Spirale d'artillerie nous plonge dans le récit halluciné d'un vieux médecin qui essaie de comprendre comment il est devenu à la fois complice et victime d'un régime totalitaire à l'agonie. Nous ne connaîtrons jamais le nom de cet homme sans visage, sans qualités, mais nous allons suivre sa descente aux enfers de l'ectricine (la mystérieuse drogue dont il est devenu entièrement dépendant). Il nous invite à l'accompagner sur un chemin dangereux où le temps, l'espace et les identités se perdent dans les méandres d'une histoire arborescente et qui n'est pas sans rappeler Johnny s'en va-t-en guerre ou L'échelle de Jacob.
Si les noms, les lieux et les personnages sont ici fictifs, ils évoquent pourtant des événements et des faits bien réels : les dictatures communistes, la chute de l'Union soviétique, la manipulation des peuples et de l'Histoire, les expériences «médicales» menées sur des cobayes humains, les lavages de cerveau, et même la disparition du sous-marin nucléaire Koursk... Ignacio Padilla revisite ainsi notre passé récent et signe une brillante parabole sur l'ambiguïté de notre condition. Car tout comme dans son roman précédent, Amphitryon, il nous montre avec ce récit noir, expressionniste, que l'écriture est toujours l'instrument le plus efficace pour dépeindre en profondeur un monde en décomposition et pour explorer la frontière ténue qui sépare parfois, dans l'esprit d'un homme, l'innocence de la culpabilité, la vérité du mensonge, la raison de la folie.
Présentation de l'éditeur
Le Livre des pères s'ouvre sur l'éclipse solaire de 1706, aperçue dans la campagne hongroise par le jeune Cornelius Csillag alors qu'il erre, orphelin, aux abords de son village en ruine. Des décennies plus tard, à l'instar de ce lointain aïeul dont il ignore tout, Henryk Csillag observe une autre éclipse : celle qui, au mois d'août 1999, vient obscurcir le ciel des États-Unis.
Entre ces deux événements astronomiques, trois siècles se sont écoulés, et douze générations de Csillag se sont succédé. Un fil conducteur les unit : Le Livre des pères, un recueil dans lequel chacun des aînés mâles a consigné son récit de vie et les visions qu'il a héritées de ses ancêtres.
De l'insurrection contre les Habsbourg à nos jours, en passant par la Première Guerre mondiale, les pogroms, les conversions, les catastrophes naturelles, l'Holocauste, l'État socialiste... chacun des douze chapitres de ce Livre, renié par les uns, perdu par les autres, mais toujours inscrit dans la mémoire familiale grâce aux dons de voyance des aînés, nous entraîne à travers l'histoire de cette lignée, qui est celle de la Hongrie tout entière.
Présentation de l'éditeur
À l'approche de la cinquantaine, le pasteur Oskari Huuskonen traverse une mauvaise passe. Son mariage bat de l'aile, sa foi vacille, ses prêches peu conformes aux canons de l'Église lui attirent les foudres de ses supérieurs et ses paroissiens le désolent.
Comme si cela ne suffisait pas, ses ouailles décident de lui offrir pour son anniversaire un cadeau empoisonné : un ourson qui vient de perdre sa mère, spectaculairement morte par électrocution au sommet d'un pylône à haute tension du village.
Mais le pasteur s'attache peu à peu à l'animal et pousse la sollicitude jusqu'à lui construire pour l'hiver une tanière dans laquelle il finit par le rejoindre, en compagnie d'une charmante biologiste venue étudier les moeurs de la bête.
Il n'en fallait pas moins pour que la vie d'Oskar Huuskonen bascule : la pastoresse demande le divorce, la biologiste prend la tangente et l'évêque, lassé des bizarreries du pasteur, le met d'office en congé. Ruiné et l'esprit chagrin, Huuskonen décide de partir à l'aventure avec son ours. Un long périple qui les mènera de la mer Blanche à Odessa, Haïfa, Malte ou Southampton, en quête d'un sens à leur existence.
