Comme tous les matins, Ramchand est en retard. Il se hâte dans les rues étroites d'Amritsar, qui le mènent au magasin de saris, au c?ur de la vieille ville. Là, au milieu des cotonnades du Bangladesh et des soieries de Bénarès, Ramchand et les autres employés passent leurs journées à rouler et à dérouler des kilomètres d'étoffe à l'intention des femmes aisées de la ville. Une course offre un jour à Ramchand l'occasion de sortir de la routine. Il découvre alors un autre univers, et se prend à rêver d'une vie meilleure. Armé de deux vieilles grammaires anglaises, il tente de raviver l'espoir nourri dans son enfance. Mais ses efforts, en lui ouvrant de nouvelles perspectives, le confrontent à la cruauté et à l'injustice dont dépend son existence même. Le vendeur de saris dépeint un monde où espoir et violence sont inextricablement mêlés.
Présentation de l'éditeur
Depuis un demi-siècle, J.G. Ballard a publié vingt-cinq livres de fiction. Deux d'entre eux ont été adaptés au cinéma : Empire du Soleil par Steven Spielberg et Crash par David Cronenberg.
Il rassemble aujourd'hui dans Millénaire mode d'emploi le meilleur de ses essais et articles, sur tous les thèmes qui ont nourri son oeuvre : cinéma, art, science, littérature, vies des personnages publics, médias de masse, avenir de la société de consommation.
On a pu dire, à l'occasion de la reparution de son chef-d'oeuvre La Foire aux atrocités, que si Ballard a écrit une littérature d'anticipation - force nous est de la lire à présent comme de la critique sociale.
Comment J.G. Ballard a-t-il déchiffré les mutations de notre temps ? On le comprendra en lisant la somme que composent les quatre-vingt-dix chapitres de ce «mode d'emploi du Millénaire».
Présentation de l'éditeur
Deux amies d'enfance retournent dans la forêt où, petites filles, elles ont cru voir «la chose» ; une jeune femme se transforme peu à peu en pierre et part en Islande avec un mystérieux sculpteur ; une vieille dame, élève d'un atelier d'écriture, réserve bien des surprises à son professeur sur l'utilisation du «matériau brut» ; un homme voit ses nuits hantées par le fantôme de son épouse pourtant bien vivante...
Comme Andersen ou les frères Grimm, A.S. Byatt a compris que les contes de fées sont écrits aussi et surtout pour les adultes. Les nouvelles de ce fascinant recueil sont tour à tour effrayantes, drôles, pétillantes, tristes, et toutes inoubliables.
Présentation de l'éditeur
C'était son congé annuel. Ses deux jours de permission. Il s'était fait couper les cheveux comme d'hab, avait fait nettoyer son blazer comme d'hab. Il était un homme ordonné, avec des désirs et des plaisirs ordonnés. Même si ces plaisirs n'étaient plus aussi intenses qu'ils l'avaient été. Différents, disons. En vieillissant vous ne teniez plus aussi bien l'alcool... Alors vous buviez moins, appréciiez mieux la chose... Et pareil avec Babs - comme il se souvenait de cette première fois avec elle, il y avait déjà tant d'années...
Jacko, vieil officier à la retraite, vient depuis vingt ans à Londres rendre visite à la même prostituée...
Tourgueniev vieillissant rêve au court voyage qu'il va faire avec la jeune Marina Savina dont il est amoureux...
À respectivement quatre-vingt-un et quatre-vingts ans, Stanley et Dorothy se séparent à la stupeur de leur fils...
Chez les Chinois, le citron symbolise la vieillesse et la mort. La table citron étant celle autour de laquelle on vient en parler, tous pourraient donc s'y asseoir. Sinistre ? Pas du tout. Dans les onze nouvelles ciselées qui composent ce livre, Julian Barnes joue sur différents registres, du plus cruel au plus tendre. Il y a du Tchekhov dans ces pages-là - la délicatesse, la retenue - et du Gogol - la dérision, le trait à l'emporte-pièce. Plus un humour inimitable.
Présentation de l'éditeur
Si l'on en croit Casanova, il s'est épris encore adolescent d'une certaine Lucia, au seul et charmant défaut, son très jeune âge. Il s'engage à revenir demander sa main. Mais à son retour, la promise s'est enfuie, sans doute avec un rival. Des années plus tard, en 1758, le grand libertin retrouve l'infidèle, affreusement défigurée, dans une maison close d'Amsterdam.
A ce conte masculin de désillusion et de cynisme, Arthur Japin préfère une version féminine d'aventure et de sacrifice. Sur les traces de la belle Lucia, il nous entraîne dans un périple envoûtant à travers l'Europe des Lumières, des canaux d'Amsterdam à ceux de Venise.
Etre ou apparence, émotion ou raison, Un charmant défaut joue à merveille des puissantes contradictions de l'âme.
Des liaisons aussi dangereuses que galantes.
Présentation de l'éditeur
Pepe Carvalho entraîne son fidèle Biscuter et les voilà, sur le pont d'un ferry, buvant des dry, partis pour le tour du monde. Barcelone verra revenir Pepe, seul, fauché, au bord de la vieillesse, peut-être, mais en accord avec lui-même. Soulagé.
