Georges Banu dégage dans cet ensemble de « miniatures théoriques » certains « noeuds poétiques » autour desquels s'organise le paysage théâtral d'une époque. Il se fie à sa « bibliothèque intérieure » que constituent les spectacles vus au fil du temps et dont sa mémoire a gardé la trace ainsi que le plaisir.
Très personnel et subjectif, ce livre s'apparente à un cabinet de curiosités, une collection privée à l'aspect faussement disparate, car tous les éléments sont reliés au nom d'une posture commune : le théâtre vu de près. Ces textes saisissent des « points de fixation » de la scène contemporaine : une question récurrente (« Vidée, la scène vide ? »), un bonheur secret (« Neige »), un choix significatif (« Chapeaux melon et godillots usagés ») ou encore une porte ouverte (« Les saluts ou le protocole de la fin »)...
Ces brefs écrits se placent sous le signe d'une rare phrase optimiste de Beckett : « Se donner du mal pour les petites choses, c'est parvenir aux grandes, avec le temps » !
Dans ce livre, Catherine Germain, actrice, et François Cervantes, auteur et directeur artistique de la compagnie L'entreprise, témoignent de leur collaboration insolite, depuis vingt ans, autour du clown Arletti.
« Dans ces moments de ma vie où j'ai ri comme ça, je crois que j'ai reconnu des désirs impossibles et des échecs fondateurs. Sans le savoir, en riant, j'apprenais quelque chose de fondamental.
Les clowns sont des livres de chair. » François Cervantes
« En mettant au monde Arletti, j'ai découvert une poésie que je ne soupçonnais pas vivre en moi. » Catherine Germain
En une mosaïque de vingt instants singuliers, La Réunification des deux Corées explore la complexité des liens amoureux. Amants, amis, couples mariés ou adultères, vieilles histoires et relations passagères esquissent un tableau réaliste de ce qui nous attache et nous déchire en même temps. Réel ou ressenti, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des manques d'amour.
Dans cette monographie, W. Vogel, propose une évocation poétique du travail artistique de la chorégraphe P. Bausch
Dictionnaire du théâtre et de la performance artistique des années 1990 au début des années 2010. Les entrées sont constituées des metteurs en scène, artistes, interprètes, compagnies, établissements, oeuvres, problématiques et notions techniques ou théoriques liés à l'art dramatique contemporain.
Important théoricien de l'art de l'acteur et de la représentation scénique, Edward Gordon Craig (1872-1966) fit de nombreuses recherches sur la marionnette, qu'il considérait comme un modèle à suivre pour le comédien. Au fil de ses réflexions et de ses tentatives pratiques, il constitua une importante collection de marionnettes de différentes époques et de plusieurs pays et rassembla des documents sur cet art scénique, à partir duquel il forgea le concept de 'sur-marionnette'. Outre une large partie du fonds Craig de la BNF, ce catalogue d'exposition présente plusieurs spectacles contemporains, établissant ainsi les prolongements de la pensée du metteur en scène anglais dans la pratique actuelle de la marionnette.
Quatre motos zoomorphes déboulent en ville, chevauchées par des guerriers kidnappeurs et une mariée armée d'un fouet. Ainsi débute la folle épopée d'Oposito, une compagnie « des arts de la rue » qui a fait irruption il y a 25 ans et n'a cessé d'évoluer au fil de ses rencontres avec d'autres artistes. Son but : l'espace urbain, faire basculer le quotidien et embarquer le public dans ses histoires. Un public conquis spectacle après spectacle, à grands renforts de mises en scène poétiques, de costumes et de créatures rêvés. Oposito, une aventure humaine et artistique animée par ses deux fondateurs, Enrique Jimenez et Jean-Raymond Jacob, avec des artistes du monde entier et le public.
Cet art de la tribulation urbaine recèle des savoir-faire et des manières d'être que Bertrand Dicale et Anne Gonon décrivent à partir de trois spectacles déambulatoires qui ont fait la renommée de la compagnie : Transhumance, l'heure du troupeau (1997), Les Trottoirs de Jo'burg... mirage (2001) et Toro (2006). Tous les trois inspirés de rencontres, parcours et voyages, ont en commun leur forme : des spectacles en mouvement, écrits pour la foule et les grands espaces
Deux voix se croisent et cherchent à définir au mieux le langage théâtral si particulier de Joël Pommerat et de sa Compagnie Louis Brouillard. Joëlle Gayot a recueilli, au fur et à mesure de ses rencontres avec lui, la parole de l'écrivain et metteur en scène, évoquant sa manière de travailler, ses doutes, et ses évolutions. Joël Pommerat a ensuite commenté les images de ses créations, oeuvres tout à la fois plastiques, sonores et pleinement incarnées par sa troupe.
René Daumal ne fut pas seulement l'auteur du Mont analogue et l'un des protagonistes du Grand Jeu, ce mouvement qui fit beaucoup parler de lui vers 1929, il fut aussi un grand connaisseur de la pensée hindoue et un remarquable traducteur. Bharata (mot qui désigne à la fois l'Inde en sanskrit et l'auteur d'un traité classique sur l'origine du théâtre) réunit tous les essais/études que Daumal consacra à la littérature hindoue. Ces études sont accompagnées de traductions du sanskrit, langue qui offre la particularité unique d'avoir été construite (samskrita = fabriqué) et que Daumal considérait à juste titre comme le monument par excellence de l'Inde.
Non content d'entreprendre des traductions inédites (c'est le cas du traité sur le théâtre de Bharata et du début d'un hymne du Rig Véda), Daumal s'efforça d'améliorer celles que nous possédons de certaines Upanishads et même de la célèbre Bhagavad-Gità. Sa mort prématurée ne lui permit pas de mener à bien ces grandes entreprises. Néanmoins, dans les fragments de traductions qu'il a laissés et qui figurent dans Bharata, on décèle, à côté d'une parfaite fidélité, une compréhension exceptionnelle du génie de l'Inde.
Par ce livre, comme par certains essais qui parurent dans Chaque fois que l'aube paraît, on s'aperçoit, sans l'ombre d'un doute, que si Daumal avait vécu il serait devenu l'un des maîtres à penser de ce temps.
Un enfant a été trouvé, immobile, dans les vagues. Personne ne sait qui il est, ce qu'il veut, ce qu'il fait là. Le récit se construit au fur et à mesure des hypothèses émises par les différents personnages sur les raisons de sa présence.