L'économie au service des gens

L'économie au service des gens
Yves de Wasseige & Françis de Walque
Ed. Couleur livres

« La mondialisation du capital financier est en train de mettre les peuples en état d'insécurité généralisée. » Cet éditorial d'Ignacio Ramonet, dans le Monde Diplomatique de décembre 1997, a constitué le point de départ du mouvement altermondialiste ATTAC - Association pour une Taxation sur les Transactions financières pour l'Aide aux Citoyens.

Le fondement de la crise tient au capitalisme néolibéral et à sa poursuite du profit et de la rentabilité financière immédiate. On sait combien les idées et théories des économistes ont une influence considérable sur la pensée dominante et sur les politiques économiques.

Comprendre ces questions est un chantier politique majeur pour peser sur les changements indispensables. Il ne suffira pas de quelques réformes financières ou bancaires, il faudra passer, sans doute par étapes, à un autre système économique.

Seuls la « société civile », les citoyens eux-mêmes et les organisations et associations qu'ils ont créées peuvent être les porteurs de ces transformations fondamentales.

La montée des incertitudes. Travail Protections Statut de l'individu

La montée des incertitudes. Travail Protections Statut de l'individu
Castel Robert
Ed. Seuil/La couleur des idées

Les mutations du travail ont des effets sociaux et anthropologiques très profonds. Elles bouleversent l'identité des individus et fragilisent la cohésion sociale. Comment doit se redéployer, dans ces conditions, l'État social ? Réformes libérales ou réformes de gauche ?

Comme toujours, dans ses analyses de la question sociale, l'auteur croise les regards et les interrogations. Il montre les conséquences diverses et multiples des transformations du travail, à la fois pour la vie des individus menacés de désaffiliation et pour la vie collective, la reconfiguration des rapports de classe, l'effritement de la propriété sociale. Partout naît et se renforce une insécurité sociale aux visages multiples, parfois contradictoires. Il faut donc repenser la protection sociale dans une «société des individus», ce qui contraint l'État à redéfinir son rôle et le droit du travail à redéfinir ses principes. Autrement dit, forcément intervient le politique. Mais dans quel sens ? Et d'abord, pourquoi choisir encore l'«État social» ?

Le parcours proposé par Robert Castel allie, comme toujours, limpidité et acuité du regard. Il s'apparente à un véritable «traité du social», repensé et actualisé pour répondre aux défis posés par la crise du travail et celle de l'État social qui en est la conséquence, dans une société de plus en plus individualisée.

Le site de l'étranger. La situation psychanalytique

Le site de l'étranger. La situation psychanalytique
Fédida Pierre
Ed. PUF

Les mutations du travail ont des effets sociaux et anthropologiques très profonds. Elles bouleversent l'identité des individus et fragilisent la cohésion sociale. Comment doit se redéployer, dans ces conditions, l'État social ? Réformes libérales ou réformes de gauche ?

Comme toujours, dans ses analyses de la question sociale, l'auteur croise les regards et les interrogations. Il montre les conséquences diverses et multiples des transformations du travail, à la fois pour la vie des individus menacés de désaffiliation et pour la vie collective, la reconfiguration des rapports de classe, l'effritement de la propriété sociale. Partout naît et se renforce une insécurité sociale aux visages multiples, parfois contradictoires. Il faut donc repenser la protection sociale dans une «société des individus», ce qui contraint l'État à redéfinir son rôle et le droit du travail à redéfinir ses principes. Autrement dit, forcément intervient le politique. Mais dans quel sens ? Et d'abord, pourquoi choisir encore l'«État social» ?

Le parcours proposé par Robert Castel allie, comme toujours, limpidité et acuité du regard. Il s'apparente à un véritable «traité du social», repensé et actualisé pour répondre aux défis posés par la crise du travail et celle de l'État social qui en est la conséquence, dans une société de plus en plus individualisée.

Faut-il juger et punir les malades mentaux criminels ?

Faut-il juger et punir les malades mentaux criminels ?
Collectif
Ed. Erès

Devant la raréfaction des non-lieux psychiatriques et l'augmentation de la population psychiatrique en milieu carcéral, le JFP publiait en 2001 un numéro intitulé «Faut-il juger et punir les malades mentaux criminels ?». Depuis, la situation n'a fait qu'empirer.

