Un matin d'hiver à New York, on repêche dans l'Hudson le corps de Crispin Salvador, grand écrivain philippin. Le manuscrit auquel il travaillait a également disparu.
Il y étudiait la corruption et les scandales qui impliquaient des familles de la classe dirigeante de son pays natal. Miguel, un de ses étudiants et son dernier ami, décide de se rendre à Manille pour enquêter sur les causes de cette mort suspecte. Il explore alors l'existence de Salvador, confrontant son parcours de vie aux écrits en tous genres - poésies, interviews, romans, mémoires - qu'il a produits. Dans cette entreprise, Miguel ne peut s'empêcher de réfléchir à sa propre trajectoire...
Il en résulte une incroyable saga familiale, portée par une écriture brillante et inventive, qui retrace cent cinquante ans d'histoire philippine.
« Un talent frappant pour la narration qui rappelle autant Dickens que Bolaño. [...] Voici un roman exceptionnellement impressionnant et profondément convaincant. Son auteur, contrairement à Crispin, pourrait un jour avoir les faveurs du comité Nobel. » Joseph O'Connor, The Guardian
De la Biennale de Venise aux bûchers funéraires de Varanasi, un hymne hilarant et halluciné à la beauté et au sexe, à l'art et à la mort.
Dans la cité des Doges. Jeff Altman, un journaliste un peu paumé qui a la fâcheuse habitude de parler tout seul, est dépêché par sa rédaction à la Biennale de Venise. Il plonge avec délice dans la débauche huppée qui réunit le petit monde de l'art contemporain autour de fontaines de bellinis, de montagnes de cocaïne et, accessoirement, d'installations artistiques. Sous un ciel vénitien aussi chatoyant qu'un tableau de Turner, Jeff rencontre l'envoûtante Laura, une galeriste américaine, avec laquelle il s'aventure dans un joyeux dérèglement des sens.
Dans la cité des Morts. Un reporter s'installe à Varanasi pour écrire un article sur la ville. Le choc est rude pour un Londonien de souche : les trajets en took-took sont aussi cauchemardesques qu'une course en wagon minier, le Gange est un mélange louche de cendres humaines et d'ordures, et des hordes de singes vicieux guettent le touriste à tous les coins de rue. Varanasi avec son chaos, ses temples, ses bûchers, est tout un monde à elle seule, le centre du cosmos. Pour un peu, on y resterait toute sa vie.
Deux cités hors du temps pour une plongée décalée et jouissive dans l'art contemporain et la spiritualité indienne.
Face à l'avidité des promoteurs immobiliers et à la passivité d'un maire réformateur qui veut 'changer le changement', Grand-Père Sorcier et son vieux complice Archives partent en guerre au cri de 'Pain et tempête !'.
Réunis dans le Bar Sport, le lieu de retrouvailles emblématique de Montelfo, les habitants, sous la conduite de ces deux 'héros', se livrent à un festival de récits où triomphent l'humour et l'imagination, qui constituent le trésor de leur mémoire collective - leur meilleure arme : l'affirmation de leur liberté. Stefano Benni nous entraîne ainsi dans une joyeuse sarabande où nous faisons la connaissance de personnages inoubliables : Trincon Teigneux, les soeurs Aspirines, Maria Sandokan, Simona Beauregard, Hérisson Mainsdor, Bouffi Misère, Alice et Django, Sophronie et Raspoutine, Gégé le berger, sans oublier Fen le Phénomène, 'le chien le plus intelligent du monde', ou le Bienheureux Incliné, 'béatifié' après un match de ping-pong épique contre le diable...
Ludique, drôle, à la fois satirique et tendre, frôlant parfois le fantastique, Pain et tempête joue avec les possibles, mêlant sagesse et folie pour le plus grand plaisir du lecteur.
Sincères condoléances. Alors qu'il regarde un reportage sur la guerre en Irak, Allan apprend la mort de son père, qu'il n'a pas revu depuis des années. Et pour cause. Dans ses romans et ses pièces à succès, l'écrivain qu'il est devenu n'a cessé d'instruire contre ce père honni un procès à charge. Feignant d'abord l'indifférence, il se décide à envoyer une couronne pour l'enterrement : touchée par son sommaire Sincères condoléances, sa mère l'appelle et obtient de lui qu'il revienne enfin la voir. Il convainc sa soeur Sanne, restée traumatisée par le cauchemar familial, de l'accompagner. Les voici en route vers ce village du Sud Jütland, théâtre des secrets et des turpitudes de leur enfance.
