Manifeste cyborg et autres essais

Manifeste cyborg et autres essais
Haraway Donna
Ed. Exils

«La fin du XXe siècle, notre époque, ce temps mythique, est arrivé et nous ne sommes que chimères, hybrides de machines et d'organismes théorisés puis fabriqués ; en bref, des cyborgs. Le cyborg est notre ontologie ; il définit notre politique. Le cyborg est une image condensée de l'imagination et de la réalité matérielle réunies, et cette union structure toute possibilité de transformation historique. Dans la tradition occidentale des sciences et de la politique - tradition de domination masculine, raciste et capitaliste, tradition de progrès, tradition de l'appropriation de la nature comme ressource pour les productions de la culture, tradition de la reproduction de soi par le regard des autres - la relation entre organisme et machine fut une guerre de frontières...»

Ainsi parle Donna Haraway, professeure au Department of History of Consciousness, à l'Université de Californie à Santa Cruz. Elle est l'une des personnalités qui ont façonné le champ de la théorie féministe et des science studies. Ses textes traduits en plus de 16 langues en font une auteure incontournable de la scène intellectuelle internationale, penseuse de la postmodernité et des technosciences. La plus grande partie de son oeuvre est encore inédite en français.

Bienvenue dans le monde étrange de Donna Haraway peuplé de cyborgs, hybrides, femalemen, oncomice, coyotes et autres monstres. Il s'y déjoue les dichotomies anciennes : féminin/masculin ; nature/culture ; vivant/artefact.

Bienvenue dans le monde de Donna Haraway, ses fabulations sont les nôtres, nos pires craintes ou nos meilleures espérances ? A l'évidence, les cartes politiques pour l'invention de nouveaux espaces.

Cette anthologie propose les textes essentiels de Donna Haraway : Cyborg Manifesto, Situated Knowledge, Teddy Bear Patriarchy, Ecce Homo, Modest Witness, Race.
Présentation de l'éditeur

L'Egypte ancienne et ses dieux. Dictionnaire illustré

L'Egypte ancienne et ses dieux. Dictionnaire illustré
Corteggiani Jean-Pierre
Ed. Fayard/Histoire

En écrivant que les Égyptiens étaient « les plus religieux des hommes », Hérodote a dit à sa manière que la religion était la composante essentielle de la civilisation pharaonique. Royaux ou privés, les monuments - souvent imposants - que celle-ci nous a laissés sont là pour témoigner de cette évidence : les parois des temples et des tombeaux sont couvertes d'innombrables scènes rituelles qui semblent multiplier à l'infini de non moins innombrables figures de divinités. Celles-ci ont souvent évolué avec le temps : des grands dieux cosmiques aux « génies » émissaires, des divinités de stature nationale aux obscurs « démons » de la religion funéraire, des dieux adorés localement aux divinités venues de l'étranger, les dieux qui peuplent le panthéon égyptien ne se comptent pas : il est illusoire de vouloir en dresser un catalogue exhaustif, mais tenter de mieux les connaître est une façon d'approcher la civilisation à laquelle ils doivent d'exister.

Le présent ouvrage, qui se veut une introduction à leur monde, présente près de trois cent quarante divinités, très connues ou à peine attestées, et consacre pas loin d'une centaine de notices à leurs attributs les plus importants, aux animaux à travers lesquels elles se manifestent, aux plantes qui leur sont attachées, aux principales offrandes qui leur sont faites ainsi qu'aux grands textes religieux des différentes époques.

En citant largement les grands corpus funéraires que sont les Textes des Pyramides, les Textes des Sarcophages et le Livre des Morts, et en faisant appel aux scènes gravées sur les parois des temples gréco-romains - essentiellement Edfou, Dendara, Philae et Kôm Ombo - aussi bien qu'aux inscriptions qui les accompagnent, Jean-Pierre Corteggiani parvient à cerner la nature et la personnalité de chaque dieu en proposant parfois de nouvelles interprétations. Une riche et précieuse iconographie accompagne nombre d'entrées, donnant ainsi à voir les formes, parfois déconcertantes, que peuvent prendre ces êtres divins.
Présentation de l'éditeur

Le discours et le symbole

Le discours et le symbole
Ortigues Edmond
Ed. Beauchesne

Depuis sa parution en 1962, Le Discours et le Symbole a été considéré comme la référence majeure pour tout ce qui se rapporte à la philosophie de l'analyse structurale : « Quant à la philosophie du structuralisme, ce n'est pas Foucault qui l'a donnée dans Les Mots et les Choses, mais Edmond Ortigues dans Le Discours et le Symbole » (V. Descombes). Le livre se présente comme une « revue générale des formes à travers lesquelles nous nous cherchons nous-mêmes » : l'examen patient des rapports entre la forme et le sens donne lieu à une fine méditation sur les concepts d'expression, de signal, de signe, de symbole, de la langue et de discours.

