Au début de la Seconde Guerre mondiale, le jeune Muguet découvre à peine les plaisirs de la vie. Bientôt prisonnier, il s'évade, sillonne l'Europe de cachots en salons princiers et de rencontres en conquêtes. Ce temps de guerre ressemble pour lui à une escapade. Inspiré de l'expérience de l'auteur pendant le STO accompli en Autriche entre 1943 et 1944. Premier roman, prix des Deux-Magots 1950.
Anne, Virginie et Emmanuel se rencontrent au lycée. C'est là que naît leur amitié, qu'ils pensent indestructible. Ils manifestent dans les années 1980 contre le racisme. Les années passent, leurs chemins se séparent et les manifestations changent de visage : les amis ne fréquentent plus les mêmes cortèges.
Amed et Aziz sont jumeaux et vivent au milieu des orangers sous le regard bienveillant de leurs parents, Zohal et Tamara. Quand un obus ravage la maison de leurs grands-parents, la guerre se fait bien réelle. Décidé à venger la famille, Zohal doit faire le douloureux choix d'envoyer un de ses fils bardé d'une ceinture d'explosifs de l'autre côté des montagnes
Anna se rend compte qu'elle peut communiquer avec son arrière-petite-fille qui vivra un siècle plus tard grâce à des rêves très réalistes. Sa descendante l'alerte du danger qui guette la planète et de l'état déplorable dans lequel elle est amenée à se trouver. Anna cherche alors à tout prix un moyen d'infléchir le cours des choses pour offrir aux générations futures un avenir moins sombre.
Une famille ordinaire du Missouri puritain des années 1970. Une mère possessive, un père désabusé. Deux fils : un hippie révolté et Jonathan Franzen himself, adolescent mal dans sa peau, équipé de 'biceps en fromage blanc', exclu du club très fermé des gars cool du lycée, craignant les filles, mais vouant une passion délirante à Thomas Mann, à Charlie Brown et à Snoopy...
Certaines vies ressemblent à des romans.
Ainsi en va-t-il de la vie de Yoshinobu, qui devint shôgun non grâce à sa naissance mais à ses talents, et qui, malgré son orgueil de guerrier, préféra la voie de la paix au tumulte des armes.
Yoshinobu fut, à la fin du XIXe siècle, le dernier shôgun du Japon féodal. Shiba - auteur de nombreux romans populaires historiques - nous raconte ici les ultimes soubresauts d'un empire qui va s'effondrer, les rivalités de clans et les luttes de palais.
A travers sa carrière mouvementée dans un monde en pleine mutation, se dessine le portrait attachant d'un homme solitaire, d'un shôgun éclairé, d'un politicien visionnaire évoluant au milieu de nobles de cour décadents et de samouraïs dévorés d'ambition.
Mort en 1913, le dernier shôgun a été le témoin de la naissance du Japon moderne, et vu l'ancien Edo devenir peu à peu ce Tôkyô nostalgique du début du XXe siècle, si magistralement décrit par Kawabata, Sôseki ou Kafû.
On lui avait prédit qu'il y perdrait son âme. Asher Lev a écouté son coeur et il a fait son choix : celui de vivre sa passion, la peinture, quitte à abandonner la communauté juive hassidique de Brooklyn et les remontrances outrées de ses proches pour s'exiler en France. Mais vingt ans plus tard, de retour à New York pour l'enterrement de son oncle, il comprend soudain que le combat n'est pas terminé. Non seulement les rancoeurs ne sont pas éteintes, mais certains ont des projets pour lui. Asher Lev ne s'appartient pas, estiment les siens, car dans ses veines coule le sang de tous, trop précieux pour être abandonné à un destin profane. Entre les aspirations du peintre et celles de la communauté, c'est un nouveau bras de fer qui s'engage.
Norvège, hiver 1944-1945. Traqué par l'occupant nazi pour faits de résistance, un homme tente de fuir à travers les montagnes avec sa femme et son fils de cinq ans. Plusieurs jours de marche forcée par des températures rudes avant d'atteindre la Suède dans un silence terrifiant et un immense prix à payer : celui des corps usés, submergés par la fatigue et les douleurs. Destin tragique d'une famille ordinaire, Un long chemin raconte le lent retour à l'existence de ces héros discrets, oubliés par l'histoire, qu'une nuit d'enfer glacé aura marqué à tout jamais.
Dans une ville en proie à la guerre civile, un jeune homme, Khalil, veut faire le pan de l'innocence et récuse la nécessité, pour survivre, de prendre parti. Réfugié dans sa petite chambre, il donne libre cours à une étrange frénésie ménagère et médite sur la décomposition du monde alentour. Inexorable, le « dehors » débusque cependant Khalil de sa retraite...
En évoquant, à travers l'initiation de son héros, l'étrange logique que ces guerres aux invisibles champs d'honneur installent au coeur de toute existence, Hoda Barakat met en scène les mécanismes de la folie très particulière qui s'organise quand « tuer » et « vivre » deviennent synonymes. Bien loin de toute une littérature nostalgique du Beyrouth d'antan, La Pierre du rire mène une enquête exigeante sur l'alchimie qui, au coeur du plus grand trouble, permet quelquefois au réel de reprendre corps.
Franck Chopin n'est pas de ces hommes qui ont eu très tôt un but dans la vie. Nulle vocation chez cet individu sinon celle de vétérinaire, vers dix ans, lorsqu'il aimait tellement soigner les petits mammifères, puis à vingt ans celle de chef de la révolution mondiale (Marx, Engels, Lénine, Chopin) - ensuite plus rien. Ensuite il va faire des études de sciences, qui le ramèneront à s'occuper des animaux - mais son objet d'étude est devenu l'insecte, la mouche plus précisément, qui est un genre qu'on ne soigne pas.
Et quatre ou cinq fois dans sa vie, il a disparu deux mois ; comme il connaît peu de personnes, on ne s'est pas trop inquiété.
Echenoz aime les lieux. Il a un talent fou pour suggérer, décrire une résidence anonyme, un lac artificiel, une gare parisienne, toute la poésie de Paris dans les vitres d'un RER. Il est de cette génération journalistique et voyageuse qui ne croit plus au roman, comme Balzac y croyait : naïvement. Jacques-Pierre Amette, Le Point
Le narrateur de Lac ne se contente pas de multiplier les rebondissements sans se prendre au sérieux. Des morceaux de réalité sont saisis dans les mailles et les miroitements de ses descriptions pour rire. La banlieue, par exemple, est présente avec une intensité qui renseignera les historiens du futur sur l'urbanisme parisien des années 80. Elle le fera mieux que les photographies, parce que les odeurs rôdent autour des fouillis de formes, les destins s'y faufilent, et les moeurs s'y impriment, comme sur les murs en démolition où restent accrochés des lambeaux de papiers peints usés à la tête des lits, des porte-savons suspendus, et autres vestiges de gestes quotidiens fossilisés.
Lac porte également témoignage sur la façon décousue de parler et de se taire, à la même époque - la nôtre. Les producteurs de cinéma seraient bien avisés de repérer l'aigu des répliques. Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde