Don, intérêt et désintéressement . Bourdieu, Mauss, Platon et quelques autres

Don, intérêt et désintéressement . Bourdieu, Mauss, Platon et quelques autres
Caill Alain
Ed. La Découverte/Recherches/MAUSS

Nouvelle édition augmentée

S'il valait, je crois, la peine de rééditer le présent livre, épuisé depuis plusieurs années, c'est parce que les articles qu'il rassemble et notamment les trois textes principaux - la critique de Pierre Bourdieu, la relecture de La République de Platon et la réflexion sur le don, l'intérêt et le désintéressement (et sur Derrida...) - correspondent à des moments charnières dans la réflexion du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales). Avant l'explicitation d'un 'paradigme du don' (ici esquissé), qui aura été le travail principal des dix dernières années de La Revue du MAUSS, il fallait s'expliquer en profondeur sur ce qui fait problème dans l''axiomatique de l'intérêt' et dans l'utilitarisme ou, à l'inverse, dans l'an-utilitarisme d'un Jacques Derrida. C'est que la recherche d'un don absolument pur et désintéressé est aussi illusoire et démobilisatrice, pour la pensée comme pour l'action, que la réduction de toute action aux calculs intéressés qui sont censés l'inspirer. Ce n'est qu'une fois clairement prémuni des séductions de ces deux frères ennemis qu'il est possible de commencer à avancer pour de bon. A.C.

L'utérus artificiel

L'utérus artificiel
Atlan Henri
Ed. Seuil/Librairie du XXIe siècle

Après la pilule contraceptive, l'insémination artificielle, la fécondation in vitro, une prochaine étape sera l'utérus artificiel. Sans doute cette technique aura-t-elle d'abord des fonctions thérapeutiques, remplaçant les incubateurs actuels pour maintenir en vie les grands prématurés. Mais personne n'est dupe. Les techniques de procréation, initialement développées avec des finalités médicales de traitement de la stérilité ou d'avortements à répétition, débordent inévitablement ces indications strictement thérapeutiques. Comme les inséminations artificielles et les fécondations in vitro, les utérus artificiels seront utilisés pour des « désirs d'enfant » que la procréation naturelle, non médicalisée, ne permet pas de satisfaire
Tout en exposant les conditions de réalisation de l'utérus artificiel, Henri Atlan prend la mesure des retombées sociales et culturelles, économiques, politiques, religieuses, voire métaphysiques, de cette nouvelle technique.
Outre la dissociation entre sexualité et procréation,
c'est une asymétrie immémoriale qui disparaîtra dès lors que les hommes et les femmes seront égaux devant les contraintes qu'impose la reproduction de l'espèce.
De quoi seront faits demain les genres masculin et féminin ? Continuant et achevant peut-être une évolution déjà commencée, la procréation sera de plus en plus médicalisée tandis que, paradoxalement, la parenté sera de plus en plus sociale, de moins en moins biologique.
Mais rien n'est définitivement joué. Impossible de prédire comment l'UA façonnera l'avenir des sociétés humaines. Et si les mythes et la fiction peuvent ici éclairer la technique, le « meilleur des mondes » n'est pas assuré.
Présentation de l'éditeur

Logique d'un monde en ruine

Logique d'un monde en ruine
Broch Hermann
Ed. L'éclat/Philosophie imaginaire

Hermann Broch (1886-1951) figure certainement, avec Proust, Musil et Joyce, au panthéon des grands 'inventeurs de roman' du vingtième siècle. Mais le public francophone sait peu qu'il se consacra également à l'écriture d'une importante oeuvre philosophique, sans jamais vouloir parvenir à lui donner une forme définitive.
Les six essais, publiés ici pour la première fois en français, ont été écrits enter 1931 et 1946 et rendent compte de sa 'théorie de la connaissance', fondée sur une conception très personnelle du concept de valeur.
Portant sur des sujets apparemment divers, comme la musique, la poésie ou la psychanalyse, ces essais concernent une seule et même question : comment la raison peut-elle permettre de saisir ce qui, dans toute activité humaine, dépasse le champ de la raison ? Ainsi l'oeuvre de Broch, centrée sur ce 'paradoxe de l'irrationnalité', constitue, à sa manière, et tout aussi singulièrement que celle de Musil, un versant non négligeable de ce qui deviendra un courant important de la philosophie contemporaine.
Présentation de l'éditeur