Présentation de l'éditeur
'John Shors a créé un univers coloré et saisissant [...]. Mais son principal exploit réside dans une évocation intimiste de toute une partition de sentiments universels immédiatement tangibles [...]. Le talent de Shors consiste à s'abreuver au puits de l'Histoire pour lui redonner vie et injecter dans ce roman la luminosité des pierres précieuses incrustées dans le marbre du Taj Mahal.' ForeWord Magazine
'Sous un ciel de marbre est une histoire qui nous parle littéralement. Dans ce premier roman, John Shors nous raconte avec verve l'une des plus belles histoires d'amour de tous les temps sur fond de haine et de violence.' India Post
'Une fête somptueuse d'images et d'émotions attend les lecteurs de Sous un ciel de marbre, une authentique saga romantique située dans l'Inde du XVIIe siècle entre les murs brûlants de ses palais moghols.' India West
'Avec ce premier roman inspiré et habité par un enthousiasme débordant comme par le souci du détail, John Shors fait revivre l'Inde impériale et ses princiers personnages.' Publishers Weekly
Présentation de l'éditeur
La renommée d'Arrigo Boito (1842-1918) est avant tout liée à l'opéra. Compositeur de Mefistofele et de Nerone, il écrivit pour Verdi les livrets d'Otello et de Falstaff, d'après les oeuvres de Shakespeare, et pour Ponchielli celui de La Gioconda, d'après Victor Hugo. Il fut par ailleurs l'un des chefs de file de la scapigliatura, sensibilité littéraire née après l'unité italienne, en réaction au romantisme. Polémiste et poète, Arrigo Boito fut aussi un remarquable conteur, à l'instar de son frère Camillo, le célèbre auteur de Senso. Ce recueil réunit l'ensemble de ses nouvelles, extrêmement variées dans leur thème et dans leur style.
Présentation de l'éditeur
Ce roman pas comme les autres a une histoire exceptionnelle : en quelques mois, il a fait d'une inconnue un véritable phénomène d'édition, le coup de coeur de l'Amérique.
Durant la Grande Dépression, dans les années 30, les trains des petits cirques ambulants sillonnent l'Amérique. Jacob Jankowski, orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur « plus grand spectacle du monde ». Embauché comme soigneur, il va découvrir l'envers sordide du décor où tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités.
Sara Gruen fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère qui unit Jacob, Marlène la belle écuyère, et Rosie, l'éléphante que nul jusqu'alors n'a pu dresser, dans un improbable trio. Plus qu'un simple roman sur le cirque, De l'eau pour les Éléphants est l'histoire bouleversante de deux êtres perdus dans un monde dur et violent où l'amour est un luxe que peu peuvent s'offrir.
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«J'aime ce bordel balkanique, hongrois, slovaque et polonais, cette merveilleuse pesanteur de la matière, ce sublime endormissement, ce je-m'enfoutisme face aux faits, cet esprit de suite dans la saoulerie à midi pile.»
Sur la route de Babadag est un voyage à travers l'«Autre Europe» : en Pologne, Slovaquie, Slovénie, Albanie, Moldavie, Hongrie et Roumanie. Stasiuk parcourt cet espace par tous les moyens ; en train, en stop, en bateau, il cherche à saisir au plus près le rapport au monde des habitants de cette région. À la recherche d'indices, il scrute avec tendresse tout ce qui s'offre à son regard : paysages, lumière, animaux, odeurs, pièces de monnaie, photos... L'intensité de ses souvenirs et la chaleur de ses descriptions donnent au lecteur envie d'explorer à son tour cette Europe méconnue.
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Parfois, dans la vie, il est temps de faire un bilan, se dit Stephan, un peu avant son cinquante-deuxième anniversaire. À première vue, tout semble aller au mieux pour lui. Certes, sa carrière universitaire ronronne, mais il est heureux avec sa femme Helen, psychanalyste, qui va même jusqu'à l'encourager lorsqu'il exprime le désir de prendre un peu de distance avec la vie de famille.
