Dernières nouvelles du Sud

Dernières nouvelles du Sud
Sepulveda Luis
Ed. Métaillé

Luis Sepúlveda et son ami Daniel Mordzinski, le photographe, sont partis en 1996 pour un long voyage qui devait les mener, au sud du monde, à travers la Patagonie, de San Carlos de Bariloche, puis à partir du 42e parallèle sud jusqu'au Cap Horn et retour par la grande île de Chiloé.

Ils en ont rapporté un livre d'aventures, de rencontres, de témoignages sur la transformation d'un territoire mythique, l'un des derniers endroits où sont encore possibles les légendes.

Mais le temps, les changements violents de l'économie, le règne de la cupidité ont fait que sur chacune de leurs histoires passe le souffle des choses inexorablement perdues et qu'ils nous donnent ici « un inventaire des pertes » qui est aussi le coût impitoyable de notre époque.

Ce voyage sans but, sans boussole, sans souci du temps est aussi le récit d'une amitié, le refuge que deviennent les voyages heureux dans les souvenirs, le formidable roman d'un monde à jamais disparu.

En numérique chez Tropismes : Dernières nouvelles du Sud

En témoignage

En témoignage
Ocampo Victoria
Ed. Des femmes-Antoinette Fouque

    Victoria Ocampo (1890-1979) est née dans une illustre famille argentine ; écrivaine et intellectuelle, elle est une figure majeure de la vie des lettres du XXe siècle.

Elle a « quarante ans quand elle fonde la revue Sur, en 1931 et, peu après, les éditions du même nom. Pendant un demi-siècle, elle y publie les plus grands écrivains de la planète en les mettant à la portée de tous en Amérique du Sud, ouvrant ainsi son pays à la littérature mondiale de la plus haute qualité », dit d'elle Silvia Baron Supervielle dans la préface du livre.

De cette incessante activité, elle a porté « témoignage » durant cinquante ans sous la forme de chroniques, essais, études, comptes rendus, conférences et autres « exercices d'admiration » où sont évoqués quelques-uns des plus prestigieux acteurs du monde culturel : Anna de Noailles, José Ortega y Gasset, Aldous Huxley, Virginia Woolf, Pierre Drieu la Rochelle, Gandhi, T.E. Lawrence, Albert Camus, George Bernard Shaw, Jorge Luis Borges, André Malraux, Roger Caillois... Mais En témoignage rapporte aussi des souvenirs plus personnels sur son enfance, sa famille, sa maison, ou encore la nature qu'elle aimait tant...

Les articles de ce recueil ont été choisis par Eduardo Paz Leston, l'un des plus éminents spécialistes de l'auteure. Il rend compte d'une vie, celle d'un « écrivain citoyen de la planète », comme elle aimait à se définir, une femme libre à l'intelligence aussi généreuse que lucide et critique. Victoria Ocampo fut aussi une femme engagée pour les droits des femmes : elle a fondé en 1936 avec Susana Larguía et María Rosa Oliver la Unión de mujeres argentinas. Elle fut la première femme à entrer à l'Académie argentine des Lettres, en 1977.

« J'ai aimé les livres et admiré leurs auteurs depuis que j'ai appris à lire. J'avais du mérite, car j'aimais aussi la vie, la vie vécue, pas celle que l'on raconte. La vie qui n'est pas emprisonnée dans des pages imprimées mais celle qu'on boit à la source, d'où jaillit, en regardant des yeux aimés, un arbre vert, un enfant qui joue, un papillon suspendu dans l'air, avec son étrange vol d'hélicoptère, au-dessus d'une fleur.
Je crois être arrivée au bout du chemin en n'ayant rien perdu de mon attitude d'écolière, je suis toujours mécontente des carences de mon instruction et j'essaie encore d'y remédier. Les années, à présent comptées, qui me restent se passeront à cela. J'espère que l'on épargnera aux femmes du futur le genre de combat pour exister que j'ai connu. »

Cet été là

Cet été là
Trevor William
Ed. Phébus

Nous sommes à Rathmoye, petite ville d'Irlande, dans les années 1950. Lors des obsèques de la vieille et riche Mrs Connulty, Ellie, seconde épouse du fermier Dillahan, aperçoit aux abords de l'église un drôle de personnage qui photographie l'événement. Les endeuillés, le cortège, le cimetière... Florian Kilderry attire les regards, suscite la curiosité des indiscrets, mais lui n'a d'yeux que pour Ellie.

