Construire pour le temps d'un regard. Guy-Claude François, scénographe

Construire pour le temps d'un regard. Guy-Claude François, scénographe
Collectif
Ed. Fage

Architecture de l'imaginaire vouée à révéler le vivant, la scénographie au théâtre et au cinéma génère une poésie des lieux, des matériaux et de la lumière. Habituellement, la scénographie se fond dans la représentation. Elle donne à voir, construisant un espace pour le temps d'un regard et d'une écoute.

Cet ouvrage met en exergue l'art discret d'un scénographe actif depuis plus de 40 années (avec Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil notamment, mais aussi avec Otomar Krejca), dont l'oeuvre, étonnamment diversifiée, est considérable.

Le travail de Guy-Claude François se caractérise par un éclectisme qui puise tant dans le champ de l'histoire, de l'architecture, savante et populaire, de l'art et des civilisations, des religions, de la littérature, de l'archéologie, que dans la géographie, la géologie et les cultures du monde moderne ; et, au fil de ses réalisations toutes tendues vers la révélation incarnée sur scène ou sur écran d'une écriture dramatique, lyrique ou filmique, à chaque fois singulière, le langage scénographique révèle un monde poétique incessamment renouvelé, une facture, une vision, un style.

J'y arriverai un jour

J'y arriverai un jour
Chéreau Patrice
Ed. Actes Sud/Le temps du théâtre

En ces jours d'avril 2008, sur les bords de la mer Egée, où Patrice Chéreau a reçu le prix Europe pour le Théâtre, la porte s'est entrouverte sur son atelier, grâce à des voix complices, mais aussi au généreux dialogue qu'il a ouvert avec Georges Banu.

Tout au long de ses mises en scène de théâtre, d'opéra et de cinéma, Patrice Chéreau s'est entouré de personnalités avec lesquelles il a renouvelé sans cesse ses interrogations et ses moyens de travail, afin de varier les approches des oeuvres qu'il crée Conscient du chemin déjà parcouru, en permanente remise en question, il aiguille l'attention vers de nouvelles pistes où on ne l'attend pas Jamais figé en un bilan, ce livre porte la marque de son exigence d'aller toujours un peu plus loin, un peu au-delà, toujours avec les autres, amis et compagnons de travail, réunis ici.

Pulvérisés

Pulvérisés
Badéa Alexandra
Ed. Arche

Tu le regardes et tu ne comprends pas ce qu'il te dit
Tu l'aimes dans ta tête
Tu captes son odeur
T'avales sa voix
T'aspires son sourire
Tu manges ton bol de riz aux légumes
Tu l'écoutes sans le comprendre
Et tu es heureuse /
Car vos corps sont côte à côte dans une mare de corps rangés sur les 700 mètres carrés de la cantine /
Tu sens sa respiration sur ton cou
Et tu es heureuse

Pour une contemplation subversive

Pour une contemplation subversive
Pellet Christophe
Ed. Arche

Je n'ai pas trouvé la maison.

Ce sont les premiers mots du Garçon lorsqu'il arrive chez les parents de la Fille et frappe à la porte. Là, sur le seuil de cette maison étrangère, débute le théâtre de Fosse. Ouvrons la porte et entrons.

Alternatives théâtrales n°115/Martine Wijckaert/Balsa

Alternatives théâtrales n°115/Martine Wijckaert/Balsa
Revue
Ed. Alternatives théâtrales

Je n'ai pas trouvé la maison.

Ce sont les premiers mots du Garçon lorsqu'il arrive chez les parents de la Fille et frappe à la porte. Là, sur le seuil de cette maison étrangère, débute le théâtre de Fosse. Ouvrons la porte et entrons.

