A la Voltaire repose sur un canevas historique : Catherine II, tsarine libérale, amie des lumières, a subi l'influence de Voltaire et a entretenu avec lui une correspondance qui a duré, après son accession au trône, jusqu'à la mort de l'écrivain. De cette situation, Vassili Axionov a tiré une oeuvre fantasmagorique où la correspondance assidue débouche sur une rencontre entre les deux prestigieux interlocuteurs, et nous convie à un vrai feu d'artifice dont Voltaire est l'astre central.
Dans ce roman picaresque, très XVIIIe siècle, on apprend tout des amours malheureuses du grand homme, la vérité sur l'affaire Calas, l'importance des pigeons voyageurs en temps de guerre, l'acuité des réflexions sur le servage en Russie dans les plus hautes sphères du pouvoir, etc. Sans oublier les deux jeunes godelureaux, agents secrets de la Souveraine, suivis depuis les premières pages et qu'on retrouve à la fin, 'pleins d'usage et raison', retirés sur leurs terres comme le père du prince André, héros d'un des romans-monuments de la littérature russe.
A travers cette mascarade court un fil conducteur grave, toujours présent, jamais pesant, un infini respect pour l'idée voltairienne de la tolérance et avec elle le refus des idées toutes faites, de la superstition, de toutes les contraintes, où se rejoignent la foi en la nature humaine de Voltaire et la recherche de 'l'Homme Bon' axionovien.
S'il faut en croire la critique unanime et le Booker Prize du meilleur roman russe 2004 décerné à l'auteur, Voltaire n'aurait pas tout à fait quitté la Russie. Déjà, en 1812, à Moscou avec Napoléon, Stendhal s'étonnait et se réjouissait de trouver les oeuvres complètes du grand écrivain dans tant de belles demeures... promises aux flammes.
Présentation de l'éditeur
Cendre est un récit visionnaire en trois volets qui nous plonge dans un monde souterrain d'après l'apocalypse atomique. Sans emphase, sans le moindre effet sensationnel, Tonino Guerra nous emmène dans un enfer de silence et d'absence. Plus personne sur cette planète ? Si, quelques humains qui ont échappé à la catastrophe. Avec eux, c'est d'un retour fragile à la vie que nous parle l'auteur, et de la renaissance d'un espoir au-delà de la folie destructrice qui a plongé l'humanité dans les ténèbres.
Fruit d'une collaboration créative très étroite, Cendre est une oeuvre insolite et originale dans laquelle s'associent magistralement les pouvoirs narratifs et poétiques de l'écriture et de l'image. Dans une langue sobre et incantatoire, Tonino Guerra se montre ici poète et scénographe, aux côtés de Lorenzo Mattotti qui pratique avec le talent qu'on lui connaît l'alternance entre le trait noir, plus narratif, et la couleur, source d'émotions plus vives.
Présentation de l'éditeur
Yambo sort d'un coma en n'ayant plus aucune mémoire affective. Qui est-il ? Il a tout oublié de sa famille, son métier, son passé, ses amis, son enfance, des femmes qu'il a aimées ? Par Gratarolo, son médecin traitant, Paola, son épouse, Gianni, son ami, Amalia, gardienne d'une maison de campagne immense au grenier chargé de secrets, il apprendra qu'il vit en 1991, qu'il a presque soixante ans, qu'il a enfants et petits-enfants, que son sourire a été irrésistible auprès du beau sexe et qu'il est libraire antiquaire mondialement connu sous son patronyme prémonitoire de Bodoni ?
Comme dans un jeu de piste, la mémoire de Yambo n'est d'abord que le souvenir des choses lues. Il retrouve ensuite, grâce à une mystérieuse flamme qui le parcourt quand il touche au plus profond de sa vie passée, quelques étapes de son itinéraire de jeune garçon à l'époque de Mussolini. Un deuxième accident dû à une trop forte émotion le replonge dans le coma. Et là, à l'insu de tous, Yambo se souvient : de son rôle tragique dans la Résistance italienne, de la vengeance mythique de son grand-père adoré, de Gragnola, l'anar diabolique et tendre, et par-dessus tout, de l'inoubliable amour de sa jeunesse, Lilla.
A travers la recherche de la jeune fille aimée, ce roman restitue par les yeux d'un enfant la chronique familiale et politique des vingt années du fascisme italien. Une fresque intime et historique, pleine de la fureur des livres, de bulles de BD, de dessins et de photos de revues, de chansons et de musique, comme seul Umberto Eco pouvait nous la peindre, avec sa science joueuse et son humour, ses larmes et ses éclats de rire. Entre l'enfer de l'Histoire, le purgatoire de l'enfance et le paradis de l'amour, jusqu'à la dansante apocalypse finale.
