Avec Israel Galván, la danse flamenca s'engage sur le terrain de la performance conçue comme un 'processus'. Elle devient une 'proposition', 'une création en acte'.
Depuis 1998, avec le spectacle ¡ Mira ! Los zapatos rojos, premier jalon de sa collaboration avec le plasticien Pedro G. Romero, le solo s'impose à Israel Galván comme une nécessité d'être devant l'héritage flamenco qu'il porte en lui. Il le ramène au fondement éthique du flamenco, una forma de ser, autrement dit un mode d'être. Défiant toute posture artistique, il s'agit d'une mise en jeu de soi au travers du geste vocal ou dansé. A l'écoute de cette pratique, Israel Galván réévalue la danse flamenca dans sa conception de numéro, élaborée à l'époque des cafés cantantes (cafés concerts), encore présente aujourd'hui dans le cuadro flamenco (spectacle à numéros chantés, dansés et instrumentaux).
Israel Galván de los Reyes (Séville, 1973) apprend la danse dès l'enfance avec son père, le danseur José Galván, et sa mère, la danseuse Eugenia de los Reyes. En 1994, il entre dans la Compañía Andaluza de Danza dirigée par Mario Maya. Dès 1998, Israel Galván présente ses propres créations. Une trajectoire peu commune commence, jalonnée par l'obtention des prix les plus prestigieux du flamenco et de la danse. En 2005, il reçoit le Premio nacional de Danza - domaine de la création - attribué par le ministère de la Culture espagnole 'pour sa capacité à générer dans un art tel que le flamenco une création nouvelle sans oublier les véritables racines qui l'ont nourri jusqu'à nos jours, et qui le constituent comme un genre universel'. Dix créations voient le jour entre 1998 et 2008. Elles définissent une étape fondamentale dans l'évolution de la danse et de la création chorégraphique flamenca.
Ariane Mnouchkine s'adresse à un acteur trop paniqué face à ses tâches : « Regarde ça comme on regarde les nuages et ça viendra. » Le repos détend et, en surmontant la crispation, libère ce qui autrement restait bloqué. C'est sur une plage ou, autrefois, dans un jardin que j'ai trouvé l'architecture des livres que je préparais obstinément sans pour autant pouvoir voir clair. « Les nuages, mes meilleurs amis », notait Cioran, un partisan actif du repos.
- Tu tombes mal, soupira Henry Bold en ouvrant la porte.
L'ogre arrogant avait les traits tirés, le teint gris et la cigarette en berne. À le voir aussi mal-en-point, Simon faillit lui demander s'il était malade. Des heures, des heures que je suis là-dessus, maugréa-t-il, oubliant instantanément la présence du jeune homme pour aller se verser une tasse de thé dans la cuisine. Il se laissa tomber une sur une chaise, l'oeil dans le vague. Soudain, son visage se crispa comme si un paquet de reptiles se livrait une lutte à mort au fond de ses intestins. Rien, rien, marmonna-t-il pour lui-même.
- Je peux vous être utile à quelque chose ?
Bold tourna son regard vers Simon, aussi stupéfait que si une soeur de charité lui avait proposé la botte ou que si le postier s'était mis à déclamer un extrait des Méditations métaphysiques au milieu de la cuisine.
Utile ? Are you taking the piss out of me ?, hurla-t-il en assénant un vigoureux coup de poing sur la table.
L'art de la scène, mieux que toute autre représentation, permet d'entendre l'inouï du discours du monde. Pour l'auteur, professeur de dramaturgie au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, le théâtre témoigne de la nécessité d'être sensible plutôt qu'intelligent pour écouter ce que nous dit le monde.
Recueil des textes théâtraux, radiophoniques, théoriques du dramaturge argentin, conçus à différentes époques. Critique acerbe de la société contemporaine, son théâtre lui a valu d'être l'objet de nombreuses polémiques.
