Super triste histoire d'amour

Super triste histoire d'amour
Shteyngart Gary
Ed. L'Olivier

C'est un monde étrange et mystérieux. On ne peut y vivre sans un téléphone ultra-perfectionné, la publicité règne en maître et la littérature semble un art préhistorique désormais réservé à quelques inadaptés. Ce monde, c'est le quotidien new-yorkais de Lenny Abramov, en des temps futurs pas si hypothétiques. Mais Lenny résiste : il lit des «livres papier» et croit encore aux relations humaines. Il commet même la folie de tomber sous le charme d'Eunice Park.

Super triste histoire d'amour
est une comédie romantique d'un nouveau genre : entre deux e-mails, on essaie de s'aimer, pour oublier que l'Amérique, menacée par ses créanciers chinois, flirte avec l'effondrement économique. Fable politique pleine d'humour, ce troisième roman de Gary Shteyngart est l'autoportrait à peine déguisé d'un homme en total décalage avec son époque.

Le calme retrouvé. Témoignage

Le calme retrouvé. Témoignage
Parks Tim
Ed. Actes Sud

 

Une douleur chronique dans le bas-ventre s'avère impossible à soigner par la médecine traditionnelle, et Tim Parks refuse l'opération. Commence alors un parcours du combattant pour trouver une médecine douce appropriée. La douleur se calme et sa vie, mais aussi sa façon de lire et d'écrire s'en trouvent grandement transformées.

Porté par une verve et une ironie constantes, ce témoignage débordant de vitalité ne veut convaincre personne mais en étonnera plus d'un.

« Une introspection fulgurante d'honnêteté, profondément revigorante, subtilement drôle, qui nous parle des liens entre l'écriture, la personnalité et la santé. Une fois que j'ai commencé la lecture, je ne me suis plus arrêté. » David Lodge

 

En numérique chez Tropismes : Le calme retrouvé. Témoignage

Les bêtes

Les bêtes
Tozzi Federigo
Ed. Corti

Cette série de proses brèves auxquelles Federigo Tozzi travailla de 1915 à 1917, constamment republiées depuis cette date, ont un seul point commun : dans chacun des 69 fragments, un animal apparaît, de manière fortuite ou marginale, pour parer le récit de sa signification propre. Chaque segment narratif se trouve ainsi relié à toutes les autres par un subtil fil symbolique.

Deux fragments, le premier et le dernier, donnent la clef du texte. Ils se caractérisent par la présence du seul animal qui, au sein du recueil, semble vivre en accord avec la nature : l’alouette. Cet oiseau représente  un besoin d’élévation, de sens, d’accord avec la nature. Dans la premier fragment est décrite la difficulté qu’a l’alouette à vivre dans un monde dominé par l’homme ; dans le dernier, un appel à l’animal afin qu’il revienne au sein de l’âme humaine pour la régénérer.

Les narrations intermédiaires, dans lesquelles l’alouette n’est pas présente, deviennent des allégories vides. Celles-ci s’attachent à souligner le besoin d’un sens et l’impossibilité de l’obtenir.

Les Bêtes est également le portrait d’un homme irrité contre la vie et contre lui-même en polémique avec son temps.

Les Bêtes de Federigo Tozzi est considéré par la critique italienne non seulement comme un des sommets du récit italien du XXe siècle mais, encore, comme le chef-d’œuvre stylistique de la prose italienne du temps.

Biophilie

Biophilie
Wilson Edward Osborne
Ed. Corti

Je définirais la “biophilie” comme la tendance innée à se concentrer sur la vie et les processus biologiques. Depuis notre prime enfance, nous nous préoccupons avec bonheur de nous-mêmes et des autres organismes. Nous apprenons à faire le départ entre le vivant et l’inanimé et nous nous dirigeons vers le premier comme des phalènes vers une lampe. Nous apprécions en particulier la nouveauté et la variété. Tout cela se conçoit d’emblée, mais il y a encore beaucoup à en dire. J’entends démontrer qu’explorer la vie, s’affilier à elle, constitue un processus profond et complexe du développement mental. Dans une mesure encore sous-évaluée par la philosophie et la religion, notre existence repose sur cette inclination.
La biologie moderne a conçu une façon toute nouvelle de considérer l’univers, laquelle s’accorde du avec ce point de vue de la biophilie. En d’autres termes, l’instinct, pour une fois, s’aligne sur la raison. J’en tire une conclusion optimiste : c’est pour autant que nous en viendrons à comprendre d’autres organismes que nous leur accorderons plus de prix, comme à nous-mêmes.

