Pas question d'art

Pas question d'art
Esterházy Péter
Ed. Gallimard

Après le bouleversant diptyque romanesque composé de Harmonia Coelestis et Revu et corrigé, entièrement consacré à la figure du père, Péter Esterházy décline ici le thème de la mère. Se jouant subtilement des frontières entre fiction et réalité, le grand romancier hongrois la ressuscite en prenant plaisir à brouiller les pistes.

Si Pas question d'art foisonne d'anecdotes au sujet de la mère, comme sa prétendue passion pour la question du hors-jeu en football, ou sa ressemblance avec la reine d'Angleterre, Esterházy semble surtout suivre librement le ressac de sa pensée, en contournant pour notre plus grand bonheur les règles de la narration classique. Les réflexions de l'auteur sur l'amour, la filiation, Dieu, la maladie et le ballon rond s'enchaînent et nourrissent une narration impossible à circonscrire, tant ses embranchements et ses rebondissements sont multiples. Tout cela est ironique et drôle, même si l'obsession de la mort - le narrateur doit prononcer l'oraison funèbre du coach, mais aussi creuser la tombe de la mère - caresse avec gravité le texte.

Pas question d'art fouille et approfondit ainsi les thèmes chers à Esterházy, dans une écriture « thomas-bernhardienne » encore plus libre que celle des précédents ouvrages. Sa mythologie personnelle est constamment modifiée, revue et corrigée, et bon nombre d'épisodes contradictoires s'entrechoquent dans le texte, comme pour nous dire que la vérité n'est jamais là où nous croyions l'avoir trouvée. Insaisissable, en somme.

L'incluse

L'incluse
Cowie Billy
Ed. Autrement

- Roma, c'est ton anniversaire aujourd'hui.

- Anniversaire ?

- Lorsqu'on fête le jour où l'on est né.

- C'est quoi être né ?

- Naître c'est être fabriqué. Une autre personne, ta mère, te fait à l'intérieur d'elle, et quand tu sors ça s'appelle être né.

- Et maintenant je peux sortir ?

- Si tu sortais tu mourrais, désolé.

- Pas de quoi, je suis très bien où je suis.

- Bon anniversaire, Roma.

- Bon anniversaire Milan.

Milan est violoniste dans un orchestre londonien. Un matin, il ressent d'étranges petits coups à l'intérieur de son corps. Le médecin, sidéré, lui annonce qu'il porte en lui une soeur jumelle depuis quarante-deux ans. Un cas rarissime, une curiosité médicale. Peu à peu, entre Milan et Roma, se noue un dialogue intime. Plus rien ne sera comme avant...

Why be happy when you could be normal?

Why be happy when you could be normal?
Winterson Jeanette
Ed. Vintage

This book is that story's silent twin. it is full of hurt and humour and a fierce of love of life. It is about the persuit of happiness, about lessons in love, the search for a mother and a journey into madness and out again. It is generous, honest and true.

Laugh-out-loud funny...proudly, and sometimes painfully, hontest. It is also, arguably, the finest and most hopefil memoir te emerge in many years and, as such, it really should not be missed. John Burnside, The Times.

 

La fille avec la robe à pois

La fille avec la robe à pois
Bainbridge Beryl
Ed. Christian Bourgois

té 1968. Rose, une jeune Anglaise, s'envole pour les États-Unis où elle doit rejoindre l'étrange Washington Harold. Pour des motifs différents, tous deux ont décidé d'unir leurs forces dans le but de retrouver le docteur Wheeler, un homme à la personnalité aussi charismatique qu'insaisissable. Si Rose pense qu'il lui a sauvé la vie lorsqu'elle était enfant, Harold le déteste pour une raison tenue secrète.

Dans un pays sous le choc après l'assassinat de Martin Luther King, ce duo improbable se lance à la poursuite du mystérieux docteur. Et Robert Kennedy, dernier espoir de la nation, mène une campagne qui atteint son apogée à l'hôtel Ambassador de Los Angeles où tout va basculer...