L'ouvrage est ici proposé au lecteur dans une nouvelle édition, corrigée et augmentée. La préface de Vincent Descombes montre comment Le Discours et le Symbole offre le moyen de surmonter la philosophie de la conscience, sur les trois versions du « tournant linguistique ». Un entretien inédit avec Pierre Le Quellec-Wolff, réalisé quelques semaines avant le décès du philosophe, témoigne du regard porté par Edmond Ortigues sur son livre, plus de quarante ans après sa première publication.
Présentation de l'éditeur

Le divin marché. La révolution culturelle libérale

Le divin marché. La révolution culturelle libérale
Robert-Dufour Dany
Ed. Denoël

« Les vices privés font la fortune publique » : cette formule aujourd'hui banale scandalisa l'Europe des Lumières lorsqu'elle fut énoncée pour la première fois en 1704 par Bernard de Mandeville. Pourtant, ce médecin, précurseur trop méconnu du libéralisme, ne faisait qu'énoncer la morale perverse qui, au-delà de l'Occident, régit aujourd'hui la planète. Elle est au coeur d'une nouvelle religion qui semble désormais régner sans partage, celle du marché : si les faiblesses individuelles contribuent aux richesses collectives, ne doit-on pas privilégier les intérêts égoïstes de chacun ?

En philosophe, Dany-Robert Dufour poursuit dans cet ouvrage ses interrogations sur les évolutions radicales de notre société. En présentant, en autant de chapitres, les « dix commandements » inquiétants qui résultent de la morale néolibérale aujourd'hui dominante, il analyse les ébranlements qu'elle provoque dans tous les domaines : le rapport de chacun à soi et à l'autre, à l'école, au politique, à l'économie et à l'entreprise, au savoir, à la langue, à la Loi, à l'art, à l'inconscient, etc. Et il démontre ainsi qu'une véritable révolution culturelle est en cours. Qui nous mènera jusqu'où ?
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Race et Etat

Race et Etat
Voegelin Eric
Ed. Vrin

Publié à Vienne en 1933 par Eric Voegelin (1901-1985), alors jeune privat-dozent en politique et sociologie, Race et État fut assez rapidement retiré de la vente par son éditeur. En effet, mettant à profit les connaissances en génétique de l'auteur, la première partie propose une analyse critique minutieuse des «théories» prétendument scientifiques de la race, alors en vigueur. Utilisant les thèses de Scheler, d'Aristote, de Descartes, ainsi que l'anthropologie du jeune Fichte, Eric Voegelin les replace dans le cadre d'une anthropologie philosophique des relations entre le corps, l'esprit et l'âme. De même que l'État tribal ou le royaume du Christ, l'idée moderne de race fait partie de la réalité politique et propose une image symbolique de la communauté, dont l'idée de millénarisme est une composante-clé. Eric Voegelin analyse donc dans la seconde partie le «mythe» de la race nordique tel qu'il a été élaboré à partir du milieu du XIXe siècle par G. Klemm, A. de Gobineau et A. Rosenberg en forgeant sa contre-image : celle de l'«anti-race» juive. L'écho tout particulier qu'a trouvé cette idée en Allemagne s'expliquerait en définitive par un sentiment d'infériorité des Allemands à l'égard des Juifs, représentants de la race «élue».
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Eloge de la politique profane

Eloge de la politique profane
Bensa Daniel
Ed. Albin Michel

Alors que, depuis le XVIIe siècle, la modernité politique articulait un ordre territorial, un principe de souveraineté, un système de régulation internationale des conflits, ce modèle est entré récemment en crise sous le choc de la globalisation et de la privatisation du monde.

L'espace public rétrécit à vue d'oeil sous la poussée des appétits privés. La citoyenneté dépérit sous le règne anonyme des marchés financiers. Le droit international est mis à mal par la logique de la guerre globale, sans limites ni frontières. Les peuples se décomposent en meutes, les classes en masses. Les partis capitulent devant le despotisme des sondages et le tribunal des experts.

Quand la politique s'efface ainsi devant les décrets d'une économie automate, la cote des idoles et des dieux est à la hausse : le sacré revient en force. Comment penser l'avenir d'une politique profane en ces temps obscurs ?
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La mort et le songe

La mort et le songe
Garelli Jacques
Ed. Mimesis

Au-delà de l'opposition traditionnelle entre mort de soi et mort de l'autre et à l'écart de la conception heideggérienne de la mort interrogée en profondeur, cet ouvrage de Jacques Garelli prospecte une autre alternative : celle de l'expérience de la mort comme amputation du champ trans-individuel de l'être-au-monde du survivant inextricablement mêlé à l'être-au-monde du disparu.