L'amour s'empare d'eux. Ellie croit qu'elle va rompre avec la monotonie de sa vie, avec la tendresse sans relief et pourtant sincère de son époux. Mais Florian, jeune homme depuis peu orphelin, ne songe qu'à quitter l'Irlande. Il n'est que de passage...

Cet été-là est sans aucun doute l'un des plus beaux romans de William Trevor, avec En lisant Tourgueniev (Libretto, 2001). L'auteur nous livre une histoire inoubliable, une héroïne magnifique. En décrivant l'indicible, l'impalpable, il se fait l'égal d'un Tchekhov ou d'une Katherine Mansfield.

Gare au feu!

Gare au feu!
Kidman Fiona
Ed. S. Wespieser

Les nouvelles de Fiona Kidman sont denses, efficaces, pétries d’intelligence humaine. Puisant son inspiration dans la réalité de la Nouvelle-Zélande où elle vit, Fiona Kidman évoque avec la simplicité et le naturel que lui donne sa remarquable maîtrise de l’écriture le destin d’êtres ordinaires. Qu’elle évoque les couples qui se forment, les vies refaites, les rendez-vous amoureux, le sexe au bureau, les mariages arrangés ou les avortements en Australie (interdits en Nouvelle-Zélande), elle parvient immanquablement à suggérer la complexité sous les apparences.
Au point d’entretenir, au fil des trois nouvelles centrales de ce recueil, le mystère de la disparition d’une jeune femme contrainte d’épouser un fermier du Nord en mal de main d’oeuvre… La cocasserie affleure parfois, comme dans Préservation, où il est question d’une robe empruntée pour une circonstance très particulière et restituée avec une étrange odeur de formol… Ces onze textes, impeccablement construits dans la plus belle tradition du genre, révèlent aux lecteurs français une nouvelliste chevronnée.

Zona

Zona
Dyer Geoff
Ed. Canongate Books

In this spellbinding new book, the man described by the Daily Telegraph as 'possibly the best living writer in Britain' takes on his biggest challenge yet: unlocking the film that has obsessed him all his adult life. Magnificently unpredictable and hilarious (and, surely, one of the most unusual books ever written about cinema), Zona takes the reader on an enthralling and thought-provoking journey. Like the film Stalker itself, it confronts the most mysterious and enduring questions of life and how to live.

When I was a child I read books

When I was a child I read books
Robinson Marylinne
Ed. Virago Press ltd.

Ever since the 1981 publication of her stunning debut, Housekeeping, Marilynne Robinson has built a sterling reputation as a writer of sharp, subtly moving prose, not only as a major American novelist (her second novel, Gilead, was awarded the Pulitzer Prize) but also a rigorous thinker and incisive essayist. Her compelling and demanding collection The Death of Adam—in which she reflected on her Presbyterian upbringing, investigated the roots of Midwestern abolitionism, and mounted a memorable defense of Calvinism—is respected as a classic of the genre, praised by Doris Lessing as “a useful antidote to the increasingly crude and slogan-loving culture we inhabit.” In When I Was a Child I Read Books she returns to and expands upon the themes which have preoccupied her work with renewed vigor.

In “Austerity as Ideology,” she tackles the global debt crisis, and the charged political and social political climate in this country that makes finding a solution to our financial troubles so challengin. In “Open Thy Hand Wide” she searches out the deeply embedded role of generosity in Christian faith. And in “When I Was a Child,” one of her most personal essays to date, an account of her childhood in Idaho becomes an exploration of individualism and the myth of the American West. Clear-eyed and forceful as ever, Robinson demonstrates once again why she is regarded as one of our essential writers.

