Livre d'entretiens avec Dominique Eddé en lecteur éclairé, dans lequel le psychanalyste A. Green interroge les rapports entre la littérature et la psychanalyse : deux explorations de l'inconscient très différentes, s'influençant mutuellement depuis le début du XXème siècle. Proposant de nouvelles lectures des tragiques grecs et de Shakespeare ainsi que de Proust, Conrad, James ou Borges, André Green explore, avec le concours de la théorie freudienne et de ses propres travaux, le travail souterrain de la création littéraire et ses rapports avec l'inconscient.
Synthèse sur les enjeux et l'histoire du féminisme
Cet ouvrage collectif, riche des contributions de 27 auteurs de toutes nationalités, met en lumière l'importance capitale du féminisme pour l'histoire sociale, politique et culturelle du XXe siècle.
Phénomène majeur du siècle dernier, le féminisme est souvent accusé de ne pas résoudre les nouveaux conflits de sexes qu'il aurait lui-même engendrés. Moteur de changement et d'évolution des mentalités, le féminisme et ses débats sont aujourd'hui présents aux quatre coins de la planète. Son actualité reste d'autant plus brûlante que des millions de femmes dans le monde sont dépourvues de tous les droits. Les combats féministes, comme la lutte pour le droit de vote, la dépénalisation de l'avortement, le droit à l'éducation et au travail y sont retracés, ainsi que sont évoquées certains trajectoires féministes hors occident.
Un livre éclairant sur la formidable dynamique impulsée par les mouvements de femmes depuis le XXème siècle.
Pour compléter votre information sur le sujet, voici récemment parus :
Droit de cité pour les femmes, Christine Bulot & Dominique Poggi, Editions de l'Atelier/Les savoirs de la ville, (18 euros)
Les féministes, j'ai rien contre. Nos désirs font désordre, Poupette Choque & Claudine Drion, Editions Luc Pire (15 euros)
Voir aussi sur notre site :
Les ambivalences de l'émancipation féminine
Intellectuelles. Du genre en histoire des intellectuels
Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :
La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)
L'angle d'attaque sous laquelle la question des 'intellectuelles' est abordée est celle du 'genre' en histoire. Il ne s'agit donc pas d'une 'histoire des intellectuelles' à proprement parler.
L'ouvrage s'articule autour de trois problématiques : 1) la chronologie à partir de laquelle se définit l'acte de naissance des intellectuels 2) les relations entre les identités intellectuelles et leurs représentations, en particulier celles des femmes écrivains 3) la spécificité de leur engagement politique et social, les liens idéologiques de leur action avec le féminisme, le pacifisme ou le socialisme.
Ce livre pluridisciplinaire se veut aussi lieu de controverse, point de rencontre entre postures scientifiques et militantes.
Les réalisateurs de la série d'émissions programmée au printemps 2004 sur Arte et intitulée L'origine du christianisme, ont fait paraître à cette occasion le fruit de leur propre enquête sur la naissance de la religion chrétienne. Jésus après Jésus est un ouvrage grand public, qui propose une relecture des écrits fondateurs au travers de leur dimension littéraire. La superposition et la confrontation des textes canoniques du Nouveau Testament et des autres sources de l'époque fait apparaître en filigrane les contradictions internes de ce qui un jour a reçu le nom de christianisme. Cette naissance a quelque chose de fortuit, c'est une 'aberration historique, comme on qualifie en physique un phénomène qui, logiquement, ne devait pas se produire.'
Un livre troublant, qui tente de faire émerger la part d'inconscient historique véhiculée par les textes, où les protagonistes que sont Jésus, Pierre, Jacques et le 'disciple' Paul ne peuvent apparaître que sous un jour humain, trop humain...
Pour une sociologie de l'individu
Avec cette somme intitulée La culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi le sociologue Bernard Lahire ébranle la conviction bourdieusienne qu'il existe une séparation claire entre la culture populaire et la culture d'élite. La distinction entre les deux cultures est bien plus interne à chacun qu'elle n'oppose un groupe social à l'autre. Les travaux de Bernard Lahire vont dans le sens d'une sociologie de l'individu, visant à montrer que les manières d'être et de penser d'un individu sont le reflet des expériences socialisatrices jalonnant son parcours de vie. L'auteur s'appuie sur une étude statistique relative aux comportements culturels des français pour établir que les profils culturels individuels sont hétérogènes, et cela d'après le triple critère des classes supérieures, moyennes et populaires. Ainsi Bernard Lahire parvient-il sortir la sociologie des carcans où elle s'est enfermée, en passant par les biographies singulières pour expliciter le monde social, où il se présente sous forme de combinaisons particulières de propriétés sociales incorporées.
Qu'est-ce qu'un instinct maternel ? Une femme peut-elle le ' perdre ' ? Si les femmes aiment instinctivement leurs bébés, alors pourquoi trouve-t-on tant d'exemples de femmes ayant contribué, directement ou indirectement, à leur mort ? Pourquoi tant de mères, à travers le monde, adoptent-elles vis-à-vis de leurs propres enfants des comportements discriminatoires ?
Et les pères ? Pourquoi sont-ils devenus plus attentifs aux besoins de l'enfant ? Auraient-ils, eux aussi, un instinct ' maternel ' ? Pourquoi les hommes s'intéressent-ils autant à la question de la reproduction chez les femmes ?
Ce livre unique, rédigé dans un style limpide et accessible par l'une des plus grandes spécialistes en la matière, répond à toutes les questions que l'on pouvait se poser sur les choix maternels, les ambitions féminines et l'autonomie sexuelle.
Présentation de l'éditeur
Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :
La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)
Ce numéro consacré à la philosophie comprend quatre sections - études critiques, inédit (texte de Herbert Marcuse : Studie über Autorität und Familie), entretien (avec Alain Badiou) et chroniques - avec les contributions de Jean-Nicolas Rieucau, Matteo d'Alfonso, Sandro Barbera, Olivier Ponton, Denis Perrin, Vincent de Coorebyter...