Chase Insteadman est un acteur new-yorkais vivant sur les quelques royalties de sa gloire passée. Il erre de fête en fête dans un Manhattan peuplé de célébrités et rencontre Perkus Tooth, ancien critique underground, doté d'un talent certain pour la digression. Insteadman se prend au jeu de Perkus. Il se laisse porter par ses monologues sur la vie, la mort, Marlon Brando, la littérature ou la théorie du complot. Les deux hommes perdent petit à petit le fil de la réalité, au point que New York semble tomber dans l'inquiétante étrangeté : un mystérieux tigre rôde dans l'East Side, une odeur de chocolat plane sur la ville et un brouillard permanent efface les gratte-ciels.
Dans Chronic City, Jonathan Lethem dépeint un New York fantasmé, reflet déformé de notre époque, nourri par le rock, la pop culture et la science-fiction. Ce livre foisonnant et déjanté place Lethem au rang des grands écrivains américains d'aujourd'hui.
Téhéran, de nos jours. Comment un garçon et une fille peuvent-ils se rencontrer et vivre une histoire d'amour alors que la République islamique a instauré une rigoureuse séparation des sexes ? Comment publier un roman d'amour, alors que l'impitoyable censeur pourchasse la moindre allusion érotique ? Sara et Dara s'aiment par messages codés inscrits dans des livres empruntés à la bibliothèque, par téléphone ou par ordinateur interposé et au cours de promenades dans les rues en jouant à cache-cache avec les oppresseurs.
Avec un humour irrésistible, seule arme efficace face à la censure, et un recours immodéré à l'autodérision, Shahriar Mandanipour rédige sous nos yeux un poignant roman d'amour à la fois réaliste et fantastique, placé sous l'égide des grands poètes persans, des écrivains et des cinéastes occidentaux.
Loufoque et bouleversant, jubilatoire et tragique, En censurant un roman d'amour iranien réconcilie de façon magistrale Le Procès de Kafka, La Ferme des animaux d'Orwell, et les contes des Mille et Une Nuits.
«L'Amérique adore les meurtres, or je suis un meurtrier américain. Si vous voulez faire la une des journaux (ce qui a été mon cas à plusieurs reprises), vous n'avez qu'à détruire quelqu'un avec un minimum d'imagination.»
Clyde Wayne Franklin a passé vingt ans derrière les barreaux pour le meurtre de ses parents. Surnommé «l'Homme-Alphabet» - son corps est entièrement tatoué de lettres -, il est le poète le plus controversé des États-Unis. Lorsque sa fiancée Barbie, une ex-prostituée qui a voulu faire chanter un sénateur aux ambitions présidentielles, se retrouve en danger de mort, Clyde décide de prendre les choses en main... C'est le début d'une enquête en apparence très hitchcockienne, où thriller et poésie s'entrechoquent dans les bas-fonds de Washington, D.C.
L'Homme-Alphabet, oeuvre d'une liberté et d'une invention totales placée sous le signe de Dante et de son Enfer, entraîne le lecteur dans une expérience de lecture unique.
Il serait difficile d'exagérer l'importance de Marshall McLuhan et de ses théories sur les communications, mais ses écrits «d'une densité qui peut parfois intimider» sont plus souvent cités que lus. Il n'en demeure pas moins que ses prédictions se sont réalisées : dès le début des années 60, McLuhan a écrit que la culture de l'imprimé, visuelle et individualiste, serait remplacée par ce qu'il appelait l'« interdépendance électronique » pour créer un « village global » que caractérise une identité collective se fondant sur la tribu. Le romancier Douglas Coupland considère ce grand intellectuel d'abord comme un artiste pratiquant une sorte d'art conceptuel qui nous fait affleurer des vérités profondes mais parfois obscures sur la façon dont la technologie est en train de transformer le monde et ses habitants. Coupland, lui-même romancier prolifique, sculpteur, peintre, performeur, est un véritable héritier de McLuhan, dont l'oeuvre est l'illustration suprême de son plus célèbre aphorisme : « Le médium est le message. » Écrit avec l'intelligence et l'humour auxquels l'auteur nous a habitués, le McLuhan de Coupland est une révélation.
Ce premier volume de notre Série Sélect est composé de récits inédits, de poèmes, de textes divers parus dans des magazines américains - tous datant de 1934 à 1981.
Une sélection originale de Dan Simon et Brooke Horvath.
En quoi consiste le travail de l'écrivain ?
Algren : Accuser, faire preuve de pugnacité. Zola en est le parfait exemple. La place du romancier a traditionnellement été du côté des perdants. Je ne vois aucun intérêt à écrire sur des gens qui semblent avoir tout réussi. Il n'y a pas d'histoire à raconter dans ce cas... rien ne se passe, selon moi. [...] D'ailleurs, pourquoi écrire sur le bonheur ? Il n'y a rien à raconter... aucun conflit, aucun catalyseur qui permette de faire des découvertes sur l'humanité.
[Extrait de l'interview présentée pp 376-383]
Au nord du Nord, au pays des bûcherons et des flotteurs de bois - les draveurs -, il était une fois un petit cuisinier boiteux et son fils de douze ans, gamin impressionnable à l'imagination peuplée d'ours indiscrets. Ils avaient pour garde du corps Ketchum, l'ogre anarchiste, ivrogne, rusé, noiseur, faux illettré à l'intelligence incisive.
