire belge se résume bien souvent soit à des souvenirs personnels - pour celles et ceux qui ont participé à l'activité coloniale -, soit à des clichés et à des idées préconçues - pour les autres. Cette méconnaissance n'est évidemment pas étrangère à la passion qui imprègne régulièrement les réactions du grand public face à l'évocation d'événements historiques liés au passé colonial belge.
Ce livre nous aide dès lors à répondre à des questions essentielles sur les relations belgo-congolaises. Quel impact l'aventure africaine de la Belgique a-t-elle eu sur sa position sur l'échiquier international ? Quel rôle le Congo (colonial ou postcolonial) a-t-il joué dans la politique intérieure belge ? Dans quelle mesure la vie économique de la Belgique a-t-elle été influencée par sa colonie, puis par le Congo indépendant ?
Présentation de l'éditeur
Remarque : tous les volumes de la série sont parus sauf le troisième.
« Par quelle aberration a-t-on pu croire, après la chute du Mur, que la disparition d'un adversaire signifiait l'abolition de l'adversité ?
Par quelle sottise a-t-on pu considérer que l'Homo economicus allait pacifier la planète, et que les conflits subsistants n'étaient que des vestiges du passé, des bavures exotiques ? Je l'explique à la manière de Tchékhov. Par le très grand plaisir que les hommes ont à dormir. « La Cerisaie » est vraiment la grande pièce sur les dix dernières années que nous venons de passer. Tous les protagonistes, qu'ils soient propriétaires ou intellectuels, y sont acquis à l'idée que finalement tout s'arrange toujours, que le mal n'est que le fourrier du bien. Cet esprit-là domine en Occident depuis 1989. C'est ainsi que l'on a pu, sans rire, voir Fukuyama célébrer la victoire des Etats-Unis sur l'Union soviétique exactement dans les même termes que Kojève pensait fêter la victoire de Staline sur l'Occident? Fêter la victoire de Staline en 1937 et la victoire de Wall Street en 1987 exactement dans les mêmes catégories intellectuelles aurait tout de même dû poser un problème, non ? »
André Glucksman, in Le Nouvel observateur, janvier 2002.
« Parce que se pencher sur Lumumba, cela reste toujours une façon de se tourner vers l'avenir. » Gilles Martin.
Dans Lumumba. Un crime d'État, Colette Braeckman se livre à une critique de la commission parlementaire belge qui se pencha, deux années durant, sur la mort du Premier Ministre congolais. La journaliste, spécialiste reconnue de l'Afrique Centrale, y dévoile les différents enjeux qui motivèrent l'élimination du leader nationaliste et n'hésite pas à montrer du doigt les instigateurs et les complices du crime. Colette Braeckman commente les conclusions, trop timides à ses yeux, de cette commission. Si la responsabilité morale des autorités belges est établie de manière « irréfutable », des zones d'ombre demeurent : l'implication américaine, le contexte international, les ressorts profonds de la haine distillée contre Lumumba dans la métropole, le rôle décisif du roi Baudouin Ier. Malgré ces limites, le rapport officiel a le mérite d'établir l'essentiel des faits et montre que les plus hautes autorités de l'État belge ont, a minima, encouragé un véritable crime d'État. Acte odieux de la part de la Belgique qui laissera des traces jusqu'à nos jours au Congo en proie à une terrible guerre. Conflit où l'on devine sans peine toujours les mêmes forces à l'?uvre. Le livre jette une lumière crue sur les différentes stratégies élaborées par le pouvoir colonial pour éliminer toute chance d'indépendance réelle du Congo et nous dévoile comment ces mêmes vieilles recettes contribuent, encore aujourd'hui, à maintenir le Congo actuel dans les ténèbres d'un autre âge.
Le livre contient également le fameux discours de Lumumba qu'il fit devant Baudouin pour dénoncer les méfaits du colonialisme belge. On y trouve enfin les conclusions de la commission parlementaire ainsi qu'un témoignage exceptionnel sur les dernières paroles de Patrice Lumumba.
L'auteur nous propose de reconstituer la réalité des voyages en Asie au temps d'Henri IV, Louis XIII et du Roi Soleil
à partir d'une cinquantaine de récits de voyageurs célèbres ou méconnus. Au fil du récit, on apprend qui sont ces voyageurs, les buts qu'ils poursuivent et avec quels moyens matériels ou financiers. Les périls du voyage, la variété des régions explorées et le mode de vie des populations orientales ne les laissent guère indifférents. Les réactions vont de l'observation distante à l'adoption de ces nouvelles coutumes, considérées par certains comme une meilleure alternative à la culture européenne et au christianisme. Qu'ils soient marchands, mercenaires, diplomates ou missionnaires, ces touristes du Grand Siècle nous ont laissé des témoignages fouillés où transparaissent à la fois leur émerveillement et leurs interrogations face à ces lointaines contrées.