Or, la mort ne se réduit pas à un problème strictement humain. Elle concerne l'évolution cosmique de l'ensemble des galaxies, dont on ne peut dissocier notre destin planétaire. Situation questionnée dans la troisième section de cet ouvrage et qui ouvre sur la problématique du Sublime kantien, situé comme en abîme au coeur de la problématique de la mort. Dès lors, un réseau de tensions se noue entre l'irréductibilité de la douleur de l'homme face à l'épreuve singulière de la mort et une certaine forme de sérénité cosmique que la méditation philosophique, scientifique et la pratique de la création artistique peuvent aider à conquérir.

C'est en tenant compte de cette situation complexe que la méditation sur la mort, irréductible à un genre commun, ouvre sur la problématique du songe cosmique.
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Les aveux

Les aveux
Augustin Saint
Ed. POL

Nouvelle traduction des Confessions par Frédéric Boyer

«Ne laisse pas ma part obscure me parler. Je me suis dispersé là-bas. Je suis obscur. Mais là, même là, je t'ai aimé à la folie. Je me suis perdu et je me suis souvenu de toi...

Maintenant je reviens vers ta source. En feu. Le souffle coupé. Personne pour m'en empêcher. Je vais la boire. Je vais en vivre. Je ne suis pas ma vie. Je vis mal de moi. J'ai été ma mort.»

Livre XII, 10

Interpellations, confidences, exhorations, aveux, micro narrations, souvenirs, hymnes, fictions, louanges, analyses exploratoires, déplorations, cris, anathèmes, psaumes, discours, chants...

J'ai voulu, par une nouvelle traduction intégrale du texte d'Augustin, rendre justice à cette véritable odyssée personnelle, à ce voyage intime dans le temps, la mémoire de soi et l'écriture. Augustin révolutionne ainsi la confession antique, détourne la littérature classique, et fait exploser les cadres anciens à l'intérieur desquels nous avons l'habitude de nous réfugier et de penser notre vie.
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Michel Deguy. L'allégresse pensive

Michel Deguy. L'allégresse pensive
Rueff (dir.) Martin
Ed. Belin

En mai 2006, des écrivains, des poètes, des philosophes et des critiques se sont retrouvés à Cerisy pour travailler en compagnie de Michel Deguy sous la bannière de « l'allégresse pensive » empruntée à Milton.

Au fil des interventions et des conversations, une réflexion collective s'est construite qui prenait son départ dans les poèmes et les thèses théoriques d'un poète influent qui refuse qu'on sépare l'acte de création de l'instance critique. En effet, au-delà des lieux communs de plus en plus fréquents sur poésie et philosophie, au-delà de la reprise de ces thèmes par la vulgate, la poésie comme la poétique de Michel Deguy sont en pensée. Elles sont de la pensée, elles sont pour la pensée, elles sont en pensée. Elles définissent un « régime » de la pensée. D'où une série de questions :

Si le poème pense, comment penser en poème ? Quels sont alors les effets de la pensée sur le poème et du poème sur la pensée ? Et comment penser les rapports d'une poésie pensive et de la poétique ? Si la poésie n'est pas seule, quels sont ses liens avec les autres arts ? Qu'en est-il du poème à l'ère du « culturel » ? Comment l'écrire et comment le lire ? Si la poésie enfin a rapport avec la croyance, comment dire le rapport de la croyance poétique et du « sans retour » si l'on désigne par là le mouvement de sortie du religieux ?

Les interventions du colloque sont exposées selon l'ordre des raisons. Elles sont précédées d'un récit : L'Hexaméron à l'endroit.
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Itinéraire d'un lettré chinois. L'arc et le pinceau

Couverture non disponible
P. Kamenarovic Ivan
Ed. Belles lettres

L'époque des Tang (618-907) a brillé en Chine d'un éclat inégalé, et le très long règne de l'Empereur Xuanzong, de 712 à 756, passe aux yeux de beaucoup pour un âge d'or. La généralisation du système des examens, destiné à recruter une élite sur une base assez large, a entraîné un brassage social inconnu auparavant. Elle a aussi permis à l'éducation de reposer sur un socle commun, par-delà les différences sociales, géographiques ou religieuses.

Pour nous faire pénétrer dans cette société raffinée, Ivan P. Kamenarovic met en scène la formation de trois garçons issus de milieux divers : l'un vient d'une famille de lettrés-fonctionnaires, l'autre est un jeune aristocrate, le troisième est socialement sans position. Ils n'ont évidemment pas les mêmes points de vue sur le monde qui les entoure, ni sur l'avenir qu'ils espèrent, mais ils s'initient ensemble au maniement de l'arc et aux subtilités du pinceau. À travers l'itinéraire de ces trois garçons depuis leur apprentissage de l'alphabet jusqu'à leur premier poste, l'auteur raconte la vie quotidienne d'une civilisation à son apogée, qui a essaimé notamment en Corée, au Viêt-Nam, au Japon et dont les traces ne s'effacèrent plus.
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