A cinquante-neuf ans, Hannah Musgrave revient sur sa vie de jeune bourgeoise américaine contrainte par son engagement révolutionnaire à prendre la fuite vers l'Afrique au début des années 1970. Ayant tenté sa chance au Liberia, elle s'y est mariée à un bureaucrate local appartenant à une tribu puissante et promis à une brillante carrière politique. Quelques années plus tard, elle a, en catastrophe, repris le chemin de l'Amérique, laissant là leurs trois enfants, fuyant la guerre civile qui enflammait le pays.
Au moment où commence ce livre, Hannah quitte sa ferme « écologique » des Adirondacks, car ce passé sans épilogue la pousse à retourner en Afrique...
Evocation passionnante d'une turbulente période de l'histoire des Etats-Unis comme du destin d'un pays méconnu, le Liberia, le roman de Russell Banks tire sa force exceptionnelle de la complexité de son héroïne, et d'un bouleversant affrontement entre histoire et fiction.
Dans une île de la côte atlantique, des garçons, âgés de sept à quatorze ans, vivent clandestinement une existence autonome. Issus de familles que tout oppose, du fils de maraîcher au fils de notable, leur bande se livre à des chapardages, puis à des cambriolages en règle, avec toutes les conséquences qui s'ensuivent.
C'est énorme, irrespirable et d'un réalisme à faire peur. Caricature ? Oui, bien sûr, mais outre que la caricature est légitime, sommes-nous bien certains que la réalité ne vaille pas la fiction ?
Car Tony Duvert est un étonnant écrivain ! Sur un fond de langue classique et très «tenue», il brode toutes les arabesques de l'invention délirante, de l'argot, du jeu de mots juvénile, de la vulgarité la plus pâteuse. C'est de la grande virtuosité. Pour l'amateur de prouesses littéraires, un régal.
De l'écriture à l'état pur, du langage brûlant comme une lave, une intuition cocasse du «discours» populaire et petit-bourgeois. Quand on tombe là-dessus, sur l'invention verbale, le plaisir aigu de raconter et de donner voix à des personnages, sur une langue, nul doute : on se trouve devant un écrivain.
François Nourissier, de l'Académie Goncourt, Le Figaro Magazine, 17 mars 1979
Bienvenue au studio Charles-Trenet ! Chaque dimanche, des dizaines de milliers de Français, de 17 à 77 ans, attendent la phrase d'accueil de Jérôme Garcin. Aujourd'hui, à l'occasion de son cinquantième anniversaire, ce livre retrace l'histoire d'un des programmes les plus célèbres de la radio. Sous le patronage de ses producteurs emblématiques, François-Régis Bastide, Michel Polac, Pierre Bouteiller et aujourd'hui Jérôme Garcin, l'émission a su démocratiser la culture en faisant de l'art un débat permanent. Mais ce phénomène tient aussi des critiques qui, au gré de leurs coups de sang et de leurs coups de coeur, la transformèrent en une pièce radiophonique avec ses rituels et son public. Cette école du goût revit au fil des pages de ce recueil orchestré par Jérôme Garcin, qui nous restitue la fraîcheur et la passion de notre histoire culturelle.
Présentation de l'éditeur
«Je ne sais pas très bien comment m'y prendre, mais j'ai terriblement envie de vivre différemment.» Voici en substance le constat auquel se livrent les personnages qui habitent ce recueil de nouvelles. Un comédien lève le rideau sur ses années perdues ; deux amis sillonnent désespérément l'Italie ; trois misfits fuient leurs vies sous le soleil brûlant du désert californien... Tous attendent dans la peur des regrets une délivrance qui ne viendra pas. Dramaturge, romancier et scénariste pour Hollywood, Arthur Miller exerce ici son talent dans l'art silencieux de la nouvelle.
«Il existe un ton de voix de la nouvelle qui, au milieu des sonneries de trompette sans modestie de l'époque, est encore une invite à qui souhaite exprimer plus ou moins adroitement sa vérité d'un seul souffle.»
Arthur Miller
Pendant plus de quatre ans, de l'Albanie à la Slovaquie en passant par la Roumanie et la Hongrie, Isabel Fonseca a plongé au coeur de la culture tzigane et a appris à connaître sa langue et ses traditions. Elle dresse ici le portrait d'une culture fascinante et encore énigmatique, aux origines controversées, mais qui semble, elle, sûre de son identité : en romani, Manush et Rom ne signifient-ils pas « homme » ?