Marchands de temps

Marchands de temps
Del Giudice Daniele
Ed. Seuil/La librairie du XXie siècle

«Rabat, Maroc, deuxième semaine d'automne

Hier j'ai assisté, pour la première fois, à une transaction commerciale concernant le temps. Ou plutôt, j'ai perçu, je crois, un échange de ce genre dans une petite boutique, une échoppe sur le versant occidental de la Médina où l'on arrive par la rue des Consuls ; je fais allusion par là à ma sensation personnelle d'avoir assisté à un événement simple, celui d'un homme qui vendait du temps à un autre homme.»

Le narrateur reste hanté par cette scène, et, de Rabat à Stavanger, en Norvège, il part à la recherche d'une explication. Y-a-t-il réellement un commerce du temps et quelles sont les personnes qui le pratiquent ?

Promenons-nous dans les bois

Promenons-nous dans les bois
Bryson Bill
Ed. Payot

Rentré aux États-Unis après des années d'absence, le désopilant Bill Bryson a redécouvert ses concitoyens et les a décrits dans American Rigolos ; mais il a aussi voulu faire un retour à la nature en s'attaquant à l'Appalachian Trail, un sentier qui serpente sur 3 500 kilomètres, du Maine à la Géorgie.

Dans cette aventure qui mêle histoire naturelle et histoires drôles, il s'est choisi pour compagnon de marche son vieux copain d'école, Stephen Katz, l'un des personnages de Ma fabuleuse enfance dans l'Amérique des années 1950. Le problème, c'est que Katz préfère regarder des épisodes d'X-Files dans les motels. L'autre problème, c'est qu'en se promenant dans les bois on risque de croiser, comme dans la série de science fiction, d'étranges créatures qui n'ont pas l'humour de l'auteur : des ours ou, pis, d'autres randonneurs, sans oublier les plantes toxiques qui vous rendent plus vert qu'un Martien.

La littérature à la Bryson a pour immense avantage de ne pas endormir le lecteur en chemin. «Jamais un bouquin ne m'a fait autant rire !» s'est exclamé Robert Redford, qui l'a élu comme livre de chevet.

Journal, vol. 1. 22 octobre 1837-31 décembre 1840

Journal, vol. 1. 22 octobre 1837-31 décembre 1840
Thoreau Henry David
Ed. Finitude

Lorsque le 22 octobre 1837 Henry David Thoreau débute la rédaction d'un journal, il a vingt ans ; il le tiendra jusqu'à sa mort en 1862. Ce Journal, par sa taille (près de 7 000 pages) et par son contenu, constitue une oeuvre littéraire absolument unique.

Tout à la fois manifeste philosophique, recueil poétique, précis naturaliste ou manuel d'ethnologie, il est avant tout un document passionnant sur la vie quotidienne et intellectuelle dans les États-Unis du XIXe siècle. On y trouve exposées, à travers son regard contemplatif sur le monde, toute la pensée de Thoreau et la matière brute de ses ouvrages, de Walden à la Désobéissance civile.

Oeuvre majeure, ce Journal est souvent cité comme un des piliers de la culture américaine et comme le grand texte fondateur de l'écologie.

Durant les trois années que couvre ce premier volume, H.D. Thoreau est encore un jeune homme tout juste diplômé et empreint de ses lectures classiques, mais déjà sa vivacité d'esprit et l'originalité de sa pensée révèlent une intelligence hors du commun.

Oeuvres romanesques/Coffret 2 vol.

Oeuvres romanesques/Coffret 2 vol.
Woolf Virginia
Ed. Gallimard/La Pléiade

Cette édition propose, dans des traductions pour la plupart nouvelles, tous les livres de fiction publiés par Woolf, ou pour Entre les actes, au lendemain de sa mort : dix romans, et un recueil de nouvelles, Lundi ou mardi, qui n'avait jamais été traduit dans notre langue en l'état. S'y ajoutent les nouvelles publiées par l'auteur mais jamais rassemblées par elle, ainsi qu'un large choix de nouvelles demeurées inédites de son vivant. (...) Il s'agissait moins pour elle de bâtir des intrigues que d'isoler des 'moments d'être', déchirures éclairantes dans l'obscur tissu d'une existence, témoignant 'qu'une chose réelle existe derrière les apparences'. 'Je rends [cette chose] réelle en la mettant dans des mots. Ce sont mes mots et eux seuls qui lui donnent son intégrité; et cette intégrité signifie qu'elle a perdu le pouvoir de me faire souffrir.'
Telle est la puissance de l'écriture. En consacrant ses forces à donner réalité à ce qui existe derrière, Virginia Woolf a tenu à distance la peur, la souffrance, la folie ; elle s'est maintenue hors de la zone dangereuse, jusqu'au jour de mars 1941 où, ayant achevé Entre les actes, elle s'est sentie incapable de lutter plus longtemps.
Présentation de l'éditeur

