Initialement parus en 1999, ces vers minimalistes évoquent un univers contenu dans un bol, lequel joue son rôle de réceptacle et concilie l'infiniment petit et l'immensité.
Dans ce recueil mêlant prose et haïku, l'auteur évoque la rencontre de l'autre et du mystère qu'il porte en lui, vécue à travers son métier de magistrat, ainsi que les médiations sur le monde et sur l'existence qu'elle lui suggère.
Yves Ravey s'est rendu dans la cuisine du peintre A. Mathiot et son regard s'est porté sur une peinture-collage sur carton intitulée Camion rouge. Son attention se concentre alors sur cette composition puis sur l'Âne jaune, analysant ces oeuvres comme une dénonciation de la beauté dans le monde. L'ouvrage se décompose en deux parties, les oeuvres puis le texte.
L'auteur indique : Moondog Légende n'est pas une biographie de Louis Thomas Hardin, et si certains faits et personnages sont inspirés de sa vie, d'autres appartiennent à sa légende, d'autres encore n'appartiennent qu'à son rêve de fiction. Avec Moondog Légende, Pierre Hild nous offre la première biographie fictive de Moondog (1916-1999) publiée en France. Un hommage à la mesure de cet artiste de rue pendant plus de 25 ans qui s'habillait en Viking, jouait des percussions faites main (trimbas) et qui édifia une œuvre musicale proche du courant minimaliste (Philip Glass, Steve Reich) s'inspirant des classiques du moyen âge, des Indiens d'Amérique et du jazz. L'auteur, dans son écriture limpide et inventive, retrace un parcours atypique et avant-gardiste. De ses archives et recherches sélectives, une poésie émane, du plus frivole au plus technique dans la variété des registres. La biographie et le récit se font signe à travers le temps. Pour les connaisseurs de Moondog, ce livre sera émouvant et impressionnant. Pour les néophytes, conseil d'ami : ne vous endormez pas avec lui les soirs de pleine lune.
Dans sa poésie documentaire et polyphonique, Daniel Fano, véritable auteur culte, poursuit avec un humour décalé sans pareil son exploration de l'univers contemporain. Ici, les illusions collectives sont froissées comme des emballages de bonbons. On assiste à la disparition lente d'un monde, le nôtre, et c'est comme un vieux film dont la pellicule se met à brûler pendant la projection.
Livre d'artiste composé de six pastels, accompagnés d'un texte manuscrit d'Yves Bonnefoy.
Ou Sodome et Grosso Modo si l'on préfère ! Nous sommes en effet en Presque-Poésie. À l'orée. À l'oreille et Hardy comme il a déjà été dit et redit. Aux bords. Aux confins : entre à-peu-près, pataquès, persiflage - voire franche provocation ! - et joyeuse parodie. Aux limites imprécises. Là où les frontières sont tantôt floues tantôt fluides. Là où également tous les coups sont permis pourvu qu'ils mettent en évidence les infinies ressources de notre belle langue française tout en la défendant contre qui la voudrait aujourd'hui plus démunie et déshumanisée que jamais ou davantage surchargée de préciosités ridicules. Un uppercut donc - à la Cravan, s'entend ! - aux rappeurs Camembert ; un swing ou deux savates aux slameurs pompiers ; une claque en passant à la novlangue technologique ; une solide peignée au branchouille mode d'emploi sans oublier une chiquenaude amicale aux grands ancêtres d'anthologie car nul n'est parfait, n'est-ce pas ? Surtout pas l'auteur qui dans une ultime pirouette d'autodérision prend congé de lui-même en s'exclamant : salut l'Autiste ! Salut !
De l'Alsace, où il est né en 1921, à Jérusalem, où il a enseigné pendant de longues années, en passant par les États-Unis où il trouva refuge pendant la Seconde Guerre mondiale, la vie de Claude Vigée est un itinéraire entre les mondes, les langues et les cultures.
Son oeuvre poétique, rassemblée ici pour la première fois, est dominée par quelques grandes figures telles que Joseph, Icare ou Jacob, dont les épreuves exemplaires lui ont permis de penser et d'affronter la violence de l'histoire. Prenant appui sur les traditions du judaïsme relues à la lumière de la modernité, cette oeuvre constitue une quête spirituelle pour laquelle poésie et vérité ne font qu'un.
Aux doutes qui déchirent la conscience moderne, aux «artistes de la faim» qui fondent leur oeuvre sur le refus, Claude Vigée oppose l'affirmation d'une confiance lucide dans la vie et dans le langage.
Mon heure sur la terre, ce sont soixante-dix années d'une oeuvre-vie dont il est peu d'équivalents dans la poésie d'aujourd'hui.
Quatrième volume de la collection « KB », Lisières présente un texte inédit de Nancy Huston s'inspirant des photographies de l'artiste roumain Mihai Mangiulea.
Le thème des mystérieuses photographies de Mangiulea est le dévoilement furtif, la divulgation instantanée sitôt absorbée dans le mouvement de vie qui l'emporte.
Nancy Huston nous donne à lire en écho le récit initiatique d'une fille-femme à l'orée de la vie, entre lisière et forêt.