L'homme qui aimait les îles

L'homme qui aimait les îles
Lawrence David Herbert
Ed. Belles lettres

Si «aucun homme n'est une île», certains aspirent néanmoins à découvrir celle qui les rendra heureux. Le héros de ce récit, l'un des derniers et des plus intenses de D.H. Lawrence, a choisi de quitter le continent pour se tailler un royaume à sa mesure. Mais où trouver sa plénitude ? Comment être à soi-même un territoire fini ? Botaniste qui tente d'ordonner le chaos du monde ou maître qui organise son domaine au milieu de la mer, l'insulaire volontaire va ainsi aller, île après île, jusqu'au bout de son utopie personnelle.

Voici un texte limpide, beau et méconnu où éclate le génie tourmenté de l'écrivain anglais, un texte à lire seul au milieu du monde.

Et il dit

Et il dit
De Luca Erri
Ed. Gallimard

Un homme est retrouvé, épuisé, au bord d'un campement. Alpiniste courageux devenu simple vagabond, sa disparition avait fait perdre espoir à tout un peuple dont il était le guide. On découvre son histoire, l'ascension difficile, lorsque soudain, face à la muraille, sa voix se met à résonner : «Je suis Adonài (Yod) ton Elohìm.»

C'est ainsi que débute la déclinaison du Décalogue qu'Erri De Luca met en scène. Il revient aux sources de la langue et de la spiritualité pour raconter les Commandements dont il tire le plus beau en une poétique biblique singulière : «Ils apprirent au pied du Sinaï que l'écoute est une citerne dans laquelle se déverse une eau de ciel de paroles scandées à gouttes de syllabes.»

Sa relecture des Dix Paroles s'intensifie jusqu'à atteindre deux petits textes, comme deux suspensions au livre. Le premier, «Adieu au Sinaï», conte les bienfaits de la voix extatique du prophète et ses conséquences sur les corps. Puis De Luca nous plonge «En marge du campement» où il confie en quelques lignes - parmi les plus émouvantes de son oeuvre - l'équilibre entre intimité et distance qu'il entretient avec le peuple juif et sa langue sacrée.

La grande course de Flanagan

La grande course de Flanagan
McNab Tom
Ed. Autrement

«Kate Sheridan parvint à esquisser un pâle sourire, remonta sur la route et se remit en mouvement. Ils coururent ensemble, lentement d'abord, Kate ajustant sa foulée au rythme de Morgan. Du coin de l'oeil droit, elle discernait son épaule gauche, la sentait l'entraîner vers leur objectif commun, sentait en lui un aimant qui l'attirait vers la ligne d'arrivée.»

La plus grande course à pied jamais organisée à travers les États-Unis : c'est l'incroyable défi que lance Charles C. Flanagan, alors que le pays s'enfonce dans la crise de 1929. Sur la ligne de départ, à Los Angeles, ils seront plus de deux mille, venus de soixante pays. Quelques centaines atteindront New York. Au fil des étapes, ils apprendront à se connaître, trouveront pour certains l'amitié, l'amour... Ensemble, ils iront au bout d'eux-mêmes. Un roman épique, qui mérite bien son statut de livre «culte»... à découvrir au pas de course !

Journal de l'année du désastre

Journal de l'année du désastre
Kressmann Taylor Kathrine
Ed. Autrement

«Nos visages sont devenus blêmes, certains ont la voix presque brisée, d'autres songent avec gravité aux souffrances et aux drames qui se jouent dans cette nuit diluvienne et opaque...»

Le soir du 3 novembre 1966, Florence est engloutie par son fleuve. Dans une petite pensione des bords de l'Arno, Italiens et Américains partagent des heures de terreur et d'angoisse. Privés d'informations, craignant pour leur vie, ils guettent la montée des eaux à leur porte.

Lorsqu'enfin le fleuve se retire, c'est la désolation. Le centre historique est ravagé. D'innombrables chefs-d'oeuvre sont détruits. Des milliers de familles sont à la rue.

De ce cataclysme, Kressmann Taylor fait un récit à la portée universelle, rendant un vibrant hommage à tous ceux qui, ayant tout perdu, se mettent aussitôt à reconstruire.

On y retrouve l'esprit de résistance qui est au coeur même de son oeuvre.

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