Voyage sur le Rattlesnake

Voyage sur le Rattlesnake
Huxley Thomas Henry
Ed. Corti

T. H. Huxley, ami de Charles Darwin, à qui il devra son surnom de « bouledogue de Darwin », fut aussi le grand-père d’Aldous Huxley.

Lorsqu’il passe son diplôme de médecin en 1845, T. H. Huxley a vingt ans mais il est trop jeune pour obtenir l’autorisation d’exercer. Sans argent, couvert de dettes, il n’a guère le choix. La Marine de Sa Majesté – célèbre pour la rudesse des conditions de vie à bord – recrute et met un point d’honneur à embaucher de jeunes scientifiques au poste d’aide chirurgien.

Le Voyage du Rattlesnake (le Serpent à Sonnettes) qui devait n’être d’abord qu’une expédition hydrographique servant à déterminer des routes sûres pour la navigation et le commerce avec la relativement nouvelle colonie de l’Empire, l’Australie, sous l’impulsion du capitaine Owen Stanley, allait changer de nature.

Il emmène ainsi des spécialistes des disciplines dans lesquelles on savait déjà que les tropiques étaient d’une richesse extraordinaire. Il y aura donc à bord un naturaliste confirmé, John MacGillivray, un passionné de botanique et des coquillages, John Thompson, et le jeune Huxley qui allait trouver dans ce voyage en Nouvelle-Guinée et en Australie un champ d’études à sa mesure.
En 1849, il enverra à la Royal Society de Londres un rapport circonstancié sur la famille des Méduses dont il restera pour longtemps le meilleur spécialiste. Lorsqu’il revient en Angleterre en 1850, il est reçu comme membre de la Royal Society et est chargé de travailler sur les spécimens collectés et les observations faites durant ce voyage. Sa carrière scientifique et universitaire peut commencer. Préoccupé par ses seules recherches scientifiques, son Journal de Voyage ne sera publié par son fils qu’en 1935, quarante ans après sa mort.

Allmen et le diamant rose

Allmen et le diamant rose
Sulter Martin
Ed. Bourgeois

Le détective dandy Johann Friedrich von Allmen reprend du service. Toujours à court de liquidités susceptibles de lui permettre de maintenir son train de vie, il se réjouit lorsqu'un certain Montgomery le charge de retrouver la piste d'un voleur disparu avec un fabuleux diamant rose à l'issue d'une soirée mondaine. De la Suisse à la Baltique, assisté de son fidèle majordome guatémaltèque Carlos, Allmen se lance ainsi à la recherche de Sokolov, un mystérieux escroc russe. Manipulations, doubles jeux et faux-semblants sont au rendez-vous de cette nouvelle enquête d'Allmen sur fond de finance internationale.

« Avec ce gentleman cambrioleur devenu enquêteur, Martin Suter réussit une belle entrée dans le monde fermé du polar. » (François Busnel, L'Express)

« Un mélange détonant d'aventures rocambolesques, de quiproquos en chaîne et d'intrigues palpitantes. [...] Du Suter pur jus, gouleyant, pétillant, vif, rondement mené. » (André Clavel, Lire)

Les oranges ne sont pas les seuls fruits

Les oranges ne sont pas les seuls fruits
Winterson Jeanette
Ed. Olivier

'Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. I y avait ses amis et ses ennemis.
Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces.
Ses amis étaient: Dieu, notre chianne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés antilimacesn et moi, au début.'

Les oranges ne sont pas les seuls fruits recrée sur le mode de la fable l'enfance de Jeanette, double fictionnel de l'auteur.
A la maison, les livres sont interdits, le bonheur est suspect.
Seul Dieu bénéficie d'un traitement de faveur. Ce premier roman nourri par les légendes arthuriennes ou la Bible célèbre la puissance de l'imaginaire. Tout semble vrai dans ce récit personnel mais tout est inventé, réecrit, passé au tamis de la poésie et de l'humour. Publié en 1985 en Angleterre, Les oranges ne sont pas les seuls fruits a connu un immense succès, devenant rapidement un classique de la littérature contemporaine et un symbole du moyuvement féministe.

 

Pourquoi être heureux quand on peut être normal?