C'est donc en vivant seul dans un petit appartement sous les toits qu'il ressent pour la première fois le besoin de se pencher sur l'histoire de ses parents. À partir de quelques papiers et menues affaires laissés par son père, il interroge cette existence, marquée par la disparition d'un petit garçon - son frère aîné - pendant la débâcle allemande, devant l'avancée des troupes soviétiques à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais très vite, une autre obsession prend toute la place : s'il devait mourir à cinquante-quatre ans d'une crise cardiaque, comme son père ?
Hans-Ulrich Treichel nous offre ici une réjouissante variation sur le thème de la crise de la cinquantaine, et ce voyage romanesque, qui n'hésite pas à aborder des questions graves telles que la filiation et la mort, avec humour et légèreté, a été considéré par la critique allemande comme un des meilleurs romans de ces dernières années.
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Entre 1925 et 1930, Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957) écrit à ses cousins Casimiro et Lucio Piccolo, des lettres qui décrivent ses voyages en Europe (Londres, Paris, Zurich, Berlin). Les deux frères hésitèrent longtemps à publier ce document, finalement édité pour la première fois en décembre 2006 en Italie, par le fils adoptif de leur auteur, Gioacchino Lanza Tomasi, qui précise dans son avant-propos : « Les lettres aux Piccolo sont rédigées dans le style de conversation brillante des nombreuses rencontres entre cousins auxquelles j'ai eu la chance de participer. Ce style annonce la langue du Guépard et du Professeur et la Sirène, ainsi qu'une façon singulière, originale, d'observer le monde extérieur, qui a eu tellement d'importance dans l'accueil favorable réservé à l'auteur. L'oeil infaillible dans l'introspection caustique de la comédie humaine est déjà tout entier ici, trait qui n'est pas négligeable dans la caractérisation stylistique du narrateur. » Le préfacier, Salvatore Silvano Nigro, note, en outre, qu'il s'agit des « lettres d'un humoriste qui pratique le wicked joke : la plaisanterie méchante et railleuse. Elles sont, dans la fiction ' romanesque ' qui les unifie et les sous-tend, le journal de route (à la Stendhal) et les récits d'un correspondant pickwickien (' excessif ' à la Dickens) du cercle nobiliaire Bellini de Palerme. »
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[...] Écrit par un témoin du camp des vaincus, il ne contenait aucun message politique et ne se laissait nullement aller à une exaltation partisane facile. J'y retrouvais cette même douleur face à la destruction irrémédiable qui me touchait dans le recueil de poèmes Les nuages de Luis Cernuda, une douleur qui survivait aux exercices désuets de propagande de chacun des deux bords : non seulement ceux du roman et de la poésie médiocres, voire misérables, des chantres de la Phalange, mais aussi ceux, plus dignes, des auteurs communistes ou républicains.
Le devoir de témoigner de «la vérité contre le mensonge noir et contre le mensonge rouge», dont il parlera ensuite dans El vent de la nit (Le Vent de la nuit), partie ajoutée par l'auteur et faisant corps avec l'oeuvre principale, confère à Joan Sales la rigueur morale de celui qui ne fonde ses réflexions sur aucune certitude et vit à découvert dans l'absurde du monde, avec son cortège de sang, de mort et d'injustice.
Les héros de Gloire incertaine - combattants, volontaires ou non, sur le front d'Aragon - vivent une situation qui les dépasse et les transforme en pions d'un jeu qu'ils ne maîtrisent pas. Leurs souffrances, leurs doutes, leurs héroïsmes, leurs sacrifices, incarnent «the uncertain glory of an April day» qui donne au livre son titre. Joan Sales ne tombe pas dans le piège du témoignage mélodramatique ni dans l'illusion lyrique dont souffrent la plupart des romans de guerre. Voilà pourquoi la force de Gloire incertaine survit à l'épreuve du temps et pourquoi on peut lire aujourd'hui ce récit avec cette même intensité qui a présidé à son écriture. [...]
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