Pina Bausch a radicalement changé le langage chorégraphique. Elle s'est attaquée à la linéarité, dépouillant ses spectacles de la cohérence d'une narration traditionnelle. Ses choix qui tendent à privilégier des instants , isolés par le principe d'itération font éclater la macrostructure narrative et resserrent son propos sur une succession de moments, faisant voir l'émergence du mouvement grâce à une pratique du gros plan sur les transitions des états et des sentiments. Ce regard autre a entraîné une réécriture de chaque instant, les gestes et les mots ne sont plus tributaires d'un récit. Ils jaillissent comme des instantanés d'être : abrupts, volcaniques, déstabilisants. Les formes n'appartiennent plus à un registre unique de la danse, classique, moderne ou contemporaine. Elles empruntent à tous les registres de la danse et de la vie.
En s'appuyant sur les collections du musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCem) et du musée des Marionnettes du monde, cette monographie offre un panorama des connaissances sur l'activité des théâtres de marionnettes dans le monde, à partir d'ensembles appartenant aux deux principales collections publiques françaises en ce domaine.
Dans une approche à la fois esthétique et sociologique, cet ouvrage replace les objets dans leur contexte, principalement les marionnettes, qui en sont l'élément central, mais aussi un patrimoine plus large comprenant tout le matériel nécessaire au spectacle dans lequel elles se produisent et les documents s'y rapportant : castelets, décors, accessoires, affiches, estampes, textes, photographies.
Les marionnettes, figurines animées par un montreur, représentent soit des dieux, héros, magiciens et autres grands acteurs transcendants issus de la religion, l'histoire, la légende, soit des types singuliers, à propriétés relativement fixes, déterminés par leur nom, leur tenue vestimentaire, leurs attributs, leurs caractères physiques, psychologiques et sociaux, ainsi que leur langage, et qui paraissent bénéficier d'une vie propre à l'intérieur de l'univers fictif du spectacle. Certains de ces types singuliers ont atteint une célébrité si forte et si durable qu'ils sont entrés dans le langage courant comme noms communs (un guignol, un polichinelle, un Jacques) et qu'ils sont devenus des emblèmes identitaires de villes, régions ou nations. A côté des grands personnages et de ces types singuliers, désignés comme marionnettes-types, figurent également des types généraux, généralement caricaturés, comme le paysan, le gendarme, le marquis...
Le plan met le spectacle en position centrale, car celui-ci donne tout son sens aux théâtres. Le classement est établi selon les catégories de personnages-marionnettes, choisies comme le pivot autour duquel tournent les autres catégories.
Plus de vingt ans de chorégraphie ont de Michèle Noiret une référence dans le monde de la danse. Son univers marque l'imaginaire, de même que ses 'personnages chorégraphiques' et les liens particuliers qu'elle a créés entre la danse et la technologie. Elle explore l'humain, ses troubles, ses désirs et le monde chaotique qui est le nôtre. Conçu comme un voyage dans l'univers de la chorégraphe, le livre conjugue les photographies élégantes et envoûtantes de Sergine Laloux et des textes qui permettent de mieux connaître une artiste majeure de la danse contemporaine.
Avec les contributions de Marie Baudet, Rosita Boisseau, Claire Diez, Bernard Foccroulle, Bruno Follet, Thierry Knauff, Brigitte Lefèvre, Gérard Mayen, Joseph Noiret et Jean-Marie Wynants.
Woglinde
Trop tard, Siegfried. Garde-le, va.
Quand tu sauras son secret, tu me supplieras en chialant de te soustraire au sort - Ricane pas. Qu'est-ce que tu peux être con, à tes heures...
Car enfin, que dit l'inscription sur l'anneau ? Siegfried (repasse l'anneau à son doigt) Rhein-Industrie, profit garanti.