À l'image de la Twisted River torrentielle, ce récit d'une vengeance impitoyable bourlingue son lecteur d'ethnies en états sur trois générations, rencontre explosive entre l'Orient et l'Occident, comédie de moeurs culinaires, tragédie des portes mal fermées entre la splendeur d'une nature meurtrière et la quiétude imprudente du foyer.
Un chien héroïque, une Mustang bleue fantôme, une ange atterrie dans la fange : le chef Irving nous réserve toutes les surprises de son art consommé dans un roman qui se dévore et se déguste jusqu'à la dernière page. Bombe glacée pour tout le monde au dessert !
Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans. Voué à l'échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l'échec à l'âge adulte (sa femme le quitte, sa fille rit doucement de lui), il s'accepte tel qu'il est et trouve même certaine satisfaction à son état.
Mais voilà qu'une proposition inattendue lui fait traverser l'Angleterre au volant d'une Toyota hybride, nantie d'un GPS à la voix bouleversante dont, à force de solitude, il va tomber amoureux. Son équipée de commis-voyageur, représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père sur lequel il fait d'étranges découvertes : le roman est aussi un jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux, manuscrits qui introduisent autant d'éléments nouveaux à verser au dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l'entente et le bonheur d'être ensemble l'ont tant fasciné. Va-t-il les retrouver ? Et pour quelle nouvelle aventure ?
Brouillant joyeusement les cartes de la vérité et de l'imposture, Coe l'illusionniste se réserve le dernier mot de l'histoire, qui ne manquera pas de nous surprendre.
Plus d'une génération va se reconnaître dans ce roman qui nous enchante avec un humour tout britannique, bien préférable au désespoir.
Venu au monde au terme d'une ahurissante grossesse de vingt-quatre mois, un enfant répondant au patronyme de Poitier se voit affublé par une mère aussi rebelle qu'excentrique de l'impossible prénom de Pas Sidney, lequel semble n'avoir d'autre vertu, le temps passant, que de condamner son fils à rejouer dans la 'vraie vie' certains des rôles interprétés par l'acteur principal du célèbre film des années 1960, Devine qui vient dîner ?...
En contrepartie de ce menaçant destin, sa mère, à sa mort, lègue également à l'enfant une colossale fortune issue des dividendes d'actions jadis acquises par elle dans une jeune entreprise du nom de CNN, fondée par son vieil ami, Ted Turner. Flanqué d'une Jane Fonda en tenue d'aérobic, l'extravagant roi des médias prend en charge la formation de l'orphelin, qui s'initie à la gestion de son patrimoine tout en se découvrant pourvu de surnaturels dons d'hypnose... et d'une embarrassante capacité de séduction.
Victime de la concupiscence érotique de son environnement féminin immédiat, en butte à la brutalité raciste des forces de police comme à l'hostilité de ses camarades d'université, tétanisé par les fantasques conseils d'un très déconcertant professeur de 'philosophie du non-sens' du nom de Percival Everett, et maintes fois sauvé du désastre par son capital en dollars, Pas Sidney Poitier progresse dans l'existence comme dans un champ de mines, au fil d'un roman d'initiation aussi drolatique que grinçant, dans une Amérique contemporaine confrontée au pesant héritage de la question raciale.
Parfois, à mesure que notre vie s'avance, ceux que nous avons aimés et qui, pour toujours, nous ont quittés viennent nous visiter. C'est ce que vivent les héros de ces nouvelles. Commence alors pour eux, dans l'âpreté grandiose d'une île, l'intemporelle beauté d'une ville italienne ou la violence assourdissante d'un cap méditerranéen, un pèlerinage auprès d'une ombre, ou plutôt d'une absence. Car c'est de la présence des morts en nous et de notre propre survie dans la pensée des morts que nous parlent ces étranges récits, à la fois réalistes dans leur facture et mystérieux dans leur intention.
Comédie de moeurs, tableau social de l'Angleterre des vingt dernières années, mais surtout sublime histoire d'amour, Un jour est le livre qui a fait chavirer l'Europe tout entière. Superbement construit, un roman drôle et lucide sur l'amitié, le passage à l'âge adulte, les occasions manquées, les illusions perdues.
Lui, Dexter, issu d'un milieu aisé, séduisant, sûr de lui, insouciant.
Elle, Emma, d'origine modeste, charmante qui s'ignore, bourrée de complexes, de principes et de convictions.
Nous sommes le 15 juillet 1988. Margaret Thatcher est au pouvoir, la new wave bat son plein, Dexter et Emma viennent de passer une nuit ensemble. Ces deux-là ne le savent pas encore mais ils ont vécu un coup de foudre.
D'année en année, Dexter et Emma vont se chercher, se perdre, s'aimer, se détester, se séparer, et finir par comprendre qu'ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu'ils sont ensemble.
Nous sommes le 15 juillet 2004. Tony Blair est Premier ministre, Robbie Williams cartonne et la vie, la vie qui va, réserve encore bien des surprises...