«La Religion», c'est le nom que se donne l'ordre des Hospitaliers, mais c'est aussi la bannière sous laquelle se rallie parfois la folie des hommes. En 1565, claustrés sur leur petit archipel au sud de la Sicile, les chevaliers de Malte s'apprêtent à recevoir les furieux assauts de l'armée ottomane. À un contre cinq, les chrétiens tiennent le siège au prix de combats effroyables. Un déchaînement de violence dans lequel se trouve entraîné Mattias Tannhauser, un ancien janissaire qui a connu les deux camps. Pour les beaux yeux de la comtesse Carla La Penautier, le trafiquant d'armes et d'opium embarque pour l'enfer...
En février 1937, alors qu'une nouvelle vague de terreur fait disparaître sous la torture des millions de personnes, le pouvoir soviétique célèbre le centenaire de la mort de Pouchkine. « Notre Pouchkine », « Pouchkine le révolté », « Pouchkine le révolutionnaire », tels sont les titres des journaux qui se partagent la une avec les annonces des grands procès. Dans le même temps, en France, toute l'émigration russe se réunit et fête aussi Pouchkine, mais un autre Pouchkine, celui de la Russie orthodoxe, la Russie dite éternelle.
Face au « nous » soviétique et au « nous » orthodoxe, seule, Marina Tsvetaïeva dit « je ». Son essai est l'un des plus grands textes jamais écrits sur l'enfance et la littérature. Cette tentative désespérée de rendre du vivant à la vie devait sceller son isolement et son destin tragique.
En ce 15 août 1963, Christine Lewenthal traîne au jardin du Luxembourg ; Antoine fonce en 2 CV vers la ferme de ses parents, au-dessus de laquelle se dresse la demeure en ruine du Mesnil que visite Alex, historien ; une étudiante allemande débarque à Paris, une demoi-selle prépare son mariage et un pianiste irlandais donne un concert à Prague...
Un mur divise l'Europe de l'Est et celle de l'Ouest, Martin Luther King marche en Alabama, Johnny Hallyday électrise ses fans. L'époque n'est pas héroïque, elle est pragmatique, tout occupée à son présent euphorique, sa prospérité économique. Dans les décombres incendiés d'un domaine, dans les ruines d'une guinguette, sur les hauteurs de Zurich, dans les caves où croupissent les archives de l'infamie, apparaissent des fantômes hideux. De quel sordide passé aux ramifications politiques et affairistes les uns et les autres sont-ils comptables ? De quels terribles marécages - et parfois quels charniers - s'élèvent les existences ?
Dernier volume d'un grand roman séculaire qui débute en 1913 avec Dans la main du diable, et se poursuit dans les années 1930 avec L'Enfant des ténèbres, Pense à demain couvre une période qui emporte les années 1960 jusqu'en septembre 2010 et clôt une trilogie romanesque d'une ampleur rare dans le paysage littéraire français contemporain.
Après Le Dit de Hôgen et Le Dit de Heiji, voici le troisième volet de la grande trilogie classique du Moyen Âge japonais, Le Dit des Heiké. Il s'agit de la version épique des événements qui ont bouleversé les structures politiques et sociales du Japon dans la seconde moitié du XIIe siècle, à savoir l'intrusion dans la vie politique des deux clans guerriers des Taïra (ou Heiké) et des Minamoto (ou Genji), et de leur affrontement pour le contrôle d'un pouvoir qu'ils avaient arraché au clan aristocratique des Fujiwara, étroitement lié à la maison impériale.
Le Dit des Heiké conte l'irrésistible ascension des Heiké, leur pouvoir absolu jusqu'à la mort de Kiyomori, le soulèvement des Genji, l'écrasement définitif des Heiké et l'instauration d'un nouveau système politique, le gouvernement des shôgun de Kamakura au bénéfice de Minamoto no Yontomo (1147-1199). Ces récits constituent la source où puiseront, à toutes les époques, les romanciers et les dramaturges. Ils étaient à l'origine colportés par des aveugles, les « moines au biwa », qui les racontaient partout, village ou château, à travers l'archipel.
C'est au milieu du XIIe siècle que commence l'histoire du Dit de Hôgen. Le Japon vient de connaître la période la plus brillante de sa civilisation, et deux groupes mènent le jeu politique : d'une part la Cour, dominée par les Fujiwara, et d'autre part le clan des guerriers avec à leur tête les Taïra et les Minamoto, rivaux mais pas encore ennemis déclarés.
Les Dits de Hôgen et de Heiji relatent une véritable révolution : l'éviction des Fujiwara et la lutte sanglante pour le pouvoir entre les deux clans. On assiste ainsi à l'irruption de la province dans les affaires de la Ville et à la naissance d'une classe féodale qui va contester le pouvoir central pendant des siècles.
Ces récits constituent la source où puiseront, à toutes les époques, les romanciers et les dramaturges. Ils étaient à l'origine colportés par des aveugles, les «moines au biwa», qui les racontaient partout, village ou château, à travers l'archipel.
