En Chine, les peintres se sont principalement recrutés parmi l'élite lettrée ; tout naturellement donc ils ont eux-mêmes beaucoup écrit sur leur art. Le traité sur la peinture dû à Shitao (début du XVIIIe siècle) est apparu presque au terme de cette millénaire tradition de théorie picturale, dont il constitue tout à la fois une sorte de synthèse et un prodigieux sommet.
Ce texte est dense et riche car il tire sa substance des sources les plus diverses - d'une part, la vaste littérature des peintres, et de l'autre, les classiques de la pensée taoïste, confucéenne et bouddhique - mais il use d'un langage extrêmement précis et rigoureux, comme Pierre Ryckmans le montre dans les commentaires dont il accompagne chacun des dix-huit chapitres de sa traduction.
Le traité de Shitao n'offre pas seulement la meilleure des introductions à l'esthétique picturale chinoise, il présente aussi la méditation originale d'un peintre de génie qui, appuyé sur l'expérience d'une vie, se pose les questions fondamentales : pourquoi peindre ? Comment peindre ? Sa réponse éclaire les liens qui unissent la création picturale à la création cosmique, et après avoir inspiré artistes et esthètes chinois, la pensée de Shitao est venue maintenant stimuler la réflexion d'un nombre croissant de lecteurs occidentaux - comme en témoigne l'accueil fait aux premières éditions (maintenant épuisées) du présent ouvrage.
Présentation de l'éditeur
Longtemps un épiphénomène, les gated communities - enclaves résidentielles privées protégées par des murs ou grilles et à l'entrée réservée aux seuls résidents ou leurs invités - prospèrent dans le monde entier. Elles ne relèvent plus d'une aberration urbaine ou de simples «ghettos pour riches», mais incarnent l'aboutissement d'une évolution, peut-être inexorable, de la ville contemporaine où la mixité et l'hétérotopie deviennent l'exception. Observant Los Angeles - the Wonder City of America - l'ouvrage éclaire les conditions d'apparition du phénomène : étalement, insécurité, ségrégation raciale ou sociale, hégémonie du marketing, privatisation de l'espace public... Dans l'environnement incertain des mégapoles où tout est démesuré, sans qualité, et l'habitant un être nomade, le salut apparaît dans de petites communautés homogènes, où la réminiscence du village le dispute au modèle du parc à thèmes. Parcs, campus, gated communities et autres enclaves privées, autarciques, structurées en réseau, forment l'alternative à la ville traditionnelle. Partout, le domaine commun, celui de l'espace civique partagé et libre, se voit remplacé par des territoires morcelés, repliés sur eux, «contrôlés» : celui des gangs et des exclus ou celui des tenants du rêve américain.
Présentation de l'éditeur
Giovanna Marini construit depuis plus de quarante ans une oeuvre par bien des aspects unique dans le panorama musical européen. Alliant une formation académique et la connaissance approfondie des pratiques musicales traditionnelles et populaires, la compositrice, mais aussi la chanteuse, la pédagogue et la conteuse, tient un rôle d'exception dans la création contemporaine. Nourrie d'enquêtes sur l'oralité dans les cultures traditionnelles italiennes, son oeuvre propose un nouveau mode de raccontar-cantando, où se mêlent avec une rare liberté d'invention des compositions polyphoniques réfractaires à toute étiquette.
Ses engagements politiques, culturels et didactiques ont mené Giovanna Marini à composer une oeuvre considérable, où l'on croise d'extraordinaires chanteurs et musiciens (depuis les traditions religieuses, rurales ou ouvrières jusqu'aux musiques d'avant-garde, en passant par le jazz, la pop ou le rap), des élèves et des musicologues de grande rigueur, mais aussi tous les cinéastes et metteurs en scène (Pier Paolo Pasolini, Dario Fo, Peter Brook, Pippo Delbono, etc.) pour lesquels elle a écrit.