Ylajali

Ylajali
Fosse Jon
Ed. L'Arche

Et j'ai marché dans les rues
J'ai marché et marché
et j'ai pensé
que j'aurais pu voler
les derniers sous
d'une pauvre veuve
et le sandwich d'un mendiant
et le mouchoir d'un écolier

 

Restauration

Restauration
Bond Edward
Ed. L'Arche

Quel pauvre gentilhomme je fais ! Résidence londonienne avec un parc, château à la campagne avec des terres à perte de vue - à ce qu'on me dit, des dettes qui feraient honneur à un duc, et pas un sou. Alors : une riche héritière. Là-bas, se préparant à s'élever au-dessus de l'horizon telle une colonne de fumée, est M. Trimedur, fabriquant de fonte, constructeur de navires, propriétaire de mines, trafiquant de tout et même trafiquant d'hommes et de tas d'autres choses touchant à l'argent. Avec lui sa fille, à qui il faut un titre et un domaine à la campagne pour aller avec sa fortune. Alors me voici posté là en train d'imiter le sauvage homme des bois. Geste extravagant, mais je voudrais faire que la donzelle ait pour moi le coup de foudre, afin de m'épargner l'ennui de faire ma cour à la fille d'un maître de forges.

Shakespeare, Le monde est une scène. Métaphores et pratiques du théâtre

Shakespeare, Le monde est une scène. Métaphores et pratiques du théâtre
Anthologie
Ed. Gallimard/Pratique du théâtre

« Le monde est un théâtre » n'a-t-on cessé de répéter depuis les Grecs et les Romains et, on le sait, Shakespeare érigea en enseigne du Globe le fameux Totus mundus agit histrionem de Pétrone. Chacun est acteur, mais joue-t-il un seul rôle ou plusieurs ? Et la vie est-elle une pièce tragique ou dérisoire ? Ce qui tenait auparavant de la métaphore ponctuelle finit en vision globale, mais, une fois encore, deux termes se trouvent en présence : le théâtre et la vie. Comment communiquent-ils ? Si la vie ressemble au théâtre, lui-même, à son tour, n'est-il pas le double de la vie ? Interrogation inversée à laquelle nous ne pouvons pas échapper. Georges Banu

 

Journal intime d'un auteur

Journal intime d'un auteur
Noren Lars
Ed. L'Arche

«J'ai une profonde tendance à prolonger les difficultés et la tristesse, jusqu'à ce qu'elles meurent d'elles-mêmes, sans doute. Je vais essayer d'écrire mon journal tous les jours. J'aime l'énumération des routines absurdes et des rares plats que j'achète. L'acteur a été condamné à, je ne me souviens plus, peut-être quatre mois de prison, pour harcèlement sexuel sur deux petites filles. Il dit qu'il est un père de famille et un mari heureux. Pourquoi ferait-il une chose pareille ? Lui seul connaît la réponse, et peut-être Sten Levander. Paris me manque. Non, ce qui me manque c'est d'arriver là-bas au coucher du soleil, de me précipiter chez Issey Miyake, puis chez Monoprix à Saint-Paul et chez Suzette pour manger une crêpe au citron et rester assis là-bas sans connaître personne.»

Le désoeuvrement chorégraphique. Etude sur la notion d'oeuvre en danse

Le désoeuvrement chorégraphique. Etude sur la notion d'oeuvre en danse
Pouillaude Frédéric
Ed. Vrin

Il n'y a pas de bibliothèque du mouvement, de lieu où les oeuvres chorégraphiques trouveraient à se conserver, identiques à elles-mêmes et offertes à tous. C'est un fait. Rien qu'un fait. Mais qui engage énormément.

En premier lieu : l'incapacité de la philosophie et de l'esthétique à penser les pratiques chorégraphiques selon le régime commun de l'oeuvre. C'est toujours d'un autre espace que la danse semble relever, à la fois plus frivole et plus fondamental, toujours en deçà ou au-delà du projet de l'oeuvre. Cette absence d'oeuvre, abstraitement mise au jour par la philosophie, nous tentons de l'analyser en une première partie.

De là, il s'agit d'articuler un autre concept, connexe mais différent : celui de désoeuvrement. Les écrits philosophiques sur la danse assignent la pratique du mouvement à une pure et simple absence de production, à l'expérience de la dépense et de l'auto-affection. Nous soutenons que ce philosophème (abstraitement nommé absence d'oeuvre) ne fait que réfléchir dans l'ordre du discours une fragilité interne et propre aux oeuvres chorégraphiques, fragilité que nous nommons : désoeuvrement.

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