Avec ce recueil d'une quarantaine d'essais écrits durant ces vingt-cinq dernières années, Susan Sontag déploie une fois encore l'extrême variété de ses intérêts, de ses goûts et de ses engagements, qui font d'elle une des grandes humanistes de notre époque.
Qu'il s'agisse de littérature, de cinéma, de peinture, de photographie ou de danse, l'intelligence pénétrante et souvent provocatrice de ses analyses est une invitation constante à partager ses passions.
Dans la dernière partie du recueil, où elle développe ses conceptions du rôle de l'écrivain et de l'intellectuel dans notre univers troublé, Susan Sontag tire des leçons du passé les grands enjeux de ce siècle encore tout neuf.
Présentation de l'éditeur
Z, - une petite ville touristique sur la côte en Catalogne-, l'été, la fournaise, des personnages touchants et grotesques, des amours impossibles, des détournements de fonds, des ambitions politiques qui sombrent, des ruines qui abritent des secrets, un crime : voilà le décor que plante Roberto Bolaño pour ce roman presque noir, éclairé par son humour mélancolique et cruel.
Trois personnages prennent la parole à tour de rôle : un écrivain chilien désabusé, un poète mexicain sans permis de séjour, veilleur de nuit dans un camping, et un fonctionnaire municipal, prêt à tout pour sa bien-aimée.
Ils évoquent les femmes qu'ils aiment, les illusions qu'ils nourrissent et qu'ils perdent, leurs destins différents cependant aimantés tous par la mort.
Leurs récits, leurs confessions, sont comme autant de détours dans un labyrinthe, où ils errent et vivent en aveugles.
Au coeur de ce labyrinthe, le cauchemar architectural du Palacio Benvingut, ses occupants illégaux, et la piste de glace, clandestine.
Présentation de l'éditeur
« Faisons un bébé, dit Teddy.
Tout de suite, tu veux dire ?
On pourrait s'entraîner, se mettre en forme.?
Jane Louise succomba intérieurement. Qu'il était donc étrange d'avoir un mari, cette personne qui faisait presque partie des meubles, comme un coussin ou une lampe, qui vous transformait d'une entité unique en une unité, dont la respiration la nuit était aussi rassurante qu'une pendule, à qui on pouvait, lors d'une soirée, ne prêter presque aucune attention, et qui pouvait en un instant, en un seul regard, se transformer en ce qu'était vraiment un mari : un partenaire sexuel. »
Jane Louise, 40 ans, issue d'une famille juive quelque peu nomade, vient d'épouser Teddy, membre d'une grande famille de la Nouvelle-Angleterre. Mais un mariage heureux, un mari charmant et un travail créatif ne mettent pas à l'abri des questions existentielles. Et quand, côté familles, Teddy et Jane Louise frôlent le désastre, il y a Dieu merci les amis.
Présentation de l'éditeur
Trois soeurs d'une quarantaine d'années quittent la Flandre pour se rendre en Espagne, dans le petit port où, enfants, elles venaient en vacances : Nora, la benjamine, l'actrice, la séductrice ; Judith, l'aînée, la femme d'affaires aux activités mystérieuses ; et Hélène, vendeuse de parfumerie apparemment conventionnelle et sans histoires.
Ensemble, elles vont retrouver leur tante, une femme solitaire mise au ban de la famille depuis bien longtemps et qui s'est installée dans un lieu chargé de symboles, une bâtisse où la municipalité enfermait les filles-mères à l'époque de Franco.
Au fil des kilomètres et des souvenirs égrenés dans le cadre de cette intimité illusoire, le passé évoqué met au jour les strates de moins en moins avouables de la personnalité des trois soeurs.
La famille est toujours lieu de drames. Et le temps du voyage suffit pour que la mécanique sociale se dérègle, que les apparences se fissurent et qu'affleurent la violence, la folie ordinaire.
Ce récit d'allure nonchalante, courant au fil de la plume ou paressant au rythme de la conversation, évoquant tour à tour la souriante mélancolie de Tchekhov ou l'âpreté d'Ibsen, offre une image parfaite de l'univers de Kristien Hemmerechts : un monde où la mer bleue cache d'inquiétants abîmes, où rien n'est 'innocent'.
Présentation de l'éditeur
J'ai écrit huit romans mais je ne peux m'empêcher d'écrire des nouvelles. Quelque chose dans la forme brève me séduit et m'attire inlassablement.» Tels sont les propos de William Boyd dont le présent recueil est la démonstration éclatante.
Ces histoires tour à tour drôles, absurdes, poignantes, comme les vies de leurs personnages animés du désespoir tranquille et contagieux propre aux anti-héros boydiens, nous promènent à travers le temps et l'espace.
Que ce soit la rencontre fortuite d'un homme et d'une femme sur une plage de Nouvelle-Angleterre, les derniers jours d'un jeune soldat blessé après le débarquement en Normandie, les affres d'un gentilhomme russe contemporain de Tchekhov, l'intérêt principal de l'auteur réside, au-delà des styles et modes de narration divers, dans son exploration de la condition humaine et d'existences dominées par la quête ou le manque d'amour.