Il n'est pas certain, avec ce retour au pays natal, qu'Allan parvienne à tirer un trait sur son passé : rien de ce qu'il découvre n'est conforme à ses attentes. Sa mère, si douce et résignée, affiche un soulagement frisant l'indécence : elle n'a qu'une hâte, déménager dans une maison moderne et confortable, et brûler les affaires de son mari. Dans les papiers du vieux laitier, Allan retrouve toutes les coupures de presse le concernant. Son père l'aurait-il aimé ? Cet homme abominable, qui aurait perversement manipulé sa famille, aurait-il été lui-même une victime ? Et, au fond, de quoi est-il réellement mort ?
Au fil d'une enquête où l'incrédulité rivalise avec la consternation, le burlesque des situations avec le désespoir, se dessine le portrait d'une femme qui figurerait en bonne place au panthéon des mères manipulatrices et dénaturées. Le ton est grinçant, l'intrigue palpitante, et le constat sur la perversité des familles sans appel.
Noël 2028. Les enfants accourent vers la place Rouge pour recevoir leur cadeau : un Kremlin en sucre, un objet éphémère soluble dans le thé, le symbole du nouvel État russe. Le lecteur plonge alors dans un monde où hologrammes, pelisses vivantes et robots cohabitent avec un ordre féodal qui divise la population entre les maîtres et les serviteurs, les opritchniks et les opprimés.
On retrouve dans Le Kremlin en sucre le mélange paradoxal d'archaïsme et de science-fiction de Journée d'un opritchnik. Écrit avec la virtuosité propre à Sorokine, son imagination délirante et sa totale absence de censure, ce livre se lit comme une encyclopédie de l'âme russe, « un mélange de vodka, de neige et de sang - avec six cuillerées de sucre ».
À propos de Journée d'un opritchnik :
« Corrosif, explosif, jouissif ! Vladimir Sorokine se place dans la grande lignée des satiristes russes, qui va de Gogol à Boulgakov, de Platonov à Pelevine. » Dominique Femandez, Le Nouvel Observateur
« Carnavalesque, chatoyant et glaçant comme un 1984 des neiges parrainé par Bilal. » Christophe Ono-Dit-Biot, Le Point
« Une création romanesque d'une étonnante puissance. » Alain Nicolas, L'Humanité
La mère de Pier Paolo Pasolini raconte l'histoire et les exploits de quelques ancêtres entre le début du XIXe siècle, pendant les guerres napoléoniennes, et le début du XXe siècle. Elle évoque aussi avec des détails émouvants sa propre enfance et ses études qui lui ont permis d'acquérir une grande culture et un rapport profond avec la littérature. Tous les épisodes s'enchaînent naturellement, puisque les personnages sont liés familialement. On lira également des pages sur les événements historiques du Frioul (dont l'épisode de l'invasion des Turcs, qui a inspiré à Pasolini une pièce de théâtre). L'influence de cette saga sur l'imaginaire amoureux et sur l'esthétique littéraire de Pasolini est évidente. Plusieurs épisodes se retrouvent, en effet, dans « Romancero », une section de son recueil poétique La Meilleure Jeunesse (1953). Et le style même de Susanna a déterminé celui des premiers écrits de son fils, grâce à l'acuité de son intelligence et à sa vision de la famille (dominée par des frustrations, des secrets, des amours clandestines, des suicides, des tentatives de meurtre, des départs à l'étranger) et de la religion : imprégnée de culture catholique, elle explique comment elle s'est détachée, comme le fera son fils, de l'Église pour retourner à une vérité évangélique.
Susanna Colussi Pasolini, née le 10 mars 1891 et morte le 1er février 1981, quelques années après son fils, avait tenu secret ce roman.
