Dans un entretien publié dans Contemporary Literature Charles Reznikoff, pour décrire sa démarche, citait un poète chinois du XIe siècle qui disait : «La poésie présente l'objet afin de susciter la sensation. Elle doit être très précise sur l'objet et réticente sur l'émotion» Sans doute n'est-il pas inutile, aujourd'hui, de présenter avec Témoignage, Les États-Unis (1885-1915) une des illustrations les plus complètes et convaincantes de ce programme.
Témoignage, Les États-Unis (1885-1915) est une vaste fresque pour décrire l'entrée des États-Unis dans l'ère moderne à travers la restitution minutieuse et la mise en forme de rapports d'audience de tribunaux amenés à juger aussi bien de conflits de voisinage ou de succession que d'accidents du travail ou de faits divers atroces. Son édition poursuit le travail entamé en 1981 avec la publication de Témoignage, Les États-Unis, 1885-1890 et du Musicien.
On ne présente plus Jim Harrison, écorché vif dans un corps de grizzly des montagnes, l'un des plus grands écrivains américains contemporains. On connaît moins le Jim Harrison poète. C'est chose faite grâce à ce recueil réunissant des poèmes inédits écrits entre 1965 et 2010, dans lequel Harrison, poète contemplatif à la fois mélancolique et brutal, se fait le chantre vagabond et universel de l'Amérique profonde et des vastes étendues sauvages. Dans Une heure de jour en moins, Jim Harrison, plus virtuose et truculent que jamais, joue avec les formes, les influences et les cultures, rendant au passage un vibrant hommage à ses maîtres, Antonio Machado, René Char et César Vallejo.
Le recueil s’ouvre sur des vers de jeunesse, écrits entre 21 et 23 ans et se clôt sur les derniers écrits alors qu’elle avait entre 29 et 31 ans. Dix ans donc entre les premiers et les derniers.
Les poèmes de la Ville Pauline sont centraux tant biographiquement que dans l’usage que Mansfield fait de l’art des vers. Ils forment un ensemble nous donnant à lire les mouvements émotionnels de Katherine lors de son premier séjour sur la Côte d’Azur : les retrouvailles avec Murry et sa perception de la nature.
Ces poèmes montrent une grande liberté, tant sur le plan métrique que par ses thèmes. La grande nouvelliste nous offre des récits en vers brefs ou non, elliptiques ou paraboliques, où sa tendresse comme son humour trouvent à s’exprimer.
Plus elle gagne en maturité plus elle donne vie à chaque être et à chaque élément naturel rentrant dans le poème. Elle est sans cesse au bord d’un abîme tout en étant au cœur du monde. Sa perception aigüe anime ses vers qui trouvent leur plein aboutissement en leur aspiration réconciliatrice. Mansfield oscille, d’un sentiment à l’autre. Elle fait fusionner son imagination en éveil depuis l’enfance et ses expériences de femme.
Inédits en français, ces poèmes ont été écrits entre 1930 et 1976. Au cours d'un demi-siècle, le style de Samuel Beckett évolue considérablement dans sa poésie comme dans toutes les autres formes de son oeuvre. Le jeune poète des années trente - qui fréquente les dadaïstes et les surréalistes, même s'il n'adhère pas à leur doctrine -, adopte un style baroque, excentrique, où s'expriment sa culture et son exubérance. Puis, peu à peu, l'écrivain abandonne toute emphase et atteint l'extrême dépouillement.
E.F.
L'ENFER MUSICAL, le dernier livre publié par Alejandra Pizarnik (1936-1972), paraît en 1971 à Buenos Aires. Issu de plusieurs années d'écriture et de réécriture, il n'aurait pas dû être son chant du cygne, mais une nouvelle étape de sa recherche obstinée de la transformation d'une forme de vie par une forme de langage.
'A la cime de la joie je me suis prononcée sur une musique jamais entendue. Et quoi ? Puissé-je ne vivre qu'en extase, faisant de mon corps le corps du poème, rachetant chaque phrase avec mes jours et mes semaines, insufflant mon souffle au poème à mesure que chaque lettre de chaque mot aura été sacrifiée dans les cérémonies de vivre.'
Parcours chronologique ou parcours guidé par le coeur, libre au lecteur de sillonner cette forêt de symboles comme bon lui semble. Des plus grands auteurs aux plus méconnus, nous avons rassemblé les poèmes dits classiques - ceux que nous connaissons par coeur, souvenirs de notre enfance - et des poèmes plus singuliers parfois restés dans l'ombre mais tout aussi remarquables.
« La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. » Charles Baudelaire
Après les Haïkus des quatre saisons illustrés par Hokusai, ce nouveau volume des 'Classiques en images' propose de renouer avec la tradition du poème court japonais à travers ce second tome exclusivement consacré aux mondes végétal et animal. Illustrés par les grands maîtres de l'estampe japonaise, d'Utamaro à Hiroshige en passant par Hokusai, ce recueil célèbre avec poésie et raffinement les beautés d'une nature magnifiée.
Ils le traquèrent avec des gobelets ils le traquèrent avec soin
Ils le poursuivirent avec des fourches et de l'espoir
Ils menacèrent sa vie avec une action de chemin de fer
Ils le charmèrent avec des sourires et du savon.
Chef-d'oeuvre du nonsense, La Chasse au Snark embarque le lecteur dans les aventures merveilleusement inventives d'un curieux équipage en quête d'une créature insaisissable, moitié requin, moitié escargot.
Questionné sur le sens profond de son poème, Lewis Carroll avoue : «J'ai bien peur de n'avoir eu en tête que des inepties ! Mais, concède-t-il, la meilleure signification que j'ai vue est... que tout le livre est l'allégorie de la recherche du bonheur. Je trouve que cela convient magnifiquement de bien des façons.»
« Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire ; j'écris pourtant. » Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859).
Cette tension entre la chape de l'interdit et la germination entêtée d'une écriture est au coeur de Voix de femmes, authentique atlas d'une polyphonie immergée à travers les âges, les pays, les mers et la monotonie du quotidien.
À la fois poétique et photographique, cette anthologie a tout du coquillage qu'on accole à l'oreille : elle bruisse de mille images, de mille mots s'entrelaçant et se dénouant au gré de rencontres, de chocs parfois, où se télescopent les époques, les langues, les cultures et les imaginaires.
Fruit d'un travail inédit visant à recueillir, sur chaque continent, dans chaque langue ou civilisation, les voix féminines les plus fortes de la poésie,Voix de femmes est une formidable invitation au voyage qui nous emporte de l'Alaska en Tchoukotka (Sibérie) en passant par l'Afrique du Sud et nous projette dans la succession des siècles, depuis les vers de Sappho jusqu'à la poésie la plus contemporaine.
Torrent de voix, d'échos et d'images où des femmes disent et photographient la vie, le monde, cette anthologie est un projet pionnier, inattendu, une promesse.
Qu'est-ce que la poésie ? Comment la lire, comment l'entendre ? Pour répondre à ces questions, on trouvera dans ce livre beaucoup plus qu'une histoire de la poésie : des exposés techniques et précis sur prosodie et versification, un répertoire complet des genres et des écoles, mais aussi une réflexion approfondie et personnelle sur le traitement poétique de la langue, les images, les sons, ou l'inspiration du poète. Autant de pages où sont analysés de façon éclairante de très nombreux exemples tirés des poésies de toute époque.