Par ses spectacles et son enseignement, Giovanna Marini a très tôt été reconnue en France, en Suisse et en Belgique, où elle se produit régulièrement avec son Quartetto Vocale. Pour cette formation, elle compose des cantates d'une grande complexité formelle, mais immédiatement accessibles au plus large public et dans lesquelles le chant, les sons et les couleurs vocales extraordinaires ne cessent de faire écho à la réalité contemporaine.
C'est cette liberté créatrice que ce livre à plusieurs voix, avec le CD qui l'accompagne, aimerait restituer dans toute son exigence et dans toute sa plénitude.
Présentation de l'éditeur
L'opéra est, par essence, un tout complexe destiné à créer l'illusion. Mais qui n'a jamais rêvé de connaître ce qui, d'ordinaire, est caché au public ? L'idée de ce livre, qu'accompagne un DVD, est née de cette envie de faire partager, en son et en images, la passion de l'opéra, de faire découvrir son univers, côté scène mais également côté coulisses, de rencontrer et d'écouter ceux qui lui donnent vie.
L'irremplaçable expérience de Bernard Foccroulle, directeur général du Théâtre royal de la Monnaie, une des maisons d'opéra les plus réputées d'Europe, et de ses équipes, a guidé les auteurs dans leur explication.
Entrer dans les coulisses de la Monnaie, c'est pénétrer, grâce à dix grandes productions, l'univers de Trisha Brown, Bob Wilson, William Kentridge, Jan Fabre et d'autres créateurs contemporains. C'est découvrir Britten, Boesmans, Mozart ou Monteverdi par le prisme de nombreux artistes, musiciens et artisans, qui contribuent à la magie de l'opéra. La trousse de la maquilleuse, la table de la régie, les outils des décorateurs, mais aussi le regard du chorégraphe, la vision du chef d'orchestre, la recherche du scénographe sont autant d'éléments de l'étonnante alchimie qui procède à la création d'une production.
Martine D. Mergeay et Franck De Crits ont recueilli des informations, des anecdotes, des révélations parfois. Ils ont entendu s'exprimer des souvenirs et des rêves. Dans les coulisses de la Monnaie, ils ont réussi à traduire l'émotion, le sens du partage, la quête de la perfection, attachés aux différents métiers de l'opéra.
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A quoi sert le graphisme ? Cette question, a priori ordinaire, invite à une exploration de la scène graphique contemporaine. Au rythme des avancées technologiques et des expérimentations, celle-ci s'anime de nouveaux enjeux et réinvente sans cesse.
Cet ouvrage décrypte ainsi l'utilisation des pratiques traditionnelles - typographie, signalétique, publicité, mise en page - et l'assimilation de disciplines émergentes comme le veejaying, la conception de jeux vidéo et de logiciels, et le graphisme interactif. Indépendants chevronnés, directeurs artistiques en agence de pub ou au sein d'un collectif, le contexte et la culture dans lesquels les graphistes évoluent contribuent à la richesse et à l'intérêt de leurs créations. Une sélection de travaux d'une quarantaine de studios répartis aux quatre coins du monde, étayée par de nombreux témoignages, rend compte de cette création multiforme.
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Voilà ce que l'on pourrait nommer un 'sidewalk movie', une fiction urbaine pile-poil dans l'esprit du premier film de Jim Jarmusch (même époque, même ville - New-York - même musique avec le saxo électrisé de John Lurie) : Permanent Vacation qui nous racontait deux jours de la vie d'un jeune solitaire, fan de Charlie Parker et en quête du sens de la vie. Dans Downtown 81 Jean-Michel Basquiat (oui oui) passe 24 heures à errer sur les trottoirs new-yorkais en quête d'un toit une toile à vendre sous le bras, puis dans les clubs à la mode où il croise Kid Creole et ses coconuts, Alan Vega, James White et Debby Harry (waouw !) en guest-star scintillante...
Ce film a un scénario assez minimaliste mais nullement snob qui met simplement en valeur la figure de Jean-Michel Basquiat, artiste météore au charme magnétique et à la personnalité sincère, aimable, lumineuse.
