Marine royale et marine de commerce françaises ne furent sans doute jamais aussi fortes qu'en 1789. La France maritime, et particulièrement la France des ports, est alors le moteur de la croissance du royaume. Or, à la suite des traités d'Utrecht (1713), le pays a perdu une partie de son empire colonial. En échange d'une paix sur mer de près de trente ans, le Régent puis le cardinal de Fleury ont sacrifié la marine de guerre. Directement victime des choix budgétaires et d'une politique continentale calamiteuse, elle s'effondre sous Louis XV. Par la victoire de la Chesapeake, cette marine donne pourtant leur indépendance aux États-Unis d'Amérique et permet ainsi un nouvel ordre européen.
Autour de Florian Mazel, les meilleurs spécialistes de la période médiévale nous offrent une ambitieuse synthèse qui propose, à la lumière des recherches les plus récentes, et en cheminant au fil d'une soixantaine de textes et d'une centaine d'images, un nouveau récit du Moyen Âge européen.
« Le Moyen Âge est une séquence de temps qui n'a pas d âge, hors d'âge si l'on veut, et son altérité est profonde. Mais cette étrangeté, le dépaysement que l'on peut éprouver en ses allées, n'est ni sans charme ni sans intérêt. Le Moyen Âge représente en effet, par son altérité même, un extraordinaire lieu de vagabondage et un remarquable terrain d'exercice pour l'esprit critique, où réfléchir, entre autres choses, à relative distance des passions contemporaines, aux relations entre public et privé, communauté et identité, hiérarchies et solidarités, rôle et statut, mémoire et histoire, violence et solidarité, droit et tradition, don et échange, imaginaire et identité, institution et pouvoir, croissance et environnement... Qui trouverait la chose inutile ? »
Florian Mazel
« Telle est la sombre grandeur proposée désormais à l'historien contemporain : consacrer ses efforts à discréditer les auteurs anciens en montrant à quel point ils avaient été tributaires de leurs aveuglements ; souligner les lacunes, la myopie, l'extravagance de leurs jugements ; débusquer préjugés de classe et stéréotypes de genre ; dresser l'inventaire, la généalogie de leurs successives réinterprétations par chaque génération.
Tenir en revanche leurs oeuvres pour un réservoir d'exemples, de modèles, de situations utiles pour guider notre réflexion, comme le recommandait Plutarque, les considérer même comme des chefs- d'oeuvre d'une « inaltérable actualité », parce qu'ils « savent dire ce que l'homme a d'humain » serait rester à la surface des choses, « dans l'éther de la culture classique ». Se flatter de poursuivre avec ces vieux morts un dialogue que nos différences et notre éloignement relèguent au rang de vain songe relèverait de la naïveté, de l'amateurisme et de l'outrecuidance.
J'ai écrit ce livre parce que je pense tout le contraire. »
Loué par les romantiques, dédaigné par les humanistes, le Moyen Âge est tantôt jugé comme un repoussoir méprisable, tantôt considéré comme une source vivifiante d'inspiration et d'évasion. Mais de quel Moyen Âge s'agit-il ? De celui qui naît sur les ruines du monde romain, en construisant une société originale, synthèse des héritages antique, germanique et chrétien ? De celui des chevaliers, des paysans et des clercs, avec leurs imposantes cathédrales qui aujourd'hui encore magnifient le paysage de nombreuses villes d'Europe ? Ou de celui des cités commerçantes, de la culture florissante et de l'expansion économique et territoriale de l'Occident ?
Pourquoi et comment l'empire des Habsbourg a-t-il pesé d'un tel poids, et sur une si longue période - du XVIe au XXe siècle -, dans l'existence de millions d'Européens du centre du continent ?
Au cours des décennies antérieures et postérieures à sa dissolution en 1918, certains observateurs ont pu dénigrer l'imperium défunt fustigeant un ensemble dysfonctionnel de groupes ethniques hostiles les uns envers les autres et rassemblés au forceps dans un ensemble anachronique. Pieter M. Judson passe au crible leurs motivations et explique à quel point ces critiques se sont trompés.