Entre deux, un roman monde, roman bilan, roman mémoire, roman ciné, un jeu de piste pour lecteur déboussolé. Une dernière déclaration d'amour à la fiction.
L'occasion pour un héros pantelant d'arpenter les «terres mythiques de sa mémoire», où l'événement rattrape le désir, par le chemin le plus long : du Bosphore à Bangkok, de l'Australie à l'Argentine. Enfin aborder l'Afrique en tournée de solidarité, l'Europe en clandestin, vers un dénouement inattendu et pétaradant.
Apothéose placée sous un quadruple parrainage: Bouvard et Pécuchet, accrochés à leur pupitre comme à une bouée de sauvetage, Don Quichotte et Sancho Pança, l'un aspirant au bercail, à l'ombre, l'autre reparti pour un rêve qui est la vie.
Manuel Vâzquez Montalbân est mort en octobre 2003 avant la publication posthume de Milenio Carvalho qui clôt ainsi malheureusement le cycle des aventures de Pepe Carvalho.
Présentation de l'éditeur
Vol plané au ralenti après le choc initial et retombée brutale sur le bitume d'un carrefour d'Adélaïde: mis à bas de son vélo par un jeune chauffard puis amputé d'une jambe, le sexagénaire Paul Rayment reprend connaissance d'un moi diminué sur son lit d'hôpital. Il refuse l'équilibre factice d'une prothèse, s'empêtre dans ses béquilles. Il lui faut désormais une auxiliaire de vie pour veiller au ménage et soigner le moignon.
Marijana Jokié, l'immigrée croate, s'acquitte au mieux de sa tâche, mais ranime, à son corps défendant, le c?ur en souffrance de Paul Rayment. Il va jusqu'à offrir de prendre tous les Jokié sous son aile. À la réalité inerte d'un membre artificiel, Paul substitue la chimère d'une famille fantôme qui prolongerait son monde rétréci.
C'est alors qu'Elizabeth Costello frappe à sa porte. Prompt à le rappeler à l'ordre, ce double féminin bavard, intempestif et omniprésent s'acharne sans relâche à élaborer une fiction d'un homme amoindri et indûment épris qui aborde la vieillesse.
La vie passée du jeune garçon transplanté d'Europe en Australie et le progrès difficile vers l'âge d'homme, entre deux langues et deux cultures, font place, dans la dignité précairement conservée et avec un humour résigné, à un questionnement sur le crépuscule qui nous attend.
Présentation de l'éditeur
'Ishiguro est un maître d'une classe à part' The Independent
Jadis, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham : une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaients protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelle raison les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d'une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.
Présentation de l'éditeur
J'ai lu, une première fois, les nouvelles de Katherine Mansfield quand j'avais une vingtaine d'années, régulièrement désarçonnée par l'étrangeté des textes. Une gamine cachait sa robe déchirée derrière une armoire, une femme mariée avait des éblouissements en regardant un poirier. Au pire, un type assassinait une mouche. Katherine Mansfield découpait le réel en lamelles presque transparentes, et elle déployait pour cela des trésors de délicatesse et de cruauté. Mais qu'est-ce qu'elle racontait, au juste ? Je me dis que Katherine Mansfield a quelque chose de la physicienne, découvrant dans son labo les mouvements de l'âme qui oscillent éternellement du désespoir à la joie, équilibrent le monde, et font la matière de l'expérience. Rien d'étonnant à ce que j'aie échoué, toutes ces années, à mémoriser la trame des récits, les événements, les personnages. Rien d'étonnant à ce que j'aie gardé au fond de moi tout le reste, les arbres, les fleurs, la tristesse, l'éveil.
Présentation de l'éditeur
Un recueil de nouvelles qui, en 1986, a marqué aux États-Unis l'avènement d'un nouvel art de raconter... sollicitant avec un minimum d'effets l'inquiétante étrangeté du quotidien.
Jouant sur plusieurs registres, depuis la nouvelle qui prend son temps jusqu'au récit brévissime affûté comme un couperet, Lydia Davis nous rappelle, d'une histoire à l'autre, que la vie n'est jamais loin d'être un malentendu, que nous nous en sortons souvent en jouant sur les mots, mais que les mots en question, qui nous permettent de si bien maquiller le réel, ont l'art de nous rattraper au collet pour nous remettre, tôt ou tard, le nez juste au-dessus de ce que nous aurions tant souhaité ne pas voir - ou ne pas savoir...
Impressions de la critique américaine à la sortie du livre :
«L'auteur ne se contente pas d'observer, elle se fait l'archiviste d'émotions inconnues.» The New York Times
«Une artiste immensément douée, qui accède d'emblée à la haute maturité.» San Francisco Chronicle
«Cette vivacité un peu folle, cet humour délectable cachent bien sûr une souffrance... Malgré quoi on ne peut s'empêcher de se régaler.» Washington Post
«Lumineux, concis... et vraiment très fort.» New York Observer
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