Un homme de parole

Un homme de parole
Parain Brice
Ed. Gallimard/Cahiers de la NRF

Trente-cinq ans après le numéro d'hommage que lui consacrait à sa mort La Nouvelle Revue française, cet ouvrage rassemble une matière inédite sur le philosophe, écrivain et éditeur Brice Parain (1897-1971). Il s'agit, d'une part, de textes et témoignages prononcés lors d'une Journée d'études en juin 2002 organisée par la Bibliothèque nationale de France, détentrice de ses archives personnelles. On y a joint, d'autre part, un ensemble de documents (correspondance, articles de presse, textes de l'auteur) éclairant d'un nouveau jour le parcours singulier d'une des grandes figures intellectuelles françaises du siècle dernier. Les analyses des historiens se mêlent ici, documents et archives à l'appui, aux travaux des philosophes et des critiques pour porter un regard plus renseigné sur ses multiples interventions dans la vie intellectuelle, littéraire et politique du pays : son rapport au communisme et aux communistes français, son rôle exact dans l'histoire éditoriale de la NRF, son dialogue avec les nouvelles figures dominantes de la vie intellectuelle de l'après-guerre (son célèbre affrontement avec Jean-Paul Sartre est l'épisode le plus souvent cité ; mais il y en aura d'autres)... Et voilà bien sûr que, par d'autres voies, on interroge à nouveau, en s'efforçant de la saisir sous tous ses aspects et variations et dans sa grande profondeur, ce qui demeure la grande question de sa vie : qu'est-ce qu'un langage à la mesure et au service de l'homme ?

Homme de courage et de coeur autant qu'homme de lettres, Parain tire sans doute son opiniâtreté d'une enfance paysanne où l'on ne se payait pas de mots. Les témoignages abondent pour dépeindre la gentillesse, l'ouverture d'esprit, l'obstination aussi du «philosophe-paysan» qui n'a jamais rien oublié de la campagne de son enfance. Ni de la Russie, d'ailleurs, qu'il connaissait intimement et dont il contribua à faire connaître les grands auteurs passés et contemporains en menant une politique active de publications et de traductions - des grandes traductions données par la «Pléiade» au Docteur Jivago de Boris Pasternak. Un Français à l'âme slave, donc. Et une personnalité très attachante.
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La médiation de l'expérience

La médiation de l'expérience
Kokoszka Valérie
Ed. Cerf/Passages

Sur l'incarnation de la liberté dans l'idéalisme transcendantal

La pensée contemporaine revendique l'héritage théorique de la philosophie transcendantale, c'est-à-dire, pour l'essentiel, la théorie de la connaissance et la théorie du jugement. En revanche, nul ne reprend sans précaution la philosophie transcendantale pratique, suspectée selon les uns de s'être fourvoyée dans un formalisme sans âme et, selon les autres, de s'être égarée dans d'obscures spéculations. Curieux destin de l'idéalisme transcendantal que celui révélé par l'hiatus entre sa réussite théorique et sa défaite pratique. Car enfin, la philosophie transcendantale voue à la liberté une passion véritable, qui explique notamment la place centrale du concept dans tous les systèmes idéalistes, et l'affirmation sans cesse répétée de la primauté de la raison pratique sur la raison théorique. C'est ce pourquoi le projet de la philosophie transcendantale ne consiste pas à conquérir une nouvelle idée de la liberté, âprement gagnée contre le dogmatisme, mais à réfléchir sur les conditions de la réalisation concrète de la liberté dans le monde.

L'étude présentée ici a une double visée historique et systématique. Sur le plan historique, il s'agit de retracer les aventures de la liberté dans le champ, toujours ouvert, de la philosophie transcendantale, en examinant comme autant de sommets de la pensée pratique ces auteurs de génie que sont Kant, Fichte, Schelling et Husserl. Parallèlement à l'examen chronologique, dont la vertu immédiate est d'offrir une vision vivante des thèses qui s'affrontent, se repoussent ou se synthétisent, l'ouvrage propose également une lecture originale du débat idéaliste sur la liberté. C'est que la pensée transcendantale se divise entre deux conceptions singulièrement différentes de la liberté. La première, promue par Kant et, dans une certaine mesure, par le jeune Schelling, s'appuie méthodiquement sur le jugement réfléchissant et fait de la réalisation de la liberté une espérance dans un règne des fins. La seconde, soutenue par Fichte et, en un sens, par le dernier Husserl, se fonde méthodiquement sur une rationalité immanente de l'agir et voit, dans l'incarnation concrète de la liberté dans le monde historique, la manifestation de la créativité de la vie. Mais cette fracture n'est-elle pas ce dont hérite finalement la pensée contemporaine, tiraillée entre l'espérance d'une communication sans contrainte et l'éthique des formes de vie?
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Rue Descartes 49/juin 2005 - Dernières nouvelles du capital

