Nouvelle traduction de la parodie des Contes d'Ise, un classique de la littérature japonaise du Xe siècle, pastichés au XVIIe siècle par un auteur anonyme. Le personnage principal, Ariwara no Narihira (825-880), poète séducteur, est ici remplacé par des personnages grotesques. Cette traduction française permet d'approcher l'art japonais de jouer sur les mots.
Compilation de chroniques sur Paris publiées dans The New Yorker. A travers ses souvenirs de lecture, l'évocation de lieux visités ou encore de rencontres, le poète réenchante la vision de la capitale française tout en s'interrogeant sur ses liens amicaux et familiaux avec la ville, sur la nature de la poésie et sur son rapport à la solitude.
Une présentation de l'envers du rêve américain, dans le Lower East Side de Manhattan, en 1900. Dans les taudis, des immigrés juifs, irlandais ou italiens s'entassent et se tuent à la tâche, tandis que les enfants grandissent dans la rue, entre prostituées, gangsters, vendeurs ambulants et travailleurs exploités. D'après les souvenirs d'enfance de l'auteur.
Dans les histoires de Joanna Walsh, les femmes observent leur vie avec la lucidité réjouissante de ceux qui voient dans la trivialité la matière inépuisable de récits édifiants. Elles dissèquent méticuleusement tout ensemble le quotidien et leur intimité, sans négliger d'épingler au passage le ridicule d'une mère, d'un amant ou d'un voisin de table. S'éprouvant le plus souvent comme des étrangères ou des êtres déplacés, elles n'en parviennent pas moins, de nouvelle en nouvelle, à fabriquer l'étoffe d'une existence. « J'ai replié ma vie sur elle-même, sept fois », dit une de ces femmes. « J'ai été surprise qu'elle soit si volumineuse. » Et c'est la même surprise que procure la lecture de ces textes comme repliés sur eux-mêmes. Leur écriture, volontiers répétitive, qui dit le ressasse- ment et la rumination, creuse aussi patiemment son sillon et fait entendre une voix tout à fait insolite.
Sont ici réunies trois grandes figures de la littérature irlandaise du XXe siècle. Tout le monde ne connaît pas l’anecdote, restée célèbre, dont le poète Padraig Colum se servit pour clôturer sa préface à l’édition américaine des Contes d’un rêveur : « Dans le comté de Meath, au temps jadis, il y avait deux grands barons voleurs sur la route de Drogheda : Dunsany et Fingall. Et si vous échappiez aux mains de Fingall, vous tombiez inévitablement dans celles de Dunsany. »
Le grand baron avait du nez, et même du flair – on comprendra pourquoi en lisant le texte ici traduit – c’est lui qui dénicha – et même déterra – Mary Lavin avec la sûreté d’un épagneul déterrant un os exceptionnel, et préfaça son premier livre de nouvelles. Car les Irlandais, qui ont le génie des Pâques sanglantes, ont aussi celui des nouvelles, ces « romans rapides » selon l’heureuse expression de Natacha Michel. « Une histoire courte, nous dit Sean O’Faolain, si elle est réussie, est comme un cerf-volant d’enfant, une petite merveille, un moment lumineux. » (présentation de l'éditeur)
Le docteur Battista vit seul avec ses deux filles depuis le décès de leur mère. Kate, l'aînée, s'occupe de l'intendance de la maison. Lorsqu'il apprend que le visa de Piotr, son brillant assistant, arrive bientôt à expiration, le chercheur tente de convaincre Kate d'épouser ce dernier.
Le narrateur attend une commande dans un coffee house de Bangalore. L'ambiance est à la quiétude, en apparence. Pourtant, l'homme est inquiet. Une parabole sur les affres de la richesse et la dégradation morale qui l'accompagne, avec en toile de fond une Inde tiraillée entre tradition et modernité.
48 nouvelles qui mêlent ordinaire et extraordinaire, humour et satire. Crimes, disparitions, énigmes, mystères, enquêtes, ces récits en forme de paraboles dissèquent la vérité et jouent avec la capacité à juger.
Dante C. de la Estrella, juriste et industriel du bâtiment, raconte, l'alcool aidant, un voyage de jeunesse en Turquie avec de riches Mexicains, Rodrigo Vives et sa soeur Ramona, alors qu'il étudiait le droit à Rome. Les Vives, qui lui reprochent sans cesse son peu de fortune, lui présentent Marietta Karapetiz, veuve d'un anthropologue spécialiste de rituels scatologiques mexicains.
Ce volume parcourt cinquante années de l'histoire américaine, de l'avant-guerre aux années 1980, au sein de la communauté juive de Newark, une banlieue new-yorkaise. Une histoire parfois reconsidérée que le romancier se réapproprie sans souci de chronologie : l'Amérique de Philip Roth. Partant du mouvement de la contre-culture des années 1960 en lutte contre la guerre du Viêtnam (Pastorale américaine), il revient sur la guerre froide et la croisade anticommuniste des années 1950 (J'ai épousé un communiste), passe par le politiquement correct des années 1970-1980 (La tache), et se «projette» dans d'hypothétiques années 1940 (Le complot contre l'Amérique), où le fascisme et l'antisémitisme gagnent les États-Unis. En contrepoint d'une sévère critique de la société américaine, Philip Roth tisse une fine analyse des mécanismes de l'homme pris au piège de l'imprévisible. Confrontés à de grands bouleversements, des destins se brisent soudain sous l'effondrement des illusions, des secrets, des certitudes sur lesquels reposaient des vies idéales, prototypes du rêve américain.