Cet ouvrage d'une ambition exceptionnelle présente sous une forme accessible à un large public une histoire inédite de l'esclavage depuis la Préhistoire jusqu'au présent. Il paraît vingt ans après le vote de la loi Taubira, alors que la prise de conscience du passé esclavagiste est chaque jour plus aiguisée au sein de la société française.
L'histoire de l'esclavage, trop longtemps tenue pour une forme de passé subalterne, est ici replacée au coeur de l'histoire mondiale. Le livre renouvelle une approche comparée dans l'étude du phénomène esclavagiste, qui conduit le lecteur de l'Inde ancienne aux Antilles du XVIIIe siècle, de la Chine des Han jusqu'au Brésil colonial, de l'Égypte médiévale à l'Ouganda contemporain. Loin de banaliser la singularité monstrueuse de l'esclavage colonial issu de la traite transatlantique, la comparaison contribue à l'éclairer.
Admirateur de Kissinger qu'il a rencontré de nombreuses fois, Gérard Araud raconte l'homme dans toute sa complexité et le parcours exceptionnel de celui qui fut l'un des plus grands acteurs de la politique étrangère du XXe siècle.
C'est l'histoire d'un jeune Juif né en 1923 en Allemagne, dont la famille fuit in extremis le nazisme pour New York. D'une intelligence lumineuse, travailleur et cabotin à l'excès, il sut naviguer en toutes circonstances du Bronx à Harvard jusqu'à la Maison-Blanche.
Au milieu de l'année 1524, dans ce continent baptisé Indes occidentales, inconnu du monde des Européens, mais qui va très vite faire l'objet d'une multitude d'histoires, de relations et autres récits de voyage, douze franciscains arrivent à Mexico au terme d'une marche exténuante de cinq semaines. Deux mondes que tout oppose viennent d'entrer en collision.
La confrontation entre les douze frères et les Mexicains est aussi importante que celle entre Las Casas et Sepúlveda survenue un quart de siècle plus tard à l'occasion de la fameuse controverse de Valladolid. Lors des rencontres de 1524, devant des franciscains intransigeants en position de force, les seigneurs et les prêtres mexicains sommés d'abandonner leurs croyances et leurs rites expriment avec dignité leur désarroi et leur désespoir. Ce face-à-face révèle surtout une incompréhension insurmontable entre le camp chrétien, aveuglé par son obsession évangélisatrice, et des Mexicains exténués par une défaite qui a vu la mort d'une grande partie de leur peuple et, comme ils le déplorent, celle de leurs dieux.
1914. Alors que le monde s'embrase, l'attention se porte sur le front français, où l'armée allemande approche de Paris. À des milliers de kilomètres, une autre Grande Guerre éclate. Le Royaume-Uni, le Japon et la France attaquent les territoires allemands dans le Pacifique et en Chine. Si les combats à proprement parler sont d'une ampleur inférieure aux hécatombes en Europe, les enjeux sous-jacents ont, eux, un impact capital sur l'avenir du XXe siècle. En dépeçant l'Empire allemand du Pacifique à son avantage, le Japon se positionne comme principale puissance régionale dès 1914 et acquiert à peu de frais des bases stratégiques qui lui permettront de prendre de vitesse les Alliés dans la région lors de sa grande offensive de la Deuxième Guerre mondiale, commencée à Pearl Harbor en 1941.
Les origines de la Belgique remontent à fort loin et se confondent avec ce que l'on nommait jadis la « Gaule Belgique ». Une partie de ses peuples fondateurs fait partie de celle-ci. Mais d'autres remontent à plus loin encore.
Or, ce sont ces groupes humains qui sont à l'origine de nos terroirs mais également de nos localités et de nos toponymes, qu'il faut connaître et comprendre. Car il s'agit bien d'une « Belgique originelle », sans laquelle celle dans laquelle nous vivons ne serait pas ce qu'elle est. Et, malgré cela, elle est la grande oubliée des manuels, des études et des médias. Ce livre vous propose donc de combler cette lacune et de partir à la rencontre de ces populations fondatrices.