Donc c'est non

Donc c'est non
Michaux Henri
Ed. Gallimard

Des lettres annotées, pour la plupart inédites, d'Henri Michaux dans lesquelles il explique à ses correspondants son refus de se plier aux contraintes de la célébrité (médias, colloques, publications dans la Pléiade, etc.).

Persifler au siècle des lumières

Persifler au siècle des lumières
Bourguinat Elisabeth
Ed. Creaphis editions

Le mot persiflage, apparu brusquement vers 1734, connaît aussitôt un immense succès dans la société mondaine, avant de décliner tout aussi rapidement dès le début de la Révolution. Après avoir servi à désigner le jargon ampoulé et frivole des élégants de la cour, il est appliqué à l'art libertin de la mystification, puis à la gaieté philosophique. Une enquête sur le rire au XVIIIe siècle.

La collectionnite

La collectionnite
Pierrat Emmanuel
Ed. Le Passage

Seul un collectionneur peut véritablement parler de la collectionnite, cette maladie aux symptômes bien connus, aux patients innombrables et aux conséquences plus ou moins épouvantables pour les proches, les finances, la décoration... Le lecteur pardonnera donc à Emmanuel Pierrat de se mettre souvent en avant, car il aime à collectionner les faits d'arme.

On l'aura compris, il ne propose pas ici une énième histoire des collectionneurs - Maurice Rheims ou Pierre Cabanne ont magnifiquement brossé le portrait des plus grands malades - mais une accumulation, forcément incomplète mais toujours piquante, d'histoires de collectionnite.

Sont ainsi passés en revue les aléas de la cohabitation amoureuse, l'éventuelle hérédité de la collectionnite, l'inventivité pour dénicher... de l'espace, la casse d'un objet précieux, les techniques de traque, les lieux de perdition, les rapports à l'argent, etc.

Katherine Mansfield dans la lumière du Sud

Katherine Mansfield dans la lumière du Sud
Bienne Gisèle
Ed. Actes Sud

Elle travaille allongée sur une chaise longue, lit ou écrit pour la revue, et c'est tellement agréable qu'à défaut de l'acheter elle envisage de louer la villa pour un an. Dans cette région protégée du vent, les orangers, les mandariniers et les citronniers prospèrent. C'est le Sud par excellence. De la villa en surplomb, Katherine voit la Méditerranée d'un 'bleu de jacinthe foncé', et elle l'entend du jardin. Les maisons sont 'toutes colorées dans le soleil'. Des femmes font sécher le linge sur les orangers. 'Peut-être le soleil confère-t-il de la beauté à toutes les activités humaines.' Cette lumière, si elle n'apaise le feu de la maladie, agit comme un baume sur ses récentes blessures.

Cioran. Ejaculations mystiques

Cioran. Ejaculations mystiques
Barsacq Stéphane
Ed. Seuil

Cioran (1911-1995) laisse une oeuvre unique par la richesse de sa pensée, par sa tentative désespérée pour renforcer à coup d'aphorismes et de prophéties le club toujours suspect des pessimistes. Docteur ès gabegie, dépossédé de son pays et de sa langue. Cioran - sujet roumain devenu grand écrivain français - n'a toutefois pas écrit des pages issues d'une expérience abstraite, mais d'une vie ardemment déchirée entre puissance de l'ombre et pressentiment du divin.

De cette lutte contre soi est née une oeuvre noire, mais qui irradie et console ; une oeuvre féconde qui, loin d'être un code de l'agonie ou un culte du malheur, appareille la joie et la douleur. Une oeuvre qui correspond à la définition des «éjaculations mystiques» selon Littré : «Prières courtes et ferventes qui se prononcent à quelque occasion passagère, comme si elles se jetaient vers le ciel.»

Le dépaysement. Voyages en France

Le dépaysement. Voyages en France
Bailly Jean-Christophe
Ed. Seuil

«Le sujet de ce livre est la France. Le but est de comprendre ce que ce mot désigne aujourd'hui et s'il est juste qu'il désigne quelque chose qui, par définition, n'existerait pas ailleurs.» Ainsi commence Le Dépaysement. Mais pour répondre à cette question, à cette question d'identité, l'auteur, au lieu d'écrire un essai, a pendant trois ans parcouru le territoire, prélevant dans le paysage lui-même, sur le motif, les éléments d'une possible réponse. Les frontières, les rivières, les montagnes, les écarts entre nord et midi, mais aussi les couches de sédimentation de la conscience historique, ce sont tous ces éléments rencontrés en chemin qu'il restitue au sein d'un livre qui veut être avant tout la description d'un état de choses, à un moment donné. Cette «coupe mobile» fera donc passer le lecteur par une grande variété de lieux, des plus marqués par l'Histoire aux plus discrets, en même temps qu'il croisera quantité de noms et verra, sur pièces, se tendre les enjeux d'une question que l'actualité politique récente a fait resurgir, mais en la défigurant.

