Dictature des marchés, politiques d'austérité, inégalités sociales, catastrophes environnementales, crises démocratiques : de toutes parts nous arrivent les signes de la fin d'un monde caractérisé par des pressions insoutenables.
Yves Citton ébauche un nouveau vocabulaire politique pour renverser cet insoutenable à la fois environnemental, éthique, social, médiatique et psychique. À la croisée de multiples (in)disciplines, cet essai drôle et enlevé prend le contre-pied du misérabilisme ambiant en révélant que le renversement de l'insoutenable est déjà inscrit dans les dynamiques collectives de nos gestes les plus communs. Il esquisse une politique des gestes qui prend sa source entre ces deux questions : Comment faisons-nous pression sans le vouloir ? Comment faire pression en le voulant ?
Attentif au rôle de l'image et à la circulation des discours, Yves Citton livre ici les moyens de repenser notre place et notre action dans des processus sociaux dont la complexité nous dépasse. Il montre que l'on peut tirer parti des dispositifs médiatiques plutôt que de les subir et que, une fois fait le deuil du Grand Soir, l'urgence est de proposer des alternatives à la politique du pire.
'L'évolution se dévéloppe de façon imprévisible et surprenante. Il est à la fois humiliant et merveilleux de comprendre que l'apparition de notre espèce sur la Terre n'avait rien d'obligatoire ni d'inéluctable. Les plus grandes réalisations de nos civilisations dépendent aussi du hasard.' Alice Roberts
Cet ouvrage s'inspire des toutes dernières recherches et théories pour expliquer les découvertes de la science, explorer notre relation aux autres primates et suivre le périple de nos ancêtres partis d'Afrique pour occuper le reste du monde.
Un guide visuel unique sur l'histoire de l'Homme et qui nous confronte à nos plus lointains ancêtres, grâce aux stupéfiants portraits des frères Kennis.
On ne parle plus aujourd'hui d'une crise succédant à d'autres crises - et préludant à d'autres encore -, mais de «la crise», et qui plus est d'une crise globale qui touche aussi bien la finance que l'éducation, la culture, le couple ou l'environnement. Ce constat témoigne d'un véritable renversement : si à l'origine la krisis désignait le moment décisif qui, dans l'évolution d'un processus incertain, permettait d'énoncer un diagnostic et donc une sortie de crise, tout se passe comme si la crise était devenue permanente. Nous n'en voyons pas l'issue : elle est la trame même de notre existence.
La crise, plus qu'un concept, est une métaphore qui ne rend pas seulement compte d'une réalité objective mais aussi d'une expérience vécue. Elle dit la difficulté de l'homme contemporain à envisager son orientation vers le futur. La modernité, dans sa volonté d'arrachement au passé et à la tradition, a dissous les anciens repères de la certitude qui balisaient la compréhension du monde : l'homme habite aujourd'hui un monde incertain qui a vu s'évanouir tour à tour l'idée de temps nouveaux, la croyance au progrès et l'esprit de conquête.
C'est à partir de cette expérience du temps d'un nouveau genre que cet essai nous invite à reconsidérer de façon inédite la «crise» dans laquelle nous sommes plongés et à y puiser de quoi aller de l'avant.
« J'en rêvais, écrit François Boespflug, de parvenir à dire des choses qui me tiennent à coeur, ruminées durant des années. Des choses qu'il est difficile et peut-être risqué de formuler, mais qui, bien énoncées, sans esbroufe ni faux-fuyant, sans amertume ni tapage ni provocation, pourraient s'avérer utiles, éclairantes, libérantes pour moi et pour d'autres. » François Boespflug accepte de se livrer à l'exercice singulier de relecture d'une vie. Il nous livre un entretien profond, sans fard, sur ses choix de jeunesse, sa fidélité à un projet radical de vie, sa formation tant intellectuelle qu'affective, et sur son travail exceptionnel de théologien et d'historien de l'art. Chemin faisant, il aborde avec franchise les interrogations parfois brûlantes, les défis auxquels le catholicisme, et plus largement le christianisme dans son ensemble, sont confrontés dans la société d'aujourd'hui.
« Il est singulier, et même mystérieux, de voir un jeune homme doué pour la vie, et doué tout court, faire le choix de Dieu dans toute sa radicalité. Et il est singulier de voir un homme mûr faire retour sans complaisance ni voyeurisme sur la confrontation, tout au long d'une vie, à la radicalité d'un choix de jeunesse. »
Frère Jean-Paul Vesco, Prieur de la Province dominicaine de France
Pour saisir les origines de l'homme, il ne s'agit pas seulement de rechercher comment son corps s'est transformé ou quelles ont été ses migrations ; c'est la naissance de la pensée, de la culture, de l'art, de la religion même, qu'il faut tenter de cerner pour mieux comprendre comment il est devenu l'homme. Et c'est ce que propose Marcel Otte dans ce livre, récit de notre préhistoire qui, sans sacrifier la précision archéologique ou physique, se concentre sur l'aventure spirituelle qu'a d'abord été l'hominisation.
On suivra ainsi pas à pas le cheminement de nos ancêtres jusqu'aux sociétés avancées, avec toujours cette question : qu'est-ce qui les animait ?
Une « autre » vision de la préhistoire qui s'appuie sur ce que nous savons de l'évolution des corps et des techniques pour retrouver celle de la pensée.