Au délabrement continu du dispositif de soins psychiatriques s'est ajoutée l'amplification du virage sécuritaire signant une rupture essentielle dans la tradition du droit qui, de manière intangible, prônait l'irresponsabilité pénale du fou. À la dégradation constante de la doctrine psychiatrique se sont associés les fantasmes hygiénistes ambiants. Cette évolution, qui fait du «fou» non plus un sujet à soigner mais un être asocial à punir et dont il faut se préserver des nuisances, correspond sans aucun doute à une profonde mutation de nos moeurs. Gonflée par quelques faits divers surexposés médiatiquement, la dangerosité semble être devenue le seul critère de «soin». Malgré les statistiques qui montrent qu'un mari jaloux est quarante fois plus dangereux qu'un schizophrène et que celui-ci est plutôt la première victime des violences sociales, tout malade mental se trouve de fait assimilé à un assassin en puissance.

La réédition sous forme d'ouvrage de ce numéro du JFP, épuisé, s'est imposée : le débat n'a malheureusement rien perdu de son actualité et reste un document de référence, chaque auteur ayant pris soin d'enrichir son texte au regard des événements récents.

 

Socrate Jésus Bouddha. Trois maîtres de vie

Socrate Jésus Bouddha. Trois maîtres de vie
Lenoir Frédéric
Ed. Fayard

La crise que nous vivons n'est pas simplement économique et financière, mais aussi philosophique et spirituelle. Elle renvoie à des interrogations universelles : Qu'est ce qui rend l'être humain heureux ? Qu'est-ce qui peut être considéré comme un progrès véritable ? Quelles sont les conditions d'une vie sociale harmonieuse ?

Contre une vision purement matérialiste de l'homme et du monde, Socrate, Jésus et Bouddha sont trois maîtres de vie. Une vie qu'ils n'enferment jamais dans une conception close et dogmatique. Leur parole a traversé les siècles sans prendre une ride, et par-delà leurs divergences, ils s'accordent sur l'essentiel : l'existence humaine est précieuse et chacun, d'où qu'il vienne, est appelé à chercher la vérité, à se connaître dans sa profondeur, à devenir libre, à vivre en paix avec lui-même et avec les autres. Un message humaniste et spirituel, qui répond sans détour à la question essentielle : pourquoi je vis ?

Politique de l'oxymore. Comment ceux qui nous gouvernent nous masquent la réalité du monde

Politique de l'oxymore. Comment ceux qui nous gouvernent nous masquent la réalité du monde
Meheust Bertrand
Ed. Empêcheurs de penser en rond

Les démocraties modernes possèdent-elles les ressorts nécessaires pour prévenir et affronter la catastrophe écologique due au réchauffement climatique ? Comme l'explique Bertrand Méheust, ce n'est pas de l'écologie libérale et du «développement durable» que viendra la réponse : ces discours consistent à graver dans l'esprit du public l'idée que l'écologie est compatible avec la croissance et même mieux qu'elle la réclame afin de masquer l'incompatibilité entre la société globalisée dirigée par le marché et la préservation de la biosphère.

Un univers mental ne renonce jamais à lui-même si des forces extérieures ne l'y contraignent pas. Le système a saturé tout l'espace disponible et est à l'origine de tensions de plus en plus fortes. Pour les masquer, ceux qui nous gouvernent pratiquent la politique de l'oxymore. Forgés artificiellement pour paralyser les oppositions potentielles, les oxymores font fusionner deux réalités contradictoires : «développement durable», «agriculture raisonnée», «marché civilisationnel», «flexisécurité», «moralisation du capitalisme», «mal propre», etc. Ils favorisent la destruction des esprits, deviennent des facteurs de pathologie et des outils de mensonge.

Plus l'on produit d'oxymores et plus les gens sont désorientés et inaptes à penser. Utilisés à doses massives, ils rendent fou. Ainsi, si le pouvoir de Sarkozy fait rupture, c'est par la production et l'usage cynique, sans précédent dans la démocratie française, d'oxymores à grande échelle.

Logique formelle

Logique formelle
Marc Peeters & Sébastien Richard
Ed. Mardaga

Logique formelle se veut tout autant un manuel d'introduction à la logique standard contemporaine qu'une réflexion théorique sur l'utilité et les limites de la logique pour la philosophie. Ainsi, le lecteur pourra trouver dans cet ouvrage un exposé du calcul des propositions, de la syllogistique traditionnelle, du calcul des prédicats, du calcul des classes et du calcul des relations. La logique formelle est envisagée comme une discipline pure a priori, contrairement à une certaine tradition. De plus, l'ouvrage n'élude pas une réflexion métathéorique sur les limites internes des formalismes, en particulier dans le cadre du calcul des propositions.