L'ex-marine Jimmy Boone essaie de se faire oublier en purgeant sa conditionnelle au Tick Tock, bar à touristes d'Hollywood Boulevard. Cédant comme toujours à son bon coeur, il décide d'aider un copain à élucider la mort mystérieuse d'un jeune clandestin guatémaltèque. Dans les bas-fonds de L.A., son enquête l'amène à croiser quelques dealers malchanceux, une stripteaseuse vengeresse, des organisateurs de combats de chiens plus féroces que leurs molosses, une ex-policière à la beauté troublante, un caïd vicieux et son gang... et, surtout, une fortune en faux-billets. Il comprend alors que sa quête de vérité est peut-être aussi sa dernière chance de rédemption...
Après le très remarqué Dead Boys, Richard Lange revient avec un roman noir aussi ironique que percutant.
«Formidable !... Mêmes les pires salauds sont dessinés dans toute leur humanité avec une sensibilité inattendue.»
Plus inventive - et brillante - que jamais, Joyce Carol Oates joue dans ces nouvelles à imaginer les derniers jours de cinq géants de la littérature américaine. Ainsi, dans Le Phare, Edgar Allan Poe, devenu gardien de phare, se retrouve, en proie à ses démons, sur une île déserte du Pacifique avec pour seule compagnie celle d'un chien, témoin aussi de sa lutte contre un monstre hybride né de sa démence. Grand-papa Clemens et Poisson-Ange raconte un Mark Twain obsédé par ses rencontres clandestines - et sa correspondance - avec de très très jeunes filles, tandis que Papa à Ketchum décrit un Hemingway réfléchissant avec soin à son suicide. Dans Le Maître à l'hôpital Saint-Bartholomew, Henry James, surmontant ses révulsions premières devant une salle remplie de soldats blessés, va fatalement s'enamourer de ces « chers garçons » qu'il a toujours désirés en secret... EDickinsonRépliLuxe redonne la vie à Emily Dickinson sous la forme d'une poupée androïde, un robot vivant fait sur mesure pour un couple de bobos entichés de poésie...
Un prodigieux tour de force que ces histoires de folie, de désespoir, de solitude et de frustration sexuelle, superbement tricotées par Oates dans le style même de chacun de ces cinq maîtres pourtant réputés inimitables.
Cecilia vit dans l'orphelinat abrité par l'hospice de la Piétà, à Venise, où elle a été recueillie à sa naissance, quand sa mère l'a abandonnée. Elle y mène une vie rangée, partagée entre la routine rigoureuse du pensionnat et le violon qu'elle joue chaque jour à l'église. Dans cet univers confiné et reclus où Cecila évolue, la musique est sa seule source de joie et de réconfort, tandis chaque nuit l'absence de sa mère la fait cruellement souffrir. Mais tout change l'année de ses seize ans, lorsqu'un nouveau professeur de musique vient remplacer le vieil abbé besogneux qui officiait auparavant : un jeune prêtre aux cheveux roux qui n'est autre qu'Antonio Vivaldi. Rendant compte du destin de nombreuses jeunes filles ayant appartenu à la maîtrise instrumentale de la Piéta, renommée à travers toute l'Europe, Tiziano Scarpa bâtit une fiction poignante qui est tout autant une enquête qu'un hommage au compositeur de génie qu'il admire depuis son enfance, ainsi qu'à ses brillantes interprètes.
Karen Nieto est une petite fille aux « capacités différentes », à la fois dure et étrange, drôle et géniale. Diagnostiquée autiste irrécupérable, elle a pourtant une mémoire et une appréhension de l'espace exceptionnelles. Karen est l'héritière d'une importante flotte de bateaux thoniers et de la plus grande conserverie de poissons du Mexique. Au contact des pêcheurs, elle découvre la plongée sous-marine avec délice et les massacres de thons avec horreur, et s'insurge contre l'idée cartésienne que l'on pense avant d'exister. Elle sait bien, elle, qu'elle existe d'abord et que parfois, avec peine, elle pense. Aux côtés des marins et de sa tante Isabelle, elle s'investit corps et âme dans l'industrie de la pêche, sauve l'entreprise familiale de la ruine causée par l'embargo américain et attire un investisseur qui lui ouvre les portes du marché international. Jusqu'au jour où une cellule écologiste terroriste la menace de mort.
Hymne à la tolérance, magnifique fable écologique, Moi appartient à cette sorte de romans qui laisse le lecteur émerveillé et sans voix après la dernière page.