Cet ouvrage parut d'abord en anglais, aux Etats-Unis (The University of Chicago Press, 2001), sous le titre The Work of Mourning ('Le travail du deuil'). Pascale-Anne Brault et Michael Naas, Professeurs à l'université DePaul, à Chicago, en eurent l'initiative. Ils ont ainsi présenté et traduit tous les textes que Jacques Derrida aura publiés, au cours des vingt dernières années, en Europe ou aux Etats-Unis, à la mort de certains de ses amis qui furent aussi, dans l'espace public, des écrivains, des philosophes, des professeurs : Roland Barthes, Paul de Man, Michel Foucault, Max Loreau, Jean-Marie Benoist, Louis Althusser, Edmond Jabès, Joseph N. Riddel, Michel Servière, Louis Marin, Sarah Kofman, Gilles Deleuze, Emmanuel Lévinas, Jean-François Lyotard, Gérard Granel, Maurice Blanchot.
La tristesse de ces réflexions est chaque fois vouée et dévouée à la mort de l'irremplaçable. Mais bien que de tells 'adresses' soient ainsi tourmentées, dans leur destination même, par cette pensée de la fidélité à l'unique ou du deuil impossible, elles restent comme 'enchaînées'. Enchaînées entre elles, tenues à leur signature commune, inévitablement. Une analogie sans répétition s'y fait donc insistante. Excédant chaque fois tout 'travail de deuil', elle contresigne l'engagement sans fin auprès de l'ami mort.
C'est cette étrange 'logique', ce sont ces apories que Pascale-Anne Brault et Michael Nass analysent dans une longue et admirable introduction. Celle-ci ne reconstitue pas seulement, pour l'éclairer de façon inédite, tout un réseau de textes consacrés par Derrida à la mort et au deuil (Glas, Fors, Mémoires - pour Paul de Man, Spectres de Marx, Donner la mort, Adieu à Emmanuel Lévinas, Politiques de l'amitié, etc.). Brault et Naas élaborent à leur compte, de façon fort originale, la question d'une 'politique du deuil'.
De précieuses biographies et bibliographies ont été mises au point par Kas Saghafi. L'ouvrage comporte enfin, dans cette édition française, un avant-propos de Jacques Derrida.
Présentation de l'éditeur
Suivi de la son attitude à l'égard des troubles mentaux et de la psychanalyse de sa fille Zina
Marxisme et psychanalyse sont vite apparus incompatibles aux yeux de nombreux théoriciens marxistes. Contrairement à Lénine qui la condamne sans appel, Trotsky exprime ouvertement son intérêt pour la psychanalyse. Il n'aura de cesse de se référer à Freud, espérant que la psychanalyse rejoigne le matérialisme dialectique grâce aux théories des réflexes conditionnés de Pavlov. C'est cette facette méconnue de Trotsky que Jacquy Chemouni se propose de mettre en évidence.
Dans la seconde partie de l'ouvrage, les rapports de Trotsky à la psychanalyse sont éclairés au travers d'une correspondance inédite, se rapportant à la thérapie analytique de sa fille Zina atteinte de graves troubles mentaux.
Une enquête passionnante et une approche inédite de la personnalité de Trotsky qui met en perspective vie personnelle et engagement politique, histoire et psychanalyse.
D'après l'éditeur
De Platon à Thomas More ou à Fourier, de la Cité du soleil de Campanella à la Nouvelle Atlantide de Francis Bacon, les hommes ont toujours voulu imaginer de nouveaux mondes, bâtir en esprit des cités idéales desquelles les nôtres devraient se rapprocher, ou anticiper un scénario épouvantable du futur qu'elles auraient tout intérêt à ne pas réaliser. Le thème de l'utopie a scandé l'histoire de la philosophie, comme s'il fallait que la raison regarde au loin pour mieux penser ce qu'elle a sous les yeux.
Mais l'utopie est-elle une force plus puissante que toute science et que toute philosophie de l'histoire, capable d'aimanter la volonté des hommes et de contester l'ordre existant au nom d'une 'cité future' où le bonheur de tous serait réalisé, ou bien un 'miroir aux alouettes', un 'divertissement', une puissance de fourvoiement ?
A reparcourir l'histoire de la pensée utopique, une seule question, essentielle, se dégage pourtant : que peuvent les hommes sur terre ?
Présentation de l'éditeur
Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :
La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)
Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :
La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)
Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :
La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)
L'ignorance des complexités de la société contemporaine provoque un état d'incertitude et d'anxiété générales, qui constitue le terrain idéal pour le type moderne de mouvement de masse réactionnaire. De tels mouvements sont toujours 'populistes' et volontairement anti-intellectuels. THEODORE W. ADORNO
Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :
La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)
Récemment disparu, Pierre Bourdieu est le penseur français autour duquel, dans le monde entier, se développe actuellement le plus grand nombre de programmes de recherche. Son ?uvre, il est vrai, est d'une extraordinaire fécondité.
D'abord parce qu'elle a tenté de dépasser l'alternative entre le « subjectivisme » et l'« objectivisme », entre une anthropologie posant que l'individu seul donne sens et finalité au social, et une physique des faits sociaux dans laquelle l'individu n'est plus qu'un « épiphénomène » façonné par les structures sociales.
Ensuite parce qu'elle n'a cessé d'analyser les divers modes par quoi se constituent les institutions sociales, les représentations « officielles » de la réalité, les formations idéologiques, les structures temporelles, les catégories de la perception artistique, les critères du goût et les styles de vie, les discours, les formes de langage, le champ littéraire, le champ journalistique, les hiérarchies sportives, sexuelles ou scolaires, les « positions » de la philosophie, de l'économie, de la science, de la sociologie elle-même.
L'?uvre de Bourdieu est de celles, autrement dit - c'est pourquoi elle n'intéresse pas seulement les 'spécialistes' mais tous les acteurs politiques et sociaux - qui ont réellement montré ' ce qu'est le monde'.
Présentation de l'éditeur
Réédition en poche
Une ville des Flandres dans l'entre-deux guerres. Un gamin fugue pour rejoindre une compagnie de Tsiganes qui passaient par là : une famille de Rom Lovara, ces dresseurs de chevaux qui sont considérés comme l'aristocratie des Fils du Vent. Les parents du petit fugueur le font rechercher, longtemps en vain ; quand ils le retrouvent, il leur explique qu'il ne veut plus aller à l'école, qu'il veut suivre ses amis les Rom sur la route. Et, chose incroyable, on le laisse repartir. Devenu un Rom parmi les Rom, Yoors en racontant sort aventure livre ce qu'on ne trouve dans aucun ouvrage : la vérité d'une culture dont les Tsiganes ont toujours caché les secrets - car ces affamés de liberté se font un devoir de mentir à ceux qui les interrogent... Dès lors s'explique-t-on que ce livre-culte, à peu près seul de son espèce, trouve grâce aux yeux des Tsiganes eux-mêmes ; et soit considéré par quelques autres comme un bréviaire de l'insoumission.
'Le livre que vous allez lire est contagieux. Un mystère fait qu'il s'adresse à chacun de nous intimement. Il rejoint nuitamment nos rêves censurés de jungle et de fuite... Nous sommes tous des nomades contrariés. '
Jacques Meunier.
Présentation de l'éditeur