« Superbe, unique, vivant et documenté, passionné et maîtrisé, ce livre est la chronique d'un peuple qui m'est proche. Les Tziganes et moi l'avons longtemps attendu. »
Yehudi Menuhin
« Entre récit de voyage et document ethnologique, le propos est érudit et passionné. Même si, de son propre aveu, Isabel Fonseca n'a pu percer à jour tous les mystères des Tziganes, sa plongée au coeur de cet univers secret et complexe n'en demeure pas moins inédite et saisissante. »
Clémence Boulouque, Madame Figaro
Présentation de l'éditeur
Des êtres réunis par le hasard du voyage, des destinées qui se nouent, des solitudes qui se cherchent, la richesse et la pauvreté, le conformisme et la révolte... Dans ce huis clos en mouvement qui réunit, le temps d'un bref voyage, des vies que tout sépare, Graham Greene fait se croiser, s'aimer, se trahir ou s'affronter des hommes et des femmes ancrés dans leur temps comme sur des rails. Celui qui a traversé le XXe siècle, dont il fut l'un des peintres les plus talentueux, n'avait pas trente ans lorsqu'il écrivit ce qui fut son premier succès.
Présentation de l'éditeur
Kafka Tamura, quinze ans, s'enfuit de sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir le miroir l'une de l'autre tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un murmure enchanteur.
Les forêts se peuplent de soldats échappés de la dernière guerre, les poissons tombent du ciel et les prostituées se mettent à lire Hegel. Conte initiatique du XXIe siècle, Kafka sur le rivage nous plonge dans une odyssée moderne et onirique au coeur du Japon contemporain.
« C'est cruel, beau, cru. Haruki Murakami nous entraîne dans des contrées sauvages jamais fouillées par âme humaine et fait appel à notre souplesse et à notre ouverture. Venez voir ailleurs et autrement ! » Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche
Présentation de l'éditeur
Vous travaillez pour la télévision. Comme vous souhaitez produire une série sur les grandes filles blondes au cinéma, mais aussi dans la vie, vous pensez faire appel à Gloire Abgrall qui est un cas particulier de grande blonde. On l'a vue traverser, dans les journaux, les pages Arts et spectacles puis les pages Faits divers du côté des colonnes Justice, il y a quelques années. Ce serait bien, pensez-vous, de lui consacrer une émission. Certes. Malheureusement, Gloire est un peu difficile à joindre.
Le talent d'Echenoz n'a jamais été aussi éclatant, maîtrisé et plaisant. C'est un bien grand crime en effet que de séduire ses lecteurs ; de les faire sourire et rire, de les enchanter de phrases légères comme du duvet, de distiller le saugrenu, de jouer avec la langue comme un chat avec une pelote de laine. Echenoz déploie une écriture qui ne pèse pas, qui n'appuie jamais, comme si elle se refusait à exercer le moindre pouvoir de persuasion ou de coercition. Son pouvoir est ailleurs, dans l'ordre poétique. D'où l'étrange impression de se mouvoir dans un espace aérien, libéré des règles de la gravitation. Nabokov et Queneau souvent donnent aussi le sentiment que leur écriture n'adhère pas, qu'elle n'est pas destinée à coller au réel, mais à d'autres usages moins gluants. Pierre Lepape, Le Monde
Présentation de l'éditeur
La Géométrie des sentiments raconte sur cinq siècles l'histoire de neuf couples dont neuf peintres ont fait le portrait : Van Eyck, Titien, Rubens, De Hooch, Gainsborough, Wright of Derby, Ensor, Hopper et Hockney. De 1434 aux golden sixties, c'est à une inédite carte du Tendre et du Temps, mariant les langues, les villes (de Bruges à New York, via Venise, Anvers, Amsterdam, Ostende, Londres), les us et coutumes, le sexe (dans tous ses états), l'art et l'argent (de la création de la Bourse au krach de 1929), que le lecteur est convié dans ce roman savant conçu comme un feuilleté kaléidoscopique.
Cartographe de l'intime, Patrick Roegiers brosse un étourdissant traité des passions et poursuit avec jubilation le dialogue érudit entre littérature et peinture inauguré avec Hémisphère Nord et que ponctue Le Cousin de Fragonard qui vient de paraître.
Présentation de l'éditeur
A quarante ans, quittée par son compagnon, elle vide son compte en banque et part à Venise, pour ne pas sombrer. C'est l'hiver, les touristes ont déserté la ville et seuls les locataires de la pension où elle loge l'arrachent à sa solitude. Il y a là un aristocrate russe en fauteuil roulant, une jeune danseuse et son amant. Il y a aussi, dans la ville, un libraire amoureux des mots et de sa cité qui, peu à peu, fera renaître en elle l'attente du désir et de l'autre.
Dans une langue ajustée aux émotions et à la détresse de son personnage, Claudie Gallay dépeint la transformation intérieure d'une femme à la recherche d'un nouveau souffle de vie. Et médite, dans le décor d'une Venise troublante et révélatrice, sur l'enjeu de la création et sur la force du sentiment amoureux.
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