Philadelphie, 1965. A l'Institut de neurologie de Darven Park, une jeune chercheuse, Margot Sharpe, rencontre Elihu Hoops, un nouveau patient amnésique. Au cours des trente années qui suivent, ces deux personnes apprennent à se découvrir. Margot tente de débloquer la mémoire figée d'E. H. Elle se trouve tiraillée entre son ambition professionnelle, son désir sexuel et son éthique médicale.
Bas la place y'a personne n'est pas un récit d'enfance comme les autres. Il s'ouvre sur cette phrase : Je suis née sous une petite table. Dès lors le lecteur, saisi par la puissance et la singularité de cette prose légère et envoûtante, s'attache à cette petite fille abandonnée qui a trouvé là un refuge et une façon qui n'appartient qu'à elle d'appréhender le monde. Le lieu où l'on eut les premières alertes de la vie devient nous-mêmes, écrit Dolores Prato.
Pour éviter les pièges de la mémoire, l'auteure décrit avec une précision scrupuleuse et une opiniâtreté généreuse la ville - il s'agit de Treja, dans les Marches -, les objets ou les personnages qui ont habité son enfance.
Non seulement elle nous offre par-là de véritables tableaux d'un monde disparu (l'Italie rurale à la charnière du XIXe et du XXe siècle) qui n'ont rien à envier aux écrits des anthropologues, mais elle donne ainsi à la narration toute son incandescence et sa vérité sensible. Le temps perdu de Dolores Prato est tout à la fois intime et public, et s'il est retrouvé, c'est parce que le parti pris des choses est aussi celui des mots.
Journal intime de l'homme de lettres uruguayen, qui perçoit le monde environnant comme un univers oppressant. Un récit néanmoins non dénué d'humour, teinté d'érotisme et entrecoupé par des exercices calligraphiques destinés à parfaire sa personnalité.
« Les livres de Jaime de Angulo ont été admirés par un grand nombre d'écrivains au fil des ans, y compris Ezra Pound, William Carlos Williams, Marianne Moore, Robert Duncan, Allen Ginsberg et Gary Snyder. Leur valeur littéraire intrinsèque est, indubitablement, une des raisons de cette admiration. Mais c'est dans ce qu'ils reflètent de l'entrelacement de ses activités nombreuses - d'ethnologue et linguiste, de romancier, conteur, essayiste et poète - que nous discernons la véritable singularité de l'auteur. » (présentation de l'éditeur)
Le parcours d'une villageoise sans prénom dans une petite ville de France en zone libre, pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi ses voisins se distinguent Angel Harper et Joseph Lane, patronymes derrière lesquels se cachent Adolf Hitler et Joseph Staline, tantôt décrits comme tristement anodins, tantôt comme des personnalités à part. Un roman inédit de Gertrude Stein.
Hantée par le passé d'un certain Rodinsky, qui vécut dans une chambre abandonnée au-dessus de la synagogue de l'East End, à Londres, la narratrice part en quête d'elle-même.
Connaît-on jamais nos voisins ? Dans cet immeuble de Tel-Aviv, rien n'est moins sûr.
Pris entre désirs inassouvis et questions de principe, les personnages se débattent avec des luttes internes profondes qui semblent toujours les dépasser. Arnon, ancien militaire, bascule dans l'obsession lorsqu'il échoue à comprendre ce qu'il s'est passé entre sa fille de sept ans et son voisin de palier à la retraite. Décidé à percer ce mystère qu'il semble être seul à interroger, il est prêt à tout, même au pire. Pendant ce temps, à l'étage supérieur, Hani, dite « la veuve », s'ennuie de son mari toujours absent. C'est sans doute pour cela qu'elle ne résiste pas longtemps aux charmes de son beau-frère, un escroc recherché par la police. Au troisième et dernier étage vit Déborah, une juge à la retraite. Isolée depuis la mort de son mari, elle repense à son fils à qui elle ne parle plus depuis plusieurs années. Dans un sursaut, elle décide de sortir de son appartement et de se mêler aux mouvements de protestation qui parcourent la ville.
Si Robert Capa est universellement connu, Gerda Taro, sa compagne - qui connut une fin tragique à vingt-six ans, lors d'un reportage sur la guerre d'Espagne -, l'est beaucoup moins. Celle qui s'appelait en réalité Gerta Pohorylle avait fréquenté, à Leipzig, les milieux de gauche ; arrêtée en 1933 pour ses activités antinazies, elle s'exile à Paris où elle retrouve d'autres jeunes gens « étrangers » qui, comme elle, doivent lutter pour se faire une place, dans un climat d'antisémitisme de plus en plus oppressant. C'est aussi à Paris qu'elle rencontre André Friedmann pour lequel elle inventera le nom de Robert Capa, devenant elle-même Gerda Taro : une photographe à part entière, révélée, ces dernières années, par la découverte de la fameuse « valise mexicaine ».
C'est la fin des gardes-frontière et des contrôles de passeports, un immense espoir pour un pays minuscule : le 21 décembre 2007, à minuit, la Lituanie intègre enfin l'espace Schengen. Comme beaucoup de leurs compatriotes, trois couples se lancent dans la grande aventure européenne. Ingrida et Klaudijus tenteront leur chance à Londres. Barbora et Andrius à Paris. Et si Renata et Vitas restent dans leur petite ferme à Anyk(...)(...)iai, eux aussi espèrent voir souffler jusqu'à l'Est le vent du changement. Mais l'Europe peut-elle tenir ses promesses de liberté et d'union ? Estampillés étrangers, bousculés par des habitudes et des langues nouvelles, ces jeunes Lituaniens verront l'eldorado s'éloigner de jour en jour. Kukutis, un vieux sage qui traverse l'Europe à pied, le sait bien, lui : « Peu importe la ville où l'on veut atterrir, c'est le voyage lui-même qui est la vie. »
Dans ce roman tour à tour drôle, tendre et mélancolique, Kourkov donne un visage à tous les désenchantés du rêve européen. (présentation de l'éditeur)
1911. Oskar Johansson a 23 ans. Dynamiteur, il participe au percement d'un tunnel ferroviaire et manipule des explosifs pour fragmenter la roche. Mutilé à la suite d'un grave accident du travail, il reprendra pourtant son ancien métier, se mariera, aura trois enfants, adhérera aux idéaux socialistes puis communistes. Au soir de sa vie, il partagera son temps entre la ville et un cabanon de fortune sur une île aux confins de l'archipel suédois.
Un mystérieux narrateur recueille la parole de cet homme de peu de mots, qui aura vécu en lisière de la grande histoire, à laquelle il aura pourtant contribué, à sa manière humble et digne.