L'histoire politique de la France d'Ancien Régime doit beaucoup aux femmes de pouvoir et en particulier aux reines. L'étude de leur rayonnement par l'intermédiaire de la dimension corporelle de leur existence - apparence et vie conjugale, pratiques et rituels de majesté, tensions et maladies - atteste que leur fonction ne se limitait pas à l'enfantement et à l'acceptation passive d'une vie de cour monotone : bien au contraire, elles constituaient des pièces maîtresses sur l'échiquier politique et mystique de la royauté. La symbolique plurielle de leur corps féminin, à la fois fécond, pacifique et gracieux, s'ajustait à l'autorité virile, martiale et chevaleresque du roi. Cette complémentarité, avec ses crises, ses mutations et ses permanences, s'est déployée, du Moyen Âge au XIXe siècle, au sein d'une évolution plus globale de la monarchie.
Histoire de la civilisation islamique de la mort du Prophète en 632 à l'émergence des sultanats turcs en passant par les conquêtes arabes, l'instauration du califat et la chute des dynasties abbasside, omeyyade ou almohade. La réflexion aborde également le processus de l'écriture historique et décrypte la dynamique impériale en se fondant sur les travaux d'historiens arabes médiévaux.
Biographie de l'espion Oleg Gordievsky, né à Moscou en 1938 dans une famille comptant plusieurs agents du KGB. Les événements de Tchécoslovaquie lui inspirent des doutes quant au régime qu'il sert et l'Occident l'attire. Au début des années 1970, retourné par le MI6, il devient un agent double. Rappelé à Moscou, il est sauvé par l'opération Pimlico et devient conseiller de Reagan et Thatcher.
Oublions les westerns. Durant trois siècles, l'Amérique du Nord a été sillonnée, à l'échelle continentale, par des aventuriers de langue française. Coureurs de bois, trappeurs, interprètes, ces hommes, en quête de fourrures, se sont constamment mêlés aux Amérindiens.
En partant sur la piste de dix voyageurs, natifs de la France ou du Canada, Gilles Havard fait surgir des scènes saisissantes : adoption d'un jeune Français par des Iroquois du XVIIe siècle, pirogues chargées de peaux de castor ou de bison descendant la rivière Missouri, fêtes du nouvel an empruntant aux cérémonies indiennes, retrouvailles lors des grandes haltes de caravanes... À travers ces destins hors du commun se dessine une autre histoire de la colonisation européenne, occultée par le récit américain de la conquête de l'Ouest : une histoire d'échanges, de métissages, mais aussi de violences, dont les têtes d'affiche sont des Français et des Amérindiens.
Qui sont les Phéniciens ? Un peuple de l'Antiquité auquel les Grecs auraient emprunté l'alphabet ? Des commerçants et des navigateurs exceptionnels partis du Levant (Tyr, Sidon, le Liban actuel) pour fonder Carthage, dont l'empire concurrencera les cités grecques en Sicile ou en Sardaigne, jusqu'à sa destruction par Rome ? Un peuple pratiquant une religion cruelle avec un dieu exigeant l'immolation d'enfants, source d'inspiration du Salammbô de Flaubert ? Pourquoi, comparés aux Grecs et aux Romains, sont-ils finalement presque insignifiants dans nos histoires et nos récits de l'Antiquité ?
En 1945, les États-Unis paraissent imbattables. Détenteurs exclusifs de l'arme atomique jusqu'en 1949, ils semblent dominer totalement le monde. À travers le plan Marshall puis la création de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), ils endossent le rôle de leader. Ils contrôlent le quart du commerce mondial et produisent la moitié de ce qu'ils consomment.
Le contraste est grand avec la situation actuelle. Il est vrai qu'entre-temps, les registres de puissance se sont diversifiés, les interventions militaires ont perdu de leur efficacité, et la mondialisation a définitivement brouillé les pistes, nouant des relations d'interdépendances inédites. On est ainsi passé, en quelque soixante-dix ans, d'un système quasi hégémonique à un système apolaire, fragmenté par une importante dynamique nationaliste, notamment depuis l'élection de Donald Trump.
Peu de régions auront autant que l'Andalousie sollicité l'imagination et le rêve. Peut-être même est-elle la région d'Europe où les vérités et les légendes ont fait le plus de ravages dans les esprits parfois les plus éminents.
On a fini par attribuer à toute l'Espagne certains de ses traits : les patios, le flamenco, Carmen, les gitans, les courses de taureaux, l'architecture hispano-mauresque, la fiction d'un lieu où chrétiens, juifs et musulmans auraient vécu en harmonie au Moyen Âge... Paré des charmes exotiques d'un Orient lui aussi fabriqué, ce pays attachant, étranger à l'Europe et quasi africain, est une invention, l'envers de la « légende noire » de l'Espagne, des écrivains romantiques français et anglais, ce qui n'a pas empêché le national-catholidisme franquiste, avec son rejet des Lumières et du monde moderne, d'entretenir à sa façon ce même cliché d'un paradis perdu. Aujourd'hui encore, la nostalgie d'une Andalousie supposée « communautariste » ne manque pas de rencontrer quelques échos.
Le jour où Donald Trump a congédié James Comey, alors directeur du FBI, en mai 2017, il a déclenché un gigantesque incendie politique. Celui qui s'est retrouvé au coeur des flammes a gardé le silence - jusqu'à aujourd'hui. Dans ce livre très attendu, l'ancien patron du FBI raconte pour la première fois le rôle historique qu'il a joué lors de l'élection présidentielle de 2016. Tout au long de sa carrière, il s'est illustré en prenant des décisions cruciales dans les affaires criminelles les plus controversées, qu'il s'agisse des conflits avec la mafia, de la lutte contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre, des positions de Dick Cheney et George Bush sur la torture ou de l'enquête sur les courriels classifiés d'Hillary Clinton durant les derniers mois de l'administration Obama.
Le 13 août 1961, le monde découvre avec stupeur qu'un mur se dresse désormais au coeur de Berlin. Le pouvoir communiste n'a pas hésité à recourir à cette solution extrême pour mettre fin à la fuite de sa population vers les secteurs occidentaux de la ville. De jeunes Allemands imaginent alors tous les scénarios pour essayer de libérer des membres de leur famille, des amis et des inconnus retenus à l'Est - notamment des tunnels creusés sous le mur. Quand des journalistes de NBC et CBS ont vent de ces projets d'évasion, une course contre la montre s'engage, car chacun veut être le premier à filmer et montrer ces reportages spectaculaires au public américain.
Bien connue, croit-on, est l'histoire de la conquête du pôle Nord. Et pourtant... Le mot même est ambigu : conquête géographique ou guerrière ? La longue marche des conquérants mérite un examen critique, auquel se livre Dominique Le Brun.
On découvre ainsi que l'exploration de l'Arctique fut beaucoup plus violente qu'on ne l'a dit. On apprend qu'un mythe soigneusement entretenu, selon lequel il existait au sommet du monde une mer libre de glace, a envoyé à la mort des équipages pleins d'enthousiasme ; on s'étonne des querelles à la fois politiques, financières et idéologiques qui ont opposé les explorateurs rivaux ; on comprend que les exploits arctiques de l'Etat soviétique naissant étaient destinés, en fait, à ouvrir la route des goulags. Et l'on prend conscience, enfin, que l'océan qui s'ouvre sous l'effet de la fonte des glaces est un enjeu stratégique pour l'Europe et l'Amérique, mais aussi pour la Chine, et, surtout, pour la Russie... (présentation de l'éditeur)