Alchimies festives, culte du plaisir, retour en puissance des affects et des émotions : Eros triomphe, et nous enseigne que la profondeur se cache toujours à la surface des choses, dans la banalité de notre quotidien. Triomphe de la raison sensible sur le vieux rationalisme scientiste, du vouloir-vivre collectif sur l'individu, de la joie dionysiaque sur les morales arides qui stérilisent l'action. Triomphe des pulsions et de l'imaginaire sur le progressisme empesé de nos élites et la pruderie de nos bien-pensants.
Attentif aux humeurs et aux enthousiasmes sécrétés par le corps social, cernant au plus près les vibrations du monde, Michel Maffesoli signe une oeuvre essentielle, aboutissement de trente ans de réflexion, livre-manifeste qui chante l'éternelle jeunesse du monde et annonce une rupture épistémologique destinée à renouveler en profondeur les conditions de la pensée philosophique.
365 Expressions d'argot expliquées, dévoile le sens souvent bien caché de ces expressions volontiers « salées » qu'on entend dans les films, qu'on lit dans les polars mais qu'on ne comprend pas toujours... Qui peut traduire « en bon français » : « Avoir l'oreille Van Gogh », « Avoir été baptisé à l'eau de morue » ou « Partir pour les trente-deux scénettes » ? Ces expressions toujours imagées (« Avoir les lunettes en peau de saucisson » pour être saoul) et pleines d'esprit canaille (« Avoir bu l'eau des nouilles » ou « Avoir des papillons sous l'abat-jour » pour être stupide ou dingue) transgressent tous les interdits, préférant la truculence et la dérision au « politiquement correct ». Et quel régal ! Impossible de ne pas s'en délecter si l'on aime les mots et la langue. Chaque double page est illustrée de gravures détournées avec impertinence.
Voilà un livre décapant où vous allez vous surprendre à aimer enfin cette «vieille femme qui même si elle minaude trop souvent sur l'imparfait du subjonctif» n'est pas du tout celle que vous croyez.
Pour Christian Moncelet, il «ne faut pas se focaliser sur ses limitations, mais au contraire apprendre à en déguster les débordements.» Le h est-il inutile ? Comment faire coexister ph ? Que penser de la cédille ou du tréma ? Est-il si difficile de composer avec le passé simple ou d'écrire «chevaux» quand il y a plusieurs «chevals» ? (sic)
Mais attention ! Ce n'est pas une raison pour «pousser Grammaire dans les orties» car même si elle se veut buissonnière et parallèle en se donnant tous les droits, elle reste versatile certes, mais pragmatique. Dans ce livre aussi pédagogique que ludique attendez-vous à découvrir, entre autres, des merveilles typographiques et des centaines de citations réjouissantes telles que «seule l'orthographe permet de distinguer une pieuvre d'un poulpe» ou «si vous retirez le Q de la coquille, vous avez la couille, ce qui constitue précisément une coquille...» CQFD.
Les pages des journaux de Günther Anders qui composent ce volume ont été écrites lors de son exil aux États-Unis et, surtout, à son retour en Europe après-guerre. Les premières sont nourries des réflexions et sentiments qu'inspiraient au philosophe émigré certaines expériences qui, bien que personnelles, débordaient à ses yeux le cadre privé : un travail d'accessoiriste à Los Angeles, une hospitalisation.
Dans les notes plus abondantes, plus graves et plus spéculatives rédigées pour la plupart en Allemagne et en Autriche - un « chez-soi » alors au lendemain d'une catastrophe toute proche -, le philosophe, envahi de sentiments ambivalents (Berlin, 19 juin [...] ce qui me désoriente et m'effraie aujourd'hui, [...] ce n'est pas ce qui est dévasté, mais ce qui est resté en place. Car ce qui est resté nie le temps. Il ne nie pas seulement ceci ou cela mais le fait même que quelque chose se soit passé entre-temps.), tente de penser encore et encore les notions, mêlées, de ruine, de mémoire et de culpabilité, esquissant en tâtonnant la tâche morale d'aujourd'hui : « rendre possible un vrai monde. »
Si le produit intérieur brut d'un pays augmente chaque année et que le pourcentage de personnes privées d'instruction et de soins médicaux grandit lui aussi, ce pays est-il vraiment en progrès ? Nos indicateurs économiques échouent à saisir la réalité des vies individuelles. Nos théories du développement ignorent les plus élémentaires besoins de dignité. Mais il existe une alternative : l'approche des capabilités, sans doute la plus novatrice et la plus prometteuse des contributions de la philosophie politique à la question de la justice sociale. Que sont les capabilités ? Ce sont les réponses à la question : « Qu'est-ce que cette personne est capable de faire et d'être ? ». Au fil d'une passionnante discussion, Martha Nussbaum propose une liste de capabilités, garantes de domaines de libertés si centraux que leur absence rend la vie indigne.
Son approche se présente comme une contribution au débat national et international, et non comme un dogme qui devrait être accepté en bloc. Une fois évaluée, soupesée, comparée avec d'autres, si elle résiste à l'épreuve de l'argument, elle pourra être adoptée et mise en oeuvre. Autrement dit, les lecteurs de ce livre seront les auteurs du prochain chapitre de cette histoire du développement humain.