Rue Descartes 49/juin 2005 - Dernières nouvelles du capital
revue
Ed. Puf

SOMMAIRE

HORIZONS Jérôme Maucourant & Frédéric Neyrat
CORPUS Frédéric Neyrat : Heidegger et l'ontologie de la consommation Jérôme Marcourant Le capital comme volonté et comme représentation Alain Guéry L'empire du Capital François Roussel 'La vie n'est pas une marchandise' Yann Moulier-Boutang Economie politique des multitudes
PAROLE Jean Baudrillard Entretien sur la dualité des mondes
PERIPHERIES Emmanuel Renault L'idéologie comme description Jon Solomon Traduction métaphysicoloniale et sciences humaines Michel Henochsberg Oublier le capital Brian Holmes L'utopie codée du Makrolab Thierry Marin Capristal et capvital Fikret Adaman La planification participative contre leGrand Marché
REPLIQUES François Noudelmann Dernières nouvelles du communisme
Nouveaux Correspondants du Collège

L'expulsion de la bête triomphante

L'expulsion de la bête triomphante
Bruno Giordano
Ed. Michel de Maule

Après avoir démontré la nécessité d'un univers infini, peuplé de mondes innombrables, Giordano Bruno tire les conséquences de cette vision décentrée : en 'expulsant' du ciel la symbolisation traditionnelle des constellations comme en lui opposant une autre hiérarchisation des valeurs, fondée cette fois sur une philosophie nouvelle, il poursuit donc sa critique du dogmatisme et, du même coup, va metter en relief sa condamnation de la théologie judéo-chrétienne.
Il ouvre ainsi la voie à une politique de l'action où le philosophe, dévoué tel qu'il doit être au critère primordial de la vérité, devient l'unique rempart contre l'obscurantisme de confessions abâtardies (calviniste, luthérienne et catholique, elles l'excommunieront invariablement), ainsi que le seul garant d'une connaissance et d'une liberté réorientées. Mission, d'ailleurs, à laquelle Giordano Bruno n'admettra jamais de déroger, comme en témoigne sa fin tragique le 17 février 1600 sur le bûcher de l'Inquisition...
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Heidegger et la question de l'humanisme

Heidegger et la question de l'humanisme
Pinchard (dir.) Bruno
Ed. PUF/Thémis Philosophie

Le débat qui partage les partisans et les détracteurs de l'humanisme n'est pas seulement dicté par l'ampleur des événements planétaires. La question de l'humanisme est d'abord l'héritière de toute l'histoire de la pensée. Qu'il ait cependant appartenu à Martin Heidegger, à peine arraché à un temps d'inhumanité radicale, de transformer, dans sa fameuse Lettre sur l'humanisme de 1947, le simple recours aux 'valeurs' de l'humanisme en l'affaire par excellence de la pensée, constitue une énigme sur laquelle il valait la peine de s'arrêter.
Depuis lors, le débat sur l'humanisme a occupé la pensée française à travers les contributions majeures de Sartre, Lévi-Strauss, Lacan, Althusser, Foucault ou, récemment encore, hors de France, de Sloterdijk. Des philosophes appartenant à plusieurs générations ont voulu proposer une nouvelle lecture de la lettre fondatrice de Heidegger. On trouvera dans cet ouvrage toutes les facettes du dossier, les circonstances de la publication de la lettre, sa réception européenne jusqu'à nos jours, le débat avec la pensée de la Renaissance qu'elle implique, ainsi que les différentes voies pour dialoguer avec un texte aussi ambigu que les événements auxquels il se mesure.
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Pour en finir avec l'homophobie

Pour en finir avec l'homophobie
Picquart Julien
Ed. Léo Scheer/Documents

L'homophobie, comme le racisme, est une violence sociale commune. En tant que telle, elle doit être interrogée, analysée dans ses différentes formes. C'est ce qu'entreprend Julien Picquart avec ce manifeste aux accents de pamphlet. Conciliant liberté et simplicité de ton avec une grande précision de l'information, ce livre permet d'aborder avec justesse la complexité de cette question de société actuellement en débat public, et d'en mesurer les impacts personnels, sociaux, politiques, institutionnels.
Loin de brandir un étendard contre d'autres, Julien Picquart démontre à quel point la question de l'homophobie met en jeu les fondements mêmes de notre société, à quel point donc il est essentiel de s'interroger sur cette idéologie inscrite dans nos lois et nos moeurs.
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Islamicités

Islamicités
Dahklia Jocelyne
Ed. Puf/Sociologie d'aujourd'hui

Le débat civique se construit et se bloque en France autour d'une image globale de l'islam comme religion et comme culture, il se radicalise de manière inquiétante, malgré les tentatives de 'réhabilitation' de l'image de l'islam dans l'opinion. Face à ces échecs, cet essai tente de redéfinir les termes du débat en renonçant à toute apologie culturelle. Ce n'est qu'à la condition d'une 'reconnaissance à l'identique', d'une 'transposition' et pas seulement d'une 'intégration' au paysage politique français et européen qu'une 'visibilité' plus sereine de l'islam dans la cité pourra être envisagée.
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