Aujourd'hui, leurs thèmes vivent encore au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Berlin, 1934. Le monde est aveugle, mais Bernie Gunther, lui, ne l'est pas. Après avoir quitté la police de plus en plus nazifiée, le voilà en charge de la sécurité du célèbre Hôtel Adlon. Alors qu'il est occupé à régler une question brûlante, effacer de sa généalogie un quart de sang juif, le patron d'une entreprise de construction est retrouvé assassiné dans sa chambre après avoir passé la soirée avec un homme d'affaires américain véreux, ami de hauts dignitaires nazis. Quelque temps plus tard, c'est un boxeur juif qu'on repêche dans un canal. Une ravissante journaliste américaine qui milite pour que les États-Unis boycottent les Jeux olympiques engage Bernie Gunther pour retrouver le meurtrier. Mais qui s'intéresse au sort d'un malheureux sportif juif dans le climat de répression antisémite de plus en plus prégnant à Berlin ?
Réalisé à partir d'entretiens que Michelle Porte a eus avec Marguerite Duras, à l'occasion de deux émissions de télévision en mai 1976, cet ouvrage présente Marguerite Duras « par elle-même ».
En concevant l'ouvrage comme un contrepoint de textes (ceux des romans de Duras mêlés aux textes des entretiens) et de photos, Michelle Porte est partie d'une démarche concrète : suggérer les différents lieux de Marguerite Duras, la maison de Neauphle, le parc, la forêt, Trouville, la mer, un pays de sable et d'eau, tels qu'ils apparaissent continuellement dans ses romans, son théâtre ou ses films, tels qu'elle les ressent comme « porteurs de l'histoire » et tels qu'elle les vit.
Il ne faut donc pas voir l'iconographie comme une illustration, mais comme un lien au texte. De la même façon qu'il faut lire les textes écrits avec les textes parlés, il faut lire les photos, souvent commentées par Marguerite Duras, comme un prolongement du texte. Ainsi à partir des photos de la maison de Marguerite Duras à Neauphle-le-Château et de l'entretien réalisé sur ce même lieu, Michelle Porte fait parler l'auteur de son film, Nathalie Granger, tourné lui aussi à Neauphle et Duras exprime toute l'idée d'enfermement qu'elle associe à la maison. Dans l'entretien réalisé aux Roches Noires, à Trouville, où Marguerite Duras a écrit Le Ravissement de Lol V. Stein, on voit combien les lieux sont pour elle porteurs de mémoire et font revivre l'enfance en Indochine, les terres du Barrage contre le Pacifique. C'est là qu'elle a écrit et filmé La Femme du Gange. C'est là qu'elle continue d'écrire l'histoire de Lol V. Stein et celle d'Anne-Marie Stretter.
Dans ces entretiens, la parole n'est pas seulement un témoignage, elle se fait écriture et mise en oeuvre.
On sait que Nora joua un rôle essentiel dans la création des grandes figures féminines de l’œuvre de Joyce : Gretta, Bertha, Molly, Anna Livia renvoient sans cesse en écho au mystère de la féminité, sur lequel il n’a cessé de s’interroger et dont Nora représentait pour lui le modèle vivant à travers ses infinis avatars.
Les lettres de James Joyce à Nora se concentrent sur deux grandes périodes. 1904, d’abord ; l’année de leur rencontre : de juin à décembre 1904, une douzaine de lettres font une chronique passionnée et émouvante de la naissance d’une relation amoureuse, avec ses envolées romantiques, ses moments de doute et ses morsures de jalousie. L’autre moment fort de cette correspondance, ce sont les lettres qui vont d’août à décembre 1909. Joyce est à Dublin et Nora est restée à Trieste. Les conversations que Joyce va avoir avec ses anciens amis à Dublin vont rapidement semer en lui le doute sur la fidélité de Nora et donner naissance à une série de lettres qui, dans leur mélange de passion amoureuse, de jalousie, de franchise sexuelle et parfois d’obscénité, sont un extraordinaire document.
Mes années grizzly est un récit d'aventures captivant, digne des romans de Jack London. C'est aussi le témoignage exceptionnel d'un homme parti seul à la rencontre de l'Amérique sauvage.
Peacock est un excellent écrivain, un naturaliste doté d'une sensibilité et d'un regard de romancier. The Chicago Tribune
« M. D. - Je voudrais retrouver l'épisode de la poste de la rue Dupin. Vous y êtes allé pour téléphoner à Marie-Louise, la soeur de Robert, comme vous le faisiez toujours avant de rentrer. Une voix féminine vous a répondu : 'Vous faites erreur, monsieur.' Vous avez recommencé à faire le numéro de téléphone de Marie-Louise. La voix a crié : 'N'insistez pas, monsieur, puisqu'on vous dit que c'est une erreur.' Alors vous en avez été sûr : la Gestapo était dans l'appartement. Et vous avez encore pris le temps de me téléphoner. Vous m'avez dit qu'il y avait le feu là où vous étiez, qu'il se propageait très vite et qu'il fallait que je parte dans les dix minutes. »
Marguerite Duras et François Mitterrand se sont rencontrés en 1943. Dans ces cinq entretiens, réalisés en 1985 et 1986, ils évoquent en amis de longue date l'histoire de la France, celle de l'Afrique, la poésie, les démons de l'Amérique et les souvenirs d'un épisode tragique, l'arrestation de Robert et de Marie-Louise Antelme dans un appartement de la rue Dupin.