L'une des originalités de ce livre est d'envisager, à côté de la logique frégéo-russellienne, l'apport, souvent négligé, de l'École polonaise de logique avec Lesniewski, Tarski et Lukasiewicz. Par conséquent, une attention particulière est accordée à la théorie de la définition ainsi qu'à la solution méréologique de l'antinomie de Russell.

Le lecteur débutant trouvera dans cet ouvrage une présentation claire et rigoureuse de la logique ; le lecteur plus aguerri, une approche originale du sujet.

Communication des associations

Communication des associations
Thierry Libaert & Jean-Marie Pierlot
Ed. Dunod

Mobiliser pour une cause, sensibiliser des publics, changer les comportements ou collecter des fonds sont autant d'objectifs propres aux associations, qui nécessitent une communication particulière par rapport à celle des entreprises.

L'ouvrage met en lumière les spécificités de la communication associative et propose des méthodes et outils pour mettre en oeuvre une stratégie adaptée :

  • Définir l'identité d'une association : vision, mission, valeurs, projets de développement...
  • Développer la communication interne et externe : améliorer les relations entre salariés et bénévoles, fidéliser les sympathisants, gérer une crise, enrichir les relations presse, sensibiliser les politiques...
  • Améliorer la communication institutionnelle : accroître la notoriété, renforcer la présence sur le Web...
  • Construire une campagne de sensibilisation : faire connaître un événement, mobiliser, collecter des fonds...
  • Mettre en place des relations avec les entreprises et les pouvoirs publics : définir une stratégie entre coopération et conflit...

Ce livre s'adresse aux professionnels, aux étudiants en communication et à tous ceux qui souhaitent s'engager dans le secteur associatif.

 

Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l'islamophobie savante

Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l'islamophobie savante
Collectif
Ed. Fayard

La peur des Arabes et de l'islam est entrée dans la science. On règle à présent ses comptes avec l'Islam en se disant sans « dette » : « nous » serions donc supposés ne rien devoir, ou presque, au savoir arabo-musulman. L'Occident est chrétien, proclame-t-on, et aussi pur que possible.

Ce livre a plusieurs « affaires » récentes pour causes occasionnelles. Occasionnelles, parce que les auteurs, savants indignés par des contre-vérités trop massives ou trop symptomatiques, s'appuient sur ces débats pour remettre à plat le dossier de la transmission arabe du savoir grec vers l'Occident médiéval. Occasionnelles, parce que les différentes contributions cherchent à cerner la spécificité d'un moment, le nôtre, où c'est aussi dans le savoir que les Arabes sont désormais devenus gênants.

Il est donc question ici des sciences et de la philosophie arabo-islamiques, des enjeux idéologiques liés à l'étude de la langue arabe, de ce que « latin » et « grec » veulent dire au Moyen Âge et à la Renaissance, de la place du judaïsme et de Byzance dans la transmission des savoirs vers l'Europe occidentale, du nouveau catholicisme de Benoît XVI, de l'idée de « civilisation » chez les historiens après Braudel, des nouveaux modes de validation des savoirs à l'époque d'Internet, ou de la manière dont on enseigne aujourd'hui l'histoire de l'Islam dans les lycées et collèges.

Il est question dans ce livre des métamorphoses de l'islamophobie. Pour en venir à une vue plus juste, y compris historiquement, de ce que nous sommes : des Grecs, bien sûr, mais des Arabes aussi, entre autres.

Nudités

Nudités
Agamben Giorgio
Ed. Rivages

Comme Profanations, Nudités rassemble en une série de brefs essais les motifs les plus urgents et les plus actuels de la recherche de Giorgio Agamben : depuis la fête, qu'il met de manière inattendue en relation avec le phénomène contemporain de la boulimie, jusqu'à la nudité, dont les implications théologiques cachées sont soumises à l'enquête archéologique ; depuis le problème du corps glorieux des béats, qui ont un estomac et des organes sexuels mais qui ne mangent pas et ne font pas l'amour, jusqu'à la figure nouvelle d'une identité impersonnelle imposée à l'humanité par les dispositifs de la biométrie. Le point de fuite vers lequel convergent tous ces thèmes est le désoeuvrement. Il ne faut pas entendre ce terme comme oisiveté ou comme inertie, mais comme le paradigme de l'action humaine et celui d'une nouvelle politique. C'est la pratique même de ce désoeuvrement qui définit le no man's land où se meut une écriture qui a brûlé ses cartes d'identité et qui est à tout à la fois, pensée et littérature, divagation et fiche philologique, traité de métaphysique et note sur les moeurs.

 

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