Marseille, 1942. Helen, chanteuse anglaise sans succès, vit seule avec ses deux enfants - le narrateur et sa jeune soeur Liola. Lors de la débâcle de 1940, Helen, malade et sans le sou, s'est installée dans une mansarde donnant sur les toits. Mais son état de santé lui impose une hospitalisation et Helen craint que ses enfants ne soient recueillis séparément en son absence. Elle demande à son fils de construire un abri secret sur les toits, où il se réfugiera avec sa soeur en attendant sa guérison et la fin de la guerre. Les enfants emménagent dans leur cachette. Les voici seuls sur les toits de Marseille, où subsiste clandestinement toute une population marginale. Commence alors pour eux une vie pleine de surprises et de dangers.
Avec ce magnifique roman d'aventures, Frédéric Verger s'inscrit dans la lignée des grands enchanteurs de la littérature. (présentation de l'éditeur)
Ce récit-mémoire est celui d'une enfance : un non-lieu. Dans ces années-là, les adultes étaient libérés. De contrit à sans tabou, le sexe était au coeur de tout. Joyeux, bardés de musiques et d'électroménager, les parents laissaient leurs petits avec des paquets de surgelés pour partir à l'étranger. Et cette insouciance qui faisait ambiance... Les hommes en verve avec, dans leur sillage, les épouses, leurs regards posés, leurs gestes prétendus soignants, l'indicible : les corps d'enfants photographiés, chosifiés et - au passage - abîmés. Cela se passe dans un clos ; une sorte de ghetto qu'il faut fuir, fuir - et oublier.
Peu après la première guerre mondiale, pour fuir l'atmosphère compassée d'une adolescence bourgeoise, Carmen s'engage comme marin sur un bateau de pêche en Mer du Nord. Afin d'exercer ce métier réservé aux hommes, elle doit se vêtir comme eux, adopter leurs gestes, dissimuler son identité.
Elle ne sait pas encore que ce départ est le premier d'une longue série. Bientôt, c'est la danse qui lui révélera une autre dimension du monde. Et qui fera entrer dans son existence son double lumineux, compagne et indéfectible amie, Hélène.
Qui est cet homme déchu qui accepte de répondre aux questions d'un écrivain ? Un architecte jadis puissant, riche et célèbre.
Les mots d'ordre qui ont régi sa vie : jouer, s'amuser, gagner.
Ses jouets ? Les tours des Amoreiras, qu'il a conçues et qui surplombent Lisbonne. Mais aussi les femmes, auxquelles il impose des jeux sexuels et qu'il filme dans des positions dégradantes. La partie prend fin quand ces enregistrements lui sont dérobés. L'onde de choc se propage dans l'opinion publique : le Brutaliste est traîné dans la boue et les Lisboètes s'indignent ou se gaussent. Trente ans après l'affaire, son nom provoque toujours le malaise au Portugal
Les hommes sont des choses vides et des fois leur vie se remplit de bien et des fois de mal et des fois c'est partagé et ça fait une lutte.
Ces phrases extraites du Démon de la Colline aux Loups résument l'élan qui habite ce texte stupéfiant, et son désir de dire la condition humaine.
« J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, « Mustang », et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer ses paroles, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un « je », au plus proche. »
Dans la Cantabrie du XVe siècle, un massacre antijuif s'annonce. Pour sauver ses deux fils, un couple les envoie sur les routes. Leurs chemins les conduisent à travers l'Europe de la Renaissance, en Afrique du Nord et jusqu'en Amérique. Ils croisent une esclave canarienne devenue la maîtresse puis l'épouse de son maître, un marchand siennois voyageant entre Blois, Séville et Londres, une demoiselle d'honneur aux moeurs assez libres, des ecclésiastiques peu recommandables, et une foule d'individus aussi singuliers qu'émouvants.
Suite en do mineur. Perdu dans Jérusalem, le narrateur se maudit de n'avoir su refuser le voyage organisé que lui a offert son neveu à l'occasion de ses cinquante ans. Tout l'agace, à commencer par le groupe de touristes avec qui il est contraint de se déplacer, lui le célibataire endurci qui n'aime rien tant que le calme de sa petite librairie à Bar-sur-Aube. Au moins se félicite-t-il, à la vue de tous les ultra-orthodoxes arpentant la Via Dolorosa, que ses arrière-grands-parents aient atterri en France après avoir quitté leur shtetl ukrainien.
Mais Robert Stobetzky est également très troublé : dans une silhouette familière, il croit avoir reconnu la jeune femme avec qui, l'été 1969, il a vécu trois semaines de bonheur intense sous les toits parisiens. Vingt-six ans plus tard, il comprend, à la violence de son désarroi, qu'il ne s'est jamais remis de leur rupture. Pour tenter de surmonter ce nouvel abandon, l'orphelin dont les parents sont morts tous deux alors qu'il n'avait que onze ans était parti s'installer en Champagne.
Juste avant la fin de la Première Guerre mondiale, le jeune homme qui n'avait pas trente ans et qui ne s'appelait pas encore Hô Chi Minh vécut quelques années à Paris. En suivant ses traces, de document d'archive en rapport de police, Joseph Andras approche celui qui affûtait les armes idéologiques de la révolution qu'il allait mener en « Indochine » avant d'être pris par les logiques propres au pouvoir.
Le 8 mai 1880 au matin Gustave Flaubert prit un bain. Il décéda peu après dans son cabinet de travail d'une attaque cérébrale sans doute précédée d'une de ces crises d'épilepsie dont il était coutumier. Allongé dans l'eau il revoit son enfance, sa jeunesse, ses rêves de jeune homme, ses livres dont héroïnes et héros viennent le visiter. Il se souvient d'Élisa Schlésinger, la belle baigneuse de Trouville qui l'éblouit l'année de ses quinze ans, de Louise Colet dont les lettres qu'il lui adressa constituent à elles seules un chef-d'oeuvre mais aussi de l'écrivain Alfred Le Poittevin qui fut l'amour de sa vie. (présentation de l'éditeur)