Pourquoi être heureux quand on peut être normal?
Winterson Jeanette
Ed. Olivier

Pourquoi être heureux quand on peut être normal?
Etrange question, à laquelle Jeanette Winterson répond menant une existence en forme de combat. Dès l'enfance, il faut lutter: contre une mère adoptive sévère, qui s'aime peu et ne sait pas aimer. Contre les diktats religieux et sociaux. Et pour trouver sa voie.

Ce livre est une autobiographie guidée par la fantaisie et la férocité, mais c'est surtout l'hitsoire d'une quête, celle du bonheur.
'La vie est faite de couches, elle est fluide, mouvante, fragmentaire', dit Jeanette Winterson. Pour cette petite fille surdouée issue du prolétariat de Manchester, l'écriture est d'abord ce qui sauve. En racontant son histoire, Jeanette Winterson adresse un signe fraternel à toutes celles - et à tous ceux - pour qui la liberté est à conquérir.

 

Azul. Suivi d'un choix de textes

Azul. Suivi d'un choix de textes
Dario Ruben
Ed. Corti

Rubén Darío est revenu au Nicaragua, sa terre natale, pour y mourir. Celui qui a parcouru le monde, révolutionné l'écriture de langue espagnole et fait figure d'idole pour la jeunesse de l'Amérique latine se sait condamné par la maladie ; les excès liés à la vie agitée qu'il a menée le condamnent. Il n'atteindra pas les 50 ans. Il meurt le 6 février 1916 à León, dans ce Nicaragua profond où il est né et a grandi, loin des feux des capitales brillantes qu'il a connus.

Darío est l'exemple même d'un écrivain surgi d'un des lieux les plus improbables. Il s'affirme face au Monde avec un désir et une fringale sans pareils. Il agit comme s'il voulait conjurer le sort, et assume son existence comme on relève un défi. Parti de la province de la province, il saura transformer sa marginalité en qualité et parviendra à user d'une énergie débordante tant dans sa propre course que dans la construction de son oeuvre. À cette impression de défi que laisse son existence, s'ajoutent la vigueur qui marque l'élaboration de ses textes et l'affirmation d'une originalité porteuse de rénovation pour toute une langue.

En 1888, il publie à Valparaíso son livre Azul qui le rend vite célèbre dans les milieux artistiques du continent. Darío arrive à détourner la langue espagnole, à lui donner une sonorité nouvelle et des aspects encore inconnus. Il chante le Monde mais en saisit aussi la cruauté et le trouble ; il sait dire comme personne la beauté en construction et les rêves qui accompagnent un univers résolument tourné vers l'avenir. La modernité de Darío a consisté à dynamiser une langue alors engourdie, repliée sur sa tradition, enfermée dans son passé, et à la mettre au service d'une mentalité qui a su saisir la complexité de l'homme contemporain. Venu du plus profond de terres oubliées de tous, il élabore l'oeuvre littéraire de langue espagnole la plus cosmopolite et la plus ouverte de son époque.

Le va-nu-pied des nuages

Le va-nu-pied des nuages
Theodoropoulos Takis
Ed. S. Wespieser

En 423 avant JC, année de la première représentation des Nuées, Socrate n’était pas encore le célèbre philosophe qu’il deviendra. Certes reconnu par le petit cercle de ses disciples pour la subtilité de ses raisonnements, il ne jouissait alors d’aucun prestige, d’aucune notoriété. La pièce d’Aristophane fut un échec, qui mortifia son auteur.
Pourquoi le dramaturge a-t-il mis en scène cet inconnu ?
C’est ce que Takis Théodoropoulos, avec l’ironie et l’érudition qu’on lui connaît quand il s’agit de décaper les figures antiques, va développer à loisir en écrivant l’histoire de cette comédie.
Il part de l’hypothèse que les dieux n’en peuvent plus de l’outrecuidance des Athéniens : même la Grande Peste de 430, qui a pourtant emporté Périclès, n’a pas eu raison d’eux. Ils continuent de se prendre pour le centre du monde, eux à qui les Olympiens doivent une invention essentielle, celle de la langue grecque.
Il s’agit dès lors de semer la zizanie à Athènes : le démon dépêché parmi les hommes à cet effet, à qui Takis Théodoropoulos donne le beau rôle du narrateur, va mettre à exécution le plan divin. Sa mission spéciale consistera à rendre si célèbres – et si perturbateurs – les questionnements de l’obscur Socrate que ces prétentieux d’Athéniens en seront à jamais aphasiques.

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