Vie imaginaire de Lautréamont

Vie imaginaire de Lautréamont
Brunel Camille
Ed. Gallimard

Un siècle de recherches passionnées et d'études savantes n'a pas réussi à percer entièrement le mystère de la vie de Lautréamont (1846-1870). Camille Brunel, avec une audace, une érudition et un style étonnants, a voulu résoudre l'énigme de cette existence. Son projet : rendre, grâce à la fiction, sa continuité à la vie de l'auteur des Chants de Maldoror ; la reconstruire si soigneusement qu'elle ressemble pour la première fois à un long travelling sans raccord.

Dans un livre, j'ai lu que...

Dans un livre, j'ai lu que...
Eugène
Ed. Autrement

Dans un livre, j'ai lu que le mot « canoë » est arrivé en Europe grâce aux Espagnols. En somme, « canoë » a voyagé en « caravelle »...

Dans un livre, j'ai lu que Cocteau fit rire un auditoire d'Immortels, en déclarant dans son discours de réception à l'Académie française : « Je sais que la poésie est indispensable. Mais je ne sais pas à quoi... »

Dans un livre, j'ai lu que..., ce sont les trésors de lecture d'Eugène, insolites, drôles, érudits... Embarquement pour le pays des mots !

Partagez avec Eugène vos propos trouvailles... Lisez et participez à la suite de l'aventure. Voir modalités du jeu à l'intérieur.

Alexandre Soljenitsyne. Le courage d'écrire

Alexandre Soljenitsyne. Le courage d'écrire
Nivat (dir.) Georges
Ed. Syrtes

Des millions de lecteurs ont eu leur vie accompagnée par Alexandre Soljenitsyne, ont suivi avec passion sa lutte solitaire contre un empire qui semblait établi pour un bon millénium, ont eu la révélation de L’Archipel du Goulag, puis, moins nombreux, mais encore des centaines de milliers ont suivi l’aventure de La Roue rouge. On aurait pu croire que rien ne resterait de la première moitié de vie : que pouvait préserver une mère seule courbée sous la misère, marquée par la tare d’une origine sociale et d’une fidélité à la religion ? Que pouvait-il rester des années de guerre, de captivité, de bagne, des débuts littéraires dans une absolue clandestinité ? Eh bien non ! Outre l’énorme laboratoire de l’écrivain après son expulsion d’URSS quand enfin il trouve des conditions normales d’écriture, il nous reste, ô miracle !, des cahiers d’écolier, des écrits d’adolescent, des textes rédigés en secret à la prison-laboratoire. Plus quelques reliques de famille, deux albums de photos qu’il prit lui-même à Kok-Terek, pendant sa relégation au Kazakhstan. Ce livre rend compte des multiples facettes de ce géant de l’écriture : étude d’ensemble, articles ciblés sur quelques aspects (la réception de l’écrivain, les biographies qui lui ont été consacrées), des témoignages (ses deux principaux traducteurs, son éditeur en russe, son agent littéraire mondial, le compositeur Gilbert Amy, sa dernière biographe). Il compte également des inédits : plusieurs lettres dont l’émouvante lettre à Spiridon (le concierge de la charachka), une grande lettre à Lydia Tchoukovskaïa, des fragments du Journal R-17, trois textes qui sont des « lectures » faites par Soljenitsyne : « Mon L e r m o n tov », « Ivan Chmeliov et son Soleil des morts », « Le P é te r s b o u rg d’Andreï Biely ».

Métamorphose du sentiment érotique

Métamorphose du sentiment érotique
Pauvert Jean-Jacques
Ed. Lattès

Que peut donc être devenu l'érotisme ? Je n'en sais pas grand-chose. Peut-être, et certains indices paraissent le suggérer, subsiste-t-il en secret. Rendu, en somme, à cette ombre originelle d'où quelques révoltes très circonscrites avaient voulu le tirer, en quelques circonstances historiques ?

C'est bien possible. Je le souhaite, en tout cas.

Une recherche aux accents intimistes, confidentiels, que Jean-Jacques Pauvert aborde avec prudence et dont il ne ressortira qu'à pas feutrés. Lui qui a mené toutes les batailles de l'érotisme ne sait plus aujourd'hui quelle est sa place. Qu'avons-nous gagné ?

Avons-nous perdu ?

À travers une chronologie minutieuse, remontant aux premières traces d'une sensibilité écrite, il évoque les multiples métamorphoses de ce sentiment aussi fondamental que controversé, parvient à en saisir le trouble et peut-être l'essence. L'érotisme a fait long feu, il n'existe plus qu'émietté.

Pour autant l'histoire n'est pas terminée, dit-il. L'érotisme n'a pas fini de nous faire rêver...

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