Réunit     
Oeuvres romanesques, Vol. 1. Traversées ; Nuit et jour ; Lundi ou mardi

avec la collaboration d'Adolphe Haberer, Marie-Claire Pasquier, Françoise Pellan et Michèle Rivoire
préface de Gisèle Venet

Oeuvres romanesques, Vol. 2. Vers le phare ; Orlando ; Les vagues

avec la collaboration de Catherine Bernard, Michel Cusin, Adolphe Haberer et al.

Jusqu'au 31/08/2012 : prix du coffret 120 €, ensuite 135 €, prix par volume : 60 €, ensuite 67.50 €.

A propos d'un thug

A propos d'un thug
Khair Tabish
Ed. Sonneur

THUGS : secte active en Inde du XIIIe au XIXe siècles, dont les membres pratiquaient le vol et le meurtre par strangulation en l'honneur de la déesse Kali. Amir Ali, l'un d'eux, a quitté l'Inde pour accompagner, dans la grisaille du Londres victorien, le capitaine William Meadows. Celui-ci a en effet pour projet d'écrire un ouvrage sur cette confrérie meurtrière. Dans le même temps, lord Batterstone, un célèbre phrénologue qui cherche à prouver les différences séparant les hommes et les races, charge un certain John May de lui trouver des crânes et de les lui apprêter. La quête de John May le pousse peu à peu à commettre des crimes abominables, qui provoquent sensation et terreur dans tout Londres. Bientôt, les soupçons se portent sur Amir Ali - car qui d'autre qu'un thug, même repenti, aurait pu commettre de tels meurtres ? Né en 1966 en Inde, Tabish Khair est poète, journaliste et professeur de littérature à l'université d'Aarhus, au Danemark. À propos d'un thug, finaliste du Man Asian Literary Prize, est, après Apaiser la poussière (publié par les Éditions du Sonneur en 2010), son deuxième roman à être édité en français.

Voici ce que je vois à travers le temps et l'espace. Ce que je vois depuis le crépuscule de la bibliothèque de mon grand-père, entouré de Dickens et de Collins ; depuis une maison blanchie à la chaux, à Phansa. Je vois un lieu, à Londres, il y a plus d'un siècle de cela. En... quelle année sommes-nous... 1837, l'année du couronnement de la reine Victoria. Je vois une pièce. Je vois... qu'est-ce donc ? Peut-être s'agit-il d'une chemise en loques qui pend à un clou planté dans une (...)

La nièce de Flaubert

La nièce de Flaubert
Cather Willa
Ed. Sonneur

Willa Cather (1873-1947) a déjà solidement établi sa réputation de grand écrivain américain avec, entre autres romans, Mon Antonia et Pionniers ! lorsque, au cours de l'un de ses voyages en France, en 1930, elle rencontre, dans un hôtel d'Aix-les-Bains, une fascinante vieille dame qui n'est autre que Caroline Grout, la nièce de Gustave Flaubert. La petite Caroline, dont la mère est morte en couche, a été élevée par son fameux oncle dont elle est l'exécutrice testamentaire. Dans La Nièce de Flaubert, la romancière américaine dresse en quelques pages le portrait d'une femme surprenante, lien vivant entre un vingtième siècle déjà éprouvé par la guerre et l'âge d'or de la littérature française, dont Flaubert est l'un des plus grands représentants. Ce texte est avant tout un éloge ardent et précis de la littérature et de la lecture, non comme passe-temps mais comme raison de vivre.

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