Présentation de l'éditeur
Lorsque vous penserez au monde, donnez-lui de ma part un coup de fouet de plus. J'ai toujours haï toutes les nations, les professions, les communautés, et je porte tout mon amour vers les individus. Par exemple, je hais la tribu des hommes de loi, mais j'aime le conseiller untel, le juge untel, et de même avec les médecins (je ne parlerai pas de mon propre commerce), les militaires, les Anglais, les Ecossais, les Français, et le reste, mais par-dessus tout je hais et je déteste cet animal appelé homme, quoique j'aime chaleureusement Jean, Pierre, Thomas, et ainsi de suite. Tel est le système par lequel j'ai gouverné ma vie pendant des années (mais n'en dites rien), et je continuerai ainsi jusqu'à en avoir fini avec eux. J.S.
La correspondance de Jonathan Swift (1667-1745) avec le Scriblerus Club court de 1713 à 1743 constitue une oeuvre à part entière. Ces 205 lettres écrites sur un ton familier, drôle et mordant rendent compte de l'intimité de l'écrivain, éclairent son oeuvre et son caractère, mais offrent aussi un panorama de l'Angleterre de cette époque en littérature, en politique ou dans la vie quotidienne.
Ah, la beauté parfaite de cette forme arrondie ! Etait-ce un coude ? Etait-ce un svelte genou ? Etait-ce un élément de cette anatomie secrète que je n'aurais pu nommer ? Peu m'importait. (...) Cette petite parcelle de femme scintillait et frémissait sous l'effet de la main, et elle me semblait si parfaite, si immaculée dans son existence distincte que j'eusse souhaité connaître un sortilège qui l'eût placée en ma possession, afin de la garder comme un oiseau dans une cage ou un diamant dans un écrin.
Présentation de l'éditeur
Dans sa loge bien chauffée, aux lumières tamisées, Pauline Viardot recevait Tourgueniev et trois fervents rivaux qu'elle faisait asseoir chacun sur une des pattes de la splendide peau d'ours offerte par eux et où les griffes de l'animal étaient remplacées par l'équivalent en or... Elle s'installait au milieu, vêtue d'un peignoir de dentelle blanche. Aujourd'hui on traiterait cette mise en scène d'horriblement kitsch, mais en 1843, on la considérait comme plaisamment théâtrale. Disons qu'on savait y faire, en ce temps-là. Il avait vingt-cinq ans, elle vingt-deux, et il fut à elle pour toujours. R.D.
C'est au c?ur du mystère de la vie de Tourgueniev, sa liaison avec Pauline Viardot-Garcia, la plus célèbre mezzo-soprano de son temps, que nous entraîne Robert Dessaix, en mettant ses pas dans les siens - à Baden-Baden, à Paris, à Bougival, en Russie. Était-ce réellement une liaison ? Pendant plus de quarante ans, Tourgueniev a vécu avec la famille Viardot, la suivant partout, ami du mari, ' oncle ' adoptif des enfants, et toujours éperdu devant la diva. Mais que se passait-il vraiment ? Flaubert, George Sand, Maupassant, tous amis de celui qu'ils appelaient ' le bon Moscove ', se sont posé la question. Mais peut-être qu'il n'existe aucun nom pour un amour tel que celui-là...
Présentation de l'éditeur
Alles wat we nodig hebben is een stad aan het water, een januarimaand, een dag van natte sneeuw, een station. Van de kleuren is grijs het beste, een verborgen zon die zijn hitte spaart voor de andere kant van de wereld en de verhalen die daar geschreven worden. Dertien perrons, sommige voller dan andere. En nu wijst de wichelroede die bij ons beroep hoort een duidelijker kant op, duwt en trekt in de richting van een losse groep niet bij elkaar horende reizigers, figuranten, extra's.
Présentation de l'éditeur
Présentation par Tzvetan Todorov
Marina Tsvetaeva (1892-1941) est un des plus grands écrivains du XXe siècle ; son destin fut un des plus tragiques.