Graziella Federico
En ce début du XXIe siècle, un constat s'impose : l'urbanisation est planétaire. Un standard de vie, plus ou moins homogène, se répand partout avec son cortège de normes de consommation, de comportements-types, de valeurs collectives et de pratiques individuelles qui déséquilibrent les écosystèmes. C'est cette révolution aux expressions paradoxales que Thierry Paquot explore ici sous ses multiples formes territoriales : bidonville, mégalopole, enclave résidentielle sécurisée, ville moyenne, global city, urbain diffus...
L'auteur analyse de manière documentée et d'une plume alerte les défis à relever : la «bonne» occupation des sols face à l'extension des zones urbaines et à la réduction des terres agricoles ; la «bonne» manière de se déplacer, dans un monde confronté à la pénurie probable de pétrole et à la multiplication des mobilités ordinaires (tourisme de masse, shopping, pratiques sportives...) ; la «bonne» façon d'assurer à tous un confort urbain minimal, en favorisant une décroissance raisonnée de certaines consommations ; la «bonne» gouvernance, qui exige l'invention de nouvelles pratiques démocratiques ; la «bonne» habitabilité entre soi et les autres.
Seule une écologie existentielle respectueuse de la diversité culturelle, de l'éventail des croyances et des rites, de l'incroyable différence des temporalités qui régissent et animent la vie de tout Homo urbanus, peut assurer à tous un devenir urbain.
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Agence fondée dans un état d'esprit communautaire par huit photographes appartenant à la génération de Mai 68 (Alain Dagbert, Martine Franck, Hervé Gloaguen, François Hers, Richard Kalvar, Jean Lattes, Guy Le Querrec, Claude Dityvon), VIVA, comme Magnum son aînée, s'inspire de la formule de la coopérative. Groupement d'auteurs-artistes plus qu'agence de presse, de 1972 à 1982, VIVA se distingue par une production d'images qui, entre actualité immédiate et illustration, reportage de fond et attitude purement créative, témoigne d'un certain recul par rapport aux événements. VIVA fournit des sujets autonomes et construits revendiquant un engagement social, moral ou politique à travers une démarche esthétique individuelle.
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Hiverner en Antarctique, continent et désert glacé à la force d'attraction inexpliquée, est une expérience humaine rare et singulière. C'est un rêve d'enfance réalisé, et pour certains renouvelé ; c'est le privilège de séjourner et de vivre sur l'île des Pétrels, en bordure de l'immensité glacée, dans le microcosme de la station Dumont-d'Urville ; c'est le bonheur égoïste de l'hivernage avec ses codes de fonctionnement si particuliers.
Privilège aussi d'être à la fois le chef et le médecin de cette cinquante-cinquième mission, exaltante dans la magie du grand hiver, du blizzard, des aurores australes, avec pour seuls compagnons, en dehors des vingt-cinq hommes et femmes, les quelques milliers de manchots empereurs. On ne revient pas en Antarctique par hasard, on y revient parce qu'on en a envie sans toujours savoir l'expliquer. C'est ainsi. Didier Belleoud Chef de district en Terre-Adélie
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Ce livre est un carnet de route dans la Chine réelle. La Chine des gens ordinaires, dont on entend ici la parole, généralement confisquée par la voix officielle. Loin des métropoles scintillantes, ils racontent la vie dans les campagnes, les friches industrielles de Mandchourie, les bourgades fantômes du barrage des Trois Gorges, l'amertume des minorités aux confins de l'empire. Une foison de témoignages pour vivre de l'intérieur l'envers du décor de la réussite économique, la débrouillardise au quotidien contre la corruption et les spéculations immobilières, mais aussi les luttes et les aspirations de la jeunesse : autant de tranches de vie qui, une fois rassemblées, donnent un image extraordinairement émouvante de cet immense pays où vit un cinquième de l'humanité.
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