Conférence donnée à l'université des Annales en 1936, dans laquelle l'écrivain partage ses réflexions sur la danse, comme poésie de l'action, et sur ses dimensions artistique et intérieure.
Où se situe, aujourd'hui, la scène francophone belge ? Comment les artistes du Sud du pays construisent-ils leur théâtre ? Comment évoluent les modes de représentation ? Depuis une dizaine d'années, le paysage théâtral en Belgique francophone est marqué, remodelé, réinventé par divers metteurs en scène, auteurs et comédiens dont ce livre dresse, pour la première fois, le panorama.
Jouer le jeu. De l'autre côté du théâtre belge se veut un outil de référence, une somme de réflexions sur ceux qui contribuent, par un travail de création singulier et fort, à forger une identité dans le théâtre en Communauté française de Belgique. Sous la plume de rédacteurs aux regards et aux écritures multiples, douze artistes se dévoilent, chacun pris sur le vif par la photographe Marie-Françoise Plissart. Des portraits finement ciselés, rendant compte de la particularité de ceux qui, depuis plusieurs années, réinventent la représentation.
Ahmed le Subtil
Ahmed philosophe
Ahmed se fâche
Les citrouilles
Ahmed, honnête citoyen de Sarges-les-Corneilles, n'a ni les yeux ni la langue dans sa poche. Digne héritier de Scapin, il incarne avec verve la vitalité, la volonté et l'intelligence des gens « d'en bas » prenant leur revanche sur les préjugés et les hypocrisies ordinaires. Qu'il aide de jeunes tourtereaux à braver les interdits parentaux, qu'il donne des cours de philosophie aux enfants, qu'il réinvente le théâtre ou qu'il descende aux Enfers rencontrer d'illustres défunts, il démontre brillamment que maîtriser le langage, donc la pensée, c'est maîtriser le réel.
Ce cycle de farces philosophiques, qui doit autant à Molière et Aristophane qu'à Platon ou Rousseau, parle ainsi, mine de rien, du hasard et de l'infini, de la morale et de l'événement, de la cause et de l'effet, de la poésie, du théâtre, du multiple et du sujet, de Dieu, de la nation, du pouvoir... entre deux éclats de rire.
Jon Fosse parle très simplement. En vers libres. Généralement courts.
Il écrit des silences aussi. De longueurs différentes.
Le tout se présente comme un objet non identifié mais bon - en douceur ou violemment - à faire dérailler le théâtre.
Tout semble imperceptible. Mais subrepticement, loin de sa surface, tremble le sol.
Les limites perdent leur visibilité.
Accompagner Jon Fosse c'est dépasser le savoir vers un acquis supplémentaire.
Là commence une autre connaissance.
Pour Jon Fosse - c'est dit dans la pièce Le Nom - les hommes vivants n'existeraient qu'accompagnés de ceux qui sont morts et de ceux - bien plus nombreux encore - qui ne sont jamais nés.
Avec eux sont là les vivants qui rendent ce peuplement provisoire.
On est allégé mais alourdi aussi. S'est inventée une nouvelle substance à respirer.
Un temps désinvolte se crée à la mesure de cet univers frauduleux.
Ce qui est arrivé avant, arrive aussi après. Sans doute c'est en train maintenant d'arriver tout au long du voyage, si lentement que c'est invisible. C'est pourtant perceptible d'une perceptibilité qui n'a pas encore de nom.
Préface de Claude Régy
Mesdames mesdemoiselles messieurs chers amis vous travaillez dans une entreprise qui a l'avenir devant elle nos produits sont promis à la plus grande croissance et notamment celui qui représente quatre-vingt-cinq pour cent de notre chiffre d'affaires le papier hygiénique où la France a un retard considérable à rattraper sur le reste des pays à niveau élevé de développement nous vivons dans un monde en profonde transformation et pour survivre et pour vaincre il faut que nous-mêmes nous nous transformions aujourd'hui il faut être dans le vent eh bien nous le serons et chaque fois que le vent changera s'il le faut nous changerons.