La révolution d'Octobre... Le long exil, d'abord à Prague puis en France... Une fille morte de faim, une autre déportée vers le Goulag... L'hostilité de l'émigration russe, l'indifférence du Paris littéraire... Des échanges passionnés avec Rilke et Pasternak... Un dévouement indéfectible pour son mari, de nombreuses amours illusoires... Le retour contraint en Union soviétique... Des appels désespérés à Beria ou Staline... et jusqu'à son propre suicide - tout cela Marina l'a écrit, avec une minutie poignante.
D'un bout à l'autre de son existence, cette mécréante ne cesse de se confesser. Elle le fait dans des lettres, adressées tantôt à des amis proches, tantôt à des inconnus. Elle poursuit sans relâche son monologue dans des cahiers de brouillon et des carnets. Seule la mort brutale l'a empêchée d'en faire un livre. Vivre dans le feu parachève ce dessein.
Pour établir ce qui constitue une véritable autobiographie de Tsvetaeva, mais aussi une méditation unique sur la création, la vie des femmes et une époque en bouleversement, Tzvetan Todorov a extrait de dix tomes d'écrits intimes publiés en russe la matière d'un volume, où l'on peut suivre au jour le jour le destin de cette femme de génie.
Un chef-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle ignoré jusqu'à présent peut enfin voir le jour.
Présentation de l'éditeur
Vassili Axionov, Iouri Bouïda, Mikhaïl Chichkine, Ludmila Oulitskaïa, Vladimir Makanine, etc...
' Dans ce livre résonnent les 'voix du ch?ur' de la
littérature russe à la lisière de deux siècles, période critique de la nouvelle histoire de la Russie. Divers écrivains s'y côtoient. Idoles des années soixante et soixante-dix ou révélés depuis, Vassili Axionov, Mark Kharitonov, Vladimir Makanine, Iouri Mamleïev, Evguéni Popov sont reconnus à notre époque comme des écrivains de grande classe. Le destin littéraire de Iouri Bouïda, Mikhaïl Chichkine, Andreï Dmitriev, Assar Eppel, Nikolaï Kononov, Ludmila Oulitskaïa, Oleg Pavlov, Irina Polianskaïa, Marina Vichnévetskaïa, s'est amorcé dans les années quatre-vingt-dix : on a pu dire d'eux qu'ils étaient la génération 'la plus chanceuse et la plus solitaire'. Chanceuse, car ils n'ont pas fait l'expérience de la censure ; solitaire, car ils ont débuté au moment où la vie en Russie a résolument pris sa revanche sur la littérature et où trouver son lecteur n'était pas chose simple. Enfin apparaissent également dans ce recueil des écrivains qui viennent d'entamer leur chemin dans la littérature et s'y sont manifestés brillamment - sans eux, un panorama de la prose russe ne serait pas complet : Éléna Dolgopiat, Andreï Guélassimov, Valéri Iskhakov, Alexandre Khourguine, Sergueï Nossov, Igor Sakhnovski, Daria Simonova. ' Ainsi ces nouvelles reflètent une époque tout en illustrant la diversité de la recherche esthétique en Russie c'est précisément le 'genre court', par la compacité du sujet, la dynamique du style, la capacité à saisir un détail et à le figer par un seul mot, qui peut être le plus à même d'en témoigner. Espérons que le lecteur français trouvera dans ces pages des noms qui lui sont connus et en découvrira d'autres. Tel est le but que nous nous sommes fixé. ' (Éléna Choubina)
Présentation de l'éditeur
Né en 1895, Sergueï Essénine est le dernier grand nom de l'Âge d'argent de la poésie russe. Poète paysan, mystico-révolutionnaire, houligan, imaginiste, filial et bisexuel, « rossignol obscène », patriote déchiré, suicidé ou assassiné à l'âge de trente ans : les poèmes scandent sa vie et parfois la précèdent, au point qu'il n'est pas toujours facile de séparer les mythes, la légende de la réalité.
Restent des poésies marquées par l'adéquation parfaite de l'image au sentiment, aux intonations venues des profondeurs de la terre russe. Reste le poète du XXe siècle le plus lu en Russie, ce qui est dû à son destin exceptionnel mais aussi à une forme élaborée qui, tout en demeurant proche de la langue populaire, aborde une thématique variée « en harmonie à la fois avec l'époque tourmentée de la révolution et avec l'éternité », comme l'écrivit le poéticien russe Boris Eichenbaum. C'est dans cette optique que le présent choix - le plus vaste à ce jour en français - a été établi, en même temps que le traducteur, fidèle au principe de l'« équivalence fonctionnelle », s'est efforcé de restituer au mieux la forme de l'original.
Présentation de l'éditeur