Dans cette troisième partie de sa trilogie Nibelung-Palace, le poète János Térey transpose le Ring de Wagner dans les années 2000, au coeur d'un conglomérat capitaliste dans lequel Siegfried, porteur de l'anneau, Brünnhilde ou Gunther deviennent capitaines d'industrie. L'infâme Hagen, nain Nibelung, rêve de briser cette mécanique de succès et ourdit un complot digne d'un thriller. Jalousie, vengeance, trahison, ce retour à l'essence de la saga est un véritable hymne à la haine.
Je n'ai pas trouvé la maison.
Ce sont les premiers mots du Garçon lorsqu'il arrive chez les parents de la Fille et frappe à la porte. Là, sur le seuil de cette maison étrangère, débute le théâtre de Fosse. Ouvrons la porte et entrons.
La danse est-elle un art à part, reclus dans l'ineffable présence du corps du danseur, point d'origine et raison ultime de l'exception chorégraphique ? C'est ce qui ressort de la plupart des discours tenus aujourd'hui sur la danse, de façon exacerbée dans le champ de la danse contemporaine et de la performance. Conséquence de cette position : sous la « modernité » revendiquée, le partage de cet art, et sa transmission, relèveront d'une expérience et d'une tradition plutôt religieusement connotées (communion), que d'opérations à valeur critique et esthétique (ré-invention).
Ce livre entend interroger une position devenue dominante qui apparaît aussi comme une position de repli, en prenant pour levier de son entreprise l'analyse de bien étranges objets : les systèmes graphiques de transcription du mouvement, qui permettent de réaliser des partitions pour la danse. En comparant la Chorégraphie, imaginée par Beauchamp et Feuillet aux alentours de 1700, et la cinétographie, inventée par Laban en 1928 à partir d'une réévaluation du système Feuillet, on découvrira comment opèrent ces agencements descriptifs, dont les enjeux méritent d'être pensés hors des vaines polémiques qu'ils suscitent habituellement. La réalisation par Nijinski d'une partition pour L'après-midi d'un faune, non pour assurer la « conservation » de sa pièce, mais pour une articulation neuve de l'écriture et de l'interprétation, autour d'un intraitable impératif de littéralité, éclaire ici l'essentiel. C'est dire que le mouvement d'interpréter, coeur battant de l'oeuvre, appartient autant à celui qui danse, qu'à celui qui voit danser. S'ouvre alors, à partir du champ chorégraphique, et au-delà de lui, une perspective insoupçonnée sur ce qui constitue la matière esthétique.
Figure de proue de la nouvelle danse des années quatre-vingt, la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker n'a cessé depuis de maintenir le corps dansant au centre de ses préoccupations artistiques. Cette analyse met en exergue les éléments qui permettent de définir son style chorégraphique, marqué par une volonté d'assimilation intime et physique des éléments de la composition. Centrée sur le mouvement, ancrée dans un étroit rapport à la musique, la structure compositionnelle met également en valeur une vision exigeante mais éthique de l'interprétation.
Ce livre est issu d'une recherche sur le statut de la description, ainsi que son rôle dans l'activité critique et le débat esthétique. L'auteur tente de donner ici au matériau même de la danse l'importance qui lui revient, en alliant étude des textes et analyse des oeuvres composant le répertoire de la compagnie Rosas, de Fase (1982) à Raga for the rainy season (2005).
Une rétrospective des spectacles récents du chorégraphe belge, directeur du Ballet national de Marseille, créés en collaboration avec des architectes, et une présentation de son travail en collaboration avec les frères Fernando et Humberto Campana, des designers brésiliens, à l'occasion de la création en 2007 de son spectacle inspiré des Métamorphoses d'Ovide.
Je n'ai pas trouvé la maison.
Ce sont les premiers mots du Garçon lorsqu'il arrive chez les parents de la Fille et frappe à la porte. Là, sur le seuil de cette maison étrangère, débute le théâtre de Fosse. Ouvrons la porte et entrons.
Des voix sourdes est un texte écrit pour la radio que Jacques Taroni enregistra à l'ORTF de Strasbourg, au début des années 70.