Présentation de l'éditeur
Tzippy Goldman devrait être mariée depuis longtemps. Lorsqu'on a vingt-deux ans et qu'on vit dans la communauté juive ultra-orthodoxe de Brooklyn, il est déjà presque trop tard. C'est ce que pense sa mère, qui passe son temps à lui organiser des rendez-vous. Tant de sollicitations poussent Tzippy à partir étudier un an en Israël, dans l'espoir d'y trouver la liberté dont elle rêve. Les Miller, des «orthodoxes modernes», ne reconnaissent plus leur fils Bryan après ses deux années passées dans une yeshiva en Israël. Bryan - ou plutôt Baruch -, est devenu un religieux fervent et désapprouve leur mode de vie, trop laxiste. Il refuse d'entrer à l'université et décide de se consacrer au Talmud. À Jérusalem, Tzippy rencontre Baruch. Ils tombent amoureux, décident de se marier. De retour chez eux, ils apprennent bien vite que face à la réalité du monde extérieur ils doivent inventer le leur. Ils y parviendront, à condition que leurs familles envahissantes relâchent leur emprise. Car, plus encore que des coutumes religieuses, c'est des lubies de leurs parents qu'ils doivent se méfier.
Présentation de l'éditeur
Las des abstractions, assoiffé de faits, de réalité, le doctorant en théorie littéraire postmoderne Phineas G. Nanson décide d'abandonner sa thèse pour rédiger la biographie d'un... biographe, l'énigmatique Scholes Destry-Scholes.
Mais les méandres d'une vie ne se laissent pas aisément cerner : Phineas a beau chercher, son sujet se dérobe sous son regard. Les faits ne lui apportent pas la satisfaction tant espérée : l'existence se résumerait-elle à des bribes de réel entourées de néant ? Quel sens peuvent bien avoir une boîte de billes, des manuscrits sans queue ni tête, des ossements et des photographies ?
Les mystères s'accumulent sans trouver de solution. Pourtant, à force de traquer les maigres témoignages sur Scholes Destry-Scholes, Phineas fait d'intéressantes rencontres. Il n'est pas le seul à s'efforcer de reconstituer la réalité à partir de fragments épars. Parmi les taxonomistes, les écologistes et même les agents de voyage qui croiseront sa route, trouvera-t-il son Ariane ? Parviendra-t-il enfin à sortir de son très borgésien labyrinthe ?
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Hiraka, une jeune dramaturge japonaise d'origine coréenne, est invitée en Corée pour présenter l'une de ses pièces en cours d'adaptation. L'opportunité est exceptionnelle pour une artiste appartenant à cette minorité et - non sans appréhension -, Hiraka accepte cette proposition. A Séoul, elle est accueillie par Rifa, une étudiante dont la singularité la touche immédiatement, mais cette amitié naissante sera interrompue par un affreux malentendu au sujet de l'exploitation médiatique de la pièce. Pour la première fois de sa vie Hiraka se trouve violemment confrontée à sa double appartenance. Choquée et déçue par ses interlocuteurs professionnels, elle quitte le pays.
De retour à Tokyo, la jeune femme retrouve les difficultés inhérentes à l'instabilité de la sa famille, à la complexité de ses amours, et c'est dans ce climat d'incertitude et d'intense solitude qu'elle reçoit un appel téléphonique de Rifa lui annoçant son arrivée prochaine au Japon...
Ce livre est un texte poétique fort et chaotique sur l'introspection identitaire, sur la place et la liberté de la femme au Japon, sur celles des minorités dans l'Asie urbaine d'aujourd'hui.
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Nouvelle traduction !
«J'ai possédé une ferme en Afrique, au pied du Ngong. La ligne de l'Équateur passait dans les montagnes, à vingt-cinq milles au Nord.» Ainsi commence Karen Blixen, qui, en dévidant simplement ses souvenirs, est parvenue à écrire le livre le plus dense, le plus nourri, le plus vivant qu'aucun Européen ayant vécu en Afrique ait rapporté sur ce continent.
Une immense chronique africaine, pleine de bonhomie et de poésie, l'évocation d'un monde brûlant, violent, naïf et passionnant.
Descendante d'une famille patricienne du Danemark, la baronne Karen von Blixen-Finecke est née en 1885 près de Copenhague. Elle part en 1914 pour le Kenya afin d'y diriger avec son mari la plantation du café qui lui inspirera son ?uvre célèbre, La ferme africaine et y demeure, dix ans après son divorce, jusqu'en 1931. Elle se retire ensuite dans la demeure familiale de Rungstedlund, où elle se consacre à son ?uvre jusqu'à sa mort en 1962.
L'avenir n'est plus ce qu'il était est publié aux Etats-Unis le 28 avril 1966. Deux jours plus tard, son auteur, Richard Farina, meurt dans un accident de moto. C'est son unique roman, devenu depuis un classique, un livre culte.
Né en 1937 à New York, Richard Farina fait ses études dans la prestigieuse université de Cornell, où il se lie avec Thomas Pynchon. Il exerce divers petits boulots, vit au coeur d'un réseau d'artistes et de porte-parole de la contre-culture, et en 1963, il se marie avec Mimi Baez (la soeur de Joan), à qui est dédié le roman. Au moment où commencent à s'imposer ses amis Joan Baez et Bob Dylan, il est promis à une grande carrière de musicien, poète et romancier.
Le roman met en scène Gnossos Pappadopoulis, héros déjanté et génial, errant sur un campus universitaire où gronde la révolte ; nous sommes en 1958. Pappadopoulis est assoiffé de tout : mescaline, alcool, filles, arts et sciences, prière et vérité. Il est en même temps fasciné par la mort, qu'il taquine tous les jours et qu'il ira chercher jusqu'à Cuba, sous couvert d'une expédition révolutionnaire. Accidenté, rugueux, truffé d'images tour à tour grotesques et sublimes, L'avenir n'est plus ce qu'il était est un bijou noir aux accents fortement autobiographiques. Et derrière l'énergie créatrice et suicidaire du héros se dessine un magnifique portrait, corrosif et drôle : celui de l'esprit, de la folie et de la liberté des sixties.
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